Sommaire :
Exceptionnellement chargé de rédiger l’éditorial, l’éditeur du Pamphlet n’est pas favorable à
l’initiative «Droit de recours des
organisations : assez d’obscurantisme – plus de croissance pour la
Suisse !»
Où il est question votations, d’égalité, de destruction de véhicules,
d’un cancre conseiller d’Etat, d’éthique, de flatulences et de grèves.
La minute du langage châtié…
Max s’adresse au 44e président des Etats-Unis d’Amérique. Il
relève les pièges de l’imprescriptibilité des actes de pornographie
enfantine ; il s’étonne de la susceptibilité de M. Sarkosy en matière de
poupées vaudou ; il relève la différence entre «crématoire» et
«crématorium» ainsi que la différence entre la bourse et le casino.
…des règlements de l’Union européenne qui admettent les fruits et légumes
hors norme, de la paume des mains féminines qui abritent une plus grande
variété de bactéries, et des différences de traitement de l’actualité par la presse
locale.
Michel de Preux le démontre dans un réquisitoire impitoyable et
documenté : Mgr Bernard GENOUD, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg
n’est pas un bon catholique, mais un imposteur !
Claude Paschoud explique pourquoi
les collectes de fonds pour lutter contre la misère en Afrique sont non
seulement vaines, mais contre-productives.
Chronique habituelle du révisionnisme
en Europe.
La documentation fournie par la Chancellerie fédérale
nous apprend que l’initiative populaire
Droit de recours des organisations: Assez d’obscurantisme – Plus de croissance
pour la Suisse! a été déposée le 11 mai
2006; qu’en 2006, le Conseil fédéral a décidé de recommander son rejet sans
contre-projet; qu’en 2007, il a modifié sa position et décidé de soutenir
l’initiative; qu’enfin, il s’est rallié au vote du Parlement pour recommander
son rejet.
Belle leçon d’instruction civique pour nos jeunes
lycéens!
Si nous suivions la pente de nos antipathies
naturelles et foncières à l’endroit des ayatollahs écologistes et des militants
de l’Association Transports et
Environnement (ATE), nous devrions
recommander à nos lecteurs d’accepter l’initiative, et par là, de renvoyer à
leurs chères études les défenseurs de l’edelweiss et de la gélinotte cendrée.
Mais ces derniers, tout agaçants qu’ils sont, n’ont
pas tort de souligner que les autorités politiques cantonales ou communales
peuvent être aveuglées par l’appât du gain, par les retombées fiscales
avantageuses d’un projet immobilier insoutenable, et que même une promotion
approuvée démocratiquement doit pouvoir être contestée devant le juge si elle est
contraire au droit.
Contrairement aux procédures de naturalisation, où la
communauté politique devrait être libre d’accueillir ou de ne pas accueillir,
selon son bon plaisir, un nouveau combourgeois sans avoir à justifier son
choix, les grands projets de construction doivent être conformes à des lois
dont même l’organe législatif ou encore le peuple ne sauraient s’affranchir
impunément.
Crime de lèse-démocratie? Tant pis ou tant mieux.
Nous avons le privilège, en Suisse, d’être dotés d’un pouvoir
judiciaire relativement neutre, même si tous les juges sont membres d’un parti
politique. Mais la justice n’est pas ouvertement gauchiste, comme elle l’est en
France ou en Italie.
Le principe de séparation des pouvoirs n’est pas violé
si le juge a la compétence de faire obstacle à la violation du droit par un
exécutif ou même par un organe législatif.
A plusieurs reprises, nous avons pu observer que des
projets de constructions, non conformes aux règlements en vigueur, obtenaient
néanmoins le permis de construire malgré opposition, parce que les édiles
communaux sont trop proches des promoteurs, constructeurs et architectes et que
les voies de recours ne sont ouvertes qu’aux propriétaires voisins, lesquels
sont incités à ne pas insister, moyennant une petite enveloppe.
Rejeter l’initiative, ce n’est pas «reconnaître à quelques organisations écologiques une
aptitude à exprimer l’intérêt général de la société à la place des autorités,
voire contre ces dernières», c’est au
contraire permettre que les intérêts (particuliers) des défenseurs de la nature
et de l’environnement, et les intérêts (particuliers) des promoteurs et
constructeurs, soient les uns et les autres analysés par le juge quant à la
conformité du projet avec la loi.
La loi est-elle trop stricte? Les règlements sont-ils
trop tâtillons? Alors qu’on change la loi et les règlements pour éviter qu’un
projet magnifique, susceptible de rapporter des emplois, et des sous, ne soit
bloqué par une équipe de barbus aux pieds nus dans des sandales.
Les procédures sont-elles trop longues? Ces projets
sont-ils «gelés» trop longtemps avant que l’instance de recours se prononce
enfin? Alors il faut accorder à la justice des moyens supplémentaires pour
accélérer l’instruction des recours.
S’il est vrai que les grandes organisations de défense
de l’environnement ont obtenu, devant les tribunaux, gain de cause dans plus de
60 % des cas, c’est donc que, plus d’une fois sur deux, elles avaient raison!
Je rêve d’organisations de défense de l’environnement
qui auraient eu assez de poids pour s’opposer (avec succès) à la candidature de
la Suisse à l’organisation de l’Euro 2008, qui bloqueraient à l’avenir tout
projet d’organiser en Suisse une future édition des jeux olympiques, ou des
courses de Formule 1, ou des baptêmes de l’air à dix-huit mille francs en
avions supersoniques, ou un mégacomplexe hôtelier russe à Aminona, ou encore la
démolition du stade olympique de Lausanne et sa reconstruction au bord du lac.
Les initiateurs du projet «Assez d’obscurantisme» ne prétendent pas, il est vrai, se soucier de qualité de vie,
d’esthétique, et d’environnement. Leurs objectifs sont clairs et clairement
avoués: «Plus de croissance pour la Suisse.»
Or, n’est-ce pas précisément l’objectif de croissance qui
a précipité les bourses mondiales dans la tourmente que l’on sait?
Claude Paschoud
Ne dites pas: «Les
Allemands, dont les autorités sont sadomasochistes, ont commémoré en grande
pompe, le 9 novembre, le septantième anniversaire de la nuit de cristal.»
Dites: «Les Allemands, dont les autorités
sont sadomasochistes, ont célébré en grande pompe, le 9 novembre, le
septantième anniversaire de la nuit de cristal.» Vous pouvez dire aussi: «Les Allemands, dont les autorités sont
sadomasochistes, ont commémoré en grande pompe, le 9 novembre, la nuit de
cristal, qui remonte à 1938.»
Le pinailleur
Votations
D’aucuns
se sont étonnés que nous ne consacrions pas, dans notre dernier numéro, un
éditorial à l’initiative populaire Pour une
politique raisonnable en matière de drogue protégeant efficacement la jeunesse,
et à la modification de la loi sur les stupéfiants.
Nous
avons eu maintes occasions, au cours des trente-huit dernières années,
d’exprimer dans ces colonnes notre opposition à toute politique favorisant ou
tolérant la consommation de drogues, dures ou non; notre indignation face à
l’hypocrisie des bons apôtres qui invoquent la protection de la jeunesse, la
prévention, la dignité humaine ou encore l’aide à la survie pour justifier la
«fumette» et la distribution de drogue à certains toxicomanes.
L’initiative
prévoit que «consommer des substances
psychoactives du chanvre, en posséder ou en acquérir pour son propre usage
n’est pas punissable». Quoique modifiée, la loi sur les stupéfiants
n’abolit pas la prétendue aide à la survie qui consiste à distribuer de la
drogue aux personnes ayant des troubles liés à l’addiction, voire à ouvrir des
locaux d’injection, cette charmante responsabilité incombant aux cantons.
Il
n’y a donc pas à épiloguer: il faut voter non et non.
(mp)
Egalité
Le
Matin
Bleu du 4 novembre nous apprend avec indignation que, en 2007, «huit femmes sur dix se tapent encore
l’entier des tâches ménagères».
Pourtant,
c’est moi qui vous le dis, on progresse: en 1997, la proportion était de neuf
sur dix, ce qui prouve qu’avoir un sourcilleux Bureau de l’égalité est de la
plus haute utilité !
D’après
mes calculs, c’est en 2037 que l’égalité ménagère sera réalisée si rien ne
vient troubler la marche du progrès. (mp)
Etat voleur
Un
des grands sujets de préoccupation du Conseil fédéral en ces temps de crise est
tout naturellement de diminuer le nombre d’accidents de la route. Aussi a-t-il
proposé un programme intitulé – je n’en suis pas encore revenue! – Via sicura et non pas Safe road. Parmi les quelque soixante
mesures envisagées, il est question de confisquer et de détruire les véhicules
des chauffards.
Je
pourrais à la rigueur me rallier à une
confiscation correspondant à la durée du retrait de permis, à condition que le
véhicule ne soit pas nécessaire à une épouse ou à un éventuel copropriétaire.
Aux mêmes conditions, je pourrais me rallier, au cas où le retrait de permis
serait définitif, à une vente forcée dudit véhicule, étant entendu que le
produit de la vente tomberait dans la poche du propriétaire. Mais s’emparer
d’un objet appartenant à un tiers pour le détruire, c’est du vol. Il y a des lois contre cela.
Monsieur le conseiller fédéral Leuenberger, dont les services ont accouché de
cette sottise, devrait songer à se réveiller.
J’ajouterai
que si la tendance actuelle est de détruire les instruments des délits, on se
demande pourquoi les «pédophiles» et autres violeurs conservent leur intégrité
physique. (mp)
Cancre
On
apprend par le Matin Bleu du 11 novembre que la proportion de citadins qui se
déplacent à pied ou au moyen des transports publics est en hausse, notamment à
Genève et à Lausanne. Le conseillers d’Etat genevois Robert Cramer et son
collègue vaudois François Marthaler en sont tout réjouis. Mais, disent-ils en
substance, on peut faire encore mieux, en particulier en matière d’aménagements
cyclables, Vaud étant «le cancre national
du vélo». D’après le contexte, on comprend que, en fait, c’est Lausanne qui
est le cancre «national» de la bécane. Peut-être est-ce pour cette raison que
le conseiller d’Etat Marthaler se déplace a vélo en zones piétonnes. Sans doute
est-il soucieux d’attirer l’attention de la Municipalité sur sa «cancritude».
Il
faudrait attirer l’attention de Messieurs les Conseillers d’Etat écolos Cramer
et Marthaler sur le fait que si Lausanne est le cancre «national» du vélo, elle
est aussi, autant que je sache, la championne «nationale» des rues pentues,
ceci expliquant peut-être cela. (mp)
Absurdité
«Pour préserver la planète, les animaux
doivent cesser de péter et d’uriner.» C’est
ce qu’on pouvait lire, toujours le 11 novembre, en sous-titre quelque peu
provocateur d’un article du Matin Bleu consacré aux mesures de
protection de l’environnement envisagées par l’Office fédéral de
l’environnement (OFEV) et l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Voici ce
que nous explique le quotidien gratuit: «Parmi
la pléthore de prescriptions à suivre, les agriculteurs devront limiter les
émission d’ammoniac et de méthane de leur bétail. Autrement dit, ils doivent
réguler l’urine des bêtes de rente comme les cochons, et réduire les pets des
ruminants.»
Les
technocrates de Berne admettent que l’application de ces mesures «pose des soucis techniques»
d’ordre alimentaire et hygiénique. Je ne vois pas pourquoi on complique les
choses. Nos bébés font leurs besoins dans des Pampers. Pourquoi nos
animaux n’en feraient-ils pas autant ? Il y a là un formidable marché
potentiel qui permettrait de créer de nombreux emplois!
Restons
sérieux: il y a des millénaires que des bovins et des porcins «polluent»
l’atmosphère, et la planète est toujours là. Qu’on cesse de brimer les paysans
au nom d’un écologisme totalitaire. (mp)
Grèves
Les
gens s’imaginent que le temps perdu par les élèves quand leurs maîtres font la
grève se limite aux heures que passent ces derniers dans la rue, dans des
réunions politiques ou dans leur lit. Il n’en est rien: avant de débrayer, les
maîtres expliquent à leurs élèves pourquoi ils se mettent en grève; ensuite,
ils sont absents, donc; puis ils expliquent à leurs élèves pourquoi ils ont
fait la grève et, le cas échéant, pourquoi ils s’apprêtent à recommencer. A
part ça, bien entendu, les enseignants ne font pas de politique en classe.
Ces
pertes de temps ne sont pas du goût de tous les écoliers dont beaucoup
aimeraient bien apprendre quelque chose de temps en temps. Certains gymnasiens
de terminale, en particulier, qui voient approcher le bac, sont inquiets et
fâchés, si l’on en croit le Matin Bleu du 13 novembre. Les maîtres
de gymnase comprennent ces réactions, paraît-il, et assurent un «service
minimum». C’est ainsi qu’un professeur du gymnase de Burier a déclaré au
journaliste de service: «Mes élèves ont
un programme à suivre pendant la grève.»
Monsieur
Broulis aura sans doute appris avec plaisir que ce professeur-là au moins n’a
plus besoin d’émarger au budget de l’Etat: ses élèves peuvent travailler sans
lui.(mp)
Ethique
Finalement,
le conseiller fédéral Samuel Schmid n’a pas tenu le coup face aux conséquences
de sa lâcheté lors de l’éviction de Christoph Blocher, et de la malfaisance
d’une presse que tous les malheurs subis par l’armée suisse ces derniers temps
ont remplie d’une joie maligne. Je le regrette, car le courage dont,
paradoxalement, il faisait preuve face aux attaques dont il était l’objet, et
sa volonté de ne pas se laisser abattre le rachetaient un peu à mes yeux.
Toutefois, je ne lui jetterai pas la pierre: le harcèlement politique et
médiatique finit toujours par avoir raison des nerfs d’un individu, si décidé à
résister soit-il.
Se
référant à ses déboires avec l’«aile dure de l’UDC», Samuel Schmid a déclaré,
selon 20 minutes du 13 novembre: «Pour
garder mon indépendance, j’ai été diffamé et exclu. Le chantage politique n’a
rien à faire dans notre pays.»
Voilà
qui est bien vu. Mais n’y avait-il pas, à l’origine de cette diffamation, de
cette exclusion et de ce chantage, une petite trahison politique ? (mp)
Lettre ouverte au
quarante-quatrième président des Etats-Unis
Monsieur le Président,
A l’heure où je rédige ces lignes, les
bureaux de vote vont s’ouvrir, dans votre pays. Cependant, depuis la
remarquable mise en place d’une opération psychologique hollywoodienne (avec la
série 24 heures «chrono» et son président
noir – pardon afro-américain – humain mais efficace, net, sympathique et
séduisant aussi) allant curieusement jusqu’au travail des opinions
publiques d’Europe et d’Afrique en
passant par le battage médiatique quasi planétaire (dons d’origines variées
voire exotiques, enthousiasme des journalistes et cuisine apprêtée des sondages
de tous pays) de ceux qui ont tenu à vous propulser à la tête de votre pays, je
ne risque pas trop à vous présumer chaussant bientôt les bottes de George
Washington.
Mes félicitations, Monsieur Obama, et
bon courage. Vous allez peut-être avoir le loisir d’ouvrir une ère nouvelle en
territoire états-unien. J’aimerais toutefois profiter de la présente pour vous
dissuader de «changer le monde», souhait que
vous avez exprimé lors d’un de vos derniers discours électoraux. Mettez de
l’ordre dans votre pays. C’est une bonne idée et un vaste programme. Mais de
grâce, ne vous occupez pas du reste du monde. Une révolution en France, une
autre en Russie, deux guerres mondiales et une foultitude d’autres au Mexique,
à Cuba, en Corée, au Vietnam et dans le golfe Persique – et j’en oublie
beaucoup – sont là pour témoigner des échecs
patents d’une demi-douzaine de vos prédécesseurs qui ont tenté de promouvoir un
American way of life porteur de
valeurs qui conviennent peut-être à vos compatriotes, mais pas à ce qu’il reste
dans le monde de peuples libres. Laissez ces peuples vivre dans l’erreur; le
vôtre y gagnera certainement en sympathie. Et méfiez-vous des lobbies comme de
vos conseillers, parce que, Monsieur le Président, si votre bureau est ovale,
notre Terre à nous est ronde.
M. l’I., 4.11.2008, 10:00 h GMT
Imprescriptibilité des
actes de pornographie enfantine: le piège derrière le louable souci
Inutile de revenir ici sur les multiples
raisons pour lesquelles on ne saurait approuver cette initiative populaire
fédérale. Elles ont été amplement développées par M. Olivier Delacrétaz dans
son éditorial du 7 novembre dernier1. Mais ce qu’il faut surtout
voir venir derrière le louable souci de braves gens «utiles», c’est une volonté
insidieuse d’accoutumer notre peuple à une imprescriptibilité qui, comme
d’autres textes légaux déjà, notamment le perfide article 261 bis du CPS,
dérapera immanquablement vers d’autres domaines du code pénal.
M. Delacrétaz en aurait-il eu le
pressentiment, qui parle au sujet de l’initiative précitée de «loi
du Talion»?
Le vaudou est-il au menu de
l’Elysée ?
Le parvenu à l’Elysée a perdu, en
première instance, son procès contre une personne morale qui avait jugé bon de
commercialiser une farce en manière de poupée vaudou (épingles comprises).
Cette poupée de tissus couleur bleu-UMP à l’effigie du président s’ornait
apparemment de diverses citations et intentions du même, comme : «Cass’ toi pauv’ con!»; «[Je serai le Président du] pouvoir d’achat» ou encore «Kärcher» (instrument supposé de
nettoyage des banlieues difficiles).
Ce nouvel avatar présidentiel appelle
quelques remarques :
1. A la différence de Madame Royal, qui
a eu l’esprit de sourire à sa propre poupée, M. Sarkozy, bien qu’avocat,
n’adhère manifestement pas au principe de
minimis non curat praetor.
2. Débouté au nom du droit à l’humour,
M. Sarkozy – dont l’avocat a fait appel – aurait sans doute reçu un meilleur
accueil judiciaire si, au nom du droit à l’image, il avait demandé des
royalties.
3. Enfin, au cas où M. Sarkozy, à
l’instar de ce quidam qui maniait le paradoxe comme M. Jourdain la prose, ne
serait «pas superstitieux parce que ça
porte malheur», Max rappelle que cribler d’épingles une poupée à son
effigie ne suffit pas… Il faut aussi une mèche de cheveux!
Le français kisper
Une brève enquête de France
Info plonge Max dans des abîmes de perplexité: de plus en plus de
Français envisagent de se faire crématiser
pour certains; cramer pour d’autres
qui s’imaginent sans doute plus expéditifs. Emportée par leur élan, la
porte-micro parle de crématisation …
Voulant en avoir le cœur net, Max consulte son Petit Larousse 2001 qui lui confirme que les francophones soucieux
de retourner plus vite à la poussière et souhaitant recourir à la crémation1 devraient prévoir
de se faire incinérer. Mais que dire
de l’exquise précaution de l’éditeur qui se croit obligé de préciser, entre
parenthèses, sous crématoire : « Les résonnances historiques de la
locution, qui reste attachée au souvenir de la barbarie nazie, lui font génér.
préférer le terme neutre de crématorium. »? – Que l’interdiction de
prononcer le mot n’est plus qu’une question de temps.
Remarque
impertinente
Ceux qui avaient à cœur de mettre en
garde les boursicoteurs avaient coutume de comparer le jeu en bourse aux
pratiques du tapis vert. Les événements récents devraient les rendre attentifs
à un petit détail qui a son importance. Au tapis vert, lorsque le gogo perd,
les gagnants sont connus: c’est parfois un peu le «ponte» mais presque toujours
la banque, selon des probabilités que cette dernière aime draper d’une discrète
pudeur. A la bourse, lorsqu’il vend au plus bas, le gogo jette souvent un
regard courroucé en direction de la banque, qui ne manque pas de percevoir sa
commission… Mais il ne sait rien de l’acheteur qui a su prévoir son coup en
accumulant les liquidités de longue date. Dans la crise qui nous intéresse
aujourd’hui, c’est celui-là qu’il conviendrait d’identifier!
Max l’Impertinent
1 La
Nation n° 1849.
2 Opération de transformation de cadavre en cendres qui ne prend qu’une ou deux heures dans les fours modernes.
Le mythe de la beauté parfaite disparaît
Il y a une vingtaine d’années, la
Communauté économique européenne avait fait rire ses détracteurs en édictant
des normes vétilleuses quant aux formes et aux dimensions des fruits et
légumes. Ceux qui n’entraient pas dans le moule de l’uniformité bruxelloise
étaient ainsi promis à la poubelle, éventuellement à l’industrie alimentaire.
Les agriculteurs européens avaient manifesté leur mécontentement face à cette
législation ridicule.
L’Union européenne vient de changer
d’avis. Dès juillet 2009, les fruits et légumes hors normes – trop grands, trop
petits ou biscornus – pourront à nouveau être commercialisés. La Commission
européenne a fait valoir qu’il était absurde de jeter des produits parfaitement
comestibles quoique de forme irrégulière; elle espère en outre donner ainsi une
meilleure image des institutions européennes et désamorcer certaines critiques
à son égard. Les agriculteurs européens ont manifesté leur désapprobation face
à cette décision, dont ils craignent qu’elle ne pousse les prix à la baisse.
Inégalité de paumes
Une nouvelle forme de discrimination
vient d’être mise en évidence dans une étude parue aux Etats-Unis. Des
chercheurs de l’Université du Colorado y affirment que «les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux bactéries» et
que «les paumes de la main des femmes
renferment une variété de bactéries plus grande que celles des hommes».
Cette différence entre les sexes constitue selon eux «une grande surprise». Parmi les explications avancées figure le
fait que «les mains de femme et d'homme
ne produisent pas la même quantité de sueur», ou que «les femmes utilisent plus fréquemment des crèmes hydratantes et des
cosmétiques que les hommes».
Qu’attend le Bureau de l’égalité pour
faire interdire les bactéries?
Purement factuel
Lorsqu’un gendarme tire plusieurs coups
de feu en ville de Lausanne pour tenter de stopper un fuyard, c’est une «bavure policière à deux doigts de provoquer
un drame sanglant» (24 heures du 7.11.2008) qui occupe
la première page des journaux pendant plusieurs jours de suite. On interroge
des habitants terrorisés, des passants qui auraient pu être touchés, des
psychologues.
Lorsque deux Turcs naturalisés suisses
et un Macédonien s’affrontent à coups d’armes à feu dans les rues de Fribourg,
cela ne suscite qu’un bref communiqué de l’Agence télégraphique suisse
(24.10.2008) où l’on nous explique qu’il s’agissait d’un «différend», que personne n’a été blessé et qu’il y a eu plus de
peur que de mal.
De l’art de donner de l’importance à de
petites choses
On se souvient que les membres
«agrariens» de l’UDC, principalement dans le canton de Berne, ont fait
sécession pour manifester leur opposition à l’«aile zuricoise», jugée trop
agressive. Ils ont fondé un nouveau parti bourgeois-démocratique censé incarner
une droite plus tranquille, mais dont on se demande alors comment il parviendra
à se démarquer du parti radical-libéral, lequel a l’ancienneté pour lui.
Toujours est-il que le parti
bourgeois-démocratique, par le seul fait qu’il vole dans les plumes de l’UDC,
est devenu un chouchou des médias. On l’a remarqué début novembre lorsque les
agences de presse helvétiques nous ont bombardés de multiples dépêches
tonitruantes annonçant avec jubilation un «gros
succès du Parti bourgeois-démocratique»… à Schüpfen, petite bourgade de
trois mille quatre cents habitants de la campagne bernoise, où deux candidats
du parti en question sont entrés à l’exécutif communal.
Pollux
«l’indifférence est une haine d’un genre à part: haine froide et durable, qui se masque aux autres et quelquefois à elle-même derrière un air de tolérance, car l’indifférence n’est jamais réelle. Elle est la haine doublée du mensonge.»
Ernest Hello: L’Homme, livre 1er, chap. 4.
Le propre d’un esprit
respectable est attesté et confirmé par la responsabilité des propos tenus par
cet esprit. Quand un homme dit n’importe quoi, il montre par là qu’il se moque
de ses semblables et, au fond, les méprise. C’est ce que fit Bernard Genoud, «évêque
de Lausanne, Genève et Fribourg», dans un billet publié par le magazine Migros
dans son édition du 27 octobre 2008. Il y est question de la fête de tous les
saints, du 1er novembre. Bernard Genoud, catholique supposé, pousse
l’impudence à des limites scandaleuses, odieuses, et sa lâcheté est bien servie
par l’assurance qu’aucune sanction n’est à attendre d’en haut pour ses propos.
Cela fait maintenant des décennies que des prêtres et des prélats innombrables
vivent confortablement en parasites sociaux entretenus par leurs communautés
religieuses dont ils desservent les intérêts spirituels et moraux avec un
cynisme sans pareil.
Monsieur Genoud peut penser
ce qu’il veut sur ce qui lui plaît. Mais la plus élémentaire décence lui impose
d’en tirer les conséquences quant à sa qualité d’évêque légitime. S’il
s’abstient de le faire sans changer ses opinions, il désinforme et il abuse
d’un statut ecclésial usurpé. Il utilise la presse comme moyen de tromper ses
lecteurs et, confirmant l’hérésie, en devient lui-même un agent de propagande
détournant sciemment l’institution ecclésiastique à cet effet. C’est dire que
Mgr Bernard Genoud est un prélat scandaleux.
Son absence totale de charité
ressort déjà de la réponse initiale à la question du magazine: «Trois cérémonies funéraires sur dix sont
laïques. Un problème pour vous?» Réponse du prélat: «Non, cela correspond à la liberté de chacun.»Aucune mention n’est
faite de la différence entre bon et mauvais usage de la liberté humaine… Cette
première réponse est donc déjà totalement immorale. La suite le confirme, qui
contredit ouvertement l’apôtre1 et l’évangile de saint Jean2.
Genoud ose écrire que la fête de tous les saints concerne «tous les anonymes qui ont été des gens de bien dans leur vie, croyants
ou pas». Et il ajoute: «Des gens qui
ont lutté pour la justice sans croire en Dieu.» Il s’explique: «Mais la justice, c’est Dieu.» et, sans
doute inspiré… «Dieu dit – nous
dit Genoud – celui-là a pris option pour
la justice, donc pour moi. Hop, il est sauvé.» (sic), avec référence au bon
larron, «canonisé vivant», précise-t-il.
On ne saurait accumuler
autant d’erreurs en si peu de lignes! Et sciemment, en plus… Pourquoi donc?
Parce que ce qui distinguait précisément le bon larron du mauvais,
intentionnellement passé sous silence, c’était justement sa foi! Le bon larron
confessa, en fin de compte, l’innocence du Christ en reconnaissant
simultanément la justice de la peine qu’il subissait lui-même. Cette confession
et cet aveu le sauvèrent, pour l’éternité.
Sans doute, il ne faut jamais
oublier l’ignorance invincible, qui n’est pas un obstacle au salut. Mais sur un
point à la fois si important et si délicat, il faut être précis pour ne pas
mentir effrontément: cette ignorance doit être involontaire. Elle est absolument hors de cause quand il y a refus de croire:
«Nous savons et vous savez que ceux qui ignorent de façon invincible
notre sainte Religion, et qui, observant avec soin la loi naturelle et ses
préceptes, gravés par Dieu dans le cœur de tous, et disposés à obéir à Dieu,
mènent une vie honnête et droite, peuvent, avec l’aide de la lumière et de la
grâce divines, acquérir la vie éternelle; car Dieu, qui voit parfaitement,
scrute et connaît les esprits, les âmes, les pensées et les habitudes de tous,
ne permet pas, dans sa souveraine bonté et clémence, que celui qui n’est pas
coupable de faute volontaire soit puni par les supplices éternels. Mais il est
aussi très connu, ce dogme catholique, que personne ne peut se sauver hors de
l’Eglise catholique, et que ceux-là ne peuvent obtenir le salut éternel qui
sciemment se montrent rebelles à l’autorité et aux définitions de l’Eglise et
du Pontife Romain, successeur de Pierre.»3
Quant aux fausses religions,
comme l’écrivait feu le professeur Romano Amerio, de Lugano, elles sont toutes
fondées sur l’abus, assertion jamais condamnée par l’Eglise.4
«Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; mais celui qui ne croit
pas au Fils ne verra pas la vie; mais la colère de Dieu demeure en lui.»5
Or l’une des manifestations
de la colère divine n’est autre que l’aveuglement spirituel. Il y a, dans le
diocèse de Genève, à Frambois, un centre de détention pour requérants d’asile
déboutés. Cet établissement est, paraît-il, boudé par les psychiatres. Des
tentatives de suicide y existent. Où est la sollicitude des prêtres de ce
diocèse pour ces malheureux? Vous avez parlé de justice? Relisez encore une
fois l’évangile: «Allez loin de moi,
maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le Diable et ses anges. Car
j’ai eu faim – de vérité spirituelle aussi – et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif – de
compréhension morale et de contacts humains aussi – et vous ne m’avez pas donné à boire; j’étais étranger, et vous ne
m’avez pas accueilli – là même où la Providence permit que je fusse en
toute justice; nu, et vous ne m’avez pas
vêtu – c’est-à-dire que vous m’avez laissé sciemment dans un abandon que
vous étiez en mesure de combler; malade
et prisonnier – d’un contexte administratif et social – et vous ne m’avez pas visité.»6
Michel
de Preux
1 Hébr., XI, 6: «(…) sans la foi il est impossible de plaire à Dieu.»
2 Saint Jean III, 18: «(…) celui qui ne croit pas est déjà jugé.»
3 Pie IX: Lettre enc. Quanto conficiamur du 10 août 1863 aux évêques italiens.
4 Stat veritas, suite de Iota unum, éd. du Courrier de Rome, 1996, p. 135.
5 Saint Jean III, 36.
6 Saint Matthieu XXV, 41-43.
Depuis que l’Afrique s’est enfin libérée de la tutelle des
Blancs, elle est en proie aux guerres ethniques et tribales, au chaos
économique, à la famine et aux épidémies, aux viols en série et à l’exil de
centaines de milliers de malheureux, jetés sur les routes par le fait de
l’incurie, de la prévarication et de la soif de pouvoir de roitelets locaux
incultes et brutaux.
Il n’est pas de jour sans qu’un entrefilet de la presse
internationale ne nous narre les derniers massacres du Nord-Kivu, les deux cent
cinquante mille civils contraints à l’exode en République démocratique du Congo, le pillage du sous-sol par les
bandes régulières de M. Joseph Kabila ou par celles, rebelles, de M. Laurent
Nkunda pour ne parler que de la région
des Grands-Lacs.
Ailleurs, c’est pareil… si ce n’est pas pire.
Ancien grenier à blé du continent, l’ancienne Rhodésie du
Sud, devenue le Zimbabwe indépendant
sous la houlette du sinistre Robert Mugabé, a plongé dans la disette, la misère
et le SIDA (23 % de la population est atteinte). Même Bernard Kouchner, qui
n’est pourtant pas très délicat sur la qualité de ses relations, le traite d’escroc et d’assassin.
L’Angola est
aujourd’hui ruiné par le communisme et la guerre civile. La dette de la
République islamique de Mauritanie s'élève à plus de trois fois le total des exportations
annuelles du pays. Le taux de chômage du Sénégal
est de 48 %! En Guinée, la
dictature de Sékou Touré a poussé de nombreux Guinéens, notamment des élites, à
émigrer vers les pays développés. Le Libéria
est connu pour un taux de mortalité infantile très élevé (cent trente-deux pour
mille) et pour ses pavillons de complaisance. La dette intérieure de la Côte d’Ivoire ne cesse de croître. Le Nigéria demeure un pays relativement
pauvre, en raison notamment d'une très forte corruption. Sans l'aide
internationale, émanant de coopérations gouvernementales ou d'ONG, le Niger ne pourrait pas subvenir aux
besoins de sa population. Le Tchad est
un pays très pauvre, et la main-d’œuvre est mal formée. Seulement 18 % des
terres cultivables du Soudan sont
actuellement exploitées.
Si l’on en juge par les requérants
d’asile qui affluent en Europe, et notamment en Suisse, venant d’Ethiopie et d’Erythrée, les pays de la corne d’Afrique sont des Etats dont
l’économie est chroniquement sous-développée. En Ouganda, Museveni n’a pas réussi à faire oublier Idi Amin Dada, le
gros dictateur fou qui se vantait d’avoir mangé sa mère.
Je laisserai à Max l’Impertinent, qui
la connaît mieux que tout le monde, le soin de décrire ce qu’est devenue la République d’Afrique du Sud, qui était,
du temps des Boers et de leurs descendants, la première puissance économique
d’Afrique. Ne parlons pas non plus des pays du Maghreb.
Il sera difficile de faire croire, même
aux plus fervents thuriféraires de la négritude, que la colonisation est
responsable de la situation politico-économique actuelle du continent africain.
Les tentatives de recolonisation entreprises par les grands groupes financiers,
notamment pétroliers, doivent tenir compte des susceptibilités locales et
arroser les potentats de prébendes et de backchichs. Dans le même temps, les
tyrans au pouvoir s’enrichissent avec impudence et maintiennent le petit peuple
dans la pénurie, voire dans la noire misère.
De braves gens, de sympathiques
organisations charitables, des ONG pétries de bonnes intentions récoltent ici
des fonds pour soulager là-bas la misère. C’est
totalement vain, et même contre-productif. Cette gentillesse n’est
d’ailleurs pas dénuée d’un certain racisme sous-jacent, en tout cas d’un
paternalisme suspect. Comme si les Africains, qui bénéficient de la terre la
plus favorisée du monde entier en richesses du sol et du sous-sol, n’étaient
qu’un peuple de grands enfants incapables par eux-mêmes de s’organiser et de se
gérer.
Si c’est la vérité, il faut le dire et
les Européens ou les Asiatiques devraient alors reprendre le pouvoir politique, économique et judiciaire dans tous
les Etats d’Afrique, rétablir la paix et la prospérité, en utilisant les
indigènes pour ce qu’ils savent faire.
Si ce n’est pas la vérité, et si les
Africains ont la maturité nécessaire à la conduite de grands pays, qu’ils le prouvent !
C.P.
Demi-victoire
Le juge londonien Daphne Wickham a
refusé, le 29 octobre, l’extradition vers l’Allemagne du révisionniste
australien Fredrick Töben qui avait été arrêté le 1er octobre, alors
qu’il était en transit à l’aéroport de Heathrow, en vertu d’un mandat européen
permettant d’extrader un individu même s’il n’a commis aucun délit dans le pays
où il a été appréhendé.
Mais Madame le juge sait que
l’Allemagne ne lâche pas facilement son os quand il s’agit de révisionnisme.
Dans l’attente, donc, d’un recours de la part de ce pays asservi, elle a fixé,
pour la libération de Fredrick Töben, toutes sortes de contraintes, dont une
caution de cent mille livres sterling, somme qui ne se trouve pas sous le pas
d’un cheval, de sorte que, à l’heure où je rédige ces lignes, le dangereux
criminel est toujours sous les verrous.
Abus
Le 13 novembre de bon matin – il était
six heures quinze –, cinq policiers ont débarqué à grand bruit chez le
professeur Faurisson en vue d’une nouvelle perquisition. Ils ont fait sortir du
lit, avec force éclats de voix, l’épouse du professeur et deux autres membres
de la famille, et les ont enfermés sous bonne garde durant une heure et demie.
Madame Faurisson est cardiaque ce que
n’ignoraient pas deux des policiers, officiers de police judiciaire venus de
Paris.
Les policiers en ont été pour leurs
frais. Ils étaient en quête d’un ordinateur et de documents. La perquisition
n’a rien donné.
On peut être sûr que si ce brutal
événement a des conséquences sur la santé de Madame Faurisson, personne ne songera
à parler d’une «bavure policière».
Selon que vous serez…
Mariette Paschoud