Lausanne 38e année      «ne pas subir»      Avril  2008 No 374

 

 

Sommaire :

 

Editorial

Des trois objets soumis au peuple le 1er juin prochain, l’éditorialiste a choisi de traiter de l’assurance-maladie.

 

L’avis de Louise Cougnard

Notre irascible correspondante Louise Cougnard prend prétexte d’une insignifiante affaire de «GPS qui cause» pour déverser sa bile sur notre périodique.

 

En direct de Sirius

Max rend hommage à une avocate allemande, il s’intéresse à la flamme olympique et à l’état mental de l’Européen type.

 

Données sensibles s’abstenir

Pollux s’étonne que notre «société du savoir» semble avoir pour préoccupation de ne rien savoir sur personne…

 

Bricole

Quand un journaliste inculte se moque d’un politicien cultivé

 

Désinformation répugnante

Michel de Preux s’indigne des informations fausses diffusées sur l’islam par le catéchisme dit «de l’Eglise catholique» se référant à Lumen gentium N° XVI de Vatican II

 

Pourquoi le Tibet ?

Claude Paschoud se demande pourquoi les défenseurs des libertés publiques ont attendu 2008 pour découvrir des violations des droits de l’homme au Tibet, beaucoup plus graves sous Mao Tsé Tung…

 

Ne dites pas…

Le pinailleur relève un solécisme courant

 

Ingrid Betancourt : la barbe !

Pourquoi la Suisse s’implique-t-elle dans le dossier de cette sotte personne, dont le sort importe si peu ?

 

Les trois cents adolescents serbes…

Malgré le peu d’estime que Claude Paschoud professe pour M. Hashim Thaçi, chef mafieux et premier ministre du Kosovo, il y a de fortes présomptions que l’affaire des 300 adolescents dénoncée par Mme Carla del Ponte ne soit qu’un nouveau bobard de guerre.

 

Ça suffit !

Les Juifs américains voudraient entretenir l’antisémitisme en Suisse (pour pouvoir mieux le dénoncer et s’en plaindre) qu’ils ne s’y prendraient pas autrement !

 

Les nouvelles aventures…

Où l’Ordre des avocats français ne se couvre pas de gloire.

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Editorial

 

Parmi les trois objets sur lesquels les citoyens suisses devront se prononcer le 1er juin, l’article constitutionnel «Qualité et efficacité économique dans l’assurance-maladie» (contre-projet à l’initiative populaire «Pour la baisse des primes d’assurance-maladie dans l’assurance de base») nous tient particulièrement à cœur.

 

«L’article constitutionnel proposé veut supprimer le libre choix par les patients.», s’écrient les opposants (défenseurs des patients et des professionnels de la santé)1. Ce n’est pas vrai: le nouvel article constitutionnel ne dit pas un mot du libre choix.

 

         «Un avis de droit le démontre: le libre choix de l’hôpital, du médecin et de la thérapie sera garanti.», «cocoricotent » les partisans ( milieux économiques, hôpitaux, cliniques privées, assureurs). Nous voulons bien, mais s’il faut un avis de droit pour démontrer la chose, c’est que le nouvel article constitutionnel n’est pas clair à ce sujet.

 

         En fait, on découvre dans les réponses de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) aux Questions fréquentes qui se posent à propos du contre-projet ce qui suit :

 

         Réponse no 3 : «(…) La question de savoir si, un jour, les assureurs ne seront plus tenus de prendre sous contrat les médecins et les autres prestataires doit être réglée par la loi.»

 

         Réponse no 4 : «(…) Une éventuelle suppression de l’obligation de contracter devrait être régler (sic) à l’échelon de la loi.»

 

         Donc, nous sommes en effet menacés – à court ou moyen terme, croyons-nous – de perdre notre liberté de choisir notre médecin, mais ce n’est pas un motif suffisant pour rejeter le projet d’article constitutionnel.

 

         Pour le reste, il est question de prestations de soins efficaces, appropriées et économiques, de concurrence, de transparence, de responsabilité individuelle, toutes notions très vagues dont on se demande comment on les mettra en œuvre puisqu’on n’y est pas parvenu jusqu’ici. Sur quels critères va-t-on évaluer la qualité des prestations? Va-t-on ficher les médecins et les hôpitaux, et les classer chez Comparis? Comment va-t-on mettre en véritable concurrence des caisses qui doivent toutes fournir les mêmes prestations de base? Comment s’y prendra-t-on pour encourager la responsabilité individuelle des assurés?

 

         Il semble que la seule utilité de cet article constitutionnel soit d’avoir permis le retrait d’une initiative qui promettait une belle empoignade. Méthode connue : on cède sur quelques points mineurs et on reste maître du jeu. Il devrait en être des initiatives comme de la mobilisation de l’armée naguère: un fois le départ donné, on va jusqu’au bout.

 

         Toutefois, cet aspect tactique ne justifie pas encore le rejet du contre-projet.

 

         Nouvel article 117a, § 4 : «La Confédération peut déclarer l’assurance-maladie obligatoire, de manière générale ou pour certaines catégories de personnes. (…)» Rien de nouveau: cette disposition existe déjà (art.117 Cst.)

 

         Qu’est-ce que ça veut dire? Cela signifie que, a contrario, la Confédération peut déclarer l’assurance-maladie facultative, de manière générale ou pour certaines catégories de personnes?

        

Mais l’argumentaire de l’OFSP nous renseigne sur ce point: «L’assurance obligatoire n’est pas expressément réglée, mais elle n’est pas remise en question.»

 

         En effet, personne ne remet en question le caractère obligatoire de l’assurance-maladie qui est pourtant la source de tous nos maux, qui fait des assurés les otages des caisses, qui empêche la concurrence et la transparence, et entraîne à terme la socialisation de la médecine, la fonctionnarisation des médecins et, par voie de conséquence, la diminution de la qualité des soins et l’augmentation des coûts de la santé, donc des primes.

 

         C’est pour cela que, le 1er juin, nous voterons NON à un contre-projet qui n’apporte rien et qui maintient l’assurance-maladie obligatoire dans la Constitution.

 

Le Pamphlet

 

1 On peut trouver les renseignement contenus dans cet éditorial par l’intermédiaire du site de la Chancellerie fédérale www.bk.admin.ch, rubrique Votations du 1er juin.

 

 

L’avis de Louise Cougnard

 

         Madame la Rédactrice,

 

         L’autre jour, en arrivant chez ma fille, j’ai trouvé mon beau-fils consterné. Comme j’insistais pour savoir ce qui n’allait pas, il a fini par m’avouer que vous aviez commis une grosse boulette dans le dernier numéro de votre feuille de chou fasciste en prétendant qu’on ne peut pas installer un GPS qui cause sur un tricycle. Je peux vous dire que j’ai drôlement rigolé ! Vous qui n’arrêtez pas de donner des leçons à tout propos et à tout le monde, vous vous êtes ridiculisée. Si vous croyez que c’est comme ça que vous allez faire prendre au sérieux vos élucubrations négationnistes malodorantes, vous vous mettez le doigt dans l’œil, et ça me fait bien plaisir.

 

         J’ai tellement ri que mon beau-fils a essayé de vous défendre. Il a dit qu’à partir d’un certain âge, les gens ne comprennent plus très bien certaines techniques modernes et que vous vous étiez sûrement trompée de bonne foi. Alors là, je me suis fâchée tout rouge! Ce n’est pas parce que je suis arrière-grand-mère que je ne comprends rien aux nouvelles inventions.

 

D’ailleurs, moi, j’ai l’esprit scientifique, et je prouve ce que je dis. Donc, j’ai piqué le GPS qui cause de mon beau-fils, et j’ai emmené mon arrière-petit-fils de trois ans avec son tricycle, du papier collant et de la ficelle dans les bois du Jorat. Là, je lui ai promis une grosse glace s’il arrivait à fixer le GPS sur son tricycle. Il y est arrivé. Il lui a fallu beaucoup de temps et d’essais, mais il y est bel et bien arrivé. Cet enfant ira loin. C’est tout mon portrait.

 

Pour corser l’expérience, je me suis cachée derrière un arbre. J’espérais qu’il allait se mettre à ma recherche, mais il s’est mis à pleurer très fort en appelant sa maman. Je lui ai payé deux glaces pour le consoler et lui faire promettre de ne rien dire à personne. N’empêche que la démonstration est faite : il est techniquement possible même pour un enfant de trois ans d’installer un GPS qui cause sur un tricycle. Que l’appareil soit à l’envers et l’écran invisible est pur hasard et ne change rien à l’affaire.

 

A notre  retour, malheureusement, mon arrière-petit-fils n’a rien eu de plus pressé que de raconter ses aventures. On ne peut vraiment compter sur personne. Du coup, j’ai eu droit à une volée de bois vert. Mon beau-fils m’a reproché sèchement de m’être emparée d’un objet qui ne m’appartenait pas, c’est tout juste s’il ne m’a pas traitée de voleuse. Ma petite-fille, vous savez, celle qui anime une cellule de soutien psychologique et qui prend toujours mon parti, m’a fait savoir que si son fils était traumatisé ce serait de ma faute, comme si une partie de cache-cache pouvait faire du mal à un enfant. Ma fille m’a dit que si je continuais à faire des sottises, elle devrait envisager de me faire surveiller, ce qui veut dire qu’elle me croit gâteuse.

 

Tout ça parce que vous n’êtes pas fichue de vous renseigner avant d’écrire vos insanités.

 

Vous ne méritez pas l’ombre d’une salutation.

 

Louise Cougnard

 

 

En direct de Sirius

 

Ne me dites pas «à vos souhaits»…

 

…quand un éternuement me prend: l’avantage de n’être plus tenu à la charité chrétienne me permet de souhaiter en toute sérénité tout le mal du monde à ces «néo-cons»1 présentement en pleine activité dans les antichambres de Washington. Continuateurs zélés de la stratégie plurimillénaire de leurs ancêtres, ils ont su, dans la tradition des mêmes, faire couler plus de sang innocent que tous les croquemitaines contre lesquels ils déchaînaient les forces myopes de leurs puissants alliés successifs, sans jamais se salir les mains.

 

Lettre ouverte à la fière Sylvia (détenue politique)

 

Madame,

 

La présente vous parviendra peut-être dans les geôles de l’actuel régime allemand où des juges véhéments et obtus – obéissants surtout – n’ont pas craint de vous expédier pour avoir trop bien voulu assurer la défense de clients rétifs au Dogme. Qu’il me soit permis d’ajouter à la vertu incorporée dans votre patronyme – puisqu’en allemand Stolz signifie fierté – celles du courage et du patriotisme pour lesquelles vous n’avez pas craint de payer le prix fort imposé par une cour servile. Là où vous vous trouvez, je ne puis que vous exhorter à la patience: il faut que le peuple allemand se remette de son anesthésie2.

 

Jeux olympiques à céder

 

Comme elle était belle, en 1936, cette image du porteur de torche, courant seul, longeant un rivage qu’on devinait proche d’Olympie, défiant les ténèbres d’un crépuscule naissant et portant la lumière vers Berlin!

 

Désormais, la flamme voyage encore un peu à pied, mais surtout à cheval-vapeur et en avion. Le microréservoir de gaz a remplacé la résine odorante et, lorsqu’il advient que la contestation menace la flamme sacrée, les «gorilles» qui l’encadrent ne craignent pas de l’éteindre pour la rallumer à la sauvette hors la vue des citoyens.

 

Autres temps, autres mœurs: le sport claudique mais le commerce va bien.

 

Ce qui reste de l’Européen

 

Entre les fanatiques de football qui reculent les limites de la vulgarité en matière de bannières et les profanateurs de sépultures – ces derniers constituant en Occident une nouvelle variété d’«imbéciles utiles» –, la France découvre ce qu’il en coûte à une nation de promouvoir le sous-prolétariat intellectuel par voie d’abrutissement hertzien. A flatter les instincts les plus vils, on ne peut récolter qu’une prodigieuse bêtise! A niveler la culture d’un grand peuple dans un pluriculturalisme de pacotille, on ne peut obtenir que de la bouillie pour tourbe. A rabaisser la notion d’idéal à des préoccupations viscérales, on doit se satisfaire de petits individus sans grand souci du bien commun. Ces trois procédés – mondialisation aidant – pouvant être sans doute désormais étendus à la «vieille Europe» tout entière (il manque encore du temps pour parachever le nivellement des «nouveaux Européens»), il est permis d’esquisser un portrait de l’Européen de base (étiqueté aussi: «consommateur-de-base») tel que voulu par la logique ploutocratique: décérébré, déséquilibré, désespéré, affaibli, mais repu. En revanche, si les ploutocrates ne parviennent plus à maintenir le «consommateur-de-base» dans un constant état de satiété physique (plein des sens) et «automobile» (plein d’essence), nous verrons probablement réapparaître les jacqueries… Après quoi, il n’est pas interdit de rêver.

 

L’art de rajeunir la carne

 

Merci à «Pégé» de m’avoir signalé l’intéressant reportage concernant certaines pratiques de la grande distribution en matière d’alimentation à destination de «nos amis les hommes».

 

Ceux de nos lecteurs internautes qui voudront bien se rendre à l’adresse

http://consottisier.blogs.liberation.fr/marie_dominique_arrighi/2008/02/de-la-viande-av.html

pour y suivre le reportage télévisé seront peut-être plus prudents dans leurs achats, et auront à cœur d’instruire ceux qui n’ont pas accès à Internet3.

 

«On creuse sa tombe avec ses dents», disaient nos grands-mères4.

 

Max l’Impertinent

 

1 Au demeurant pourquoi «néo» ?

2 Mais nos lecteurs germanophones apprendront, sur le site  http://www.nationalvernunft.de, par le sacrifice du courageux Dirk Zimmermann, que c’est en bonne voie.

3 Et qui auront sans doute déjà compris à demi-mot.

4 Nous avons vu ce reportage sur le «remballage» de viande avariée. Il y a en effet de quoi devenir végétarien. (n.d.r.l.)

 

 

Données sensibles s’abstenir

 

On apprend que l’AVS, assurance-vieillesse publique et obligatoire, va introduire cet été de nouveaux numéros d’identification des assurés; lesquels assurés recevront, en lieu et place de la traditionnelle carte grise, un nouveau certificat sous forme de carte de crédit, dont on nous explique qu’«il répond aux dernières exigences en matière de protection des données, car il ne comporte que le nom, le prénom et la date de naissance de l’assuré, ainsi que le nouveau numéro AVS». Cette simple précision apportée dans les explications officielles suffit à nous rendre cette nouveauté peu sympathique, tant la protection des données est devenue l’un des mythes politiquement corrects de notre époque.

D’ailleurs, n’est-il pas excessif d’indiquer ainsi «le nom, le prénom et la date de naissance de l’assuré»? Le nom peut donner quelque idée du continent, voire du canton d’origine de la personne. Le prénom en dit souvent long sur les goûts cinématographiques des parents; dans les cas les plus traditionnels, il suggère le sexe de leur enfant. Quant à la date de naissance, elle laisse parfois supposer l’irréparable outrage des ans – sans parler de tout ce que l’astrologie et la numérologie prétendent y lire.

On sait bien que, dans les relations de travail, de telles informations risquent d’être exploitées à des fins discriminatoires. Parmi les personnes qui recherchent du travail, celles qui sont particulièrement exposées à de telles discriminations (M. Jules Bolomey, par exemple, dont tout semble indiquer qu’il est un homme et un bon Vaudois) souhaiteraient désormais pouvoir déposer un curriculum vitae anonyme. Cette pratique existe déjà dans certains pays et dans certaines entreprises. Les employeurs sont invités à examiner la candidature d’hypothétiques futurs employés dont ils ne connaissent ni le nom, ni le sexe, ni l’âge, ni l’origine; seules les qualifications et expériences professionnelles sont indiquées. Mais là encore, que de discriminations possibles! Ne risque-t-on pas de prétériter de braves personnes pour le seul motif qu’elles n’ont jamais rien fait ou ne savent rien faire? Peut-être faudrait-il s’en tenir à une formule unique, neutre, du genre: «Je cherche du travail» – affirmation dont on ne peut réellement rien déduire, car on n’est jamais sûr qu’elle soit sincère.

Le souci de protection des données se manifeste dans tous les domaines. Les fiches répertoriant utilement les militants gauchistes ne sont plus tolérées. Les manifestants qui se vautrent par terre enroulés dans des drapeaux tibétains ne veulent surtout pas que la police connaisse leurs préférences politiques. Les médias évitent autant que possible de révéler l’origine des criminels – et tant pis si le citoyen moyen en déduit que ce sont tous des étrangers.

Notre «société du savoir» semble donc avoir pour principale préoccupation de ne rien savoir sur personne et de protéger chaque être humain contre l’arbitraire en le réduisant à son plus simple numéro AVS. Il ne restera alors qu’à imprimer ce dernier sur le voile qui préservera bientôt les femmes des appréciations par trop subjectives de la gent masculine.

 

Pollux

 

 

 

Bricole

 

 

Ces journalistes !

 

Lu dans 20 minutes du 7 avril 2008, sous le titre Berlusconi fier de son latin: «Le chef de file de la droite italienne Silvio Berlusconi, 71 ans, connu pour avoir une excellente opinion de lui-même, a ainsi estimé hier que ses connaissances de latin lui permettrait (sic) "même un déjeuner avec Jules César", au cours d'un (sic) émission à la radio.»

 

Nous parions volontiers que le latin de M. Berlusconi est meilleur que la langue maternelle du pisse-copie. (db)

 

 

Désinformation répugnante

 

«Les chrétiens croient que tous les livres de la Bible ont été écrits par des hommes inspirés par l’Esprit-Saint. Les musulmans considèrent le Coran comme la parole même de Dieu révélée au prophète Mahomet par l’ange Gabriel. Par conséquent, si c’est le même Dieu qui parle dans les deux livres, leurs révélations ne peuvent ni se contredire, ni s’annuler, mais au contraire doivent concorder et se confirmer.»

 

Bernard Prunneaux: Les Chrétiens et les Musulmans ont-ils le même Dieu? Mulhouse, décembre 2001

 

         Non seulement, sous l’influence perfide des modernistes, la grande masse des catholiques officiellement recensés comme tels n’ont plus la foi, mais leur crédulité atteint des sommets dans le ridicule. La lâcheté des milieux officiels catholiques et leurs flatteries à l’adresse des musulmans ne le cèdent qu’à la plus évidente mauvaise foi quand ils parlent de cette croyance, dont ils ne retiennent que ce qui convient à leur esprit faux et mensonger. Ces clercs sont aussi, à leur manière, «des fils du diable».

 

         Au no 841, le catéchisme dit «de l’Eglise catholique»1 dit ceci à propos de l’islam, se référant à Lumen gentium no XVI de Vatican II : «les musulmans professent la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, juge des hommes au dernier jour.» Non seulement cette affirmation est intrinsèquement fausse et démentie par le Coran lui-même, mais, sur ce point précis, l’accord entre ce texte religieux et les écrits canoniques  a rigoureusement le sens contraire à celui que nous proposent des maîtres malhonnêtes et indubitablement de mauvaise foi.

 

         Voici ce point d’accord: dans sa première épître, au chapitre I, saint Jean écrit : «Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ? Le voilà l’Antichrist! Il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père.» (v. 22 et 23). Or que nous dit le Coran? «Louange à Dieu qui a révélé le livre à son esclave sans y mettre de détour, un livre droit pour menacer de sa grande rigueur et pour annoncer aux croyants dont les œuvres sont fidèles un beau salaire à perpétuité, pour menacer ceux qui disent: Dieu a des enfants. Ni eux ni leurs pères n’y connaissent rien. Leur bouche profère une monstruosité, ils mentent.»  (Sourate XVIII, v. 1 à 5)2. Dans son Histoire universelle de l’Eglise catholique3, le Père Rohrbacher résume parfaitement la question traitée ici: «Tous les chapitres de l’Alcoran, toutes les histoires et toutes les fables qu’il renferme, toutes les pratiques et toutes les prières qu’il prescrit, ont pour but commun d’inculquer ces deux dogmes: il n’y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète, c’est-à-dire de nier indirectement la divinité du Christ et de lui préférer Mahomet; ce qui est le caractère propre d’un antéchrist. Pour des peuples ignorants comme les Arabes et les Turcs, l’incohérence même et la confusion de l’Alcoran servent à ce but; car cette incohérence les empêche d’en saisir jamais l’ensemble et d’en voir le faux et le ridicule.»

 

         On pourrait du reste multiplier ce genre de citations comparées pour démontrer la totale ineptie de l’affirmation du catéchisme dit «de l’Eglise catholique» soi-disant éclairé par le texte de Vatican II: Jean I, v. 1 et 2 – «Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement près de Dieu.» – et la Sourate IV, v. 171 – «Le messie Jésus fils de Marie n’est que l’apôtre de Dieu. (…) Croyez en Dieu et en ses apôtres. Ne dites pas :Trois.»; Jean X, 30 – «Mon Père et moi sommes un.» – et la Sourate V, verset 72 – «Les infidèles, ceux qui disent : Dieu c’est le messie fils de Marie. (…) Quiconque ajoute des dieux, Dieu lui interdit le jardin. Il n’aura de refuge que le feu. Les coupables seront sans recours.» Faut-il en rajouter ?...

 

         Oui, certes, car, pour l’islam, Jésus lui-même annonce la révélation du prophète… «Jésus, fils de Marie, disait: Fils d’Israël, je suis pour vous l’apôtre de dieu, je confirme ce qui est venu de la Thora et j’annonce après moi un apôtre à venir au nom du Très-Glorieux.» (Sourate LXI, v. 6). La désinformation de Lumen gentium et du catéchisme dit «de l’Eglise catholique» sur l’islam est donc évidente et prouvée. Seuls des imposteurs religieux peuvent sciemment acquiescer à cette entreprise d’intoxication publique. Et tels sont les Ratzinger et leurs adeptes, qui n’hésitent pas, pour soutenir leur entreprise,  à trahir les saintes Ecritures elles-mêmes.

 

         Ce n’est pas seulement faux, c’est répugnant.

 

 

Michel de Preux

 

 

1 Editions Plon/Mame, novembre 1992, page 185.

2 Les citations du Coran sont tirées de la traduction de Jean Grosjean, Ed. Philippe Lebaud, Paris 1979.

3Paris, Gaume 1887, tome V, page 353.

 

 

Pourquoi le Tibet ?

 

«Avant 1959, le Tibet était une théocratie féodale, dirigée par les grands propriétaires terriens et les prêtres. La majorité de la population rurale avait un statut de serfs ou de paysans, avec une minorité d'esclaves. Une justice sommaire et partiale était rendue par le seigneur ou le Lama, comprenant torture et mutilations. L'Occident préfère nier ce vieux Tibet, et croire à une société harmonieuse, tournée vers le bouddhisme

 

C’est ainsi que s’expriment les Chinois dans le conflit qui les oppose aux Tibétains, et ils ont probablement raison. Ni les jeunes Tibétains ni les manifestants qui s’en prennent à la flamme olympique n’ont la moindre idée de ce qu’a été le Tibet depuis le VIIe siècle.

 

Il n’empêche que le Tibet était un Etat indépendant de fait avant 1950: il était formé d'un territoire, d'une population et d'un gouvernement libres de toute immixtion étrangère. Il est même licite de considérer que sa population formait un peuple, (contrairement aux occupants albanais du Kosovo, par exemple), ce qui confère aux revendications indépendantistes un poids certain.

 

Les violations des droits de l’homme ont été particulièrement flagrantes et cruelles pendant le Grand bond en avant (1959-1961) et surtout pendant la Révolution culturelle (dès 1960).

 

Pendant les événements de mai 1968, j’ai entendu pérorer dans les manifestations publiques plus de maoïstes que de défenseurs du malheureux Tibet. Ces disciples du communisme à la chinoise sont aujourd’hui encore des rédacteurs courtisés, des philosophes écoutés, des professeurs respectés et des députés bien nantis.

 

L’un des plus illustres, Alain Geismar, fut même inspecteur général de l’Education nationale !

 

Si les violations des droits de l’homme au Tibet agitent tout à coup les esprits occidentaux – alors que les exactions du sinistre Robert Mugabe, autre figure du maoïsme, et l’assassinat des fermiers blancs de Rhodésie n’intéressent personne –, c’est évidemment grâce aux prochains jeux olympiques de Pékin.

 

Les gens prudents nous avertissent de ne pas froisser la susceptibilité des Chinois, de même qu’il est imprudent de heurter par des caricatures iconoclastes la vénération des musulmans pour leur prophète ou de mettre en doute, même par des études historiques incontestables, les fables de la deuxième guerre mondiale. Les gens prudents sont toujours du côté du manche. Ils voient leurs intérêts politiques et économiques. Compte tenu du volume des importations chinoises en Europe et du marché que représente l’Empire du Milieu pour nos propres produits, autant décevoir les Tibétains indépendantistes que se brouiller avec la Chine. En outre, et comme on le sait bien, ceux qui s’agitent le plus sont évidemment ceux qui risquent le moins. Il est plus facile de s’en prendre aux policiers à Paris qu’à Lhassa. Ceux qui incitent les sportifs à boycotter les Jeux ou les organisations sportives à bouder la cérémonie d’ouverture ne sont pas ceux qui seront à Pékin cet été, et s’ils y sont, leur soutien aux droits de l’homme sera d’une discrétion remarquable.

 

Au mois de septembre, le Tibet sera oublié et on s’occupera de la reprise de la grève chez CFF Cargo, du massacre des bébés phoques ou de la baisse des visiteurs au Comptoir suisse; de choses essentielles donc !

 

 

Claude Paschoud

 

 

Ne dites pas…

 

Ne dites pas : «L’ouverture d’une représentation diplomatique suisse au Kosovo aurait dû se faire sans déplacement du chef du Département des affaires étrangères. Mais c’était sans compter sur l’amour immodéré de Madame Calmy-Rey pour les voyages inutiles aux frais du contribuable.» Dites : «L’ouverture d’une représentation diplomatique suisse au Kosovo aurait dû se faire sans déplacement du chef du Département des affaires étrangères. Mais c’était compter sans l’amour immodéré de Madame Calmy-Rey pour les voyages inutiles aux frais du contribuable.»

 

Le pinailleur

 

 

Ingrid Betancourt : la barbe !

 

Lorsque Mme Ingrid Betancourt a voulu à toutes forces se rendre par la route de Florencia à San Vicente del Caguán, en février 2002, le gouvernement a tenté de l’en dissuader en lui signalant la présence de guérilleros à plusieurs points du parcours.

 

La députée du parti Oxigeno Verde ne tient aucun compte de ces avertissements et prend la route. Une dernière barrière militaire empêche le convoi de continuer, car la présence de guérilleros a été signalée quelques kilomètres plus loin. Elle passe outre et donne l’ordre à son chauffeur de continuer, après avoir signé un document dans lequel elle prend l’entière responsabilité de sa décision.

 

Elle est arrêtée et, depuis lors, détenue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), organisation qui retient prisonniers quelque sept cent cinquante autres otages.

 

Depuis lors, les manifestations n’ont pas cessé en faveur de cette sotte bonne femme, orchestrées par la France, où elle a fait une partie de ses études, et dont elle a acquis la nationalité par mariage.

 

M. Dominique de Villepin, qui avait été son professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, a tenté une opération de sauvetage, en juillet 2003, avec un avion de transport militaire français déplacé au Brésil, à l’insu du ministre de la défense, du premier ministre et du président de la République, opération foireuse s’il en fut, qui provoqua à la fois un grave incident diplomatique et une augmentation substantielle de la valeur marchande de Mme Betancourt.

 

Que la Suisse, fidèle à sa tradition de neutralité active, propose ses bons offices pour faciliter le dialogue entre deux Etats qui n’ont pas de relation directe, soit.

 

Mais pourquoi la Suisse s’entremet-elle (avec la France et l’Espagne), bien entendu aux frais du contribuable, pour entamer des «négociations» avec des voyous, et dans le but semble-t-il exclusif de tirer de leurs griffes une bécasse dont le sort n’a aucune importance réelle? Qu’avons-nous à y gagner?

 

Il y a dans le monde des milliers de prisonniers politiques, il y a des milliers de personnes persécutées à cause de leur origine ou de leurs opinions, pour lesquelles ne se mobilisent pas les pleureuses officielles du spectacle médiatique, les bonnes consciences gauchistes habituelles et les organisateurs de marches blanches télévisées.

 

Je réserve ma compassion à d’autres causes et à d’autres gens.

 

C.P.

 

 

Les trois cents adolescents serbes

dépecés et assassinés

 

Dans son livre récent, dont le titre révèle l’enflure égocentrique, Moi et les criminels de guerre, Mme Carla del Ponte révèle que le premier ministre du Kosovo, M. Hashim Thaçi, aurait, sinon ordonné, du moins toléré et couvert une abomination: on aurait prélevé sur trois cents adolescents serbes, prisonniers des Albanais, des organes destinés au trafic international, avant d’assassiner ces jeunes gens.

 

Nos lecteurs savent ce que je pense du gouvernement du Kosovo et de son chef. J’ai peine à croire, cependant, à cette histoire des trois cents jeunes Serbes, et j’aurais tendance à classer cette histoire parmi les légendes urbaines ou canulars de guerre, comme il s’en est construit des centaines, depuis la célèbre légende des enfants belges aux mains coupées jusqu’au savon à la graisse de juif, en passant par les charniers de Timisoara ou le massacre des bébés du Koweit, toutes horreurs dont les historiens ont dû reconnaître plus tard le caractère – heureusement – mythique.

 

Il y a d’autres légendes de guerre que plusieurs lois interdisent d’évoquer.

 

La propagande de guerre a besoin de dépeindre son adversaire sous les traits d’un diable inhumain, capable des pires abjections. Chaque parti a besoin de ces légendes pour se battre sans états d’âme (on tue un adversaire qui représente le Mal absolu) et pour justifier, ensuite, l’asservissement du vaincu et les conditions territoriales et financières de la paix.

 

Aujourd’hui encore, et malgré presque cent ans de recherches historiques, on répète partout, et notamment en France, que plus d’un million de soldats sont morts entre 1914 et 1918 «pour la France», comme si leur sacrifice avait eu la moindre vertu, alors qu’on sait aujourd’hui que cette hécatombe, causée par l’impéritie du gouvernement d’alors et la bêtise des chefs militaires, n’a servi strictement à rien qu’à plonger l’Europe dans le chaos et à justifier la suivante.

 

C’est le discours que j’aurais aimé entendre lors des obsèques du dernier Poilu, à la place des cocoricos pour glorifier les malheureux qui tombent aujourd’hui en Afghanistan ou en Irak.

 

C.P.

 

 

Ça suffit !

 

C’est l’hôpital qui se moque de la charité, et on a le sentiment de marcher sur la tête: Micheline Calmy-Rey est victime d’une campagne de diffamation lancée par la Ligue Anti-Diffamation, organisation juive célèbre qui reproche à la Suisse de financer le terrorisme: «Madame la Conseillère fédérale, lorsque vous financez un Etat terroriste, vous financez le terrorisme.»

 

Il faut le voir pour le croire, comme dit le refrain d’une chanson d’étudiants qui célèbre les prouesses d’un célèbre invalide.

 

Israël a été fondé grâce au terrorisme, et il est resté jusqu’à aujourd’hui un Etat terroriste.

 

Si votre mémoire est défaillante, il vous suffit, dans n’importe quel moteur de recherche d’Internet, de chercher «Hôtel King David» ou «Deir Yassine» pour y lire les exploits glorieux de l’Irgun et du gang Stern, respectivement le 22 juillet 1946 et le 9 avril 1948.

 

A chaque fois, des dizaines de civils froidement assassinés, parmi lesquels femmes et enfants innocents. A-t-on traduit le responsable de ces massacres devant un tribunal pénal international? Certes non: Menahem Begin est devenu premier ministre de l’Etat d’Israël!

 

Les juifs de la côte est des Etats-Unis ont déjà pris la Suisse pour cible lors de la fameuse affaire des fonds dits «en déshérence», opération de racket international assimilable au grand banditisme. Les sionistes américains continuent de financer l’Etat juif, dont le comportement dans les territoires palestiniens qu’il occupe viole plusieurs résolutions de l’ONU et représente aujourd’hui le principal obstacle à la paix au Moyen-Orient.

 

Avant de s’occuper de la paille dans l’œil helvétique, l’Anti-Defamation League devrait s’occuper de la poutre dans son œil.

 

C.P.

 

 

Les nouvelles aventures…

 

Maître Eric Delcroix, avocat français qui a quitté le barreau fin décembre en vue d’une retraite active, s’est vu refuser, le 18 mars 2008, par le Conseil de l’Ordre des avocats, l’honorariat qui lui aurait permis de conserver son titre et de continuer à donner des consultations juridiques. Maître Delcroix, qui ne sait pas encore s’il va faire ou non appel de cette décision, a commis le crime inexpiable de défendre pendant presque trente ans les mal-pensants. Autant dire que les confrères de Maître Delcroix ne reconnaissent pas aux révisionnistes et autres «extrémistes de droite» le droit d’être défendus, puisque leurs défenseurs sont punis.

 

         On peut être assuré que si Maître Delcroix s’était spécialisé dans la défense des assassins récidivistes, des violeurs d’enfants ou des poseurs de bombes, il aurait obtenu son honorariat sans coup férir!

 

Mariette Paschoud