Lausanne 39e année      «ne pas subir»      Mai  2009 No 385

 

 

Sommaire :

 

Editorial

L’éditorialiste démontre l’absurdité des commémorations mémorielles destinées principalement à l’obtention de subventions

 

Des zones à bâtir pour les riches

Que les riches puissent bénéficier de privilèges à Obwald, cela ne gêne nullement Claude Paschoud

 

Bêlements en perspective

La prochaine interdiction du port des cagoules lors des manifestations de rue ne nous épargnera pas les débordements habituels

 

En direct de Sirius

Max a roulé en taxi à Munich, il est allé au cinéma et il est convaincu que Madoff a encore des émules en liberté

 

De l'irréfutabilité et de la bravoure des

géographes dans l'identification de la ségrégation scolaire

Pollux est muet d’admiration devant les statistiques interprétées par M. Pierre Dessemontet

 

Ne dites pas…

La minute du beau langage

 

Considérations sur un voyage

Michel de Preux démontre que le pape doit avoir perdu la foi catholique et que son voyage au Moyen-Orient a des buts essentiellement politiques

 

Dérapage à la TSR

Lorsque la TSR se fait prendre en flagrant délit de manipulation, elle proclame son innocence, avec la même crédibilité que celle du garnement barbouillé de confiture qui prétend que ce n’est pas lui…

 

Bricoles

Où il est question d’un sondage, de rêveries, et d’astuces pour contourner les décrets des ayatollahs anti-fumeurs

 

Le ventre de la bête immonde est encore fécond!

Jusques à quand, peuple d’Israël, abuseras-tu de notre patience ?

 

Les nouvelles aventures…

La chronique mensuelle du révisionnisme historique.

 

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Editorial

 

         Selon un communiqué AFP du 10 mai, le ministre de l’intérieur français Michèle Alliot-Marie a appelé ses compatriotes à regarder en face le passé de la France à l’occasion d’une cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage qui a eu lieu à Bordeaux ce jour-là. «La mémoire n’est rien si elle n’est pas dans le même temps une prise de conscience», a déclaré cette brave dame en ajoutant pour faire bon poids: «On se grandit à regarder son passé en face, en assumant ses parts d’ombres et ses aspérités, en rejetant la tentation de l’oubli.»

 

         Ce langage pompeux nous rappelle fâcheusement les discours que tenaient, à propos de la Suisse, les étrangers, en particulier américains et israéliens, qui se mêlaient insupportablement de nos affaires à la fin du siècle dernier, lors de la fameuse affaire des fonds en déshérence. «La Suisse doit faire la lumière sur son passé!» tonnaient ces empoisonnants personnages. «La Suisse doit regarder son passé en face!» renchérissaient les carpettes de service, qui oubliaient, comme Mme Alliot-Marie d’ailleurs, qu’il est impossible de regarder en face ce qui se trouve derrière soi, à moins d’utiliser un miroir, donc de voir l’image à l’envers

 

          Il ne faut pas se laisser berner: tous ces «efforts de lucidité» n’ont d’autre but que de préparer les populations à l’idée que des pactoles doivent être versés à des «victimes», le plus souvent indirectes, d’exactions plus ou moins anciennes et plus ou moins avérées. Dans le cas du ministre de l’intérieur français, il s’agit de donner à l’Etat les moyens de répondre un jour ou l’autre aux exigences de descendants d’esclaves réels ou supposés, sans que les contribuables se rendent compte que leurs autorités se déculottent lamentablement à leurs frais.

        

         Pourtant, le simple bon sens montre l’absurdité de ces méthodes mémorielles. Imaginez qu’un jour, un inconnu sonne à votre porte et vous tienne le langage suivant : «D’après un généalogiste éminent, votre arrière-arrière-grand-père a trompé votre arrière-arrière-grand-mère avec ma propre arrière-arrière-grand-mère qui a eu de lui un fils, mon arrière-grand-père. Cet adultère a causé un tort considérable à ma trisaïeule et à mon bisaïeul. J’exige vos plus plates excuses. J’exige que vous vous grandissiez en regardant votre passé en face. J’exige que votre mémoire soit dans le même temps une prise de conscience, et que vous me versiez des réparations financières.» Vous lui ririez au nez et vous auriez bien raison. Qu’avez-vous donc à faire des éventuelles polissonneries de votre trisaïeul, dont vous ignorez  probablement le nom?

 

         Si seulement les politiques avaient du p… Ne nous égarons pas! Si seulement les politiques avaient un peu de courage!

 

Le Pamphlet

 

 

Des zones à bâtir pour les riches

 

         Il n’est question que du nouveau plan d’aménagement du territoire, accepté par le parlement obwaldien par quarante-deux voix contre deux, qui prétend réserver quelques portions du territoire, particulièrement bien situées, aux plus riches contribuables. Les Verts obwaldiens ont déjà lancé un référendum. «Le projet est injuste», explique Gerardo Raffa, président du parti. «Il instaure une inégalité de traitement entre les citoyens.» Même M. Moritz Leuenberger a manifesté son opposition, sur son blog, en écrivant que ce projet n’était «pas en ordre».

 

         On a même déniché plusieurs professeurs de droit (courageusement anonymes, d’ailleurs), qui estiment que le projet est anticonstitutionnel. La Constitution interdit en effet qu’une loi privilégie ou discrimine des citoyens.

 

         Dite comme ça, cette affirmation est une sottise : si «nul ne doit subir de discrimination du fait notamment de son origine, de sa race, de son sexe, de son âge, de sa langue, de sa situation sociale, de son mode de vie, de ses convictions religieuses ou politique ni du fait d’une déficience corporelle, mentale ou psychique», toutes les lois privilégient ou discriminent certaines catégories de citoyens et pas seulement les lois fiscales.

 

         Et on peut observer, de façon générale, que les gens riches peuvent s’offrir plus de biens que les pauvres, que les palaces comme le Martinez ou le Negresco louent plus de suites et d’appartements à des clients riches qu’à des RMistes, que les terrains à bâtir dans la région genevoise, à deux mille ou trois mille francs le mètre carré, intéresseront plus de personnes fortunées que de chômeurs en fin de droit, et qu’on rencontre chez Rochat à Crissier plus de dentistes que de musiciens roms.

 

         A toutes les époques, et en tous pays, les gens fortunés ont pu s’offrir des biens et des services que les gens plus modestes ne pouvaient se payer.

 

         Est-il dès lors scandaleux que les autorités d’Obwald réservent des facilités, au plan de l’aménagement du territoire, à ceux qui sont prêts à payer ces faveurs au prix fort et qui rapporteront ensuite, sous forme de contributions fiscales, des revenus non négligeables?

 

         Ceux qui crient le plus fort sont les cantons voisins, qui craignent l’exode de leurs plus riches contribuables vers ces zones obwaldiennes privilégiées. Pour eux, la libre concurrence serait un dogme excellent dans tous les domaines de l’économie, sauf en matière fiscale.

 

         En allant s’établir là-bas, les riches ne me nuiront en rien, ils ne me priveront pas d’un bien que je convoitais. Et les autorités obwaldiennes, si elles respectent le droit, font à leur gré.

 

         Ce qui me gêne plus, c’est de constater qu’un hideux pavillon thaïlandais a pu être érigé dans un parc public lausannois grevé d’une totale interdiction de construire, avec la bénédiction d’une municipalité rouge et d’un syndic vert, parce que cette cahute avait été offerte par le roi du Siam en personne.

 

Claude Paschoud

 

 

Bêlements en perspective

 

         Le 1er mai, la ville de Lausanne a vécu un drame épouvantable pendant le défilé de la fête du «travail», qui est une occasion supplémentaire de jérémiades pour les gauchistes et l'assurance d'un trafic perturbé enquiquinant tous ceux qui ne peuvent rentrer rapidement chez eux après une dure journée de… travail. En effet, ce jour là, d'affreux policiers ont isolé «une trentaine d'autonomistes, dont certains étaient masqués» et ont poussé la vilenie jusqu'à conduire quatre d'entre eux à l'hôtel de police. Un tel comportement est absolument intolérable dans-une-société-qui-défend-les-valeurs-démocratiques, où le rôle des forces de l'ordre consiste à regarder les militants défiler avec le même attendrissement qu'une maman devant sa progéniture le jour de la Fête du Bois; quitte à déplorer ensuite des dérapages, totalement imprévisibles puisque les organisateurs avaient promis qu'il s'agissait d'une manifestation pacifique.

 

         Pour protester contre ce type de bavures et l'attitude passive des autorités, un «collectif» s'est créé, qui organise une «manif anti-répression, Liberté pour nos luttes!» le 9 juin prochain à 18h00 à la place de la Palud. Ce sera aussi l'occasion de «fustiger le canton qui veut bannir les cagoules des manifs», idée grotesque s'il en est, dès lors que tout le monde sait que l'usage de la cagoule n'est destiné qu'à protéger du froid les éternels revendicateurs dont il est scientifiquement démontré qu'ils ont une santé fragile; le nombre impressionnant de certificats d'incapacité de travail qui leur est délivré en est la preuve. Bien entendu, aucune autorisation de manifester ne sera demandée – c'est tellement moins rigolo quand c'est légal! – et nul ne sera surpris d'apprendre que le mouvement est notamment emmené par l'inénarrable Jean-Michel Dolivo, dont il faut reconnaître qu'il gagnerait à être cagoulé toute l'année.

 

         Baptisés «casseurs et casseuses de préjugés», les guignols manifesteront masqués – ce qui leur permettra parallèlement de se prémunir contre la grippe porcine, précaution essentielle quand on a la santé fragile. En ce qui nous concerne, cette équipe d'oligophrènes protestataires commence sérieusement à nous casser… les pieds.

 

Iratus

 

 

En direct de Sirius

 

Les taxis de Munich (sagesse populaire)

 

         Pour autant que le chauffeur soit de souche, l’usage de taxis dans une ville étrangère a ceci d’intéressant qu’il est susceptible de mettre le visiteur en prise directe avec la pensée de base locale. Pour peu que celui-ci sache poser les questions qu’il faut, il est possible d’obtenir des indications moins suspectes que les résultats de bien des sondages de commande.

 

         Ainsi donc, à l’occasion d’un séjour dans le chef-lieu bavarois, Max a pu constater que quatre-vingts pour cent des chauffeurs locaux n’écoutent plus les chaînes d’information, parce qu’ils sont las de s’entendre servir des mensonges et qu’en bons professionnels ils redoutent le sommeil au volant. Le vingt pour cent restant était composé d’un chauffeur d’origine iranienne avec lequel Max a préféré aborder d’autres sujets.

 

         Les fins statisticiens déduiront que l’échantillonnage de personnes interrogées ne se montait qu’à quatre chauffeurs, puisque l’Iranien fut consulté sur tout autre chose, et qu’il s’agit-là d’un pourcentage douteux et d’une base un peu faible pour en tirer une «vraie certitude»… Mais au moins ont-ils pu disposer de chiffres réels et aisément vérifiables1, ce qui n’est peut-être pas toujours le cas pour les sondages officiels…

 

Vingt sur vingt pour un zéro!

 

         Nous ne pouvons que recommander aux esprits méfiants de se procurer le DVD de Zero, film-enquête de l’Italien Giulietto Chiesa étrangement occulté dans notre monde libre si féru de transparence. Ce documentaire (en version originale italienne sous-titrée en français et en version anglaise)2 a le mérite de poser les questions qu’il faut sur les bizarreries entourant trois des quatre avions de ligne qui firent l’histoire le 11 septembre 2001: ceux qui percutèrent les tours jumelles de Manhattan et celui qui causa quelque dommage au centre de commandement numéro un des forces états-uniennes.

 

         Après avoir analysé l’effondrement des tours du Rockefeller Center, mais aussi la troublante destruction collatérale d’un troisième immeuble qui, lui, n’avait été percuté par rien, le film traite de cet étrange écrasement d’un avion «vaporisé»3, sans débris ni dégâts accessoires4, au contact du béton du premier mur du Pentagone, et de toutes ces caméras de sécurité qui n’ont rien vu (sauf une, mais nous laissons aux spectateurs intéressés le soin de découvrir officiellement pourquoi elle vit la matérialisation d’une trajectoire, sans pour autant enregistrer la moindre trace d’aéronef).

 

         A la différence manifeste des agences d’investigation gouvernementales aux ordres du ci-devant Rassembleur-des-Forces-du-Bien, les électrons libres teigneux et entêtés de l’équipe d’enquêteurs italienne ont recherché et trouvé ceux qui avaient quelque chose d’utile à constater et à dire de par leur expérience professionnelle civile ou militaire, leur position privilégiée de témoins et, parfois même, en ces deux qualités. Le produit final est un dossier accablant.

 

         Mais, se diront les plus perspicaces des soupçonneux, comment admettre que d’éventuels comploteurs, disposant à l’évidence de puissants moyens financiers et technologiques, aient eu la désinvolture de bâcler une telle opération au point que de simples particuliers un peu trop curieux aient été en mesure d’en exposer rapidement les invraisemblances et les étrangetés? Quid du quatrième vol – dont, selon les constatations immédiates de CNN le soir même sur le lieu du drame, on ne trouva «[pas de débris] plus grand qu’un annuaire téléphonique»? Et, dans l’éventualité d’un ou deux vols «fantômes», quid de leurs équipages et de leurs passagers?

 

         Voila trois questions pertinentes auxquelles nous pensons pouvoir répondre au prochain numéro, pour le plaisir du débat, en proposant d’inconvenantes hypothèses…

 

Madoff a bon dos

 

         Loin de nous l’intention de laisser l’ineffable Monsieur Madoff se perdre dans l’oubli de la «mémoire courte»; pas plus que de nous laisser distraire par les effets de manches de gérants de faillites gouvernementales soucieux de brouiller la trace des bénéficiaires définitifs d’écritures en errances; ni de nous laisser bercer par les mêmes de l’espoir illusoire d’un reflux de fonds exilés en des endroits insoupçonnables. Mais, pour un Madoff, combien d’autres prestidigitateurs de même nature reste-t-il encore à débusquer, et à quand les prochaines migrations financières?

 

Max l’Impertinent

 

1 Max tient les fiches de courses à la disposition des vérificateurs éventuels.

2 Ce documentaire peut être commandé au prix de 15 € (plus les frais de port) par téléphone au 0033-(0)4 93 56 19 59 ou via le site Internet http://shop.upsylon.com/cgi-bin/librediff/12399.html?id=RTAeJo84&mv_pc=1740.

3 Selon les termes mêmes de l’enquête officielle.

4 Pas un seul des lampadaires présents sur la trajectoire prétendue de l’avion n’a été couché par les ailes de l’appareil!

 

 

 

De l'irréfutabilité et de la bravoure des géographes dans l'identification de la ségrégation scolaire

 

         «Certains quartiers des grandes villes tiennent presque du ghetto, avec jusqu’à trois quarts de jeunes étrangers.» Ce n’est pas un politicien UDC infréquentable qui déclare cela dans 24 heures du 8 mai dernier, mais M. Pierre Dessemontet, géographe coauteur d'une étude intitulée La Suisse romande en 25 cartes: les facettes d'une région affirmée. Ladite étude a été réalisée à la demande du Forum des 100, rendez-vous mondain de L’Hebdo réunissant chaque année quelques intellectuels occupés à penser la Suisse romande une et indivisible.

 

         Un milieu plutôt bon chic bon genre, donc, dans lequel le constat évoqué plus haut – l’existence de ghettos d’immigrés dans les villes suisses – ne peut déboucher que sur des conclusions politiquement correctes: «La Suisse […] manque de structures pour gérer ces situations.» Et surtout: «Malgré les discours égalitaires, en l’état, l’école semble être le facteur le plus discriminant de la société urbaine suisse. […] Clairement, les capacités scolaires ne peuvent pas être mises en cause. S’il y a très peu d’habitants de la Bourdonnette qui vont au gymnase, c’est qu’il y a ségrégation.»

 

         Si des géographes nous affirment qu'il y a ségrégation, il faut le croire. Les géographes sont irréfutables. Ce sont des gens sérieux, parfaitement aptes à apprécier les capacités scolaires des élèves étrangers. Car la géographie, comme chacun le sait, est la science qui s’occupe de dénoncer les discriminations dont sont victimes les immigrés.

 

         Personne, d'ailleurs, n'osera contester les conclusions de ces messieurs puisque – comme le souligne le journaliste de 24 heures –, «n’étant basées que sur la réalité des chiffres, elles ne sont guère contestables». Comment pourrait-on mettre en doute des conclusions, même iconoclastes, du moment qu'elles sont basées sur la réalité des faits? Comme l'explique avec une certaine candeur l'un des auteurs de l’étude: «Si elles [les conclusions] s’éloignent de ce que nous avons l’habitude d’entendre, c’est simplement parce que nous avons choisi une autre grille de lecture des statistiques.» Lorsqu'on les manipule au travers d'une grille soigneusement choisie, les statistiques, elles aussi, sont irréfutables.

 

         On remarquera enfin que les statistiques sont particulièrement irréfutables lorsqu'elles confirment des choses que chacun savait déjà – par exemple que certains quartiers sont désormais habités très majoritairement par des étrangers et que beaucoup d'enfants qui y vivent sont des crouilles de gamins qui ne réussiront pas à entrer au gymnase. Tout l'art du géographe consiste dès lors à donner l'impression que son travail apporte malgré tout quelque chose de nouveau et d'essentiel, voire qu'il constitue un acte de bravoure. C'est pourquoi le susnommé M. Dessemontet précise: «Nous prenons des risques en donnant ces chiffres. Nos conclusions pourraient devenir une bombe politique.» Ce n'est peut-être pas faux, mais il reste à savoir entre les mains de qui elle tombera.

 

Pollux

 

 

Ne dites pas…

 

         Ne dites pas: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs du nouveau président US.» Dites: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs du nouveau président américain.» Vous pouvez dire aussi: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs du nouveau président états-unien.» C’est moche, mais ça fait plaisir à des tas de gens, et c’est bien plus correct que: «On ne voit toujours pas venir les miracles annoncés par les adorateurs du nouveau président United States.»

 

Le pinailleur

 

 

Considérations sur un voyage

 

         Le voyage récent du dénommé Benoît XVI en terre sainte, tant chez les juifs en Israël que chez les musulmans de Jordanie ou les chrétiens de Palestine, au début de mai 2009, fut présenté par le premier intéressé comme avant tout spirituel. C’est très exactement le contraire qui est vrai… Aucun déplacement d’un chef de religion n’aura démontré avec autant de force l’enlisement de valeurs spirituelles déviées dans les méandres de la politique de ce monde,  consacrant ainsi la victoire du plus épais matérialisme! On a dit de ce pontife souverain qu’il était venu à Jérusalem «pour mettre un point final à l’affaire Williamson» (le franciscain Frédéric Manns)1. En fait de spiritualité, ce furent plutôt les dosages politiques soignés dans les discours et homélies du chef de l’Etat du Vatican qui retinrent l’attention de tous les observateurs. Même lorsqu’il aborda la question religieuse proprement dite, Benoît XVI l’a fait dans un contexte et dans un souci explicitement et exclusivement politiques.

 

         En s’élevant, dans l’enceinte de la mosquée al-Hussein ben Talal, contre tous ceux qui «soutiennent que la religion est nécessairement une cause de division dans notre monde» – ce qu’au demeurant toute l’histoire de l’humanité démontre formellement depuis l’avènement du christianisme… –, Benoît XVI apporte tout simplement la contradiction… à l’Esprit Saint qui, dans l’évangile du lendemain, quatrième dimanche après Pâques, dit ceci par la bouche de l’apôtre saint Jean (chap. XVI, v. 8/9): «Et quand il sera venu – il s’agit de l’Esprit Consolateur – il convaincra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement: au sujet du péché, parce qu’ils n’ont pas cru en moi (…).» (le Christ). La foi chrétienne divise dès lors qu’elle établit d’une manière irréfragable une séparation entre ceux qui  croient au Christ et ceux qui n’y croient pas, c'est-à-dire entre les justes et les impies. Le rejet du Messie, de qui la divinité est prouvée par ses œuvres, en particulier sa résurrection, tant par le judaïsme que par l’islam, fut totalement gommé lors de ce voyage, passé sous silence par celui qui ose encore se dire officiellement le Vicaire du Christ sur terre! Est-ce tolérable? Seulement pour les tièdes, c’est-à-dire «les chiens et les pourceaux dans l’Eglise», selon l’expression et l’image parlante d’un honorable prédicateur du XIXe siècle, le chanoine Coulin.

 

         Au reste, considérer la négation de la choie comme une offense à Dieu relève d’une grave confusion mentale, dont le second volet ne peut être que celui-ci: la négation du déicide en la personne du Christ ne serait qu’une offense à l’Homme, puisque le peuple juif est Dieu et que le Christ est homme… On ne peut trouver inversion de valeurs plus nihiliste. Cet individu n’a aucune dignité, pas même celle de confesser publiquement son absence totale de foi religieuse. La papauté n’est chez lui qu’une carrière, rien de plus! Il est, comme apostat, la honte de l’Eglise et du catholicisme tout entier.

 

Michel de Preux

 

 

1 Le Temps, éd. du lundi 11 mai 2009, p. 27: Arrivée controversée du pape en Israël par Patricia Briel.

 

PS  La volonté arrêtée de Benoît XVI de procéder à la béatification du pape Pie XII n’est pas en contradiction avec son philosémitisme idolâtrique. Comme souvent chez les hétérodoxes, le bien est destiné essentiellement à masquer le mal et à lui assurer le maximum d’impunité. Pie XII pratiqua à l’égard des juifs injustement poursuivis par les nazis la vertu de justice et de sagesse politique, qui est une forme de la prudence.

 

            A l’inverse, Joseph Ratzinger, en participant à l’idolâtrie du peuple juif, qui substitue ses souffrances à celles du Messie, persécuté par lui, détourne la vertu théologale de charité – car celle-ci doit aussi avoir la vérité religieuse pour objet, comme le rappelait Pie XII lui-même – et la vertu cardinale de justice de leur fin propre. Il agit donc par vices et non par vertu.

 

 

 

Dérapage à la TSR

 

         L'émission A bon entendeur (ABE) diffusée le 3 février dernier par la Télévision suisse romande avait fait le procès d'un voyage organisé en Turquie, présenté comme une arnaque. Sur la base de quatre témoignages, le magazine affirmait que le guide qui emmenait les voyageurs avait exercé des pressions sur eux pour qu'ils achètent des excursions supplémentaires ainsi que des souvenirs et d'autres produits locaux, allant jusqu'à «menacer gravement» ceux qui refusaient.

 

         Or ce n'est apparemment pas du tout ce qu'ont vécu une douzaine d'autres participants à ce voyage, retrouvés et interrogés par 24 heures dans un article paru le 22 avril. Ces derniers font état d'un groupe de quatre à six personnes qui avaient commencé à se plaindre dès la séance d'information, puis se sont comportées comme des gougnafiers pendant toute la durée du voyage en semant systématiquement la zizanie. «“Au décollage de l’avion, déjà, elles disaient que ce voyage allait être une arnaque et qu’elles allaient en parler à la télévision.” se souvient une dame. Une autre s'exclame en visionnant l'émission: “Ce ne sont que des mensonges. Le guide a eu beaucoup de patience avec ces gens.”»

 

         Du côté de la TSR, ces contre-témoignages déclenchent quelques réactions hautaines et pleines de morgue. L'auteur du reportage incriminé, Christian Fehlbaum, déclare ne pas être surpris: «Ces gens ne veulent pas reconnaître qu’ils se sont fait arnaquer. Ils ont un réflexe de clan. Et le guide a dû faire le joli cœur auprès des personnes âgées et des gens qui n’avaient jamais pris l’avion avant.» Manuelle Pernoud, présentatrice et coproductrice de l'émission, couvre son collaborateur en mettant en doute les dires des autres voyageurs: «Ces personnes peuvent parfaitement avoir été manipulées par l’agence de voyages.» En d'autres termes: circulez, il n'y a rien à voir! Seule la police commet des bavures, jamais les médias. Il est vrai qu'on ne travaille pas dans les studios du boulevard Carl-Vogt sans y développer une solide susceptibilité.

 

         Généralement, lorsqu'un journaliste ne trouve pas de scandale à dénoncer, il en invente un. En l'occurrence, on devine que les réalisateurs d'ABE ont été ravis de pouvoir ainsi monter en épingle les récriminations de quelques touristes irascibles afin d'en faire un sujet bien croustillant. De même, il est probable que le journaliste de 24 heures a savouré cette occasion de ridiculiser ses «chers confrères» de la télévision… sans oser toutefois taper trop fort, corporatisme journalistique oblige. On regrette que l'article n'ait pas fait le gros titre de la une du journal: «Encore un dérapage à la TSR: ABE a manipulé des témoignages!»

 

px

 

 

Bricoles

 

Sondage

 

         Selon un sondage commandé par Pro Natura, 72% des Suisses sont opposés à la mise à mort des lynx et des loups pour maintenir la population des chevreuils et des chamois, nous apprend le Matin Bleu du 11 mai.

 

         On voudrait bien savoir à combien se serait monté le pourcentage si le sondage avait été commandé par une association de chasseurs ou d’éleveurs de moutons. (mp)

 

Rêvassons, rêvassons!

 

         On pouvait lire dans le Matin Bleu du 13 mai qu’une étude réalisée au Canada est arrivée à la conclusion que rêvasser stimulerait le cerveau au lieu de le ralentir. Il paraît que cela permettrait de résoudre des problèmes complexes.

 

         Avis aux écoliers: si un professeur se plaint de l’«absence» d’un élève, celui-ci pourra toujours lui rétorquer qu’il est sur le point de résoudre la quadrature du cercle. Quant aux employés surpris par leur patron à bayer aux corneilles, ils pourront se justifier en plaidant qu’ils sont occupés à chercher comment améliorer leur rendement. (mp)

 

Astuces

        

         Le même jour, le même quotidien faisait état de la curieuse décision d’un tribunal néerlandais : l’interdiction de fumer, en vigueur depuis 2008, ne concerne pas les restaurants et les hôtels qui n’emploient pas de salariés.

 

         Nul doute que de nombreux petits malins, restaurateurs et hôteliers, vont s’empresser de chercher des associés disposés à donner un coup de main pour le service.

 

         Cette décision est une incitation à contourner la loi. Mais il en va forcément ainsi quand sont prises des mesures totalitaires. Il y toujours des gens qui rêvassent avec profit, telle cette tenancière de pub londonienne qui, selon le MB du lendemain, a installé dans son établissement un «centre de recherche sur le tabac». Ses clients doivent remplir un questionnaire sur leur consommation de cigarettes – lesquels questionnaires sont destinés à des chercheurs universitaires – et le tour est joué. Il paraît que la loi britannique est pour l’instant impuissante devant cette astuce. Cette combine a permis à la patronne d’augmenter  considérablement ses gains, ce qui prouve bien que les études démontrant que l’interdiction de fumer n’a pas d’influence sur les chiffres d’affaire de la restauration racontent des bobards.

        

         D’ailleurs, 20 minutes du 13 mai confirme la chose sous le titre Les casinos souffrent de l’interdiction de fumer: les casinos de Lugano et de Mendrisio ont vu leurs bénéfices diminuer respectivement de 23,3% et 15,4% après l’introduction de l’interdiction de fumer dans les lieux publics au Tessin.

        

         Voilà qui ravira les ennemis des jeux de hasard! (mp)

 

 

 

Le ventre de la bête immonde est encore fécond!

 

         «Et si on jouait à se faire peur?» se disent les journalistes de la presse à sensation et les professionnels de l’antiracisme.

 

         En Autriche, «une série de provocations et d’incidents laissent craindre une montée en puissance de l’extrême-droite», écrit la correspondante de 24 heures à Vienne, dans un article du 14 mai dans lequel on sent les frémissements, à la fois de terreur et d’impatience, de celle qui se prépare à voir le loup.

 

         Pour Ariel Muzikant, président de la communauté religieuse israélite d’Autriche, un des exemples de banalisation de l’extrême-droite est la nomination au poste de troisième président du Parlement du député FPÖ Martin Graf, également membre d’une «Burschenschaft, ces cercles d’étudiants nostalgiques du pangermanisme et souvent affiliés à des mouvements d’extrême-droite» (sic).

 

         Un chiffre «fait peur (dixit la journaliste): une enquête a en effet révélé que près d’un Autrichien de moins de trente ans sur deux a voté pour l’un des deux partis d’extrême-droite lors des législatives du 28 septembre dernier».

 

         «Suite aux incidents dans le camp de concentration d’Ebensee, le Ministère de l’Intérieur va intensifier les séances d’information dans les écoles», a indiqué Alexander Marakovits, un de ses porte-parole.

 

         La révolte des moins de trente ans contre le bourrage de crâne qu’on a imposé à leurs aînés depuis une cinquantaine d’années, la panique de la nomenklatura, qui se prépare à intensifier «les séances d’information dans les écoles» – lisez : les opérations de propagande idéologique –, la bêtise opaque de l’imbécile qui considère toutes les sociétés d’étudiants portant couleurs comme des nostalgiques du pangermanisme, et même les provocations de quelques adolescents dans les réunions de vieux crabes octogénaires, tout cela me paraît extrêmement réjouissant.

 

         En réalité, il n’y a pas recrudescence du néonazisme, ni en Autriche ni ailleurs, mais il y a certainement une réaction de plus en plus visible à l’arrogance insupportable de la communauté juive, plus particulièrement de ceux qui s’expriment en son nom.

 

         Cette communauté, omniprésente dans les médias, nous dicte ce que nous devons croire, nous affirme qu’il existe des ronds carrés et nous fait condamner à des peines de prison si nous en doutons, même si personne n’est capable de nous en montrer un seul exemplaire, extorque à nos banques des millions et laisse partir les siennes en faillite, explique au chef de l’Eglise catholique ce qu’il doit dire, et qui il a le droit de béatifier ou le devoir d’excommunier, et qualifie systématiquement d’antisémite tout commentaire qui n’est pas hagiographique à son endroit ou au sujet de l’Etat d’Israël.

 

         C’est évidemment cette arrogance qui crée le sentiment d’agacement qualifié d’antisémitisme et non l’inverse. Et si ses porte-parole n’y prennent pas garde, s’ils ne mettent une sourdine à leurs prétentions, s’ils ne cessent pas de se prétendre les principales victimes de la dernière guerre, et d’exiger des réparations matérielles sans limites, s’ils ne cessent de nous dicter ce que nous devons croire, dire ou écrire, ils encourent un authentique sentiment d’hostilité et de rejet, comme cela est déjà arrivé au cours des siècles passés.

 

         Au lieu de se lamenter sans fin, certains devraient se demander qui a fécondé à nouveau la bête immonde.

 

Claude Paschoud

 

 

 

Les nouvelles aventures…

 

Nouvelles du front judiciaire

 

         L’avocate révisionniste allemande Sylvia Stolz, qui purge actuellement à Heidelberg une peine de trois ans et six mois de prison, a obtenu en appel une réduction de peine de trois mois. Les motifs de cette immense mansuétude ne nous sont pas encore connus.

 

         Le révisionniste australien Fredrick Töben a été condamné à trois mois de prison pour avoir refusé de retirer de son site Internet son matériel révisionniste. A cette occasion, il a piqué une grosse colère contre un ami qui lui concédait le droit à la libre expression tout en lui expliquant qu’il avait entièrement tort sur le fond.

 

Options

        

         Il faut dire que tous les bons apôtres qui se croient champions de la tolérance parce qu’ils nous ressortent sempiternellement le «je hais vos idées mais je me ferai tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer» de Voltaire, ou quelque autre formule analogue, sont encore plus insupportables que les vilains moineaux qui nous interdisent carrément d’ouvrir le bec. Je ne crois pas un seul instant que Voltaire se serait fait tuer pour une idée, encore moins pour une idée haïe. Je suis bien certaine que les don Quichotte qui prétendent défendre la liberté d’expression des révisionnistes tout en sachant de science certaine que ceux-ci se fourvoient, rengaineraient aussitôt leurs arguments si quelque loi les menaçant d’amendes ou de prison pour complicité venait à être votée. Et ils auraient somme toute bien raison. Mais alors, qu’ils nous épargnent leur soutien condescendant et l’étalage de leur insondable ignorance.

 

         J’ai eu l’occasion d’en faire l’expérience moi-même à la fin des années soixante, et de le constater chez autrui: une personne de bonne foi qui croit fermement à la vérité officielle en ce qui concerne certains épisodes de la déportation mais qui se risque à lire ne serait-ce que quelques chapitres d’un écrivain révisionniste est au minimum visitée l’espace d’un instant par l’idée que tout ne s’est peut-être pas passé exactement comme on nous le dit. A partir de là, il y a deux possibilités: oublier bien vite cette fugitive idée iconoclaste et retourner à ses confortables certitudes ou glisser sur la pente savonneuse de la curiosité et se retrouver plongé jusqu’au cou dans des informations toutes plus déstabilisantes les unes que les autres. Je déconseille formellement la deuxième solution à quiconque tient à sa tranquillité.

 

         A l’époque du communisme triomphant, les anticommunistes dits primaires affirmaient ce qui suit: on ne peut pas être à la fois intelligent, sincère et communiste; si on est intelligent et communiste, on n’est pas sincère; si on est sincère et communiste, on n’est pas intelligent; si on est intelligent et sincère, on n’est pas communiste. De même, et à la lumière de ce qui précède, il est possible d’énoncer ceci: on ne peut pas être à la fois honnête, bien informé et activement antirévisionniste; si on est honnête et activement antirévisionniste, on n’est pas bien informé; si on est bien informé et activement antirévisionniste, on n’est pas honnête; si on est honnête et bien informé, on n’est pas activement antirévisionniste.

 

         Il faut choisir.

 

Mariette Paschoud