Priorité

«Un élu UDC s’attaque aux salaires des conseillers fédéraux», titrait 20 minutes en ligne le 13 mars. Le lendemain, la version papier du quotidien gratuit annonçait: «Salaires du Conseil fédéral jugés trop gros».

En réalité, le conseiller national UDC appenzellois David Zuberbühler ne s’attaque pas, via une initiative parlementaire, aux salaires des conseillers fédéraux, mais à «l'ajustement systématique des salaires de l'Exécutif au coût de la vie». Toutefois, les titreurs de 20 minutes n’y regardent pas de si près.

Cette initiative plaît, paraît-il, à la gauche, qui, pourtant, sans souci de cohérence, s’y oppose, car, dit-elle par la voix du conseiller national socialiste vaudois Samuel Bendahan, il s’agit d’une démarche populiste et, surtout, il faut «mettre la priorité sur l'augmentation des salaires les plus bas et de la classe moyenne. Ce sont eux qui souffrent le plus de la perte de pouvoir d'achat actuelle».

Il se peut que l’initiative du conseiller national appenzellois soit démagogique – le mot «populiste» mis à toutes les sauces ne veut plus rien dire de nos jours. Il est vrai aussi qu’il faut donner la priorité de l’augmentation salariale à ceux dont les fins de mois sont les plus difficiles. Mais cette priorité exclut-elle qu’on s’interroge, en même temps, sur la nécessité d’adapter systématiquement les salaires des conseiller fédéraux – plus de 400'000 francs nets par année tout de même – à l’augmentation du coût de la vie?

M. Bendahan et ses camarades de parti craignent-ils de ne pas toucher un maximum lorsqu’ils seront appelés, grâce à leurs inégalables qualités et à leurs immenses compétences, à occuper les deux sièges du Conseil fédéral réservés aux socialistes en vertu de l’intouchable formule magique?

Personne ne leur en voudrait de faire preuve, pour une fois, d’esprit pratique.

M. P.

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