Lausanne 38e année      «ne pas subir»      Décembre  2008 No 380

 

 

Sommaire :

 

Editorial

L’éditorialiste relève que l’anonymat du CV ne résoudra pas la prétendue discrimination à l’embauche dont pâtissent les étrangers. Ce qu’il faut, l’école qu’il faut réformer !

 

Bricoles

Où il est question de colère, de concussion, de consolation, d’une malheureuse noyade, de parachutes (dorés), de socialisme et de prudence.

On vous recommande aussi le Musée Encre & Plomb

 

Ne dites pas…

La minute du langage châtié…

 

En direct de Sirius

Max nous parle du dernier film d’Olivier Stone, de la peste jacobine, de paradis fiscaux et du dictionnaire des «mots qu’il faut»

 

La vérité sur les attentats de Bombay

Pollux démontre que le carnage de Bombay n’est pas le fait des Islamistes…

 

Modernisme et idolâtrie

Michel de Preux démontre que le professeur François-Xavier Putallaz confond le droit et la morale, lorsqu’il traite de l’euthanasie.

 

La motion Deillon

Claude Paschoud explique pourquoi la motion déposée au conseil communal Prilly par Fabien Deillon est une alternative intelligente à la construction de nouvelles crèches et garderies.

 

Les nouvelles aventures…

Chronique habituelle du révisionnisme en Europe.

 

 

 

 

Editorial

 

         La discrimination à l’embauche, vous connaissez? C’est cette attitude inique des patrons et autres «responsables des ressources humaines» qui ne veulent pas engager d’étrangers et ne lisent même pas jusqu’au bout les curriculum vitae des candidats à un emploi ou à un apprentissage dont le nom n’est pas bien de chez nous. Inutile de dire que ce scandale permanent , qui touche particulièrement les jeunes, devait un jour ou l’autre briser le cœur de quelque gentil socialiste. Cela n’a pas manqué et, début décembre, le conseiller national et maire de Bienne Hans Stöckli s’est fendu d’une proposition ô combien constructive: faciliter le changement de nom des étrangers. Cette forme de camouflage n’a pas eu l’heur de plaire à de nombreux collègues en politique de l’âme tendre biennoise, parmi lesquels d’illustres Suisses d’origine étrangère tels l’inévitable Josef Zysiadis et le tout aussi «incontournable» Ricardo Lumengo, qui voient dans cette proposition une fausse mesure d’intégration et une invitation à trahir son identité. Pour une fois, nous pensons qu’ils n’ont pas tort.

 

         L’idée a donc du plomb dans l’aile, mais elle devait forcément faire ressortir celle du curriculum vitae anonyme. Le conseiller national Antonio Hodgers, lui aussi naturalisé, est donc d’avis que la Confédération, qui doit montrer l’exemple en matière de recrutement de personnel, devrait introduire cette mesure.

 

         L’idée que les étrangers sont discriminés par les employeurs suisses en raison de leur origine est fortement ancrée dans l’esprit des gens de gauche, et, naturellement, dans celui des étrangers qui peinent à trouver du travail.

 

         Il se peut que quelques patrons soient d’odieux racistes doublés de xénophobes impénitents, mais ils ne sont pas légion. Un employeur soucieux de la santé de son entreprise engagera presque toujours le candidat qui lui paraît le meilleur, d’où qu’il vienne. Prétendre que les pourvoyeurs d’emplois écartent plus ou moins systématiquement les curriculum vitae présentés par des étrangers est donc une sottise. Mais c’est beaucoup plus facile que de regarder où le bât blesse réellement.

 

         Constatant récemment que l’école vaudoise est l’une des plus médiocres d’après la dernière enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves), la conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon attribuait cet état de fait au grand nombre d’étrangers que comptent les classes vaudoises. C’était reconnaître ce que tout le monde savait déjà, à savoir que les jeunes étrangers, qui ont fréquemment des problèmes de langue, qui sont souvent issus de milieux modestes et peu cultivés, rencontrent, en moyenne, davantage de difficultés scolaires que les autres élèves. D’ailleurs, dans le canton de Vaud, un grand nombre d’entre eux atterrissent, à la fin de la sixième année, en VSO – voie secondaire à options ou voie poubelle. Souffrant d’un déficit de formation, ces jeunes gens sont peu recherchés par les patrons d’apprentissage ou par les autres employeurs potentiels. Le fait que Genève, qui accueille encore plus d’étrangers, fait encore moins bien que le canton de Vaud, selon PISA, tend à confirmer que nous nous trouvons davantage devant une affaire de compétence que face à une volonté discriminatoire d’employeurs qui, confrontés à un curriculum vitae, anonyme ou non, ont une fâcheuse tendance à s’intéresser au niveau de la formation reçue.

 

         Les sauveteurs socialistes doivent donc comprendre que l’anonymat du CV ne suffit pas et qu’il faut également interdire toute mention des écoles et formations suivies. Dans l’impossibilité de savoir à qui ils ont affaire et d’opérer un premier tri, les patrons et RRS seront obligés de recevoir tous les candidats. Ce sera une perte de temps considérable pour un résultat identique, car il faudra bien alors que les candidats se démasquent et, surtout, fassent connaître le niveau de leur formation et l’étendue de leurs compétences.

         Laissons donc les idéalistes à leurs idéaux inaccessibles.

 

         Chers lecteurs, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes et une heureuse année 2009.

 

Le Pamphlet

 

 

 

Bricoles

 

Colère

 

         C’est curieux: chaque fois que la presse rend compte d’une manifestation d’un groupe de grévistes, que ce soit des ouvriers de l’industrie automobile au SMIG ou des professeurs de gymnase des classes de fonction 28 à 31, on dit qu’ils sont «en colère».

 

         Or, comme l’observait Sénèque, la colère est mauvaise conseillère. Les maîtres de gymnase, par leur entêtement, commencent à susciter la colère de leurs élèves, qui comprennent mal pourquoi ils devraient pâtir de la cupidité d’une classe déjà privilégiée. (cp)

 

Concussion

 

         Le gouverneur démocrate de l’Illinois Rod Blagojevic a tenté de monnayer à son profit personnel le siège de sénateur qui sera libéré bientôt par M. Barak Obama. Rappelons que ce bon apôtre avait été élu sur la foi de ses promesses de probité et de transparence. Il avait remplacé le sénateur républicain George Ryan, qui purge actuellement une peine de six ans de prison pour corruption. Ce sont ces gens qui prétendent donner au monde des leçons de morale. (cp)

 

Consolation

 

         L’école vaudoise arrive avant-dernière dans le classement des performances de l’enquête PISA. Seul le canton de Genève est encore plus mauvais. Mme Anne-Catherine Lyon se console: «Le système vaudois fait partie de ceux qui ont la plus grande capacité intégrative», proclame-t-elle !

 

         En d’autres termes, les piètres résultats du canton, c’est la faute aux étrangers qui font baisser le niveau. Et si le niveau ne baisse pas davantage, c’est que la capacité d’intégration est remarquable.

 

         On ne nous explique pas pourquoi il est nécessaire d’accueillir autant d’étrangers dans le canton, si ce n’est uniquement pour prouver les excellentes capacités intégratives de l’école. (cp)

 

Epilogue d’une noyade

 

         Rendant compte du verdict rendu par le Tribunal pénal dans le procès qui étaient intenté au professeur du jeune Cédric, décédé par noyade lors d’une course d’école en Ardèche, le parleur de la Radio suisse romande explique que l’enseignant a été condamné mais non le professeur de sports «qui l’accompagnait».

 

Or, et ce petit détail explique évidemment le verdict, le professeur de sports n’accompagnait précisément pas cette sortie. Il était à Montreux pendant le drame.

 

         Mais pour le parleur de la RSR, c’est sans doute égal, pourvu qu’il ait pu susciter l’indignation du public contre le fonctionnement de la justice. (cp)

 

Parachute

 

         M. Ospel a décidé de restituer à la banque UBS quelques millions de primes et bonus touchés avant son départ. C’était la moindre des courtoisies, compte tenu de l’état de l’établissement au moment de son retrait. En revanche, M. Eric Lehmann, calamiteux chef de la police cantonale, quitte le service de l’Etat avec une enveloppe, dont on croit savoir qu’elle est dodue même si le secret est bien gardé sur le nombre de billets à l’effigie de Jakob Burckhardt. Compte tenu du «petchi» qu’il a provoqué, de la grogne légitime des gendarmes et de l’état des lieux à son départ, c’est lui qui aurait dû rendre ses trois derniers salaires. (cp)

 

Socialisme

 

         Il y a en France deux courants principaux au parti socialiste, qui paraissent inconciliables. Chaque courant regroupe presque exactement la moitié des militants. Pourquoi ne pas scinder le PS en deux partis, l’un plutôt à gauche, avec les penseurs, les doctrinaires, les intellectuels, les structures du parti actuel, l’autre derrière Lady Nunuche, comme l’appelle Jean-Marie Le Pen, s’appuyant sur la rue, et faisant appel aux émotions plus qu’à la raison?

 

         En Suisse, c’est plus simple: il y a autant de courants de doctrine qu’il y a de sections locales. De cette façon, on ne risque pas l’implosion. (cp)

 

Prudence

 

                   Vous évitez le sucre, vous n’aimez pas les édulcorants du genre Asugrin, trop chimiques. Vous vous êtes tournés vers le fructose, sucre de fruits permis même aux diabétiques, et versez dans votre thé, en toute bonne conscience diététique, une ou deux cuillerées de ce  produit que vous croyiez sans danger pour votre santé si précieuse aux yeux de l’armée des promoteurs du bien-être universel. C’est le choix que j’avais fait moi aussi.

 

                   Eh bien! nous avions tort. Le magazine Bon à Savoir – que je lis parce qu’il contient des quantités d’informations intéressantes, mais qui m’agace par son caractère de plus en plus politiquement et diététiquement correct – nous l’apprend dans sa livraison du 11 novembre: le fructose peut se révéler néfaste pour l’organisme. Il peut engendrer l’obésité et des troubles du métabolisme, nous explique doctement une dame Doris Favre, diététicienne, qui conclut, après avoir recommandé de limiter la consommation de produits industriels contenant du fructose: «Cette recommandation est d’autant plus importante que l’on ne sait pas encore à partir de quelle quantité le fructose agit négativement sur l’organisme. La prudence est donc de mise.»

 

                   En somme, on nage en pleine hypothèse. A ce taux-là, comme tout peut se révéler néfaste pour l’organisme à partir d’un certain taux d’absorption, il convient de se limiter dans tous les domaines. Que notre longue vie sera belle!

 

                   A propos, trop dormir peut se révéler néfaste pour l’organisme, mais on ne sait pas à partir de quel nombre d’heures de sommeil. Donc, dormez peu; mieux: ne dormez plus du tout! (mp)

 

A voir

 

         Si, par un lugubre samedi matin, vous avez envie de vous faire plaisir; si vous vous intéressez à l’histoire de l’imprimerie; si vous aimez l’odeur caractéristique de l’encre et du plomb ou le bruit des machines en pleine activité, allez donc faire un tour à encre&plomb, atelier-musée des métiers de l’imprimerie. Vous y rencontrerez, outre un spécialiste de l’histoire de ces métiers, des «anciens» un peu nostalgiques – dame, l’informatique a fait son apparition – mais passionnés, et ravis de vous faire des démonstrations sur de magnifiques vieilles machines.

        

         La visite commence par une vidéo rétrospective et se termine par la présentation des arcanes de la reliure.

        

         Le musée est ouvert le samedi matin de neuf heures à midi. Il se trouve à l’Avenue de la Gare 34 à Chavanne-près-Renens. Les groupes sont les bienvenus. Il vaut mieux s’annoncer 1.

 

         Je vous le promets, vous ressortirez emballés. (mp)

 

 

1 Case postale 48, 1022 Chavannes-près-Renens, tél. 021 634 58 58, www.museeencreetplomb.ch

 

 

Ne dites pas…

 

         Ne dites pas: «Le fait que les dirigeants européens se sont mis d’accord pour que l’Irlande organise un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne laisse à penser que ces chantres de la démocratie se fichent de leur déesse autant que de leurs électeurs.» Dites: «Le fait que les dirigeants européens se sont mis d’accord pour que l’Irlande organise un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne laisse penser que ces chantres de la démocratie se fichent de leur déesse autant que de leurs électeurs.» Vous pouvez dire aussi: «Le fait que les dirigeants européens se sont mis d’accord pour que l’Irlande organise un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne donne à penser que ces chantres de la démocratie se fichent de leur déesse autant que de leurs électeurs.»

Le pinailleur

 

 

 

En direct de Sirius

 

 

         Le dernier film d’Oliver Stone livre quelques clefs pour mieux comprendre l’un des présidents états-uniens les plus navrants. Au début, on est tenté de croire que les «néo-cons(-ervateurs)» qui infectent les antichambres du pouvoir ont tenté l’expérience monarchique en faisant laborieusement couronner un parfait roi des cons (tout court), mais au fil des images on se surprend à prendre en pitié et même en sympathie ce malheureux innocent promu dangereux vecteur de destruction massive et de chaos mondial par une clique parfaitement coupable. La scène finale, métaphorique, qui montre le quarante-deuxième successeur de George Washington seul dans un stade de baseball, attendant une balle qui tarde à retomber, est un morceau d’anthologie. On regrette un peu que Stone n’ait pas reproduit la scène de Colin Powel – dont on disait dans les couloirs de la Maison blanche que son teint s’éclaircissait à mesure qu’il était contraint de multiplier les mensonges d’Etat – passant à Langley avec son éprouvette d’anthrax; forcé d’admettre “We have nothing” quelques heures avant de prétendre le contraire lors de son show onusien... Il est vrai que nous sommes peu à connaître cette petite supercherie... Tout dans ce film confirme les informations issues en temps réel d’un ami qui voyait régulièrement le président de l’Axe du Bien s’appliquer avec une belle constance à ne pas lire les rapports de renseignement quotidiens (connus sous la dénomination globale un peu présomptueuse de“daily intelligence report”). Bien entendu, ce film a été promptement escamoté des salles à grand public... On en sort consterné, oubliant presque que le mandat du quarante-troisième président lui fut renouvelé!

 

Même l’ignoble a sa vis comica

 

         Grand joueur de rugby, Jeff est une sorte de grizzli débonnaire à la présence rassurante. Ce meilleur fils du monde n’a pas son pareil pour sortir à point les blagues les plus courtes qui sont souvent les plus drôles. Voici donc la pire d’entre elles : «Foin d’arguties! Pour régler la question irakienne: on lâche une bombe au nord; on lâche une bombe au sud; on vitrifie le pays et on en fait un parking.» Fou rire nerveux instantané (le rire est une rupture d’équilibre cérébral) suivi d’un pesant silence à la mesure de l’énormité. Ce qui est un peu préoccupant, c’est qu’ils doivent être pas mal à trouver cette idée bonne, au Pentagone…

 

La peste jacobine

 

         est l’un des titres de couverture du n° 37 du magazine Terre et Peuple1 de l’automne 2008. Outre une étude très complète de la première grande étape de destruction de nos peuples (1914-1918:La fin d’un monde ) et une analyse objective de l’«hystérie antirusse»  qui caractérise les médias occidentaux autoproclamés «faiseurs d’opinions», le magazine publie un dossier très complet sur le mouvement de pensée jacobin depuis ses ancêtres centralisateurs antiques jusqu’à l’actuelle frénésie mondialisatrice «vers un jacobinisme planétaire»  au service de ceux qui entendent imposer la démocratie au monde entier «[quitte à] faire la guerre aux peuples qui la refusent»2. Nos compatriotes soucieux de mieux comprendre l’incessant grignotage3 des compétences cantonales trouveront bon nombre de réponses dans ce numéro.

 

Petit éclair de lucidité à l’usage des masochistes de la culpabilisation nationale, là-haut, à Berne

 

         Remarque d’un lecteur du Figaro (citée de mémoire) : «Si l’on parle de “paradis fiscaux” c’est peut-être qu’il existe aussi des “enfers fiscaux”.»

 

Dictionnaire des «mots-qu’il-faut»4

 

         Dysfonctionnement n. m. (d’emploi courant au sein des grandes et moyennes entreprises et des administrations): synonyme exquis de panne… lorsqu’on ne veut ou ne peut pointer du doigt le con à l’origine de cette dernière.  Ex.: «Ressentez-vous aussi, parfois, cette envie confuse et fugitive de “tarter” la guichetière quand celle-ci vous apprend, bouche en cœur mais l’œil sec, qu’un dysfonctionnement informatique passager vous interdit tout accès à vos sous pour une durée indéterminée ?». N.B. Fort de son succès  public, ce néologisme trouve peu à peu sa place dans l’usage privé. Ex.: «Pardon, chérie, pour ce dysfonctionnement».

 

Prière d’insérer dans la déclaration universelle des droits de l’homo democraticus (et autres cocus)

 

         Tout opposant au système a le droit inaliénable de dire «oui».

 

 

Max l’Impertinent

 

 

1. Terre et PeupleLa Revue, BP 46, F-69380 Lozanne, € 6,75 le numéro et aussi www.terreetpeuple.com.

2. Cf. Le communisme est-il mort ?  En direct de SiriusLe Pamphlet, janvier 2005, n° 341, p. 2.

3. Grignotage qui n’est qu’un avant-goût de la mise en place d’un pouvoir central absolu.

4. Mots ou assemblages de mots qui s’insinuent sournoisement dans le parler courant depuis quelques années, dont il est douteux qu’ils enrichissent notre vocabulaire, mais dont il est certain qu’ils nous endorment.

 

 

 

La vérité sur les attentats de Bombay

 

         A Bombay, fin novembre, près de deux cents personnes ont été tuées lorsque plusieurs petits groupes de terroristes musulmans, apparemment venus du Pakistan, ont sauvagement attaqué des hôtels, des gares, des magasins et des centres culturels. De tels événements recèlent un redoutable danger pour l’Occident.

 

         Ce danger, chacun l’aura compris, est celui d’une éventuelle montée de l’intolérance. Certains individus particulièrement frustes pourraient en effet être tentés de faire un amalgame entre les musulmans qui commettent des attentats en Inde, en Thaïlande, aux Philippines, en Indonésie, en Egypte, au Maroc, en Algérie, en Irak, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Turquie et dans le Caucase, et les dizaines de millions de musulmans qui occupent désormais de larges parties des villes en France, en Angleterre ou en Allemagne. Les esprits les plus malveillants pourraient même faire un rapprochement avec les revendications religieuses et architecturales des trois cent cinquante mille à quatre cent mille musulmans de Suisse – dont nos autorités médiatiques nous assurent qu’ils sont parfaitement intégrés, ouverts et tolérants – ou avec l’ouverture d’une nouvelle grande mosquée à Lausanne, devant laquelle un parterre de politiciens s’est empressé d’aller faire les salamaleks réglementaires. Le Conseil fédéral ne nous a-t-il pas laissé entendre qu’une éventuelle interdiction des minarets risquerait de susciter des réactions violentes de la part de certaines communautés établies chez nous?

 

         Il faut à tout prix éviter que ces vilaines pensées se répandent dans la population. Les médias d’Etat l’ont bien compris, qui ont aussitôt entrepris de diffuser la thèse selon laquelle les attaques islamistes de Bombay constituaient une réaction de la minorité musulmane de l’Inde contre les vexations et exclusions dont elle était victime. Certes, au moment où les images des agences de presse montraient encore des ruines fumantes et des monceaux de cadavres, cette explication ne pouvait être avancée que du bout des lèvres et avec certaines précautions oratoires; il n’empêche qu’elle a été répétée à plusieurs reprises et qu’elle laissera sans doute quelques traces dans les esprits.

 

         Nous retiendrons donc que l’islam n’est pas en cause et que les événements évoqués plus haut n’ont été le fait que d’un petit groupe non représentatif réagissant de manière désespérée pour exprimer son mal-être dans la société indienne. En fait, tout ça, c’est de la faute des bouddhistes1.

 

Pollux

 

 

1 Nous pouvons nous permettre de les accuser dès lors qu’ils sont beaucoup moins nombreux chez nous.

 

 

 

 

Rappel

 

Si vous n’avez pas encore signé et fait signer l’initiative Pour la liberté d’expression – non aux muselières, hâtez-vous de réparer cet oubli : dans un mois, il sera trop tard.

 

Vous pouvez vous procurer des listes à l’adresse suivante :

 

Parti des Démocrates Suisses

Case postale 437

1001 Lausanne

Tél. 021 791 57 25

 

C’est important ! Si l’initiative échoue, les politiques et les médias se réjouiront haut et fort de la sagesse des citoyens suisses, si  attachés à notre 241 bis au nom de la tolérance et du respect de l’autre !

 

 

 

 

Modernisme et idolâtrie

 

«l’idolâtrie inclut un grand blasphème, car elle soustrait à Dieu le caractère unique de sa seigneurie.»

 

Saint Thomas d’Aquin, Som. théol. 2.2.94.3

 

         François-Xavier Putallaz est professeur de philosophie au collège de Sion et se dit thomiste. Occasionnellement invité du Nouvelliste, il y publie régulièrement des billets révélateurs de son allégeance au courant moderniste. Le dernier d’entre eux, intitulé Tintin et le général Alcazar1, est particulièrement éclairant à cet égard. Il y accuse les partisans de l’euthanasie de ne pas respecter les règles du jeu social dans so0n expression juridique, à la manière du général Alcazar interrompant une partie d’échecs en renversant brutalement le jeu. Or, selon ce «philosophe», que font les partisans de l’euthanasie sinon «chercher à donner force de loi à une pure violence»? Car, précise-t-il, «leur prétendu droit à mourir est tout simplement absurde», puisqu’un droit suppose un sujet de droit autonome. Or une telle revendication supprime le sujet et, partant, l’autonomie!  Conclusion de ce professeur: «Cette revendication est une pure absurdité.» Tous les droits ne supposent-ils pas la vie par nature? «Un droit à être mort constituerait une destruction du droit lui-même.» Dont acte…

 

         Mais notre chroniqueur confond en réalité deux plans distincts mais solidaires: le droit et la morale. Il court-circuite la seconde par le premier. En effet, l’euthanasie n’est répréhensible que parce qu’avant d’être un délit elle est un acte immoral. Le droit doit suivre la morale comme cette dernière doit avoir un fondement religieux. Supprimez ces deux fondements, le droit devient une réalité autonome et purement positive. Il n’est alors que l’expression d’une volonté étatique et sociale totalement indépendante de la transcendance. C’est ce qu’il est dans toutes nos démocraties occidentales. Le droit n’y est que ce que l’Etat dit qu’il est. L’ordre juridique, tant national qu’international, ne s’appuie que sur cette seule règle: «La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics(...)»2 Certes, dans ce même texte, à l’article 3, il est dit que «Tout individu a droit à la vie (…)». Mais dans n’importe quel ordre juridique, on peut renoncer à un droit. L’euthanasie en est une application logique et tout à fait compréhensible dans ce système de droit. L’Occident ne fait exception que pour la liberté personnelle précisément parce qu’il y voit une valeur morale supérieure au droit positif, une valeur fondatrice de l’ordre juridique lui-même dans son acception moderne. Il autorise aussi l’avortement parce que le fœtus n’est pas encore, au sens juridique, un individu, c’est-à-dire une personne et que seul le droit positif dit ce qu’est la personne comme sujet de droits. Il rejette enfin la peine de mort non par respect de la vie mais parce qu’elle est imposée à une personne et que rien de tel ne saurait être qui va à l’encontre de sa notion de liberté.

 

         En réalité, notre prétendu thomiste raisonne en pur positiviste, faisant de la vie une valeur idolâtrique comme d’autres le font de la liberté. Par son raisonnement, il se met au même niveau que ses adversaires, opposant une idole à une autre idole. Car si la vie est un absolu, la peine de mort doit être condamnée comme telle, et c’est bien ce que pensent aujourd’hui les démocrates d’Europe. Ce raisonnement est donc manifestement faux. C’est ce qu’on appelle un sophisme. Si l’euthanasie active doit être condamnée, c’est parce qu’avant d’être un acte appréhendé par le droit positif, cet acte doit l’être par la morale naturelle, laquelle est à son tour fondée dans un ordre créé par Dieu. Supprimez ce préalable et ce fondement ultime dans la religion, vous réduisez le droit à sa seule puissance, qui n’est que celle de l’homme sur l’homme. Le philosophe russe Nicolas Berdiaef avait donc raison, qui écrivait ceci: «En tant que notion abstraite et suffisante, qui n’est subordonnée à rien de supérieur, l’idée démocratique est une divinisation de l’homme et une négation de la source divine de l’autorité.»3

 

         Chercher à corriger une erreur philosophique et morale par une autre erreur qui masque la première est un procédé sophistique typiquement moderne. Ces hommes croient, sans le dire, à la théorie pure du droit du professeur Hans Kelsen4 et ils s’efforcent de concilier leur allégeance au positivisme avec des principes moraux hérités du christianisme mais dénaturés parce que coupés de leurs racines religieuses orthodoxes. Un démocrate moderne ne peut, il est vrai, penser autrement, sauf à rejeter, avec tout le système moderne du droit, le régime qui en est l’expression sociale.

 

         Quand on est démocrate et moderne, il faut en payer le prix! Et pour un intellectuel, ce prix est particulièrement élevé, à la mesure d’une ambition désordonnée et d’une trahison consentie: devenir soi-même idolâtre, ou rompre avec un mensonge d’Etat, un mensonge collectif, afin de retrouver la vraie philosophie, y compris celle du droit…

 

 

Michel de Preux

 

1 Nouvelliste du valais, éd. du jeudi 27 novembre 2008, page 2.

2 Art. 21 al. 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

3 Philosophie de l’inégalité, huitième lettre: De la démocratie, éd. de l’Age d’Homme, Lausanne 1976, page 133.

4 Cf. Théorie pure du droit, éd. française de la Baconnière, Neuchâtel 1953, où ce professeur définit l’exigence de l’auto-fondement du droit positif comme critère ultime de légitimité de la règle de droit.

 

 

 

La motion Deillon

 

         Jusqu’à une époque récente, M. Fabien Deillon, conseiller communal UDC à Prilly, n’était connu que d’un cercle restreint de personnes. Une simple motion déposée sur le bureau du Conseil lundi soir 8 décembre le propulse à la notoriété: article de 24 heures le 10, interview dans le Matin le 11, et, probablement, prises de positions enflammées et contradictoires dans la suite…

 

         M. Deillon constate d’abord que les places d’accueil pour la petite enfance coûtent cher, et qu’elles sont trop peu nombreuses pour satisfaire la demande. Compte tenu des infrastructures qu’il faudrait créer et des coûts de fonctionnement, c’est un montant annuel de vingt-six mille francs que la commune devrait débourser, par enfant, pour l’accueillir dans une structure adéquate.

 

         M. Deillon propose tout simplement que la moitié de ce montant, soit treize mille francs par an, soit offerte aux parents qui n’auraient pas recours aux crèches ou aux garderies, qui s’occuperaient de leurs enfants eux-mêmes, avec la collaboration, le cas échéant, des grands-parents, des oncles et tantes, des voisins.

 

         Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des dames gauchistes, parmi lesquelles Mme Johanna Monney (Verts) est tombée dans le piège tête baissée : «Nous vivons au XXIe siècle. Je m’oppose à ce qu’on renvoie la femme au foyer», a proclamé la dame.

 

         Le motionnaire a eu beau jeu de faire observer qu’il n’avait, lui, pas parlé des dames, et que les pères pourraient également profiter de l’incitation. Dans l’interview accordée le lendemain au journaliste du Matin, M. Deillon faisait observer que bien des femmes qui exercent des tâches professionnelles pénibles ne s’y adonnent pas par choix mais par nécessité financière et que, pour elles, ce soutien financier pourrait être le bienvenu.

 

         Finalement, au Conseil communal de Prilly, même les conseillers les plus hostiles à l’UDC ont dû convenir que l’idée méritait d’être creusée, et ils ont décidé la constitution d’une commission chargée d’étudier le projet.

 

* * *

 

         La réaction de Mme Monney et l’arrogance de Mme Esther Mamarbachi à l’égard du nouveau conseiller fédéral Ueli Maurer – «Alors, vous voulez que les femmes retournent à la maison?» – sont l’une et l’autre représentatives d’une idée largement répandue dans les milieux d’intellectuelles plutôt favorisées, selon laquelle l’exercice, par la femme mariée mère de famille, d’une activité lucrative rémunérée en dehors de son foyer est un progrès social.

 

         Il y a, comme cela, des idées reçues que personne ou presque ne songe à remettre en cause.

        

         Or, dans bien des cas, la mère de famille qui travaille comme caissière à la Migros ou comme nettoyeuse chez Dosim, après avoir déposé ses enfants à la crèche, n’exerce pas ces activités pour se réaliser professionnellement ou se valoriser socialement, mais par nécessité économique.

 

         Compte tenu de la progressivité de l’impôt, l’utilité marginale du second revenu est d’ailleurs souvent surévaluée. C’est au moment de la taxation qu’on s’avise soudain que les revenus de Madame, non seulement ont fait passer le couple dans une classe d’impôt supérieure, mais qu’ils lui ont fait perdre le droit à certains avantages réservés aux revenus les plus modestes. Au final (comme on dit maintenant), l’épouse a travaillé pour le fisc.

 

         Mais cela fait moderne et, comme le proclame Mme Monney, «nous vivons au XXIe siècle»: il faut bien comprendre que,lorsqu’on est avocate, journaliste à la TSR, haut fonctionnaire à l’Etat ou styliste chez Femina, il n’est pas particulièrement gratifiant de s’occuper de ses propres enfants, dont l’éducation sera confiée à la maman de jour la plus proche ou – depuis qu’il faut presque être titulaire d’un mastère en sciences de l’éducation pour exercer cette activité – à la prochaine crèche ou garderie.

 

         Comme ce sont, jusqu’à prochain avis, les femmes qui enfantent, et qui allaitent, il est presque inévitable que ce soient elles aussi qui s’occupent des enfants losqu’ils sont petits. Et c’est aussi généralement le mari qui travaille à l’extérieur pour gagner de quoi faire vivre la famille.

 

         L’inverse existe aussi, mais il est plus rare.

 

         La motion Deillon n’est pas sexiste, car elle n’indique pas qui, du père ou de la mère, pourrait bénéficier de l’aide communale. Dans la réalité des ménages, ce sera souvent la femme qui pourra être incitée à renoncer à une activité extérieure pénible, peu lucrative tout compte fait, et elle-même génératrice de coûts.

 

         Nous attendons la suite avec intérêt.

 

Claude Paschoud

 

 

 

Les nouvelles aventures…

 

 

Bonne nouvelle

 

         L’Allemagne ayant finalement renoncé à réclamer l’extradition par l’Angleterre du révisionniste australien Fredrick Töben, celui-ci a été libéré après cinquante jours de prison, et a regagné son pays. Cet heureux épilogue, dû en bonne partie à l’énergique Lady Michele Renouf, me réjouit d’autant plus que les bonnes nouvelles sont denrée rarissime,  pour les révisos, dans nos démocratiques contrées.

 

Nouveauté

 

         J’apprends qu’en Germanie, certains représentants de la jeunesse ont décidé que «trop c’est trop»: deux jeunes Allemands, Dirk Zimmerman et Kevin Käther, se sont auto-dénoncés pour avoir diffusé du matériel révisionniste, et sont désormais dans le collimateur de la «justice» teutonne.

 

         Cette démarche pour le moins originale vise notamment à attirer l’attention du public et des tribunaux sur le fait que chacun devrait pourvoir exercer son esprit critique sur n’importe quel sujet; que les vérités historiques nécessitant  la protection de la loi ne peuvent qu’être bien fragiles; que ce qui a été tenu pour vrai par toute une génération ne doit pas forcément l’être par une autre.

 

         Ce n’est pas nouveau?

 

         Ce qui est nouveau, c’est que la démarche vient de deux Allemands nés bien après la guerre, qu’elle se fonde sur le désir de sortir l’Allemagne et les Allemands de la servitude et de la servilité, bref qu’elle annonce peut-être – soyons prudents – le début d’un réveil patriotique qui pourrait avoir à terme des conséquences incalculables.

 

Je souhaite bonne chance à ces deux courageux jeune gens. Ils vont avoir besoin de leur ange gardien.

 

Noël en prison

 

         Rappelons que cinq révisionnistes, trois Allemands et deux Autrichiens, passeront Noël derrière les barreaux. On peut leur envoyer un mot de sympathie et éventuellement quelques euros – mentionnés dans le message – destinés à l’achat d’une petite douceur. Voici leurs coordonnées :

 

-         M. Ernst Zündel / JVA Mannheim / Herzogenriedstr. 111 / D – 68169 Mannheim

 

-         M. Germar Rudolf / Schloss 1 / D – 72108 Rottenburg

 

-         Me Sylvia Stolz / JVA / Oberer Fauler Pelz 1 / D – 69117 Heidelberg

 

-         M. Gerd Honsik / Justizanstalt Wien-Josefstadt / Wickenburggasse 18-22 / A – 1082 Vienne

 

-         M. Wolfgang Fröhlich / même adresse que Gerd Honsik.

 

         Wolfgang Fröhlich, qui est en prison depuis août 2007, a vu la Cour d’appel de Vienne confirmer sa condamnation à six ans et quatre mois de prison le 1er décembre.

 

         A tous les magistrats carpettes qui ont embastillé ces «déviants», je souhaite un triste Noël et une très mauvaise année 2009.

 

 

Mariette Paschoud

 

 

 

 

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