Lausanne 38e année      «ne pas subir»      Mai  2008 No 375

 

 

Sommaire :

 

Editorial

L’éditorialiste plaide vigoureusement pour l’abrogation du funeste article 261bis du Code pénal et encourage ses lecteurs à signer la feuille d’initiative annexée (*)

 

Bricoles

Où il est question de la trahison d’Eveline, de race et de culture

 

Ne dites pas…

La chronique habituelle du beau langage

 

En direct de Sirius

Max s’étonne des priorités chez les jeunes officiers issus de Saint-Cyr, il dresse le bilan de mai 68 et s’enthousiasme pour le nouveau Spirou.

 

Modernité du paternalisme

Pollux constate que le paternalisme a mauvaise presse, mais qu’il est néanmoins omniprésent

 

Les contre-vérités imposées

Michel de Preux nous dévoile ce que fut vraiment l’œuvre des Jésuites au Paraguay

 

Propagande…

Claude Paschoud approuve l’initiative imposant au gouvernement de se taire juste avant les votations.

 

Naturalisations «démocratiques»

Il faut dire résolument «oui» à l’initiative pour des naturalisations démocratiques.

 

Payer, non merci

Xavier Savigny se réjouit d’un effondrement des prix dans le marché immobilier en Espagne

 

Les nouvelles aventures…

Petite chronique révisionniste

 

 

 

Editorial

 

Le 25 septembre 1994, notre beau pays entrait de plain-pied dans le concert des nations tolérantes: les citoyens suisses acceptaient l’article 261 bis du code pénal qui allait permettre de lutter enfin contre le racisme, entendu au sens d’actes et propos ou écrits portant atteinte à la dignité humaine de personnes d’autres races, ethnies ou religions; contre la mise en cause ou la justification d’un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité. Il s’agissait, nous avait dit le Conseil fédéral, de permettre à la Suisse d’adhérer à la Convention internationale de 1965 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, adhésion dont l’urgence, presque trente ans plus tard, sautait aux yeux!

 

Le résultat du vote fut obtenu grâce à un matraquage principalement destiné à donner mauvaise conscience aux sceptiques, et le fait que l’arsenal pénal de notre pays était parfaitement apte à défendre les victimes d’actes et de propos agressifs et injurieux  ou d’injustices criantes fut soigneusement occulté au cours du «débat». En effet, le but officiel du nouvel article étant précisément d’introduire cette défense, il eût été très fâcheux que le citoyen s’avisât qu’il faisait double emploi, et se demandât en quoi consistait la manœuvre.

 

En fait, il s’agissait de fournir aux milieux «crypto-racistes», dont la LICRA et SOS-Racisme sont les plus beaux fleurons, un instrument leur permettant de persécuter les révisionnistes au nom des intérêts supérieurs de certaine communauté et de certain Etat.

 

Ils ne s’en sont pas privés, d’ailleurs, comme vous le savez: les juges sont légion, qui, soit par zèle soit par peur des ennuis, ont prononcé des amendes et des peines de prison contre des auteurs de délits d’opinion mal défendus du fait que témoins et avocats étaient menacés de poursuites s’ils avaient le malheur d’aborder les questions de fond.

 

Le 7 août 2007, les Démocrates Suisses, estimant à juste titre que la situation était devenue intenable, ont lancé l’initiative populaire fédérale «Pour la liberté d’expression - non aux muselières!» (*) visant à ce que «dans le cadre de la formation de l’opinion et du débat démocratique, la liberté d’expression [soit] garantie dans tous les cas et ne [puisse]être restreinte par aucune disposition légale». En cas d’acceptation de l’initiative, l’article 261 bis du code pénal et son clone, l’article 171c du code pénal militaire, seraient immédiatement abrogés.

 

                   Le défi est de taille, car l’initiative se heurtera à des forces considérables, tant les enjeux sont importants. Il y va en effet de la remise en cause de la base même d’une dictature qui ne dit pas son nom, et ne s’impose, comme toutes ses semblables, que par la terreur et la manipulation des esprits, avec la complicité hyperactive des milieux de l’antiracisme militant, courroies de transmission des «éminences juives»1 – et non des juifs en général – à qui nos médias n’ont apparemment rien à refuser.

 

Toutefois, la situation ne se présente plus tout à fait comme en 1994. Il y a eu, au milieu des années nonante du siècle dernier, l’affaire des fonds en déshérence, qui a révélé la cupidité et l’arrogance des «éminences juives», et mis de mauvaise humeur de nombreux Helvètes, juifs compris . Il y a eu la dégradation de l’image d’Israël du fait de la guerre israélo-palestinienne2. Il y a également les ingérences de l’inénarrable Doudou Diène, infatigable donneur de leçons onusien en matière de racisme, qui sévit régulièrement chez nous, et qui agace. Il faut compter aussi avec toutes les personnes qui, au fil des condamnations de révisionnistes, finissent par se demander pourquoi il faut une loi pour protéger une vérité historique éclatante. Enfin, le fait que la norme antiraciste risque d’être utilisée très bientôt, comme c’est déjà le cas en France, pour empêcher toute critique à l’égard de l’islam, de ses adeptes et de ses œuvres constitue une raison supplémentaire d’en obtenir l’abrogation dans les plus brefs délais. Même si nous ne sommes concernés qu’indirectement par une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne, nous devons pouvoir proclamer en toute liberté que l’Europe est essentiellement chrétienne et doit le rester.

 

Les chances de réussite de l’initiative sont réelles, à condition que tout le monde s’y mette. Ce n’est plus l’heure de distribuer des bons et des mauvais points à ceux qui défendirent ou ne défendirent point la liberté d’expression en 1994; à ceux qui virent ou ne virent pas le piège que représentait l’article 261 bis; à ceux qui furent ou ne furent pas courageux; à ceux qui furent ou ne furent pas opportunistes.

 

L’occasion est donnée à tous ceux qui, aujourd’hui, veulent rendre à la Suisse son honneur perdu en 1994 de soutenir, signer et faire signer l’initiative pour la liberté d’expression. L’heure est venue d’oublier les étiquettes partisanes et d’investir tous les moyens à disposition.

 

Songez-y : si la loi bâillon disparaît, vous pourrez recommencer à dire «j’ai un ami juif» sans risquer d’être taxés d’antisémitisme.

 

La législation ordinaire permettra, quant à elle, d’infliger une solide «fessée» aux oligophrènes qui bombardent de bananes un conseiller national d’origine africaine parfaitement suisse et régulièrement élu.

 

Le Pamphlet

 

 

1 Expression empruntée au professeur Robert Faurisson, En confidence, p. 19.

2 Nous ne perdons pas de vue qu’il en va des guerres comme des divorces: les torts sont toujours partagés.

 

 

 

Bricoles

 

La trahison d’Eveline

 

«Les femmes fidèles sont celles qui attendent du printemps, des lectures, des parfums, des tremblements de terre les révélations que les autres attendent des amants. En somme, elle sont infidèles à leurs maris avec le monde entier, excepté avec les hommes.»

 

Jean Giraudoux: Amphitryon 38, I, 5.

 

 

Mme Eveline Widmer s’est trouvée soudainement dans la situation d’une épouse modèle, à la fidélité sans faille, à qui George Clooney ou Brad Pitt propose une nuit d’amour.

 

Avec son physique de chouette ébahie, elle soupçonne qu’on se moque d’elle, et que la proposition n’est pas sérieuse, mais elle est tentée. Elle n’en dit rien à son mari, parce que, dans le fond de son cœur, elle est prête à le trahir.

 

Elle ne dira franchement ni oui ni non, craignant que si elle fait mine de prendre au sérieux la proposition, on accueille ses confidences par un éclat de rire: «Tu n’imagines pas sérieusement qu’un type comme Clooney (ou Pitt) puisse vouloir de toi ?»

 

Elle ne dira donc rien, tout en espérant de tout son cœur que ce soit vrai. Pour le savoir, pour être sûre qu’il ne se dégonflera pas au pied du lit, il faut aller jusqu’au bout.

 

Et Eveline est allée jusqu’au bout.

 

L’élection et son acceptation du poste furent sa nuit d’amours adultérines. Outre les avantages matériels de l’emploi (un conseiller fédéral touche plus que trente deniers), elle aura accédé à la plus haute fonction fédérale dont rêvent tous les politiciens, ce qui doit doper son ego.

 

Pour ce résultat, elle aura dû renier ses engagements, s’allier avec les pires gauchistes, trahir son parti et placer sa section cantonale dans une position intenable, partagée entre deux fidélités inconciliables.

 

Sa carrière politique prendra fin avec sa démission ou, au mieux, la fin de son mandat. Triste fin pour une conseillère d’Etat appréciée et une épouse modèle. (cp)

 

 

Race et culture

 

«Cette race est menacée de disparition. Aidez-nous à protéger la diversité génétique et culturelle.»

 

         Rassurez-vous, ces lignes, signées de l’association Specie rara n’appellent pas à la protection de la race blanche, pas plus qu’à celle de la race noire, d’ailleurs. On les trouve affichées près de l’enclos des cochons laineux qui ont remplacé les biches au bord du lac de Sauvabelin.

Je forme des vœux pour que survive la race de ces quadrupèdes odoriférants. Mais je constate une fois de plus que seuls les humains, dont les races sont menacées de disparition, échappent à la sollicitude des coeurs sensibles.

 

         Pour ce qui est de la sauvegarde de la spécificité culturelle des cochons laineux, on pourrait y pourvoir en leur ouvrant la scène des Docks. (mp)

 

 

Ne dites pas…

 

Ne dites pas : «Micheline Calmy-Rey est la plus grosse gaffeuse au monde.» Dites : «Micheline Calmy-Rey est la plus grosse gaffeuse du monde.»

 

Le pinailleur

 

 

En direct de Sirius

 

Un curieux sens des priorités

 

Par décision du prédécesseur de M. Sarkozy, le service militaire obligatoire n’existe plus en France. Le pays ne connaît  donc plus qu’une petite armée de «professionnels», susceptible de servir de réserve d’encadrement au cas où il serait un jour nécessaire de recourir à une conscription; le fin des fins des officiers étant toujours fourni par l’école militaire de Saint-Cyr. La recherche d’une plus grande «démocratisation» de ce réservoir d’élites en vue d’une ouverture à tous commence à donner d’étranges résultats. Ainsi, sur le refrain de Servitude et grandeur militaires, cette étrange profession de foi d’un «cyrard» de dernière année, entendue à l’occasion d’un reportage sur la grande école: «C’est vrai qu’on peut être amené à mourir… ou pire: à donner la mort» (!)

 

Max a bien rencontré au long de sa carrière pas mal de jeunes officiers qui n’osaient pas commander, et d’autres camarades à qui il fallait expliquer laborieusement la signification profonde de la perte d’un drapeau… C’est sans doute regrettable pour le bipède d’en face, mais il faudrait tout de même qu’en France, quelqu’un se préoccupe de rappeler d’urgence aux aspirants qu’en effet – comme l’avait si bien résumé le général Patton –, le but principal, en cas de guerre, «est de tout faire pour que ce soit le pauvre gars d’en face qui meure pour son pays», et non pas l’inverse !

 

Mai 2008 n’a pas eu lieu

 

Comme on les sent déçus, ces journalistes des médias, au quarantième anniversaire de la chienlit, qu’il ne se passe rien en France – ou presque –, alors qu’un nouveau dérapage de monôme aurait permis des kilomètres de bandes et de copies! Mais les étudiants d’aujourd’hui ont des raisons autrement plus sérieuses que leurs pères de tâcher d’apprendre au mieux et au plus vite ce qui peut encore l’être dans les facs, avant le sauve-qui-peut du naufrage expansionniste.

 

Les soixante-huitards avaient la vie facile à tous les sens du terme: parents bourgeois, ventre repu, économie florissante des «trente glorieuses»… Sans la surprenante panique d’un de Gaulle bien au-dessous de ses capacités moyennes, les étudiants rétifs auraient fini par regagner leurs bancs. Il est très symptomatique à ce sujet de lire l’édition anniversaire de L’Echo des Savanes  de mai 2008: la quasi-totalité des contributeurs y expriment clairement la vacuité de ce qui ne fut qu’un chahut dépassé. Les «redoutables» meneurs en revanche, désormais ministres ou hommes publics d’espèces voisines, doivent nourrir en leur sein quelque tendresse méprisante à l’endroit de ces bourgeois enfarinés et capitulards qui leur ont, culs-par-dessus-têtes, fait la partie belle et aimablement ouvert l’accès aux prébendes.

 

Quand les «révolutionnaires» de mai 68 en seront venus à leurs «troisièmes dents», peut-être s’apercevra-t-on enfin qu’ils ont surtout laissé derrière eux quelques pilules et beaucoup d’ordures.

 

Un héros rajeuni et en forme

 

C’est toujours une gageure de vouloir reprendre un héros de bandes dessinées. Nombreux sont les aventureux à s’y être cassé les dents1. Franquin avait cependant réussi au-delà de toute attente avec Spirou et ses aimables complices, et grâce à ses nombreuses créations.  Mais ceux qui avaient prétendu lui emboîter le pas avaient échoué lamentablement. Le petit groom du journal Le Moustique se mourait de vieillesse.

 

Et puis, par une sorte de miracle, il nous est donné d’assister à sa renaissance par la grâce d’un homme qui signe aussi bien les dessins que les dialogues: Emile Bravo.

 

Sans lourdeurs ni folklore, l’auteur a retrouvé le dessin des années trente; et les personnages leurs proportions d’origine. Dans des décors, des éclairages et des couleurs tout à fait d’époque s’échangent des dialogues justes et intelligents, souvent savoureux, qui – s’ils doivent se soumettre à l’habituelle vision obligée de l’histoire du XXe siècle2 – n’en demeurent pas moins plaisants à découvrir. C’est drôle, bien campé et plausible. Le tout est d’une qualité telle qu’on passe avec indulgence sur d’infimes anachronismes: en période d’avant guerre, le ruban qu’arborait Heydrich à la boutonnière ne pouvait être que le noir-blanc-noir de la croix de fer de 14-18 et non celui du conflit suivant; et le qualificatif de «nazi» – produit d’une contraction opérée en cours de guerre par les Etats-uniens aux fins de mieux «labelliser» les nationaux-socialistes allemands – ne pouvait en aucun cas être entendu en Belgique d’avant-guerre…

 

Surtout ne pas manquer le très astucieux épilogue d’un livre qui ne se laisse pas facilement abandonner !3

 

Brève de comptoir: les bégaiements d’un agité du sommet

 

Mû par sa très haute idée du «devoir de mémoire» autant que par un élan pathétique, le frénétique de l’Elysée ordonne que désormais l’on enseigne à l’école l’histoire de la traite des noirs aux petits Français, exercice de pédagogie mémorielle déjà obligatoire depuis l’entrée en vigueur – sous le précédent président – de la loi Taubira du 21 mai – coïncidence ? – 2001 : Loi n° 2001-434 tendant à la reconnaissance de la traite de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité (art. 2 : «Les programmes scolaires… etc., etc.»).

 

 

Max l’Impertinent

 

 

1 Hergé avait pris la précaution de s’interdire un successeur.

2 L’aventure se déroule à Bruxelles, sans doute dans les tous derniers jours d’août 1939; avec, pour charnière centrale, les ultimes pourparlers secrets entre l’Allemagne et la Pologne.

3 Spirou – le journal d’un ingénu, par Emile Bravo, chez Dupuis, ISBN 978-2-8001-4052-0… soixante-neuf pages de sensibilité.

 

 

Modernité du paternalisme

 

Quand on le cherche dans un dictionnaire ou dans une encyclopédie, le mot «paternalisme» semble évoquer principalement l’histoire économique du XIXe siècle, le développement de l’industrie, les stratégies capitalistes pour légitimer l’autorité du patron et amener les ouvriers à obéir de leur plein gré. Il est question d’entreprises faisant œuvre de pionnières en développant des avantages sociaux et des aides matérielles en faveur de leurs employés, en partie pour le bien de ces derniers, en partie aussi pour les «formater», pour les adapter au rôle qui leur est dévolu afin d’obtenir d’eux un meilleur rendement, une productivité accrue. D’une manière générale, le paternalisme apparaît connoté négativement dans la mesure où il suppose une usurpation du rôle du père par les «dominants» et une infantilisation insidieuse des «dominés», pour reprendre une catégorisation chère à certains courants de science politique. On n’en reste pas moins à des explications qui, pour l’essentiel, ancrent ce mot dans le passé.

Ce qu’on lira peut-être dans les dictionnaires du siècle prochain – et assurément dans le présent numéro du Pamphlet, décidément en avance sur son temps –, c’est que le paternalisme est aussi une tendance omniprésente de l’époque actuelle.

On voit aujourd’hui des entreprises récompenser leurs employés qui renoncent à leur voiture. D’autres encouragent leur personnel à pratiquer un sport en leur distribuant des tenues ad hoc. L’Etat de Vaud veut inciter ses collaborateurs à venir travailler à vélo durant tout le mois de juin, tandis que l’Office fédéral de la santé publique promet des récompenses à des fumeurs qui auront renoncé à toute cigarette. Est-ce que ce n’est pas du paternalisme, ça? Et la Chancellerie fédérale qui encourage les jeunes électeurs à voter en s’adressant à eux comme s’ils étaient en première année d’école enfantine: n’est-ce pas un paternalisme particulièrement infantilisant? On nous suggère de descendre régulièrement du bus deux ou trois arrêts avant notre destination, histoire de marcher suffisamment chaque jour et de faire du bien à notre organisme. On nous recommande de ne pas grignoter entre les repas. On nous organise des journées pour faire connaissance avec nos voisins, d’autres pour expérimenter la mobilité douce; toujours pour notre bien, bien sûr, et aussi pour que nous nous adaptions aux «conceptions actuelles» de la société, si possible sans qu’on ait besoin de nous y contraindre par des mesures coercitives.

Voilà donc bien du paternalisme moderne – ou du «maternalisme» si l’on doit sacrifier au dogme de l’égalité – avec, en prime, une façon horripilante de nous parler comme à des gamins en nous infligeant force textes affligeants, dessins mièvres et vocables anglophones pour faire cool. En fait de fraîcheur, notre époque hyper-moralisatrice en manque cruellement.

 

Pollux

 

 

Les contre-vérités imposées

 

«(…) la liberté de la presse, liberté la plus funeste, liberté exécrable, pour laquelle on n’aura jamais assez d’horreur et que certains hommes osent demander et étendre partout.»

 

Grégoire XVI : encyclique Mirari vos du 18 septembre 1832

 

Dans un fort substantiel article publié par la Nation1, Nicolas de Araujo et Denis Ramelet développent une instructive rectification du grief de racisme communément appliqué aux Serbes et qui, en fait, s’applique aux Albanais du Kosovo. Naturellement, la grande presse ignore avec superbe ce genre de mise au point, trop bien argumentée pour qu’on y apporte le plus mince démenti… Nous retrouvons là les conditions d’exercice périlleux d’un droit pressenti par l’Eglise comme éminemment funeste et qu’elle condamna: la liberté de la presse, qui n’est en réalité que celle de manipuler l’opinion publique et d’étouffer, autant que faire se peut, la voix de la vérité! Preuve est donc apportée que, très souvent, l’antiracisme n’est pas autre chose qu’un racisme inversé et dissimulé de cette manière captieuse.

 

     L’actualité n’a pas tardé à me fournir un deuxième exemple de ce genre de supercherie. Le jeudi 24 avril 2008, Serge Lachat, sur la deuxième chaîne de la radio romande, faisait l’éloge de l’œuvre sociale des jésuites du Paraguay, déplorant que ces religieux en eussent été  chassés par une hiérarchie catholique obscurantiste et conservatrice, sinon franchement réactionnaire. Cet éloge du socialisme venait à son heure après l’élection dans ce pays d’Amérique du Sud d’un évêque en rupture de ban, qui y mettra sans doute en application sa «théologie de la libération» pour laquelle Rome l’avait écarté des responsabilités ecclésiales.

 

Après Montesquieu et Voltaire, voici donc un nouvel éloge convenu de l’œuvre des jésuites au Paraguay. Peut-être conviendrait-il d’y regarder d’un peu plus près, afin de mieux voir ce que cachent nos fervents adeptes du socialisme, pour l’occasion auréolé d’une sacralité que l’on n’attendait pas chez ces gens-là… La République des Guaranis2 vivait sous un régime intégralement  communiste, les Indiens ne possédant strictement rien, ni terre, ni maison, ni instrument de travail, et n’étant même pas libres de leur propre personne! Concentrés dans des réserves qu’ils ne pouvaient quitter qu’accompagnés d’un père (jésuite), il leur était interdit d’apprendre l’espagnol, les bons pères étudiant eux-mêmes la langue des Guaranis. Chaque réserve disposait d’une horloge solaire ou mécanique réglant la journée de travail de toute la communauté et, la nuit, les moments de copulation! Les maisons particulières étaient de simples huttes ne comportant qu’une pièce où s’entassaient le père, la mère, les frères et sœurs, les petits enfants, au milieu des chats, des chiens, des souris et des rats. On dit que les cafards y grouillaient. Une odeur infecte s’en dégageait. Mais les églises étaient luxueuses. Les bons pères décidaient des mariages sans tenir compte des désirs des jeunes gens… Certains d’entre eux prenaient la fuite pour échapper à cette contrainte.

 

La Compagnie de Jésus n’avait aucune honte d’un tel régime. Voici comment elle le justifiait : «Les Indiens devaient vivre encore plusieurs siècles dans cet état d’infantilisme social avant d’atteindre la maturité, qui est la condition préalable à tout exercice de la liberté.»3 Dans une lettre, le père jésuite Juan de Escadon écrivait : «On peut dire sans la moindre exagération que les Indiens n’ont pas davantage de capacité, d’intelligence et de raisonnement que les jeunes enfants d’Europe, certes capables de lire, d’écrire et d’apprendre, mais qui néanmoins ne sont pas en état de se gouverner.»4 Pour triompher, le socialisme a besoin d’infantiliser l’homme. Il est bon de le rappeler une fois encore. Cette grille d’interprétation, objectivement fondée, est aussi très éclairante.

 

 

Michel de Preux

 

 

1 No 1835 du 25 avril 2008 en page 2 : Le lynchage médiatique des Serbes, II. Le Kosovo: contexte historique et idéologique. Je n’aurais à émettre qu’une réserve : la nécessaire précision que, chez les musulmans, le nationalisme a toujours un arrière-plan religieux et sectaire, et n’est mobilisateur qu’en nourrissant une haine antichrétienne tenace et persistante.

2 1609-1768

3  P. Lafargue: Les républiques des jésuites, Saint-Pétersbourg 1904.

4 G. Otruba: Der Jesuitenstaat im Paraguay, Ideen un Wirklichkeit, Vienne 1962

 

 

Propagande…

 

Au temps lointain de ma jeunesse, les membres du Conseil fédéral avaient l’interdiction de sortir de Suisse pendant toute la durée de leur mandat, même à titre privé.

 

J’ignore si cette interdiction était inscrite dans une loi ou si elle faisait partie des règles coutumières de bonne conduite que s’imposaient, de leur propre initiative, les membres du Gouvernement.

 

Jusque dans les années nonante, les membres du Conseil fédéral s’abstenaient d’intervenir, ès qualités, dans les débats publics précédant les votations fédérales.

 

Le public n’était pas moins bien informé qu’aujourd’hui, où nos politiciens se répandent dans les médias à tout propos – et même hors de propos – à chaque occasion et sillonnent la terre entière pour donner du grain à moudre à la presse pipole.

 

Il semble que notre entrée à l’ONU a rendu nécessaire cette débauche de visites officielles, de discours extra-muros et d’interventions musclées dans les forums télévisuels de nos ministres, qui sont aujourd’hui plus souvent dans des avions, des hélicoptères, des trains, des voitures officielles ou sur des plateaux de TV qu’à leur bureau, en train de travailler à leurs dossiers, ce pour quoi, finalement, ils ont été élus et pour quoi ils sont payés.

 

La discrétion d’antan avait ses vertus: préservés de tout contact avec leurs homologues étrangers, sauf ceux qui venaient les rencontrer en Suisse, nos ministres pouvaient passer pour des gens sages, intelligents, bien informés, et dotés de mille autres qualités.

 

Discrets pendant la période précédant les votations, les conseillers fédéraux n’étaient pas tenus de soutenir l’avis du Gouvernement contre leurs propres convictions, et ils pouvaient se draper dans la toge de l’arbitre, dont la position était connue, mais qui n’était pas tenu de descendre dans l’arène.

 

Quelle que soit l’issue du scrutin, le Conseil fédéral ne perdait jamais la face. Les partis politiques s’étaient engagés, les uns avait gagné, les autres perdu, mais le Conseil fédéral ne faisait pas partie des combattants. Il ne pouvait, en cette qualité, ni gagner ni perdre. Cela lui évitait aussi de devoir proclamer des sottises durant la campagne, comme ce fut le cas lors du vote sur l’adhésion à l’Espace économique européen, où M. Delamuraz nous promettait, en cas de rejet, un ostracisme économique générateur de récession, de chômage et de ruine…

 

Quinze ans plus tard, on n’a pas fini de rire de ces sombres prédictions, rapidement démenties par les faits.

 

L’avis du Conseil fédéral, des cadres supérieurs et des différents offices de la Confédération peut aisément tenir en une page de format A4, et figurer dans la brochure d’information expédiée tous ménages.

 

Nul besoin des officines de relations publiques, des bureaux spécialisés en Propagandastaffel, des lobbyistes rompus aux dernières techniques de communication, qui se font fort de faire pénétrer la bonne parole fédérale dans nos cerveaux débiles, au prix d’honoraires pharaoniques.

 

Les partis politiques, la presse et le citoyen Lambda dans la colonne des lecteurs de nos quotidiens peuvent suffisamment s’exprimer, débattre de la forme et du fond, et permettre à l’ensemble du corps électoral de se faire une opinion.

 

Nous avons soutenu la récolte des signatures, nous avons déjà consacré un article à cette initiative1, au moment de son lancement, et nous avons attiré l’attention du lecteur sur les difficultés d’interprétation des termes «à partir du moment où les débats parlementaires sont clos».

 

Malgré ces difficultés, je voterai OUI à l’initiative populaire «Souveraineté du peuple sans propagande gouvernementale».

 

 

 

Claude Paschoud

 

 

1 Propagande gouvernementale, in Le Pamphlet N° 335 de mai 2004 page 4

 

 

Naturalisations «démocratiques»

 

 

L’initiative populaire «Pour des naturalisations démocratiques» sur laquelle nous voterons le 1er juin prochain doit être soutenue, malgré une grave maladresse des initiants.

 

La décision prise en juillet 2003 par le Tribunal fédéral de soumettre les décisions communales en matière d’octroi de la bourgeoisie à un droit de recours1 a été ressentie comme la transformation d’un acte politique en une procédure purement administrative.

 

L’initiative propose l’introduction d’un quatrième alinéa à l’article 38 de la Constitution fédérale, rédigé comme suit: «Le corps électoral de chaque commune arrête dans le règlement communal l’organe qui accorde le droit de cité communal. Les décisions de cet organe sur l’octroi du droit de cité communal sont définitives.»

 

Quand bien même elle partage, dans l’ensemble, l’avis des initiants, Mme Sophie Paschoud estime, dans l’AGEFI du 7 mai dernier, que «le remède est pire que le mal», dans la mesure où l’introduction de cet alinéa conférerait à la Confédération le droit de fixer, par-dessus la tête des cantons souverains, des règles de compétences institutionnelles qui devraient être réglées, dans chaque canton, par le droit cantonal.

 

Cette critique n’est pas dépourvue de pertinence, et l’on peut effectivement regretter que les membres du comité d’initiative n’aient pas vu le piège. Leur excuse est qu’ils raisonnent en Zuricois, canton historiquement constitué d’une alliance de communes, et qu’ils ignorent probablement que le Pays de Vaud était déjà une communauté nationale avant la fondation de la Confédération.

 

Comme le rappelait malicieusement feu André Manuel, la cathédrale de Lausanne a été inaugurée solennellement en présence du pape et de l’empereur, à une époque où nos actuels confédérés les Waldstaetten habitaient encore des cabanes en rondin.

 

Il eût été préférable que l’article constitutionnel rappelât les compétences cantonales en matière de naturalisation, puisqu’aussi bien la Confédération est une alliance d’Etats souverains et non de communes.

 

Mais le défaut a une importance limitée. Le droit fédéral reconnaît déjà2 l’autonomie communale. Actuellement, le droit cantonal vaudois attribue à la Municipalité la compétence3 d’accorder ou refuser la bourgeoisie, dans une loi dont on peut se demander si, dans le cas particulier, le droit d’autonomie communal n’est pas directement violé.

 

Il est normal et souhaitable que la commune puisse décider non seulement qui elle entend admettre en son sein, mais encore à quel organe elle entend confier la décision finale.

 

Il est juste et bon que cette décision soit définitive. J’observe en passant qu’une décision définitive peut néanmoins faire l’objet d’un recours de droit public pour inconstitutionnalité, notamment si des règles essentielles de procédure ont été violées.

 

Mais la décision n’a pas à être motivée par d’autres arguments que «parce qu’il nous plaît» ou «parce qu’il ne nous plaît pas».

 

Les statuts d’une association peuvent permettre le refus d’admission et même l’exclusion d’un sociétaire sans indication de motifs!4 Dans ce cas, les motifs pour lesquels l’exclusion a été prononcée ne peuvent donner lieu à une action en justice. Pourquoi la liberté accordée aux membres d’une association ne serait-elle pas reconnue aux membres de la communauté bourgeoisiale? Le refus d’admission et – plus grave – l’exclusion sont des actes de pure discrimination.

 

C’est donc à tort que le Conseil fédéral, dans son argumentaire, confond allégrement l’interdiction de la discrimination et celle de l’arbitraire.

 

Confier à chaque commune le droit de déterminer qui, au sein de la commune, décidera définitivement de l’octroi de la bourgeoisie doit s’accompagner du droit de refuser toutes les demandes déposées, par exemple, par des personnes pratiquant activement telle ou telle religion particulière, contraire à nos traditions et à nos mœurs.

 

A mon avis, une commune qui proclamerait ouvertement qu’elle n’accordera la bourgeoisie à aucun adepte de l’islam ne violerait aucune loi ni aucun engagement international5.

 

On m’a cité le cas de plusieurs femmes musulmanes devenues Suissesses par naturalisation, et qui ne parlent pas un mot d’aucune langue nationale. Comment est-ce possible ? Simplement par le fait que la personne qui a comparu devant la commission municipale portait la burka complète, ne laissant visibles que les yeux, et qu’il s’agissait d’une autre personne. Comment admettre qu’une candidate est suffisamment intégrée lorsqu’elle refuse, en Suisse, de sortir de chez elle sans la burka complète?

 

Un candidat à la naturalisation pourrait toujours, si une commune ne veut pas de lui, tenter sa chance dans une autre commune plus ouverte. Le gouvernement y voit un «tourisme des naturalisations» indésirable. C’est grave, docteur?

 

Le Conseil fédéral prétend que «le titre de l’initiative populaire laisse sous-entendre que seules les naturalisations par les urnes sont démocratiques». C’est un mensonge éhonté. Le corps électoral de chaque commune devra déterminer l’organe chargé d’accepter ou de rejeter les demandes de bourgeoisie. Il pourra s’agir de l’exécutif, d’une commission de naturalisation, du Conseil communal ou général, ou des citoyens de la commune.

 

L’autorité cantonale n’est dépouillée d’aucun droit, puisque la bourgeoisie accordée à un étranger ou à un confédéré n'est acquise que lorsque le droit de cité cantonal a été accordé, et que la perte du droit de cité cantonal entraîne celle de la bourgeoisie.

 

Il faut, contre l’avis du Conseil fédéral et du Parlement, accepter l’initiative «pour des naturalisations démocratiques».

 

 

C.P.

 

1 Voir Le Pamphlet N° 327 de septembre 2003, page 3.

2 Art. 50 al. 1 Cst.

3 Loi du 28 septembre 2004 sur le droit de cité vaudois

4Art. 72 al. 1 CC.

5 L’article 1 al. 3 de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale conclue à New York le 21 décembre 1965 ne prohibe en matière de naturalisation que la discrimination fondée sur une nationalité particulière.

 

 

Payer, non merci

 

La crise immobilière qui sévit actuellement en Espagne, comme dans le reste du monde d’ailleurs, fait apparaître chez les magnats de la construction ibérique, entreprises privées s’il en est, des velléités de socialisme.

 

On voit ainsi ces messieurs, qui à la grande époque se frottaient les mains en recomptant les juteux bénéfices engrangés par leurs opérations spéculatives, réclamer à hauts cris des avantages fiscaux et des subventions afin de relancer le secteur. On croit rêver !

 

Ceux qui ont participé à l’établissement de la situation actuelle, augmentant la marge bénéficiaire de façon éhontée, ont oublié que l’envol des prix dans un marché où la demande est capricieuse amène quasi mathématiquement un retour de balancier.

Ainsi, flottant dans une félicité béate, ils ont payé bien au-dessus de leur valeur des terrains à bâtir, et mis en route des chantiers gigantesques sans se soucier de couvrir d’une manière ou d’une autre les risques qu’ils prenaient. Ils paient aujourd’hui le prix de leur légèreté, et ce n’est certainement pas à l’Etat, donc au contribuable, de payer les pots cassés.

 

La solution la plus judicieuse reste certainement de laisser ces entreprises partir en faillite, leurs créanciers se saisir des biens immobiliers et les vendre à des prix où ils trouveront preneurs.

 

Il y a actuellement des centaines de milliers d’appartements à vendre en Espagne. Une baisse massive des prix du neuf contribuerait à dégonfler rapidement la bulle spéculative et à relancer le marché.

 

Xavier Savigny

 

 

Les nouvelles aventures…

 

Lutte inégale

 

Maître Eric Delcroix a renoncé à faire appel du refus d’honorariat prononcé à son endroit par le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris. Il ne veut pas que cette affaire d’avocats soit tranchée par des magistrats. On ne saurait lui donner tort, et force est d’admettre que ses chances de gagner auraient été bien minces quand on sait que le bâtonnier du barreau de Paris est vice-président de la LICRA!

 

Séparation

 

                   L’ingénieur chimiste Germar Rudolf a été transféré de la prison de Mannheim à celle de Rottenburg. Ce déplacement s’explique, semble-t-il, par la nécessité de ne pas abriter dans le même pénitencier deux dangereux criminels, Germar Rudolf et Ernst Zündel. Comme l’écrit non sans humour le premier nommé, «après tout, il faut empêcher les prisonniers politiques non existants d’échanger leurs points de vue non interdits, et de se conforter ainsi dans leurs opinions non “interdisibles”1, mais interdites».

 

                   Par chance, Germar Rudolf a obtenu d’être transféré dans une prison proche du domicile de ses enfants, ce qui facilite sensiblement leurs visites.

 

                   Quant à Ernst Zündel, qui devrait être libéré le 1er mars 2010 – mais il n’y croira qu’une fois sorti! – si son recours à Strasbourg contre la procédure de Mannheim n’aboutit pas – et pourquoi donc aboutirait-il? –, il peint de très jolies fleurs dans sa cellule.

 

                   Espérons que cette innocente activité ne lui vaudra pas de nouveaux ennuis.

 

 

Mariette Paschoud

 

 

1 Désolée, mais je n’ai pas trouvé mieux pour verbietbar.

 

 

Feuille de signatures à extraire, imprimer sur page A4, compléter et renvoyer !

On peut encore commander des listes à l’adresse suivants :

Démocrates suisses, case postale 108, 3806 Böningen

(*)