Divergence des luttes

En voyageant à travers l’Europe, on peut constater les efforts frénétiques, presque comiques, que font certaines villes pour afficher le plus ostensiblement possible leur soutien à la cause des minorités sexuelles réunies sous le label LGBTQIA+. D’immenses drapeaux arc-en-ciel flottent sur les édifices officiels, au-dessus des rues piétonnes, devant des centres commerciaux et en d’autres endroits; des drapeaux plus petits sont en vente dans tous les magasins, pour un usage individuel; des cortèges «gay pride» défilent sur les boulevards et les passants qui n’y participent pas directement prennent soin de s’exhiber en tenues suggestives et d’arborer fièrement de multiples colifichets aux couleurs de l’arc-en-ciel et aux motifs plus ou moins explicites.

Etonnamment, la plupart des personnes qui affichent ainsi leur dévotion sont non racisées; plutôt de souche, comme on dit. Pourtant, les villes en question comportent de très fortes communautés étrangères racisées, qui sont censées être représentées dans toutes les situations sociales: publicités, films, livres, classes d’école, équipes sportives, manifestations, etc. De fait, ces communautés sont bel et bien présentes dans les rues, mais elles ne semblent pas s’intéresser aux processions altersexuelles et à la redéfinition des identités de genre. Elles préfèrent visiblement vaquer à des occupations professionnelles ou familiales, selon des schémas traditionnels, pour ne pas dire surannés. On les voit surtout occupées à élever et à nourrir une abondante progéniture – dans un mépris total des mises en garde scientifiques quant aux conséquences désastreuses de la surpopulation sur le climat et les écosystèmes.

La convergence des luttes voudrait que les militants LGBT et les immigrés se retrouvent côte à côte et au coude à coude pour défendre leurs droits. Or, on assiste plutôt à la coexistence sur un même territoire de deux communautés militantes largement distinctes, la première idolâtrant la seconde sans chercher à l’écouter et à la comprendre, la seconde conservant une distance froide et méprisante à l’égard de la première.

On ne peut s’empêcher de songer (avec un demi-sourire narquois) à la manière dont les prochaines générations verront évoluer cette coexistence entre des indigènes progressistes aux comportements de plus en plus stériles, d’une part, et des allogènes rétrogrades à la démographie galopante, d’autre part. Si l’on considère les choses sous cet angle, les personnes qui éprouvent le besoin de brandir des drapeaux arc-en-ciel ont sans doute raison de le faire maintenant, pendant qu’elles le peuvent encore.

Pollux

Thèmes associés: Egalité, discriminations - Immigration - Société

Cet article a été vu 639 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions