Sommaire :
L’éditorialiste relève que l’anonymat du CV ne résoudra pas la prétendue
discrimination à l’embauche dont pâtissent les étrangers. Ce qu’il faut, l’école
qu’il faut réformer !
Où il est question de colère, de concussion, de consolation, d’une
malheureuse noyade, de parachutes (dorés), de socialisme et de prudence.
On vous recommande aussi le Musée Encre & Plomb
La minute du langage châtié…
Max nous parle du dernier film d’Olivier Stone, de la peste jacobine, de
paradis fiscaux et du dictionnaire des «mots qu’il faut»
La vérité
sur les attentats de Bombay
Pollux démontre que le carnage de Bombay n’est pas le fait des Islamistes…
Michel de Preux démontre que le professeur François-Xavier Putallaz
confond le droit et la morale, lorsqu’il traite de l’euthanasie.
La
motion Deillon
Claude Paschoud explique pourquoi
la motion déposée au conseil communal Prilly par Fabien Deillon est une
alternative intelligente à la construction de nouvelles crèches et garderies.
Chronique habituelle du
révisionnisme en Europe.
La
discrimination à l’embauche, vous connaissez? C’est cette attitude inique des
patrons et autres «responsables des ressources humaines» qui ne veulent pas
engager d’étrangers et ne lisent même pas jusqu’au bout les curriculum vitae
des candidats à un emploi ou à un apprentissage dont le nom n’est pas bien de
chez nous. Inutile de dire que ce scandale permanent , qui touche
particulièrement les jeunes, devait un jour ou l’autre briser le cœur de quelque
gentil socialiste. Cela n’a pas manqué et, début décembre, le conseiller
national et maire de Bienne Hans Stöckli s’est fendu d’une proposition ô
combien constructive: faciliter le changement de nom des étrangers. Cette forme
de camouflage n’a pas eu l’heur de plaire à de nombreux collègues en politique
de l’âme tendre biennoise, parmi lesquels d’illustres Suisses d’origine
étrangère tels l’inévitable Josef Zysiadis et le tout aussi «incontournable»
Ricardo Lumengo, qui voient dans cette proposition une fausse mesure
d’intégration et une invitation à trahir son identité. Pour une fois, nous
pensons qu’ils n’ont pas tort.
L’idée
a donc du plomb dans l’aile, mais elle devait forcément faire ressortir celle
du curriculum vitae anonyme. Le conseiller national Antonio Hodgers, lui aussi
naturalisé, est donc d’avis que la Confédération, qui doit montrer l’exemple en
matière de recrutement de personnel, devrait introduire cette mesure.
L’idée
que les étrangers sont discriminés par les employeurs suisses en raison de leur
origine est fortement ancrée dans l’esprit des gens de gauche, et,
naturellement, dans celui des étrangers qui peinent à trouver du travail.
Il
se peut que quelques patrons soient d’odieux racistes doublés de xénophobes
impénitents, mais ils ne sont pas légion. Un employeur soucieux de la santé de
son entreprise engagera presque toujours le candidat qui lui paraît le
meilleur, d’où qu’il vienne. Prétendre que les pourvoyeurs d’emplois écartent
plus ou moins systématiquement les curriculum vitae présentés par des étrangers
est donc une sottise. Mais c’est beaucoup plus facile que de regarder où le bât
blesse réellement.
Constatant
récemment que l’école vaudoise est l’une des plus médiocres d’après la dernière
enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves), la
conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon attribuait cet état de fait au grand
nombre d’étrangers que comptent les classes vaudoises. C’était reconnaître ce
que tout le monde savait déjà, à savoir que les jeunes étrangers, qui ont
fréquemment des problèmes de langue, qui sont souvent issus de milieux modestes
et peu cultivés, rencontrent, en moyenne, davantage de difficultés scolaires
que les autres élèves. D’ailleurs, dans le canton de Vaud, un grand nombre d’entre
eux atterrissent, à la fin de la sixième année, en VSO – voie secondaire à
options ou voie poubelle. Souffrant d’un déficit de formation, ces jeunes gens
sont peu recherchés par les patrons d’apprentissage ou par les autres
employeurs potentiels. Le fait que Genève, qui accueille encore plus
d’étrangers, fait encore moins bien que le canton de Vaud, selon PISA, tend à
confirmer que nous nous trouvons davantage devant une affaire de compétence que
face à une volonté discriminatoire d’employeurs qui, confrontés à un curriculum
vitae, anonyme ou non, ont une fâcheuse tendance à s’intéresser au niveau de la
formation reçue.
Les
sauveteurs socialistes doivent donc comprendre que l’anonymat du CV ne suffit
pas et qu’il faut également interdire toute mention des écoles et formations
suivies. Dans l’impossibilité de savoir à qui ils ont affaire et d’opérer un
premier tri, les patrons et RRS seront obligés de recevoir tous les candidats.
Ce sera une perte de temps considérable pour un résultat identique, car il faudra
bien alors que les candidats se démasquent et, surtout, fassent connaître le
niveau de leur formation et l’étendue de leurs compétences.
Laissons
donc les idéalistes à leurs idéaux inaccessibles.
Chers
lecteurs, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes et une heureuse année 2009.
Le
Pamphlet
Colère
C’est curieux: chaque fois que la
presse rend compte d’une manifestation d’un groupe de grévistes, que ce soit
des ouvriers de l’industrie automobile au SMIG ou des professeurs de gymnase
des classes de fonction 28 à 31, on dit qu’ils sont «en colère».
Or, comme l’observait Sénèque, la
colère est mauvaise conseillère. Les maîtres de gymnase, par leur entêtement,
commencent à susciter la colère de leurs élèves, qui comprennent mal pourquoi ils
devraient pâtir de la cupidité d’une classe déjà privilégiée. (cp)
Concussion
Le gouverneur démocrate de l’Illinois
Rod Blagojevic a tenté de monnayer à son profit personnel le siège de sénateur
qui sera libéré bientôt par M. Barak Obama. Rappelons que ce bon apôtre avait
été élu sur la foi de ses promesses de probité et de transparence. Il avait
remplacé le sénateur républicain George Ryan, qui purge actuellement une peine
de six ans de prison pour corruption. Ce sont ces gens qui prétendent donner au
monde des leçons de morale. (cp)
Consolation
L’école vaudoise arrive avant-dernière
dans le classement des performances de l’enquête PISA. Seul le canton de Genève
est encore plus mauvais. Mme Anne-Catherine Lyon se console: «Le système vaudois fait partie de ceux qui
ont la plus grande capacité intégrative», proclame-t-elle !
En d’autres termes, les piètres
résultats du canton, c’est la faute aux étrangers qui font baisser le niveau.
Et si le niveau ne baisse pas davantage, c’est que la capacité d’intégration est remarquable.
On ne nous explique pas pourquoi il est
nécessaire d’accueillir autant d’étrangers dans le canton, si ce n’est
uniquement pour prouver les excellentes capacités intégratives de l’école. (cp)
Epilogue d’une noyade
Rendant compte du verdict rendu par le
Tribunal pénal dans le procès qui étaient intenté au professeur du jeune
Cédric, décédé par noyade lors d’une course d’école en Ardèche, le parleur de
la Radio
suisse romande explique que l’enseignant a été condamné mais non le
professeur de sports «qui
l’accompagnait».
Or,
et ce petit détail explique évidemment le verdict, le professeur de sports n’accompagnait précisément pas cette
sortie. Il était à Montreux pendant le drame.
Mais pour le parleur de la RSR, c’est
sans doute égal, pourvu qu’il ait pu susciter l’indignation du public contre le
fonctionnement de la justice. (cp)
Parachute
M. Ospel a décidé de restituer à la
banque UBS quelques millions de primes et bonus touchés avant son départ.
C’était la moindre des courtoisies, compte tenu de l’état de l’établissement au
moment de son retrait. En revanche, M. Eric Lehmann, calamiteux chef de la
police cantonale, quitte le service de l’Etat avec une enveloppe, dont on croit
savoir qu’elle est dodue même si le secret est bien gardé sur le nombre de
billets à l’effigie de Jakob Burckhardt. Compte tenu du «petchi» qu’il a
provoqué, de la grogne légitime des gendarmes et de l’état des lieux à son
départ, c’est lui qui aurait dû rendre ses trois derniers salaires. (cp)
Socialisme
Il y a en France deux courants
principaux au parti socialiste, qui paraissent inconciliables. Chaque courant
regroupe presque exactement la moitié des militants. Pourquoi ne pas scinder le
PS en deux partis, l’un plutôt à gauche, avec les penseurs, les doctrinaires,
les intellectuels, les structures du parti actuel, l’autre derrière Lady
Nunuche, comme l’appelle Jean-Marie Le Pen, s’appuyant sur la rue, et faisant
appel aux émotions plus qu’à la raison?
En Suisse, c’est plus simple: il y a
autant de courants de doctrine qu’il y a de sections locales. De cette façon,
on ne risque pas l’implosion. (cp)
Prudence
Vous évitez le sucre, vous
n’aimez pas les édulcorants du genre Asugrin,
trop chimiques. Vous vous êtes tournés vers le fructose, sucre de fruits permis
même aux diabétiques, et versez dans votre thé, en toute bonne conscience
diététique, une ou deux cuillerées de ce
produit que vous croyiez sans danger pour votre santé si précieuse aux
yeux de l’armée des promoteurs du bien-être universel. C’est le choix que
j’avais fait moi aussi.
Eh bien! nous avions tort. Le
magazine Bon à Savoir – que je lis parce qu’il contient des quantités
d’informations intéressantes, mais qui m’agace par son caractère de plus en
plus politiquement et diététiquement correct – nous l’apprend dans sa livraison
du 11 novembre: le fructose peut se révéler néfaste pour l’organisme. Il peut
engendrer l’obésité et des troubles du métabolisme, nous explique doctement une
dame Doris Favre, diététicienne, qui conclut, après avoir recommandé de limiter
la consommation de produits industriels contenant du fructose: «Cette recommandation est d’autant plus
importante que l’on ne sait pas encore à partir de quelle quantité le fructose
agit négativement sur l’organisme. La prudence est donc de mise.»
En somme, on nage en pleine
hypothèse. A ce taux-là, comme tout
peut se révéler néfaste pour l’organisme à partir d’un certain taux
d’absorption, il convient de se limiter dans tous les domaines. Que notre
longue vie sera belle!
A propos, trop dormir peut se
révéler néfaste pour l’organisme, mais on ne sait pas à partir de quel nombre
d’heures de sommeil. Donc, dormez peu; mieux: ne dormez plus du tout! (mp)
A voir
Si, par un lugubre samedi matin, vous
avez envie de vous faire plaisir; si vous vous intéressez à l’histoire de
l’imprimerie; si vous aimez l’odeur caractéristique de l’encre et du plomb ou
le bruit des machines en pleine activité, allez donc faire un tour à encre&plomb, atelier-musée des
métiers de l’imprimerie. Vous y rencontrerez, outre un spécialiste de
l’histoire de ces métiers, des «anciens» un peu nostalgiques – dame,
l’informatique a fait son apparition – mais passionnés, et ravis de vous faire
des démonstrations sur de magnifiques vieilles machines.
La visite commence par une vidéo
rétrospective et se termine par la présentation des arcanes de la reliure.
Le musée est ouvert le samedi matin de
neuf heures à midi. Il se trouve à l’Avenue de la Gare 34 à
Chavanne-près-Renens. Les groupes sont les bienvenus. Il vaut mieux s’annoncer 1.
Je vous le promets, vous ressortirez
emballés. (mp)
1 Case postale 48, 1022 Chavannes-près-Renens, tél. 021 634 58 58, www.museeencreetplomb.ch
Ne dites pas: «Le fait que les dirigeants européens se sont mis d’accord pour que
l’Irlande organise un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne laisse à
penser que ces chantres de la démocratie se fichent de leur déesse autant que
de leurs électeurs.» Dites: «Le fait
que les dirigeants européens se sont mis d’accord pour que l’Irlande organise
un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne laisse penser que ces chantres
de la démocratie se fichent de leur déesse autant que de leurs électeurs.»
Vous pouvez dire aussi: «Le fait que les
dirigeants européens se sont mis d’accord pour que l’Irlande organise un
nouveau référendum sur le traité de Lisbonne donne à penser que ces chantres de
la démocratie se fichent de leur déesse autant que de leurs électeurs.»
Le pinailleur
W
Le dernier film d’Oliver
Stone livre quelques clefs pour mieux comprendre l’un des présidents
états-uniens les plus navrants. Au début, on est tenté de croire que les
«néo-cons(-ervateurs)» qui infectent les antichambres du pouvoir ont tenté
l’expérience monarchique en faisant laborieusement couronner un parfait roi des
cons (tout court), mais au fil des images on se surprend à prendre en pitié et
même en sympathie ce malheureux innocent promu dangereux vecteur de destruction
massive et de chaos mondial par une clique parfaitement coupable. La scène
finale, métaphorique, qui montre le quarante-deuxième successeur de George
Washington seul dans un stade de baseball, attendant une balle qui tarde à
retomber, est un morceau d’anthologie. On regrette un peu que Stone n’ait pas
reproduit la scène de Colin Powel – dont on disait dans les couloirs de la
Maison blanche que son teint s’éclaircissait à mesure qu’il était contraint de
multiplier les mensonges d’Etat – passant à Langley avec son éprouvette
d’anthrax; forcé d’admettre “We have
nothing” quelques heures avant de prétendre le contraire lors de son show
onusien... Il est vrai que nous sommes peu à connaître cette petite
supercherie... Tout dans ce film confirme les informations issues en temps réel
d’un ami qui voyait régulièrement le président de l’Axe du Bien s’appliquer
avec une belle constance à ne pas lire les rapports de renseignement quotidiens
(connus sous la dénomination globale un peu présomptueuse de“daily intelligence report”).
Bien entendu, ce film a été promptement escamoté des salles à grand public...
On en sort consterné, oubliant presque que le mandat du quarante-troisième
président lui fut renouvelé!
Même l’ignoble a sa vis comica
Grand
joueur de rugby, Jeff est une sorte de grizzli débonnaire à la présence
rassurante. Ce meilleur fils du monde n’a pas son pareil pour sortir à point
les blagues les plus courtes qui sont souvent les plus drôles. Voici donc la
pire d’entre elles : «Foin
d’arguties! Pour régler la question irakienne: on lâche une bombe au nord; on
lâche une bombe au sud; on vitrifie le pays et on en fait un parking.» Fou
rire nerveux instantané (le rire est une rupture d’équilibre cérébral) suivi
d’un pesant silence à la mesure de l’énormité. Ce qui est un peu préoccupant,
c’est qu’ils doivent être pas mal à trouver cette idée bonne, au Pentagone…
La
peste jacobine
est
l’un des titres de couverture du n° 37 du magazine Terre et Peuple1 de l’automne 2008. Outre une étude
très complète de la première grande étape de destruction de nos peuples (1914-1918:La fin d’un monde ) et
une analyse objective de l’«hystérie
antirusse» qui caractérise les médias occidentaux autoproclamés
«faiseurs d’opinions», le magazine publie un dossier très complet sur le
mouvement de pensée jacobin depuis ses ancêtres centralisateurs antiques
jusqu’à l’actuelle frénésie mondialisatrice «vers
un jacobinisme planétaire» au
service de ceux qui entendent imposer la démocratie au monde entier «[quitte à]
faire la guerre aux peuples qui la refusent»2. Nos compatriotes soucieux
de mieux comprendre l’incessant grignotage3 des compétences
cantonales trouveront bon nombre de réponses dans ce numéro.
Petit
éclair de lucidité à l’usage des masochistes de la culpabilisation nationale,
là-haut, à Berne
Remarque d’un lecteur du Figaro
(citée de mémoire) : «Si l’on parle
de “paradis fiscaux” c’est peut-être qu’il existe aussi des “enfers fiscaux”.»
Dictionnaire des
«mots-qu’il-faut»4
Dysfonctionnement
n. m. (d’emploi courant au sein des
grandes et moyennes entreprises et des administrations): synonyme exquis de panne… lorsqu’on ne veut ou ne peut
pointer du doigt le con à l’origine de cette dernière. Ex.: «Ressentez-vous
aussi, parfois, cette envie confuse et fugitive de “tarter” la guichetière
quand celle-ci vous apprend, bouche en cœur mais l’œil sec, qu’un
dysfonctionnement informatique passager vous interdit tout accès à vos sous
pour une durée indéterminée ?». N.B. Fort de son succès public, ce néologisme trouve peu à peu sa
place dans l’usage privé. Ex.: «Pardon,
chérie, pour ce dysfonctionnement».
Prière
d’insérer dans la déclaration universelle des droits de l’homo democraticus (et autres cocus)
Tout opposant au système a le droit
inaliénable de dire «oui».
Max
l’Impertinent
1. Terre et Peuple – La Revue, BP 46, F-69380 Lozanne, € 6,75 le numéro et aussi www.terreetpeuple.com.
2. Cf. Le communisme est-il mort ? En direct de Sirius – Le Pamphlet, janvier 2005, n° 341, p. 2.
3. Grignotage qui n’est qu’un avant-goût de la mise en place d’un pouvoir central absolu.
4. Mots ou assemblages de
mots qui s’insinuent sournoisement dans le parler courant depuis quelques
années, dont il est douteux qu’ils enrichissent notre vocabulaire, mais dont il
est certain qu’ils nous endorment.
La
vérité sur les attentats de Bombay
A Bombay, fin novembre, près de deux
cents personnes ont été tuées lorsque plusieurs petits groupes de terroristes
musulmans, apparemment venus du Pakistan, ont sauvagement attaqué des hôtels,
des gares, des magasins et des centres culturels. De tels événements recèlent
un redoutable danger pour l’Occident.
Ce danger, chacun l’aura compris, est
celui d’une éventuelle montée de l’intolérance. Certains individus
particulièrement frustes pourraient en effet être tentés de faire un amalgame
entre les musulmans qui commettent des attentats en Inde, en Thaïlande, aux
Philippines, en Indonésie, en Egypte, au Maroc, en Algérie, en Irak, aux
Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Turquie et dans le Caucase, et
les dizaines de millions de musulmans qui occupent désormais de larges parties
des villes en France, en Angleterre ou en Allemagne. Les esprits les plus
malveillants pourraient même faire un rapprochement avec les revendications
religieuses et architecturales des trois cent cinquante mille à quatre cent
mille musulmans de Suisse – dont nos autorités médiatiques nous assurent qu’ils
sont parfaitement intégrés, ouverts et tolérants – ou avec l’ouverture d’une
nouvelle grande mosquée à Lausanne, devant laquelle un parterre de politiciens
s’est empressé d’aller faire les salamaleks réglementaires. Le Conseil fédéral
ne nous a-t-il pas laissé entendre qu’une éventuelle interdiction des minarets
risquerait de susciter des réactions violentes de la part de certaines
communautés établies chez nous?
Il faut à tout prix éviter que ces
vilaines pensées se répandent dans la population. Les médias d’Etat l’ont bien
compris, qui ont aussitôt entrepris de diffuser la thèse selon laquelle les
attaques islamistes de Bombay constituaient une réaction de la minorité musulmane
de l’Inde contre les vexations et exclusions dont elle était victime. Certes,
au moment où les images des agences de presse montraient encore des ruines
fumantes et des monceaux de cadavres, cette explication ne pouvait être avancée
que du bout des lèvres et avec certaines précautions oratoires; il n’empêche
qu’elle a été répétée à plusieurs reprises et qu’elle laissera sans doute
quelques traces dans les esprits.
Nous retiendrons donc que l’islam n’est
pas en cause et que les événements évoqués plus haut n’ont été le fait que d’un
petit groupe non représentatif réagissant de manière désespérée pour exprimer
son mal-être dans la société indienne. En fait, tout ça, c’est de la faute des
bouddhistes1.
Pollux
1 Nous pouvons nous permettre de les accuser dès lors qu’ils sont beaucoup moins nombreux chez nous.
Rappel Si vous n’avez pas encore signé et fait signer
l’initiative Pour la liberté d’expression – non aux muselières, hâtez-vous de réparer cet oubli : dans
un mois, il sera trop tard. Vous pouvez vous procurer des listes à l’adresse
suivante : Parti des
Démocrates Suisses Case
postale 437 1001
Lausanne Tél. 021
791 57 25 C’est important ! Si l’initiative échoue, les
politiques et les médias se réjouiront haut et fort de la sagesse des citoyens
suisses, si attachés à notre 241 bis
au nom de la tolérance et du respect de l’autre ! |
«l’idolâtrie inclut un grand blasphème, car elle soustrait à Dieu le caractère unique de sa seigneurie.»
Saint Thomas d’Aquin, Som. théol. 2.2.94.3
François-Xavier Putallaz est professeur
de philosophie au collège de Sion et se dit thomiste. Occasionnellement invité
du Nouvelliste,
il y publie régulièrement des billets révélateurs de son allégeance au courant
moderniste. Le dernier d’entre eux, intitulé Tintin et le général Alcazar1, est particulièrement
éclairant à cet égard. Il y accuse les partisans de l’euthanasie de ne pas
respecter les règles du jeu social dans so0n expression juridique, à la manière
du général Alcazar interrompant une partie d’échecs en renversant brutalement
le jeu. Or, selon ce «philosophe», que font les partisans de l’euthanasie sinon
«chercher à donner force de loi à une
pure violence»? Car, précise-t-il, «leur
prétendu droit à mourir est tout simplement absurde», puisqu’un droit
suppose un sujet de droit autonome. Or une telle revendication supprime le
sujet et, partant, l’autonomie!
Conclusion de ce professeur: «Cette
revendication est une pure absurdité.» Tous les droits ne supposent-ils pas
la vie par nature? «Un droit à être mort
constituerait une destruction du droit lui-même.» Dont acte…
Mais notre chroniqueur confond en
réalité deux plans distincts mais solidaires: le droit et la morale. Il
court-circuite la seconde par le premier. En effet, l’euthanasie n’est
répréhensible que parce qu’avant d’être un délit elle est un acte immoral. Le
droit doit suivre la morale comme cette dernière doit avoir un fondement
religieux. Supprimez ces deux fondements, le droit devient une réalité autonome
et purement positive. Il n’est alors que l’expression d’une volonté étatique et
sociale totalement indépendante de la transcendance. C’est ce qu’il est dans
toutes nos démocraties occidentales. Le droit n’y est que ce que l’Etat dit
qu’il est. L’ordre juridique, tant national qu’international, ne s’appuie que
sur cette seule règle: «La volonté du
peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics(...)»2
Certes, dans ce même texte, à l’article 3, il est dit que «Tout individu a droit à la vie (…)». Mais dans n’importe quel
ordre juridique, on peut renoncer à un droit. L’euthanasie en est une
application logique et tout à fait compréhensible dans ce système de droit.
L’Occident ne fait exception que pour la liberté personnelle précisément parce
qu’il y voit une valeur morale supérieure au droit positif, une valeur
fondatrice de l’ordre juridique lui-même dans son acception moderne. Il
autorise aussi l’avortement parce que le fœtus n’est pas encore, au sens
juridique, un individu, c’est-à-dire une personne et que seul le droit positif
dit ce qu’est la personne comme sujet de droits. Il rejette enfin la peine de
mort non par respect de la vie mais parce qu’elle est imposée à une personne et
que rien de tel ne saurait être qui va à l’encontre de sa notion de liberté.
En réalité, notre prétendu thomiste
raisonne en pur positiviste, faisant de la vie une valeur idolâtrique comme
d’autres le font de la liberté. Par son raisonnement, il se met au même niveau
que ses adversaires, opposant une idole à une autre idole. Car si la vie est un
absolu, la peine de mort doit être condamnée comme telle, et c’est bien ce que
pensent aujourd’hui les démocrates d’Europe. Ce raisonnement est donc
manifestement faux. C’est ce qu’on appelle un sophisme. Si l’euthanasie active
doit être condamnée, c’est parce qu’avant d’être un acte appréhendé par le
droit positif, cet acte doit l’être par la morale naturelle, laquelle est à son
tour fondée dans un ordre créé par Dieu. Supprimez ce préalable et ce fondement
ultime dans la religion, vous réduisez le droit à sa seule puissance, qui n’est
que celle de l’homme sur l’homme. Le philosophe russe Nicolas Berdiaef avait
donc raison, qui écrivait ceci: «En tant
que notion abstraite et suffisante, qui n’est subordonnée à rien de supérieur,
l’idée démocratique est une divinisation de l’homme et une négation de la
source divine de l’autorité.»3
Chercher à corriger une erreur
philosophique et morale par une autre erreur qui masque la première est un
procédé sophistique typiquement moderne. Ces hommes croient, sans le dire, à la
théorie pure du droit du professeur Hans Kelsen4 et ils s’efforcent
de concilier leur allégeance au positivisme avec des principes moraux hérités
du christianisme mais dénaturés parce que coupés de leurs racines religieuses
orthodoxes. Un démocrate moderne ne peut, il est vrai, penser autrement, sauf à
rejeter, avec tout le système moderne du droit, le régime qui en est
l’expression sociale.
Quand on est démocrate et moderne, il
faut en payer le prix! Et pour un intellectuel, ce prix est particulièrement
élevé, à la mesure d’une ambition désordonnée et d’une trahison consentie:
devenir soi-même idolâtre, ou rompre avec un mensonge d’Etat, un mensonge
collectif, afin de retrouver la vraie philosophie, y compris celle du droit…
Michel de Preux
1 Nouvelliste du valais, éd. du jeudi 27 novembre 2008, page 2.
2 Art. 21 al. 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
3 Philosophie de l’inégalité, huitième lettre: De la démocratie, éd. de l’Age d’Homme, Lausanne 1976, page 133.
4 Cf. Théorie pure du droit, éd. française de la Baconnière, Neuchâtel 1953, où ce professeur définit l’exigence de l’auto-fondement du droit positif comme critère ultime de légitimité de la règle de droit.
Jusqu’à une époque récente, M. Fabien Deillon,
conseiller communal UDC à Prilly, n’était connu que d’un cercle restreint de
personnes. Une simple motion déposée sur le bureau du Conseil lundi soir 8
décembre le propulse à la notoriété: article de 24 heures le 10,
interview dans le Matin le 11, et, probablement, prises de positions enflammées
et contradictoires dans la suite…
M. Deillon constate d’abord que les
places d’accueil pour la petite enfance coûtent cher, et qu’elles sont trop peu
nombreuses pour satisfaire la demande. Compte tenu des infrastructures qu’il
faudrait créer et des coûts de fonctionnement, c’est un montant annuel de
vingt-six mille francs que la commune devrait débourser, par enfant, pour l’accueillir
dans une structure adéquate.
M. Deillon propose tout simplement que
la moitié de ce montant, soit treize mille francs par an, soit offerte aux
parents qui n’auraient pas recours aux crèches ou aux garderies, qui
s’occuperaient de leurs enfants eux-mêmes, avec la collaboration, le cas
échéant, des grands-parents, des oncles et tantes, des voisins.
Il n’en fallait pas plus pour provoquer
l’ire des dames gauchistes, parmi lesquelles Mme Johanna Monney (Verts) est
tombée dans le piège tête baissée : «Nous
vivons au XXIe siècle. Je m’oppose à ce qu’on renvoie la femme au foyer», a
proclamé la dame.
Le motionnaire a eu beau jeu de faire
observer qu’il n’avait, lui, pas parlé des dames, et que les pères pourraient
également profiter de l’incitation. Dans l’interview accordée le lendemain au
journaliste du Matin, M. Deillon faisait observer que bien des femmes qui
exercent des tâches professionnelles pénibles ne s’y adonnent pas par choix
mais par nécessité financière et que, pour elles, ce soutien financier pourrait
être le bienvenu.
Finalement, au Conseil communal de
Prilly, même les conseillers les plus hostiles à l’UDC ont dû convenir que
l’idée méritait d’être creusée, et ils ont décidé la constitution d’une
commission chargée d’étudier le projet.
* * *
La réaction de Mme Monney et
l’arrogance de Mme Esther Mamarbachi à l’égard du nouveau conseiller fédéral
Ueli Maurer – «Alors, vous voulez
que les femmes retournent à la maison?» – sont l’une et l’autre
représentatives d’une idée largement répandue dans les milieux
d’intellectuelles plutôt favorisées, selon laquelle l’exercice, par la
femme mariée mère de famille, d’une activité lucrative rémunérée en dehors de
son foyer est un progrès social.
Il y a, comme cela, des idées reçues
que personne ou presque ne songe à remettre en cause.
Or, dans bien des cas, la mère de
famille qui travaille comme caissière à la Migros ou comme nettoyeuse chez
Dosim, après avoir déposé ses enfants à la crèche, n’exerce pas ces activités
pour se réaliser professionnellement ou se valoriser socialement, mais par
nécessité économique.
Compte tenu de la progressivité de
l’impôt, l’utilité marginale du second revenu est d’ailleurs souvent
surévaluée. C’est au moment de la taxation qu’on s’avise soudain que les revenus
de Madame, non seulement ont fait passer le couple dans une classe d’impôt
supérieure, mais qu’ils lui ont fait perdre le droit à certains avantages
réservés aux revenus les plus modestes. Au final (comme on dit maintenant),
l’épouse a travaillé pour le fisc.
Mais cela fait moderne et, comme le
proclame Mme Monney, «nous vivons au XXIe
siècle»: il faut bien comprendre que,lorsqu’on est avocate, journaliste à
la TSR, haut fonctionnaire à l’Etat ou styliste chez Femina, il n’est pas
particulièrement gratifiant de s’occuper de ses propres enfants, dont
l’éducation sera confiée à la maman de
jour la plus proche ou – depuis qu’il faut presque être titulaire d’un
mastère en sciences de l’éducation pour exercer cette activité – à la prochaine
crèche ou garderie.
Comme ce sont, jusqu’à prochain avis,
les femmes qui enfantent, et qui allaitent, il est presque inévitable que ce
soient elles aussi qui s’occupent des enfants losqu’ils sont petits. Et c’est
aussi généralement le mari qui travaille à l’extérieur pour gagner de quoi
faire vivre la famille.
L’inverse existe aussi, mais il est
plus rare.
La motion Deillon n’est pas sexiste,
car elle n’indique pas qui, du père ou de la mère, pourrait bénéficier de
l’aide communale. Dans la réalité des ménages, ce sera souvent la femme qui
pourra être incitée à renoncer à une activité extérieure pénible, peu lucrative
tout compte fait, et elle-même génératrice de coûts.
Nous attendons la suite avec intérêt.
Claude Paschoud
Bonne nouvelle
L’Allemagne ayant finalement renoncé à
réclamer l’extradition par l’Angleterre du révisionniste australien Fredrick
Töben, celui-ci a été libéré après cinquante jours de prison, et a regagné son
pays. Cet heureux épilogue, dû en bonne partie à l’énergique Lady Michele
Renouf, me réjouit d’autant plus que les bonnes nouvelles sont denrée
rarissime, pour les révisos, dans nos
démocratiques contrées.
Nouveauté
J’apprends qu’en Germanie, certains
représentants de la jeunesse ont décidé que «trop c’est trop»: deux jeunes
Allemands, Dirk Zimmerman et Kevin Käther, se sont auto-dénoncés pour avoir
diffusé du matériel révisionniste, et sont désormais dans le collimateur de la
«justice» teutonne.
Cette démarche pour le moins originale
vise notamment à attirer l’attention du public et des tribunaux sur le fait que
chacun devrait pourvoir exercer son esprit critique sur n’importe quel sujet;
que les vérités historiques nécessitant
la protection de la loi ne peuvent qu’être bien fragiles; que ce qui a
été tenu pour vrai par toute une génération ne doit pas forcément l’être par
une autre.
Ce n’est pas nouveau?
Ce qui est nouveau, c’est que la
démarche vient de deux Allemands nés bien après la guerre, qu’elle se fonde sur
le désir de sortir l’Allemagne et les Allemands de la servitude et de la
servilité, bref qu’elle annonce peut-être – soyons prudents – le début d’un
réveil patriotique qui pourrait avoir à terme des conséquences incalculables.
Je
souhaite bonne chance à ces deux courageux jeune gens. Ils vont avoir besoin de
leur ange gardien.
Noël en prison
Rappelons que cinq révisionnistes,
trois Allemands et deux Autrichiens, passeront Noël derrière les barreaux. On
peut leur envoyer un mot de sympathie et éventuellement quelques euros –
mentionnés dans le message – destinés à l’achat d’une petite douceur. Voici
leurs coordonnées :
-
M. Ernst Zündel / JVA Mannheim / Herzogenriedstr. 111 / D – 68169 Mannheim
-
M. Germar Rudolf / Schloss 1 / D – 72108 Rottenburg
-
Me Sylvia Stolz / JVA / Oberer Fauler Pelz 1 / D –
69117 Heidelberg
-
M. Gerd Honsik / Justizanstalt Wien-Josefstadt /
Wickenburggasse 18-22 / A – 1082 Vienne
-
M. Wolfgang
Fröhlich / même adresse que Gerd Honsik.
Wolfgang Fröhlich, qui est en prison
depuis août 2007, a vu la Cour d’appel de Vienne confirmer sa condamnation à
six ans et quatre mois de prison le 1er décembre.
A tous les magistrats carpettes qui ont
embastillé ces «déviants», je souhaite un triste Noël et une très mauvaise
année 2009.
Mariette Paschoud
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aide nous est extrêmement précieuse. Et merci à tous de nous rester fidèles en
dépit de la malice des temps.
Réd.