Sommaire :
L’éditorialiste démontre l’absurdité des commémorations
mémorielles destinées principalement à l’obtention de subventions
Des zones
à bâtir pour les riches
Que les riches puissent bénéficier de privilèges à Obwald, cela
ne gêne nullement Claude Paschoud
La prochaine interdiction du port des cagoules lors des
manifestations de rue ne nous épargnera pas les débordements habituels
Max a roulé en taxi à Munich, il est allé au cinéma et il est
convaincu que Madoff a encore des émules en liberté
De l'irréfutabilité et de la bravoure des
géographes dans l'identification
de la ségrégation scolaire
Pollux est muet d’admiration devant les statistiques
interprétées par M. Pierre Dessemontet
La minute du beau langage
Considérations sur un
voyage
Michel de Preux démontre que le pape doit avoir perdu la foi
catholique et que son voyage au Moyen-Orient a des buts essentiellement
politiques
Lorsque la TSR se fait prendre en flagrant délit de
manipulation, elle proclame son innocence, avec la même crédibilité que celle
du garnement barbouillé de confiture qui prétend que ce n’est pas lui…
Où il est question d’un sondage, de rêveries, et d’astuces pour
contourner les décrets des ayatollahs anti-fumeurs
Le
ventre de la bête immonde est encore fécond!
Jusques à quand, peuple d’Israël, abuseras-tu de notre patience ?
La chronique mensuelle du révisionnisme historique.
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Selon un communiqué AFP du 10 mai, le
ministre de l’intérieur français Michèle Alliot-Marie a appelé ses compatriotes
à regarder en face le passé de la France à l’occasion d’une cérémonie de
commémoration de l’abolition de l’esclavage qui a eu lieu à Bordeaux ce
jour-là. «La mémoire n’est rien si
elle n’est pas dans le même temps une prise de conscience», a déclaré cette brave dame en ajoutant pour
faire bon poids: «On se grandit à regarder son passé en face, en assumant
ses parts d’ombres et ses aspérités, en rejetant la tentation de l’oubli.»
Ce
langage pompeux nous rappelle fâcheusement les discours que tenaient, à propos
de la Suisse, les étrangers, en particulier américains et israéliens, qui se
mêlaient insupportablement de nos affaires à la fin du siècle dernier, lors de
la fameuse affaire des fonds en déshérence. «La Suisse doit faire la lumière sur son passé!» tonnaient ces empoisonnants personnages. «La Suisse doit regarder
son passé en face!» renchérissaient les
carpettes de service, qui oubliaient, comme Mme Alliot-Marie d’ailleurs, qu’il
est impossible de regarder en face ce qui se trouve derrière soi, à moins
d’utiliser un miroir, donc de voir l’image à l’envers
Il ne faut pas se laisser berner: tous ces
«efforts de lucidité» n’ont d’autre but que de préparer les populations à
l’idée que des pactoles doivent être versés à des «victimes», le plus souvent
indirectes, d’exactions plus ou moins anciennes et plus ou moins avérées. Dans
le cas du ministre de l’intérieur français, il s’agit de donner à l’Etat les
moyens de répondre un jour ou l’autre aux exigences de descendants d’esclaves
réels ou supposés, sans que les contribuables se rendent compte que leurs
autorités se déculottent lamentablement à leurs frais.
Pourtant,
le simple bon sens montre l’absurdité de ces méthodes mémorielles. Imaginez
qu’un jour, un inconnu sonne à votre porte et vous tienne le langage
suivant : «D’après un
généalogiste éminent, votre arrière-arrière-grand-père a trompé votre
arrière-arrière-grand-mère avec ma propre arrière-arrière-grand-mère qui a eu
de lui un fils, mon arrière-grand-père. Cet adultère a causé un tort
considérable à ma trisaïeule et à mon bisaïeul. J’exige vos plus plates
excuses. J’exige que vous vous grandissiez en regardant votre passé en face.
J’exige que votre mémoire soit dans le même temps une prise de conscience, et
que vous me versiez des réparations financières.» Vous lui ririez au nez et vous auriez bien raison. Qu’avez-vous donc à
faire des éventuelles polissonneries de votre trisaïeul, dont vous ignorez probablement le nom?
Si
seulement les politiques avaient du p… Ne nous égarons pas! Si seulement les
politiques avaient un peu de courage!
Le
Pamphlet
Des
zones à bâtir pour les riches
Il n’est question que du nouveau plan
d’aménagement du territoire, accepté par le parlement obwaldien par
quarante-deux voix contre deux, qui prétend réserver quelques portions du
territoire, particulièrement bien situées, aux plus riches contribuables. Les
Verts obwaldiens ont déjà lancé un référendum. «Le projet est injuste», explique Gerardo Raffa, président du parti. «Il instaure une inégalité de traitement
entre les citoyens.» Même M. Moritz Leuenberger a manifesté son opposition,
sur son blog, en écrivant que ce projet n’était «pas en ordre».
On a même déniché plusieurs professeurs
de droit (courageusement anonymes, d’ailleurs), qui estiment que le projet est
anticonstitutionnel. La Constitution interdit en effet qu’une loi privilégie ou
discrimine des citoyens.
Dite comme ça, cette affirmation est
une sottise : si «nul ne doit subir
de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son sexe, de
son âge, de sa langue, de sa situation sociale, de son mode de vie, de ses
convictions religieuses ou politique ni du fait d’une déficience corporelle,
mentale ou psychique», toutes les lois privilégient ou discriminent
certaines catégories de citoyens et pas seulement les lois fiscales.
Et on peut observer, de façon générale,
que les gens riches peuvent s’offrir plus de biens que les pauvres, que les
palaces comme le Martinez ou le Negresco louent plus de suites et
d’appartements à des clients riches qu’à des RMistes, que les terrains à bâtir
dans la région genevoise, à deux mille ou trois mille francs le mètre carré,
intéresseront plus de personnes fortunées que de chômeurs en fin de droit, et
qu’on rencontre chez Rochat à Crissier plus de dentistes que de musiciens roms.
A toutes les époques, et en tous pays,
les gens fortunés ont pu s’offrir des biens et des services que les gens plus
modestes ne pouvaient se payer.
Est-il dès lors scandaleux que les
autorités d’Obwald réservent des facilités, au plan de l’aménagement du
territoire, à ceux qui sont prêts à payer ces faveurs au prix fort et qui
rapporteront ensuite, sous forme de contributions fiscales, des revenus non
négligeables?
Ceux qui crient le plus fort sont les
cantons voisins, qui craignent l’exode de leurs plus riches contribuables vers ces
zones obwaldiennes privilégiées. Pour eux, la libre concurrence serait un dogme
excellent dans tous les domaines de l’économie, sauf en matière fiscale.
En allant s’établir là-bas, les riches
ne me nuiront en rien, ils ne me priveront pas d’un bien que je convoitais. Et
les autorités obwaldiennes, si elles respectent le droit, font à leur gré.
Ce qui me gêne plus, c’est de constater
qu’un hideux pavillon thaïlandais a pu être érigé dans un parc public
lausannois grevé d’une totale interdiction de construire, avec la bénédiction
d’une municipalité rouge et d’un syndic vert, parce que cette cahute avait été
offerte par le roi du Siam en personne.
Claude Paschoud
Le 1er mai, la ville de
Lausanne a vécu un drame épouvantable pendant le défilé de la fête du
«travail», qui est une occasion supplémentaire de jérémiades pour les
gauchistes et l'assurance d'un trafic perturbé enquiquinant tous ceux qui ne
peuvent rentrer rapidement chez eux après une dure journée de… travail. En effet,
ce jour là, d'affreux policiers ont isolé «une
trentaine d'autonomistes, dont certains étaient masqués» et ont poussé la
vilenie jusqu'à conduire quatre d'entre eux à l'hôtel de police. Un tel
comportement est absolument intolérable dans-une-société-qui-défend-les-valeurs-démocratiques,
où le rôle des forces de l'ordre consiste à regarder les militants défiler avec
le même attendrissement qu'une maman devant sa progéniture le jour de la Fête
du Bois; quitte à déplorer ensuite des dérapages, totalement imprévisibles
puisque les organisateurs avaient promis qu'il s'agissait d'une manifestation
pacifique.
Pour protester contre ce type de
bavures et l'attitude passive des autorités, un «collectif» s'est créé, qui
organise une «manif anti-répression, Liberté
pour nos luttes!» le 9 juin prochain à 18h00 à la place de la Palud. Ce
sera aussi l'occasion de «fustiger le
canton qui veut bannir les cagoules des manifs», idée grotesque s'il en
est, dès lors que tout le monde sait que l'usage de la cagoule n'est destiné
qu'à protéger du froid les éternels revendicateurs dont il est scientifiquement
démontré qu'ils ont une santé fragile; le nombre impressionnant de certificats
d'incapacité de travail qui leur est délivré en est la preuve. Bien entendu,
aucune autorisation de manifester ne sera demandée – c'est tellement moins
rigolo quand c'est légal! – et nul ne sera surpris d'apprendre que le mouvement
est notamment emmené par l'inénarrable Jean-Michel Dolivo, dont il faut
reconnaître qu'il gagnerait à être cagoulé toute l'année.
Baptisés «casseurs et casseuses de préjugés», les guignols manifesteront
masqués – ce qui leur permettra parallèlement de se prémunir contre la grippe
porcine, précaution essentielle quand on a la santé fragile. En ce qui nous
concerne, cette équipe d'oligophrènes protestataires commence sérieusement à
nous casser… les pieds.
Iratus
Les taxis de Munich (sagesse populaire)
Pour autant que le chauffeur soit de
souche, l’usage de taxis dans une ville étrangère a ceci d’intéressant qu’il
est susceptible de mettre le visiteur en prise directe avec la pensée de base
locale. Pour peu que celui-ci sache poser les questions qu’il faut, il est
possible d’obtenir des indications moins suspectes que les résultats de bien
des sondages de commande.
Ainsi donc, à l’occasion d’un séjour
dans le chef-lieu bavarois, Max a pu constater que quatre-vingts pour cent des
chauffeurs locaux n’écoutent plus les chaînes d’information, parce qu’ils sont las
de s’entendre servir des mensonges et qu’en bons professionnels ils redoutent
le sommeil au volant. Le vingt pour cent restant était composé d’un chauffeur
d’origine iranienne avec lequel Max a préféré aborder d’autres sujets.
Les fins statisticiens déduiront que
l’échantillonnage de personnes interrogées ne se montait qu’à quatre
chauffeurs, puisque l’Iranien fut consulté sur tout autre chose, et qu’il
s’agit-là d’un pourcentage douteux et d’une base un peu faible pour en tirer
une «vraie certitude»… Mais au moins ont-ils pu disposer de chiffres réels et
aisément vérifiables1, ce qui n’est peut-être pas toujours le cas
pour les sondages officiels…
Vingt sur vingt pour un
zéro!
Nous ne pouvons que recommander aux
esprits méfiants de se procurer le DVD de Zero,
film-enquête de l’Italien Giulietto Chiesa étrangement occulté dans notre monde
libre si féru de transparence. Ce documentaire (en version originale italienne
sous-titrée en français et en version anglaise)2 a le mérite de poser
les questions qu’il faut sur les bizarreries entourant trois des quatre avions
de ligne qui firent l’histoire le 11 septembre 2001: ceux qui percutèrent les
tours jumelles de Manhattan et celui qui causa quelque dommage au centre de
commandement numéro un des forces états-uniennes.
Après avoir analysé l’effondrement des
tours du Rockefeller Center, mais
aussi la troublante destruction
collatérale d’un troisième immeuble qui, lui, n’avait été percuté par rien,
le film traite de cet étrange écrasement d’un avion «vaporisé»3, sans débris ni dégâts accessoires4,
au contact du béton du premier mur du Pentagone,
et de toutes ces caméras de sécurité qui n’ont rien vu (sauf une, mais nous
laissons aux spectateurs intéressés le soin de découvrir officiellement pourquoi elle vit la matérialisation d’une
trajectoire, sans pour autant enregistrer la moindre trace d’aéronef).
A la différence manifeste des agences
d’investigation gouvernementales aux ordres du ci-devant
Rassembleur-des-Forces-du-Bien, les électrons libres teigneux et entêtés de
l’équipe d’enquêteurs italienne ont recherché et trouvé ceux qui avaient quelque chose d’utile à constater et à dire
de par leur expérience professionnelle civile ou militaire, leur position
privilégiée de témoins et, parfois même, en ces deux qualités. Le produit final
est un dossier accablant.
Mais, se diront les plus perspicaces
des soupçonneux, comment admettre que d’éventuels comploteurs, disposant à
l’évidence de puissants moyens financiers et technologiques, aient eu la
désinvolture de bâcler une telle opération au point que de simples particuliers
un peu trop curieux aient été en mesure d’en exposer rapidement les
invraisemblances et les étrangetés? Quid
du quatrième vol – dont, selon les constatations immédiates de CNN le soir même
sur le lieu du drame, on ne trouva «[pas
de débris] plus grand qu’un annuaire
téléphonique»? Et, dans l’éventualité d’un ou deux vols «fantômes», quid de leurs équipages et de leurs
passagers?
Voila trois questions pertinentes
auxquelles nous pensons pouvoir répondre au prochain numéro, pour le plaisir du
débat, en proposant d’inconvenantes hypothèses…
Madoff a bon dos
Loin de nous l’intention de laisser
l’ineffable Monsieur Madoff se perdre dans l’oubli de la «mémoire courte»; pas
plus que de nous laisser distraire par les effets de manches de gérants de
faillites gouvernementales soucieux de brouiller la trace des bénéficiaires
définitifs d’écritures en errances; ni de nous laisser bercer par les mêmes de
l’espoir illusoire d’un reflux de fonds exilés en des endroits insoupçonnables.
Mais, pour un Madoff, combien d’autres prestidigitateurs de même nature
reste-t-il encore à débusquer, et à quand les prochaines migrations
financières?
Max
l’Impertinent
1 Max tient les fiches de courses à la disposition des vérificateurs éventuels.
2 Ce documentaire peut être commandé au prix de 15 € (plus les frais de port) par téléphone au 0033-(0)4 93 56 19 59 ou via le site Internet http://shop.upsylon.com/cgi-bin/librediff/12399.html?id=RTAeJo84&mv_pc=1740.
3 Selon les termes mêmes de l’enquête officielle.
4 Pas un seul des lampadaires présents sur la trajectoire prétendue de l’avion n’a été couché par les ailes de l’appareil!
«Certains
quartiers des grandes villes tiennent presque du ghetto, avec jusqu’à trois
quarts de jeunes étrangers.» Ce n’est
pas un politicien UDC infréquentable qui déclare cela dans 24 heures du 8 mai
dernier, mais M. Pierre Dessemontet, géographe coauteur d'une étude intitulée La Suisse romande en 25 cartes: les facettes
d'une région affirmée. Ladite étude a été réalisée à la demande du Forum des 100, rendez-vous mondain de L’Hebdo
réunissant chaque année quelques intellectuels occupés à penser la Suisse
romande une et indivisible.
Un milieu plutôt bon chic bon genre,
donc, dans lequel le constat évoqué plus haut – l’existence de ghettos
d’immigrés dans les villes suisses – ne peut déboucher que sur des conclusions
politiquement correctes: «La Suisse […]
manque de structures pour gérer ces situations.» Et surtout: «Malgré les discours égalitaires, en l’état,
l’école semble être le facteur le plus discriminant de la société urbaine
suisse. […] Clairement, les capacités scolaires ne peuvent pas être mises en
cause. S’il y a très peu d’habitants de la Bourdonnette qui vont au gymnase,
c’est qu’il y a ségrégation.»
Si des géographes nous affirment qu'il
y a ségrégation, il faut le croire. Les géographes sont irréfutables. Ce sont
des gens sérieux, parfaitement aptes à apprécier les capacités scolaires des
élèves étrangers. Car la géographie, comme chacun le sait, est la science qui
s’occupe de dénoncer les discriminations dont sont victimes les immigrés.
Personne, d'ailleurs, n'osera contester
les conclusions de ces messieurs puisque – comme le souligne le journaliste de 24 heures –, «n’étant basées que sur la réalité des
chiffres, elles ne sont guère contestables». Comment pourrait-on mettre en
doute des conclusions, même iconoclastes, du moment qu'elles sont basées sur
la réalité des faits? Comme l'explique avec une certaine candeur l'un des
auteurs de l’étude: «Si elles [les
conclusions] s’éloignent de ce que nous
avons l’habitude d’entendre, c’est simplement parce que nous avons choisi une
autre grille de lecture des statistiques.» Lorsqu'on les manipule au
travers d'une grille soigneusement choisie, les statistiques, elles
aussi, sont irréfutables.
On remarquera enfin que les
statistiques sont particulièrement irréfutables lorsqu'elles confirment des
choses que chacun savait déjà – par exemple que certains quartiers sont
désormais habités très majoritairement par des étrangers et que beaucoup
d'enfants qui y vivent sont des crouilles de gamins qui ne réussiront pas à
entrer au gymnase. Tout l'art du géographe consiste dès lors à donner
l'impression que son travail apporte malgré tout quelque chose de nouveau et d'essentiel,
voire qu'il constitue un acte de bravoure. C'est pourquoi le susnommé M.
Dessemontet précise: «Nous prenons des
risques en donnant ces chiffres. Nos conclusions pourraient devenir une bombe
politique.» Ce n'est peut-être pas faux, mais il reste à savoir entre les
mains de qui elle tombera.
Pollux
Ne dites pas: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs
du nouveau président US.» Dites: «On
ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs du nouveau
président américain.» Vous pouvez dire aussi: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs
du nouveau président états-unien.» C’est moche, mais ça fait plaisir à des
tas de gens, et c’est bien plus correct que: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs
du nouveau président United States.»
Le pinailleur
Le voyage récent du dénommé Benoît XVI
en terre sainte, tant chez les juifs en Israël que chez les musulmans de
Jordanie ou les chrétiens de Palestine, au début de mai 2009, fut présenté par
le premier intéressé comme avant tout spirituel. C’est très exactement le
contraire qui est vrai… Aucun déplacement d’un chef de religion n’aura démontré
avec autant de force l’enlisement de valeurs spirituelles déviées dans les
méandres de la politique de ce monde,
consacrant ainsi la victoire du plus épais matérialisme! On a dit de ce
pontife souverain qu’il était venu à Jérusalem «pour mettre un point final à l’affaire Williamson» (le franciscain
Frédéric Manns)1. En fait de spiritualité, ce furent plutôt les
dosages politiques soignés dans les discours et homélies du chef de l’Etat du
Vatican qui retinrent l’attention de tous les observateurs. Même lorsqu’il
aborda la question religieuse proprement dite, Benoît XVI l’a fait dans un
contexte et dans un souci explicitement et exclusivement politiques.
En s’élevant, dans l’enceinte de la
mosquée al-Hussein ben Talal, contre tous ceux qui «soutiennent que la religion est nécessairement une cause de division
dans notre monde» – ce qu’au demeurant toute l’histoire de l’humanité
démontre formellement depuis l’avènement du christianisme… –, Benoît XVI
apporte tout simplement la contradiction… à l’Esprit Saint qui, dans l’évangile
du lendemain, quatrième dimanche après Pâques, dit ceci par la bouche de
l’apôtre saint Jean (chap. XVI, v. 8/9): «Et
quand il sera venu – il s’agit de l’Esprit Consolateur – il convaincra le monde au sujet du péché, de
la justice et du jugement: au sujet du péché, parce qu’ils n’ont pas cru en moi
(…).» (le Christ). La foi chrétienne divise
dès lors qu’elle établit d’une manière irréfragable une séparation entre ceux
qui croient au Christ et ceux qui n’y
croient pas, c'est-à-dire entre les justes et les impies. Le rejet du Messie,
de qui la divinité est prouvée par ses œuvres, en particulier sa résurrection,
tant par le judaïsme que par l’islam, fut totalement gommé lors de ce voyage,
passé sous silence par celui qui ose encore se dire officiellement le Vicaire
du Christ sur terre! Est-ce tolérable? Seulement pour les tièdes, c’est-à-dire «les chiens et les pourceaux dans l’Eglise»,
selon l’expression et l’image parlante d’un honorable prédicateur du XIXe
siècle, le chanoine Coulin.
Au reste, considérer la négation de la
choie comme une offense à Dieu relève d’une grave confusion mentale, dont le
second volet ne peut être que celui-ci: la négation du déicide en la personne
du Christ ne serait qu’une offense à l’Homme, puisque le peuple juif est Dieu et que le Christ est homme… On ne peut trouver inversion
de valeurs plus nihiliste. Cet individu n’a aucune dignité, pas même celle de
confesser publiquement son absence totale de foi religieuse. La papauté n’est
chez lui qu’une carrière, rien de plus! Il est, comme apostat, la honte de
l’Eglise et du catholicisme tout entier.
Michel de Preux
1 Le Temps, éd. du lundi 11 mai 2009, p. 27: Arrivée controversée du pape en Israël par Patricia Briel.
PS La volonté arrêtée de Benoît XVI de procéder à la béatification du pape Pie XII n’est pas en contradiction avec son philosémitisme idolâtrique. Comme souvent chez les hétérodoxes, le bien est destiné essentiellement à masquer le mal et à lui assurer le maximum d’impunité. Pie XII pratiqua à l’égard des juifs injustement poursuivis par les nazis la vertu de justice et de sagesse politique, qui est une forme de la prudence.
A l’inverse, Joseph Ratzinger, en participant à l’idolâtrie du peuple juif, qui substitue ses souffrances à celles du Messie, persécuté par lui, détourne la vertu théologale de charité – car celle-ci doit aussi avoir la vérité religieuse pour objet, comme le rappelait Pie XII lui-même – et la vertu cardinale de justice de leur fin propre. Il agit donc par vices et non par vertu.
L'émission A bon entendeur (ABE)
diffusée le 3 février dernier par la Télévision suisse romande avait fait le
procès d'un voyage organisé en Turquie, présenté comme une arnaque. Sur la base
de quatre témoignages, le magazine affirmait que le guide qui emmenait les
voyageurs avait exercé des pressions sur eux pour qu'ils achètent des
excursions supplémentaires ainsi que des souvenirs et d'autres produits locaux,
allant jusqu'à «menacer gravement»
ceux qui refusaient.
Or ce n'est apparemment pas du tout ce
qu'ont vécu une douzaine d'autres participants à ce voyage, retrouvés et
interrogés par 24 heures dans
un article paru le 22 avril. Ces derniers font état d'un groupe de quatre à six
personnes qui avaient commencé à se plaindre dès la séance d'information, puis
se sont comportées comme des gougnafiers pendant toute la durée du voyage en
semant systématiquement la zizanie. «“Au
décollage de l’avion, déjà, elles disaient que ce voyage allait être une
arnaque et qu’elles allaient en parler à la télévision.” se souvient une dame.
Une autre s'exclame en visionnant l'émission: “Ce ne sont que des mensonges. Le
guide a eu beaucoup de patience avec ces gens.”»
Du côté de la TSR, ces contre-témoignages
déclenchent quelques réactions hautaines et pleines de morgue. L'auteur du
reportage incriminé, Christian Fehlbaum, déclare ne pas être surpris: «Ces gens ne veulent pas reconnaître qu’ils
se sont fait arnaquer. Ils ont un réflexe de clan. Et le guide a dû faire le
joli cœur auprès des personnes âgées et des gens qui n’avaient jamais pris
l’avion avant.» Manuelle Pernoud, présentatrice et coproductrice de
l'émission, couvre son collaborateur en mettant en doute les dires des autres
voyageurs: «Ces personnes peuvent
parfaitement avoir été manipulées par l’agence de voyages.» En d'autres
termes: circulez, il n'y a rien à voir! Seule la police commet des bavures,
jamais les médias. Il est vrai qu'on ne travaille pas dans les studios du
boulevard Carl-Vogt sans y développer une solide susceptibilité.
Généralement, lorsqu'un journaliste ne
trouve pas de scandale à dénoncer, il en invente un. En l'occurrence, on devine
que les réalisateurs d'ABE ont été
ravis de pouvoir ainsi monter en épingle les récriminations de quelques
touristes irascibles afin d'en faire un sujet bien croustillant. De même, il
est probable que le journaliste de 24
heures a savouré cette occasion de ridiculiser ses «chers confrères» de
la télévision… sans oser toutefois taper trop fort, corporatisme journalistique
oblige. On regrette que l'article n'ait pas fait le gros titre de la une du
journal: «Encore un dérapage à la TSR: ABE
a manipulé des témoignages!»
px
Sondage
Selon un sondage commandé par Pro Natura, 72% des Suisses sont opposés
à la mise à mort des lynx et des loups pour maintenir la population des
chevreuils et des chamois, nous apprend le Matin Bleu du 11 mai.
On voudrait bien savoir à combien se
serait monté le pourcentage si le sondage avait été commandé par une
association de chasseurs ou d’éleveurs de moutons. (mp)
Rêvassons, rêvassons!
On pouvait lire dans le Matin
Bleu du 13 mai qu’une étude réalisée au Canada est arrivée à la
conclusion que rêvasser stimulerait le cerveau au lieu de le ralentir. Il
paraît que cela permettrait de résoudre des problèmes complexes.
Avis aux écoliers: si un professeur se
plaint de l’«absence» d’un élève, celui-ci pourra toujours lui rétorquer qu’il
est sur le point de résoudre la quadrature du cercle. Quant aux employés
surpris par leur patron à bayer aux corneilles, ils pourront se justifier en
plaidant qu’ils sont occupés à chercher comment améliorer leur rendement. (mp)
Astuces
Le même jour, le même quotidien faisait
état de la curieuse décision d’un tribunal néerlandais : l’interdiction de
fumer, en vigueur depuis 2008, ne concerne pas les restaurants et les hôtels
qui n’emploient pas de salariés.
Nul doute que de nombreux petits
malins, restaurateurs et hôteliers, vont s’empresser de chercher des associés disposés à donner un coup de
main pour le service.
Cette décision est une incitation à
contourner la loi. Mais il en va forcément ainsi quand sont prises des mesures
totalitaires. Il y toujours des gens qui rêvassent avec profit, telle cette
tenancière de pub londonienne qui, selon le MB du lendemain, a
installé dans son établissement un «centre de recherche sur le tabac». Ses
clients doivent remplir un questionnaire sur leur consommation de cigarettes –
lesquels questionnaires sont destinés à des chercheurs universitaires – et le
tour est joué. Il paraît que la loi britannique est pour l’instant impuissante
devant cette astuce. Cette combine a permis à la patronne d’augmenter considérablement ses gains, ce qui prouve
bien que les études démontrant que l’interdiction de fumer n’a pas d’influence
sur les chiffres d’affaire de la restauration racontent des bobards.
D’ailleurs, 20 minutes du 13 mai
confirme la chose sous le titre Les
casinos souffrent de l’interdiction de fumer: les casinos de Lugano et de
Mendrisio ont vu leurs bénéfices diminuer respectivement de 23,3% et 15,4%
après l’introduction de l’interdiction de fumer dans les lieux publics au
Tessin.
Voilà qui ravira les ennemis des jeux
de hasard! (mp)
Le
ventre de la bête immonde est encore fécond!
«Et si on jouait à se faire peur?» se disent les journalistes de la presse à sensation
et les professionnels de l’antiracisme.
En Autriche, «une série de provocations et d’incidents laissent craindre une montée
en puissance de l’extrême-droite», écrit la correspondante de 24
heures à Vienne, dans un article du 14 mai dans lequel on sent les
frémissements, à la fois de terreur et d’impatience, de celle qui se prépare à
voir le loup.
Pour Ariel Muzikant, président de la
communauté religieuse israélite d’Autriche, un des exemples de banalisation de
l’extrême-droite est la nomination au poste de troisième président du Parlement
du député FPÖ Martin Graf, également membre d’une «Burschenschaft, ces cercles
d’étudiants nostalgiques du pangermanisme et souvent affiliés à des mouvements
d’extrême-droite» (sic).
Un chiffre «fait peur (dixit la journaliste): une enquête a en effet révélé que près d’un Autrichien de moins de
trente ans sur deux a voté pour l’un des deux partis d’extrême-droite lors des
législatives du 28 septembre dernier».
«Suite
aux incidents dans le camp de concentration d’Ebensee, le Ministère de
l’Intérieur va intensifier les séances d’information dans les écoles», a indiqué Alexander Marakovits, un de ses
porte-parole.
La révolte des moins de trente ans
contre le bourrage de crâne qu’on a imposé à leurs aînés depuis une
cinquantaine d’années, la panique de la nomenklatura,
qui se prépare à intensifier «les séances d’information dans les écoles» –
lisez : les opérations de propagande idéologique –, la bêtise opaque
de l’imbécile qui considère toutes les sociétés d’étudiants portant couleurs
comme des nostalgiques du pangermanisme, et même les provocations de quelques
adolescents dans les réunions de vieux crabes octogénaires, tout cela me paraît
extrêmement réjouissant.
En réalité, il n’y a pas recrudescence
du néonazisme, ni en Autriche ni ailleurs, mais il y a certainement une
réaction de plus en plus visible à l’arrogance insupportable de la communauté
juive, plus particulièrement de ceux qui s’expriment en son nom.
Cette communauté, omniprésente dans les
médias, nous dicte ce que nous devons croire, nous affirme qu’il existe des
ronds carrés et nous fait condamner à des peines de prison si nous en doutons,
même si personne n’est capable de nous en montrer un seul exemplaire, extorque
à nos banques des millions et laisse partir les siennes en faillite, explique
au chef de l’Eglise catholique ce qu’il doit dire, et qui il a le droit de
béatifier ou le devoir d’excommunier, et qualifie systématiquement d’antisémite tout commentaire qui n’est
pas hagiographique à son endroit ou au sujet de l’Etat d’Israël.
C’est évidemment cette arrogance qui
crée le sentiment d’agacement qualifié d’antisémitisme et non l’inverse. Et si
ses porte-parole n’y prennent pas garde, s’ils ne mettent une sourdine à leurs
prétentions, s’ils ne cessent pas de se prétendre les principales victimes de
la dernière guerre, et d’exiger des réparations matérielles sans limites, s’ils
ne cessent de nous dicter ce que nous devons croire, dire ou écrire, ils
encourent un authentique sentiment d’hostilité et de rejet, comme cela est déjà
arrivé au cours des siècles passés.
Au lieu de se lamenter sans fin,
certains devraient se demander qui a fécondé à nouveau la bête immonde.
Claude Paschoud
Nouvelles du front
judiciaire
L’avocate révisionniste allemande
Sylvia Stolz, qui purge actuellement à Heidelberg une peine de trois ans et six
mois de prison, a obtenu en appel une réduction de peine de trois mois. Les
motifs de cette immense mansuétude ne nous sont pas encore connus.
Le révisionniste australien Fredrick
Töben a été condamné à trois mois de prison pour avoir refusé de retirer de son
site Internet son matériel révisionniste. A cette occasion, il a piqué une
grosse colère contre un ami qui lui concédait le droit à la libre expression
tout en lui expliquant qu’il avait entièrement tort sur le fond.
Options
Il faut dire que tous les bons apôtres
qui se croient champions de la tolérance parce qu’ils nous ressortent
sempiternellement le «je hais vos idées
mais je me ferai tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer» de
Voltaire, ou quelque autre formule analogue, sont encore plus insupportables
que les vilains moineaux qui nous interdisent carrément d’ouvrir le bec. Je ne
crois pas un seul instant que Voltaire se serait fait tuer pour une idée,
encore moins pour une idée haïe. Je suis bien certaine que les don Quichotte
qui prétendent défendre la liberté d’expression des révisionnistes tout en sachant de science certaine que ceux-ci
se fourvoient, rengaineraient aussitôt leurs arguments si quelque loi les
menaçant d’amendes ou de prison pour complicité venait à être votée. Et ils
auraient somme toute bien raison. Mais alors, qu’ils nous épargnent leur
soutien condescendant et l’étalage de leur insondable ignorance.
J’ai eu l’occasion d’en faire
l’expérience moi-même à la fin des années soixante, et de le constater chez
autrui: une personne de bonne foi qui croit fermement à la vérité officielle en
ce qui concerne certains épisodes de la déportation mais qui se risque à lire
ne serait-ce que quelques chapitres d’un écrivain révisionniste est au minimum
visitée l’espace d’un instant par l’idée que tout ne s’est peut-être pas passé
exactement comme on nous le dit. A partir de là, il y a deux possibilités:
oublier bien vite cette fugitive idée iconoclaste et retourner à ses
confortables certitudes ou glisser sur la pente savonneuse de la curiosité et
se retrouver plongé jusqu’au cou dans des informations toutes plus
déstabilisantes les unes que les autres. Je déconseille formellement la
deuxième solution à quiconque tient à sa tranquillité.
A l’époque du communisme triomphant,
les anticommunistes dits primaires affirmaient ce qui suit: on ne peut pas être
à la fois intelligent, sincère et communiste; si on est intelligent et
communiste, on n’est pas sincère; si on est sincère et communiste, on n’est pas
intelligent; si on est intelligent et sincère, on n’est pas communiste. De
même, et à la lumière de ce qui précède, il est possible d’énoncer ceci: on ne
peut pas être à la fois honnête, bien informé et activement antirévisionniste;
si on est honnête et activement antirévisionniste, on n’est pas bien informé;
si on est bien informé et activement antirévisionniste, on n’est pas honnête;
si on est honnête et bien informé, on n’est pas activement antirévisionniste.
Il faut choisir.
Mariette Paschoud