Sommaire :
Sur deux des objets soumis à votation le 30 novembre prochain, l’éditorialiste
prend clairement position.
Où il est question de la guerre des chefs à la
police vaudoise, du Kosovo, du prix de l’Eurofoot, de la droite en Europe,
des taupes infiltrées chez les gentils, d’un médecin au passé «trouble», de la fenêtre à bébé d’Einsiedeln,
des ancêtres de : Barak Obama, de dame Betancourt, du maire de Champignac
et des pédopsychiatres bâlois, plus fous que leurs
patients.
La minute du langage châtié…
Max s’interroge sur les origines du monde, et il s’émerveille de la
découverte de Jean d’Ormesson, selon qui «il
va falloir travailler». Il donne de sages conseils aux investisseurs et
pose une question impertinente à ceux qui nous gouvernent.
Urgences dans la
Berne fédérale
Pollux est fâché de la manière dont la presse a rendu compte des soucis de
santé de notre ministre des finances
Michel de Preux démontre les conséquences inévitables du laïcisme, tel qu’il
est maintenant adopté même par l’Eglise catholique conciliaire.
Selon Claude Paschoud, c’est à
tort qu’on impute au libéralisme économique (inévitablement qualifié de «pur et dur» par les imbéciles) la
responsabilité de la crise financière actuelle. C’est au contraire les
interventions de l’Etat américain, à travers la FED, sous Carter, qui est à l’origine
du marasme.
Chronique habituelle du
révisionnisme en Europe.
Les votations du 30 novembre approchent
et il convient de ne pas trop attendre pour en parler: depuis l’introduction du
vote par correspondance, on ne peut plus émettre des avis de dernière minute,
car les citoyens ont tendance à se «débarrasser» de leur «devoir civique» comme
s’il s’agissait d’une tâche nécessaire mais importune qu’il faut accomplir au
plus vite. Cette fâcheuse tendance a pour conséquence que des gens votent avant
d’avoir pu prendre connaissance de tous les points de vue et arguments en
présence, ce qui fausse quelque peu le résultat des votes. Mais là n’est pas
notre propos.
Nous ne nous étendrons pas ici sur
l’initiative «Fumée passive et santé» soumise aux Vaudois. Depuis le temps, nos
lecteurs se doutent que nous n’approuvons pas les lois anti-tabac, la chasse
aux fumeurs et autres mesures totalitaires, et que nous rejetterons aussi bien l’initiative
que le contre-projet du Grand conseil à peine moins restrictif. Chaque
administration, chaque chef d’entreprise, chaque restaurateur doit avoir le
droit de décider de sa politique en matière de fumée.
L’initiative
populaire «Pour l’imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine»
déposée le 1er mars 2006 par l’association Marche blanche exige que les actes d’ordre sexuel ou pornographique
punissables sur les enfants de moins de seize ans ne bénéficient pas de la
prescription. Actuellement, le délai de prescription est de quinze ans, mais le
délit n’est de toute façon pas prescrit avant que la victime ait vingt-cinq ans.
Les abus
sexuels commis sur des enfants sont plus odieux encore que les autres, car
l’enfant n’a aucun moyen de se défendre. Les «pédophiles» sont, on le sait, les
criminels les plus mal vus, dans les prisons, par leurs compagnons de
détention. Il est normal qu’ils soient punis avec la dernière rigueur. Tout le
monde est d’accord là-dessus.
Mais l’idée
de supprimer la prescription pour les criminels de ce type et eux seuls – sous
réserve des auteurs de crimes contre l’humanité assez rares en Suisse par les
temps qui courent – nous dérange, non pas parce que nous jugeons les criminels
sexuels dignes de pardon, mais parce que la prescription n’est pas un joujou
que l’on manipule au gré des émotions du moment. Si les abuseurs d’enfants ne
bénéficient plus de la prescription, on ne voit pas pourquoi les assassins de
belles-mères y auraient droit. Vous nous direz que les belles-mères sont moins
vulnérables que les enfants. Nous vous l’accordons, mais nous pensons qu’elles
ont aussi droit à une certaine protection.
Ou bien les
crimes sont tous prescriptibles ou bien aucun ne l’est. Nous voterons non le 30
novembre.
Le Pamphlet
Dans la guerre qui divise, paraît-il, le commandant de la
police cantonale Eric Lehmann et le commandant de la gendarmerie Alain Bergonzoli, je tiens pour le dernier nommé,
que je ne connais pas, par prévention contre M. Lehmann, ancien journaliste de
TV, ancien directeur général d’une maison de vin valaisanne qu’il n’a pas su
diriger, ancien directeur de la SSR qui n’a pas laissé un souvenir
impérissable.
M. Lehmann est colérique et arrogant, et il a en outre une
tête de faux derche. Il considère que sa ministre de tutelle est une «cruche», ce qui est son droit quoiqu’il
se trompe, et il le dit publiquement, ce qu’il aurait dû éviter. Vite, à la
porte ! (cp)
Elle aura bonne mine, notre inénarrable Micheline Calmy, qui
s’était empressée de reconnaître parmi les premiers l’indépendance du Kosovo,
lorsque la Cour internationale de justice des Nations unies, dont la saisine a
été admise par l’Assemblée générale par septante-sept
voix contre six, avec septante-quatre abstentions, aura – probablement –
décrété cette indépendance illégale, comme le sont probablement les
déclarations unilatérales d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Curieusement, en
faveur de ces deux provinces soutenues par la Russie, Micheline ne s’est pas
manifestée. (cp)
Ils ont aussi bonne mine, les
haruspices qui nous promettaient des retombées économiques juteuses grâce à
l’Eurofoot. Restrictions de circulation, commerces inaccessibles, pollution
auditive et olfactive, tout a concouru à nous rendre la période insupportable.
On apprend maintenant la facture à
charge du contribuable, rien qu’en heures supplémentaires (on ne parle même pas
du coût des interventions en heures normales) de la police.
Le côté positif, c’est qu’on pourra
renvoyer à leurs chimères, assez sèchement, les ânes qui viendront nous vanter
les mérites d’une candidature suisse aux prochains Jeux olympiques, ou à
l’organisation de n’importe quel bastringue de ce genre. (cp)
Au secours, la droite revient !
C’est la consternation chez les journalistes
bien-pensants : l’«extrême droite» autrichienne arrive en tête dans les
sondages chez les seize à dix-huit ans et de plus en plus d’Italiens (19 % aux
dernières nouvelles) n’hésitent pas à afficher publiquement des sympathies
fascistes.
Il a toujours été non seulement licite,
mais assez bien noté dans la bonne société et parmi les gendelettres de se
proclamer marxiste-léniniste, ou même maoïste, malgré la catastrophe économique
avérée engendrée par ces idéologies, et malgré les millions de victimes de ces
régimes. Dans le même temps, il n’était pas tolérable d’afficher la plus petite
indulgence à l’égard du fascisme d’après 1938 ou du national-socialisme, à
cause principalement des positions racistes de ces doctrines.
Des lois mémorielles ont été
promulguées dans toute l’Europe pour éviter que les chercheurs puissent
chercher et surtout, s’ils avaient l’outrecuidance de faire œuvre d’historiens,
pour les empêcher de publier leurs travaux.
On comprend l’affolement des médiocres.
(cp)
Des organisations altermondialistes et des défenseurs
fanatiques de la cause animale auraient été «infiltrés» par une dame faisant
partie de la société Securitas, dans le premier cas sur mandat de
Nestlé, alors que dans l’autre on ignore l’identité du client.
Horreur, stupeur et consternation ! Lorsque des
organisations dites «d’extrême droite»,
en réalité des buveurs de bière aux crânes rasés, organisent une réunion
privée, pacifique, pour célébrer la Patrie et l’amitié, comme récemment à
Sapinhaut (commune de Saxon, VS), on n’envoie pas une taupe pour s’assurer de leur comportement, on fait donner
directement la police pour «disperser le
rassemblement» (sic). Le communiqué avoue pourtant «qu’aucune infraction n’a été constatée, mais qu’une enquête est en
cours» (traduisez : c’est bien le diable si on ne trouve pas quelque
chose, a posteriori, pour justifier une violation aussi grave, par l’autorité,
de la liberté de réunion garantie par l’article 22 de la Constitution fédérale).
Si j’étais «altermondialiste» ou «animaliste», je serais
fier que mes adversaires envoient aux réunions que j’organise des taupes: cela
confirmerait l’importance que j’aurais à leurs yeux. En outre, si mes actions
restent dans la légalité, je serai satisfait que les opinions que je défends parviennent,
grâce à la taupe, aux oreilles de ceux qui la paient. (cp)
Le 23 septembre, le Matin
Bleu nous disait tout sur le «passé
trouble d’un médecin de l’AI». En
bref, le médecin-chef des services médicaux régionaux zuricois, chargé
d’examiner les dossiers des candidats à l’assurance invalidité, a démissionné
avec effet immédiat après que, grâce à un journaliste – évidemment – de la NZZ
am Sonntag, il s’est avéré qu’il avait fait partie du «parti politique allemand d’extrême droite»
NPD. Du coup, il était à craindre que cet affreux psychiatre n’eût pas fait
preuve, dans le traitement de ses dossiers, de l’objectivité nécessaire. Une
enquête interne a donc été ouverte même si à ce moment-là, il n’existait «aucun indice permettant de supposer que le passé du médecin ait influencé la qualité
de son travail».
Pourquoi donc ce stupide médecin
n’a-t-il pas milité dans les rangs d’un parti trozkyste ou maoïste? Son passé
ne l’aurait certes jamais rattrapé.
Pourquoi donc le passé des «extrémistes
de droite» est-il toujours jugé trouble par le monde bien-pensant? Le médecin
incriminé a fait partie du NPD. C’est clair, non ? (mp)
Le 1er août 2008,
un nouveau-né a été déposé dans la fenêtre à bébé installée en 2001, à
l’instigation de l’Aide suisse à la mère et à l’enfant (ASME), au Centre
Hospitalier Régional d’Einsiedeln. C’est une petite fille en bonne santé. Il
s’agit du quatrième bébé mis à l’abri par ce biais. L’un d’entre eux a été
récupéré par ses parents quelque temps plus tard. En effet, tant que la
procédure d’adoption, qui dure environ un an, n’est pas achevée, le père et/ou
la mère de l’enfant peuvent se faire connaître et reprendre ce dernier.
Comme il se doit, la fenêtre
à bébés d’Einsiedeln fait hurler d’horreur les champions du droit à
l’avortement et autres défenseurs de la veuve et de l’orphelin de gauche. Ils y
voient une manière de déresponsabiliser les mères qui gardent leur bébé dans
des conditions difficiles, alors que n’importe quelle femme sensée confrontée à
des ennuis du fait de sa grossesse devrait, estiment-ils, courir se faire
avorter, pour le bien de l’enfant, naturellement. (mp)
Le Matin
Bleu du 25 septembre était en émoi: Barak Obama aurait du sang suisse
dans les veines! Pensez donc: un ancêtre bernois né en 1722 et arrivé en
Amérique en 1749 lui aurait fait ce don inestimable. Sans doute cet héritage
explique-t-il la réussite politique du candidat chéri des médias.
On regrette que l’aïeul n’ait
pas été originaire de l’un des trois cantons primitifs: en cas d’accession à la
présidence, Monsieur Obama aurait pu glorifier ses ancêtres les Waldstaetten. (mp)
L’hystérie consécutive à la libération d’Ingrid
Betancourt ayant fini par se calmer, la dame ne fait plus la une des journaux,
n’ayant plus ni pape ni homme d’Etat à honorer de sa visite. Histoire de
revenir sur le devant de la scène, sans doute, elle a annoncé, selon 20
minutes du 25 septembre, son intention de créer une fondation dont le
but serait «d’agir pour la liberté, pour
la défense des droits de l’homme et pour un monde différent en lien avec
l’écologie». Pour réaliser ce condensé saisissant du conformisme cucul, il
lui faut, paraît-il, «des gens disposés à
lutter et à réfléchir». Sans doute sa longue détention lui a-t-elle fait
perdre de vue cette réalité: toutes les «meilleures
personnes» qu’elle souhaite gagner à cette noble cause sont déjà engagées à
plein temps dans des organisations aux buts similaires. C’est peut-être pour
cette raison que la fabuleuse annonce de la fabuleuse idée de la fabuleuse
Ingrid n’a eu droit, dans notre quotidien gratuit, qu’à quelques lignes, soit moins
que les déboires d’un touriste étourdi qui avait confondu San Jose de
Californie avec San José du Costa Rica. (mp)
La revue satirique La Distinction attribue
chaque année un Grand Prix du maire de Champignac à une ou plusieurs
personnalités romandes dont une phrase prononcée en public prête à rire. Si
vous avez un coup de cafard, allez faire un tour sur www. distinction.ch. C’est
tordant.
Toutefois mon propos n’est pas de faire
la promotion du site de la Distinction, mais bien de m’étonner
que, toujours selon 20 minutes du 25 septembre, le Conseil communal de Lausanne,
ait, à l’instigation du conseiller Jacques Pernet, candidat involontaire en
2001, et qui veut sans doute manifester par là son immense sens de l’humour, transmis
à la Municipalité, pour «études et
rapports», une pétition intitulée un
champignac d’airain pour Lausanne, par laquelle nos élus réclament la mise
en place d’un monument en l’honneur du Grand Prix du maire de Champignac.
J’espère que c’est une plaisanterie,
car Lausanne est suffisamment pourvue d’horreurs «artistiques» coûteuses sans
qu’on en rajoute. Mais si cette farce devait n’en pas être une, je proposerais
que le monument prenne la forme de notre syndic discourant solennellement, la
bedaine pointée vers l’avenir et le chef orné d’un chapeau melon. (mp)
Je lis dans 20 minutes du 29
septembre que la direction de l’éducation de Bâle compte introduire des cours
d’éducation sexuelle au jardin d’enfants déjà. On va donc dispenser à des gosses
qui sucent encore leur pouce et pouffent de rire à la seule mention de pipi et caca, à des petits garçons qui veulent épouser leur mère et à des
petites filles qui n’ont d’yeux que pour leur papa chéri, des informations qui,
quelles qu’elles soient – 20 minutes ne nous dit pas par quoi
les gentils animateurs de service vont commencer –, ne présentent pour eux
aucun intérêt, et peuvent même les perturber durablement, puisque certains
enfants beaucoup plus âgés se trouvent mal dans les cours d’éducation sexuelle.
Il serait plus urgent de soumettre à un
examen psychiatrique approfondi les obsédés sexuels de la pédagogie bâloise,
afin d’éradiquer de suite cette pédophilie d’un nouveau genre.
Quant aux petits, laissons-les croire
encore un peu au père Noël. (mp)
Ne
dites pas: «En apportant à Samuel Schmid
un soutien inconditionnel, le Conseil fédéral oublie qu’il est supposé défendre
les intérêts des Suisses et non ceux d’un ministre calamiteux.» Dites: «En
apportant à Samuel Schmid un soutien inconditionnel, le Conseil fédéral oublie
qu’il est censé défendre les intérêts des Suisses et non ceux d’un ministre
calamiteux.»
Le pinailleur
Big Bang: le Grand collisionneur d’hadrons
(LHC) fait «pffft»!
Le
regretté Douglas Adams l’avait prévu dans son Guide de l’autostoppeur dans la Galaxie: préoccupés par la question
de «la vie, l’univers et tout», les
habitants de la planète Terre (une planète classée comme «essentiellement inoffensive») avaient construit Big Thought
(Grande Pensée), «l’ordinateur le
plus puissant du monde»1, pour la résoudre. Ce dernier les avait prévenus :
les calculs dureraient pas mal de temps… Sept millions et demi d’années plus
tard, le désormais vénérable engin avait confirmé détenir la réponse mais avait
derechef prévenu les humains qu’ils n’allaient pas l’aimer. La réponse était: «Quarante-deux». «On va se faire lyncher», avaient commenté les grands prêtres…
C’est à peu près le sentiment qu’a dû
éprouver le commun des mortels après la panne quasi immédiate qui a frappé le
LHC du CERN à la suite d’une inauguration tonitruante et quasi ponctuelle2.
La plus grande machine du monde (circonférence exacte de 26 659 m;
9300 aimants portés à -271,3°), qui allait «révolutionner
notre compréhension du monde, de l’infiniment petit, à l'intérieur des atomes,
à l’infiniment grand de l’Univers» en «[recréant]
les conditions qui existaient juste après
le Big Bang » et expliquer « de
quoi est constitué 96% de l’Univers » a fait long feu…3
Peut-être
permettra-t-on deux remarques au profane qui signe ces lignes: ce retard à
expliquer le Big Bang4 risque
d’impatienter non seulement les contribuables mais surtout les créationnistes.
D’ailleurs, si les scientifiques parviennent enfin à élucider ce mystère,
qu’objecteront-ils au grincheux qui demandera: «Et avant ?»
Mais
pour en revenir à Big Thought, une recherche sur Internet nous apprend que les scientifiques on calculé que la masse totale des
étoiles et des planètes confinées dans notre galaxie équivaut à trois fois dix
à la puissance quarante-deux kilos – un trois suivi de quarante-deux zéros.
Cependant, lorsqu’on lui avait demandé si son chiffre avait une quelconque
signification hermétique ou scientifique, Douglas Adams avait répondu: «Non
c’est juste un gag.»
Big Crash: tout est clair
Wall Street: privés de montgolfières
dorées et de lap-tops, et redescendus
sur le macadam, les anciens maîtres du monde postulent à des emplois de disc jockeys… Pendant ce temps, les
cadres d’American International Group sauvés de la faillite par les huitante-cinq
milliards de dollars des contribuables états-uniens filent se ressourcer en
Californie au St Regis de Monarch Beach pour une note globale de quatre cent
quarante mille dollars. Dans le reste du monde, c’est chacun pour soi et Veau
d’or pour tous. Interrogé sur ce qui va suivre, Jean d’Ormesson s’excuse d’un
truisme: «Il va falloir travailler.» Certes,
mais que faire des tricheurs? Du pétrole, peut-être?
Ancien
régime – Nouveau Régime: ce qui a changé
Les taillables et corvéables à merci,
c’étaient jadis les gueux… Désormais, les démocraties nouvelles nous ont fait
progresser d’un cran en y adjoignant les petits bourgeois.
En
marge du nouveau «lundi noir»: quelques conseils préliminaires à l’intention
des futurs boursicoteurs (s’il en reste):
– Recherchez
ce qui domine en vous: la prudence ou la rapacité?
– Ne
tombez jamais amoureux de vos investissements… Si vous gagnez, sachez vous en séparer (un arbre ne pousse jamais
jusqu’au ciel). Si vous commencez à perdre, sachez vous en défaire.
– L’expression
«profit non réalisé», sur vos
relevés, correspond à un instantané de votre capital qui a moins de valeur
qu’une image pieuse.
– Si
vous ne comprenez pas les réponses de votre banquier: changez de banque.
– Lorsque
l’ensemble de la classe gouvernante vous dit d’avoir confiance: prenez peur.
Question
impertinente… à ceux qui, paraît-il, nous gouvernent
Le très «US-ophile» et maître ès
«com(-munication)» futur président des Français n’avait pas hésité, durant son jogging pré-électoral, à interpeller ses
futurs sujets en citant le slogan états-unien: «qu’as-tu fait pour ton pays aujourd’hui ?»... question qu’on
est en droit de retourner – mais avec une nuance – à ceux qui se cramponnent à
leurs sièges en leurs palais divers: «Qu’as-tu
fait pour ton peuple depuis qu’on t’a élu?»
Le
français tel-le-con-le-cause…
«Il faut supporter (sic – et répété au moins
dix fois) l’équipe de France [de
football] », insiste le joueur Christian
Karanbeu sur France Info5
dans la louable intention de soutenir
l’équipe nationale à la veille d’un match capital. Ce sont les habitants du
Mont-Pèlerin qui peuvent se vanter de l’avoir supportée lorsqu’il leur a fallu endurer la courte mais arrogante
présence de cette équipe en Suisse. Quant au bon monsieur Karanbeu… il ne reste
plus qu’à lui souhaiter un puissant soutien
scolaire.
Max l’Impertinent
1 Expression reprise, quelques années plus tard, dans le texte portant sur le LHC publié par le CERN sur son site Internet.
2 Que sont quelques
dizaines de minutes de retard au regard du résultat attendu?
3 Les chiffres et citations de ce paragraphe sont tirés du site du CERN.
4 Toujours selon le CERN: «La matière aurait comme point d’origine un cocktail chaud et dense de particules fondamentales, formé une fraction de seconde après le Big Bang.»
5 10 octobre 2008
Urgences dans la Berne fédérale
M. Hans-Rudolf Merz est certainement, à
l’heure actuelle, le plus compétent de nos conseillers fédéraux. Grand
argentier de la Confédération, il donne l’impression de savoir compter et
semble réellement désireux d’assainir les finances fédérales et de réduire les
dépenses. Il travaille dans une relative discrétion, évitant les grandes
déclarations et les coups d’éclat médiatiques. Il adopte davantage le profil
d’un magistrat fédéral que celui d’un chef d’Etat, ce qui vaut mieux que toutes
les grandes professions de foi fédéralistes de ceux qui s’apprêtent à réclamer
quelque entorse «exceptionnelle» au fédéralisme.
Ces qualités amènent à déplorer
l’accident cardiaque dont M. Merz a été victime, à se réjouir de l’évolution positive
de son état de santé et à lui souhaiter un prompt et plein rétablissement.
Est-il bien nécessaire d’en dire plus?
Ne pourrait-on pas s’en tenir à ces quelques mots de sympathie? En d’autres
termes, fallait-il vraiment l’ahurissant tapage médiatique que l’on nous a
infligé? Fallait-il qu’une meute de journalistes trépignants et assoiffés de
sang encerclent l’hôpital où le conseiller fédéral était opéré? Fallait-il
qu’ils interviennent trois fois dans chaque téléjournal pour nous dire que
l’opération était toujours en cours et qu’ils n’avaient rien de nouveau à nous
dire? Fallait-il qu’une nuée de paparazzi assiègent à toute heure le chirurgien
responsable de l’opération? Fallait-il que les déclarations de ce dernier –
présenté comme un expert reconnu et incontesté – soient malgré tout complétées
par celles plus ou moins discordantes de vingt-cinq autres médecins connaissant
manifestement mieux le petit monde médiatique que le dossier médical de M.
Merz? Fallait-il que chaque chef de parti s’empresse de prononcer devant les
caméras un éloge pré-funèbre sournois et calculé? Fallait-il que l’on ouvre
ainsi toutes grandes les vannes de l’émotion populaire, artificielle et fugace,
avant d’oublier ce sujet au bout de quelques jours, dès l’arrivée d’un nouvel
événement sensationnel?
Que l’on prône une certaine
transparence quant à l’état de santé des personnes qui nous gouvernent,
d’accord. Que l’on évite de nous cacher pendant six mois que le premier
secrétaire du parti est décédé, d’accord. Mais de grâce, que l’on nous épargne
ce genre de télé-panique hollywoodienne dont le fonctionnement de nos
institutions n’a que faire. Les téléspectateurs qui veulent se délecter de
descriptions chirurgicales et d’histoires de cœur n’ont qu’à regarder la série Urgences.
Pollux
N.B.: le Conseil fédéral n’est pas favorable à cette initiative…
«Chassez le
naturel, il revient au galop !»
Les laïcistes auront beau faire et dire, jamais ils ne
parviendront à éliminer le fait religieux dans la vie sociale. Leur position la
plus traditionnelle persiste à défendre l’idée qu’il faut séparer l’Etat de
toute allégeance religieuse, ce qui implique aussi, pour eux, l’enseignement
public. Un député UDC vaudois est de cet avis et le proclame ouvertement. En
rupture avec les condamnations anciennes du laïcisme, l’Eglise conciliaire de
Vatican II s’est ralliée à cette position, qu’elle tente d’infléchir aujourd’hui
avec Nicolas Sarkozy en France, en prenant appui sur une nouvelle laïcité, dite
positive, c’est-à-dire n’impliquant
pas une ignorance réciproque du politique et du religieux ni une séparation
absolue entre les deux domaines, par un aménagement négocié de leurs rapports,
étant saufs, pour l’essentiel, deux principes républicains: l’égalité de traitement de toutes les croyances
reconnues par l’Etat, qui leur demeure étranger, en position de neutralité
arbitrale, et la garantie du respect d’un tel traitement par les religions
concernées, respect qui implique à son tour leur reconnaissance uniforme par
l’Etat et, réciproquement, la reconnaissance par les intéressés de l’absolue
neutralité confessionnelle de l’Etat.
C’est, apparemment, le point d’accord
entre le président français et le chef de l’Eglise conciliaire lors de la
dernière visite de celui-ci en France, à la mi-septembre. Aucune voix
discordante ne s’est fait entendre parmi les religieux, quels qu’ils soient.
Une vieille garde laïcarde a trouvé en la personne du socialiste Jean-Luc
Mélenchon un anecdotique porte-parole du credo républicain et anticlérical
traditionnel. Il sonne faux désormais et cette velléité de nourrir un faux
débat tourne court. Chacun sait, en effet, que curés, évêques et pasteurs sont
aujourd’hui les plus fermes défenseurs du principe de laïcité! En réalité, le
débat est ailleurs. Et ce débat ne vient pas du christianisme officiel, toutes
confessions confondues, parce que totalement rallié au droit moderne, mais de
l’islam, et de l’islam seul… Or personne en Europe, dans l’Europe politique et
intellectuelle, ne veut exposer le problème en ces termes.
L’entrave de la classe politique
européenne et de ses prétendues élites intellectuelles présente deux aspects:
la peur d’abord, car ces deux classes connaissent la menace réelle et ne sont
préoccupées que d’une seule chose: préserver à tout prix un faux principe:
l’équivalence de toutes croyances religieuses. Ces deux motifs conduisent notre
classe politique et nos intellectuels officiels à défendre l’islam en dépit des
menaces réelles que cette religion fait peser sur notre continent, sans
nullement s’en cacher d’ailleurs…
Preuves: au Danemark, le parti musulman
ne cache pas son ambition d’islamiser ce pays d’accueil, d’abord en envoyant un
maximum de députés au Parlement, puis en entrant au Gouvernement, faute de quoi
«le mauvais traitement des immigrants
causera à l’avenir des émeutes et de graves problèmes»1, ensuite
en portant la menace sur la capitale de la chrétienté (rien de moins!), la
ville de Rome, qui deviendra «un
avant-poste pour les conquêtes islamiques, qui se diffuseront d’abord dans
toute l’Europe pour se tourner ensuite vers les deux Amériques, et, enfin, vers
l’Europe de l’est»2. «Très
bientôt, précise encore ce député, par
la volonté d’Allah, Rome sera conquise, comme le fut Constantinople, ainsi que
l’a prédit notre prophète Mahomet.»3
Dom Prosper Guéranger, O.s.B., abbé de
Solesne, ne disait pas autre chose dans son Année
Liturgique en cas de reniement de la foi chrétienne par l’Occident! Le
sérieux est donc bien de ce côté, à la foi catholique et musulman; la légèreté,
du côté laïciste, rénové ou non.
Quand je vous disais que l’homme est un
animal religieux!
Michel
de Preux
1 Citation du DAMP – le parti musulman danois – reprise par Correspondance européenne no 183 du 20 mai 2008, page 4.
2 Citation de l’imam Yunis al-Astal, représentant du Hamas au parlement palestinien, du 11 avril 2008.
3 Entretien du lundi 14 avril 2008 sur Internet.
Il ne se passe pas un seul jour sans que j’entende à la
radio ou que je lise dans les journaux des «experts» en finance internationale
imputer au libéralisme économique la responsabilité de la crise actuelle.
Selon eux, le mythe du marché libre, capable d’assurer la
vérité des prix et la régulation des transactions, «a définitivement vécu».
Aujourd’hui même1, je lis dans mon quotidien une
réflexion de M. Jean-Noël Cuénod, correspondant à Paris, sur la débâcle financière mondiale2,
où cet expert autoproclamé affirme doctement: «La main invisible du marché3, censée réguler l’économie pour le bien de tous, s’est fourré le doigt
dans l’œil.»
De son côté, M. Christian Chevrolet, directeur des
rédactions de Bon à savoir et de Tout compte fait, affirme dans son
dernier éditorial4 que «le
marché libre est un leurre».
«Ce qu’il y a de presque admirable chez
les inconditionnels du libéralisme tous azimuts, c’est leur conviction flanquée
il est vrai d’une sacrée dose de culot ! (…) Le simple consommateur –
éternel dindon de la farce – n’a rien à gagner dans un système géré sans règles
claires et précises. Or, ces règles, c’est l’Etat – et personne d’autre – qui
doit les fixer. CQFD.»
CQFD ? C’est vite dit !
M. Chevrolet, dans son souci – légitime – de protection du
consommateur, plaide pour que l’Etat fixe
des règles claires et précises. On ne saurait lui donner tort sur ce point,
mais ce qu’a fait l’Etat, en Amérique, ce n’était pas cela. La banque centrale
des Etats-Unis, la FED, sur injonction des administrations Carter (avec le Community Reinvestment Act), puis
Clinton, a incité, presque imposé
aux établissements bancaires d’octroyer à des emprunteurs sans surface
financière des prêts immobiliers garantis par les géants paraétatiques Fannie
Mae et Freddie Mac, ces deux organismes étant eux-mêmes contrôlés par une
institution gouvernementale, l’Office of
Federal Housing Enterprise Oversight.
Dans un récent article confié à notre excellent confrère «Les
4 Vérités hebdo»5, M. Guy Millière écrit : «En somme, le gouvernement américain, sous
des présidents démocrates, a mené une politique “sociale” contraignant les
banques à accorder des prêts à des gens à faibles revenus, et ces prêts étaient
garantis par des organismes très proches de l’Etat et surveillés par l’Etat. Si
c’est cela, le libre marché dérégulé, c’est que je ne connais plus le sens des
mots.»6
Dans le numéro précédent7, M Bernard Trémeau
relevait lui aussi que la crise avait été amenée essentiellement par la FED,
laquelle avait d’abord offert beaucoup trop de crédits pas chers, en abaissant
ses taux courts bien trop bas et bien trop longtemps, puis avait adopté
brutalement la politique inverse, d’où la célèbre crise de l’immobilier, avant
de changer à nouveau sa politique, ce qui va provoquer l’inflation.
Tout en observant que depuis 1983, les principaux pays
développés ont confié à leurs banques centrales le soin de s’opposer à
l’inflation, ce qu’elles savent parfaitement faire, il écrit : «Oser affirmer que la crise actuelle est la
conséquence du libéralisme est une effroyable contre-vérité. Elle a en effet
été totalement créée par les interventions “anormales” de la FED.»
Il est juste et bon que l’Etat protège l’épargnant ou le
consommateur par des lois qui répriment la publicité mensongère. Il est bon que
l’Etat encourage une politique d’information du consommateur, qui lui permette
de reconnaître, parmi les qualités vantées par le producteur ou le
distributeur, celles qui sont possible, probables ou totalement absurdes.
Il existe des placements «sûrs» où les risques de perte sont
quasi nuls. Il existe aussi des placements à fortes potentialités de rendement.
Ce ne sont, hélas pour l’épargnant, pas les mêmes. «Placez vos économies en toute sécurité (et en toute légalité) à des
taux supérieurs à 20 %», c’est le discours que tient un crétin ou un
escroc.
Le monstre auquel il faut tordre le cou, ce n’est pas le
libéralisme économique, qui assure – et c’est en cela précisément qu’il est
cruel, et donc inapplicable à l’état pur – la
vérité des prix.
Le mensonge qu’il faut dénoncer, c’est l’idée qu’on peut à
long terme et impunément, dans l’ensemble du monde ou d’un Etat déterminé,
consommer plus qu’on ne produit, que les biens et services puissent être
durablement acquis en-dessous de leur valeur, à l’exception du travail salarié,
qui devrait être durablement rémunéré au-dessus de son utilité.
Le mensonge, c’est de croire que les gains réalisés sur
l’achat ou la vente des titres est un signe de création de richesses. Il y a
seulement, comme dans les loteries, transfert de capitaux dans ces opérations
dites spéculatives, mais aucune réelle création de richesse.
Un chef d’entreprise industrielle observe que son
département financier – chargé de gérer les liquidités du groupe – a rapporté
plus de bénéfices, durant plusieurs années consécutives, que le département
commercial, chargé de vendre la production des usines. Cette constatation le
réjouit. Elle devrait le remplir d’effroi pour la santé de l’économie.
Sans les incitations de la Banque centrale américaine, aux
objectifs sociaux généreux mais irréalistes, nous n’aurions pas connu la crise
financière actuelle. En accusant le libéralisme, les commentateurs se trompent
de cible. Ce qu’il faut, ce n’est pas plus d’interventions de l’Etat, mais moins, et plus intelligentes.
Claude Paschoud
[1] 9 octobre
2 24 heures du 9 octobre page
18
3 la référence à la
célèbre formule d’Adam Smith est là pour renforcer la crédibilité de l’auteur,
par la démonstration de son immense culture économique.
4Bon à savoir N° 10 d’octobre
2008 page 2
5 18 à 24, Quai de la Marne, F-75164 Paris Cedex
19 ; exemplaires gratuits sur demande à www.les4verites.com.
6 Les 4 Vérités hebdo N° 660 du
3.10.2008 page 7
7 Les 4 Vérités hebdo N° 659 du 26.9.2008
, page 2
Mélomanie
Le 20 juillet 2008, les Dernières Nouvelles d’Alsace publiaient
un intéressant article dont je n’ai pas pu faire état dans notre dernier numéro
faute de place. Il s’agit des recherches entreprises par un Italien juif nommé
Francesco Lotoro en vue de retrouver les musiques écrites dans les camps de
concentration, «mettant au jour un
héritage musical à la richesse jusqu’ici insoupçonnée».
On apprend également de
Monsieur Lotoro ce qui suit: «Permettre
aux musiciens de continuer à travailler était aussi un moyen de les contrôler.
A Auschwitz, par exemple, il y avait sept orchestres.»
Méticulosité
Il y a des gens qui travaillent avec un
tel souci du détail et de l’exactitude qu’il leur faut un temps infini pour
venir à bout de leur tâche. C’est le cas de l’Association pour l’étude des
assassinats par gaz sous le régime national-socialiste (ASSAG) créée le 21
avril 1982 et dont le but était, en résumé, d’apporter la preuve que les
révisionnistes se trompaient lourdement.
Les statuts de l’ASSAG précisaient: «La durée de l’Association est limitée à la
réalisation de son objet.»
Le Service d’information du révisionnisme mondial s’est
renseigné auprès du Bureau des associations de la Préfecture de police de
Paris. L’ASSAG existe toujours.
Un tel perfectionnisme m’arrache des
larmes d’émotion.
Nouvelles du front judiciaire
Le 8 octobre a débuté devant le
Tribunal de Grande Instance de Potsdam le procès de Horst Mahler, ancien avocat
de la Fraction Armée Rouge passé au «parti d’extrême droite» NPD et accusé
d’incitation à la haine raciale, de contestation de l’Holocauste et d’atteinte
à l’honneur de l’Etat suite à différents écrits publiés via Internet entre 2001 et 2004. Il risque une
peine maximale de quinze ans de prison. Comme il est âgé de septante-deux ans,
il est à craindre qu’il finisse ses jours sur la paille humide d’un cachot
teuton. Quand on sait que Horst Mahler a purgé autrefois dix ans de prison pour
ses activités aux côté de la Bande à Baader, organisation terroriste d’extrême
gauche de sinistre mémoire, on mesure le chemin parcouru et on constate une
fois de plus qu’être révisionniste ou «extrémiste de droite» est , aux yeux de
nos maîtres, infiniment plus grave que tuer son prochain dans le cadre de la
lutte politique armée.
A la suite d’un mandat d’arrêt de
l’Union européenne délivré par l’Allemagne, le révisionniste australien Fredrick
Töben a été arrêté à Londres le 1er octobre alors que, se rendant
des Etats-Unis à Dubaï, il était en transit à l’aéroport de Heathrow. Il est
accusé d’avoir publié sur son site Internet du matériel «de nature antisémite et/ou révisionniste».
Comme
le fait observer avec pertinence Lady Michele Renouf – eh oui! On trouve des
révisos même dans la haute société britannique; tout f… le camp! – dans une
lettre adressée aux ministres et aux membres du parlement australiens: «Le Dr Töben n’a commis aucun délit réprimé
par le droit australien ou le droit britannique. En fait, on l’a arrêté pour
avoir enfreint une loi allemande discutable relative à la “liberté
d’expression” en raison de commentaires qu’il aurait faits sur son site
Internet basé en Australie, à Adélaïde.»
On saura le 17 octobre si un citoyen
australien arrêté en Grande-Bretagne peut être extradé vers l’Allemagne où il a
déjà purgé sept mois en 1999 pour des faits similaires et où sa condamnation
est inéluctable.
Moralité : si l’Allemagne vous réclame,
restez chez vous.
Mariette
Paschoud