Lausanne 38e année      «ne pas subir»      Février  2008 No 372

 

 

Sommaire :

 

Editorial

Dans la perspective de la votation du 24 février, l’éditorialiste se demande à qui profite réellement notre aviation militaire

 

Fumiste rime avec…

Comme son pseudonyme le laisse supposer, notre collaborateur Iratus n’écrit que lorsqu’il est fâché. Mais la récente grève des enseignants ne l’a pas seulement irrité, elle l’a mis positivement hors de lui !

 

Bricoles

Où il est question de l’inculture sarkosienne, de pédophilie et d’otages.

 

En direct de Sirius

Max rend hommage à un ancien combattant maudit, il s’inquiète de la santé des Français et des veuves. Il a une recette pour endiguer la violence des jeunes étrangers.

 

Un documentaire révisionniste à la télévision

Pollux a découvert sur la chaîne de télévision Planète un documentaire dans lequel des scientifiques hautement compétents mettent en doute le dogme du réchauffement de la planète d’origine humaine.

 

Ne dites pas…

La minute du beau langage, par le Pinailleur

 

Les députés de…l’Anschluss!

Michel de Preux revient sur l’éviction de M. Christoph Blocher du Conseil fédéral. Il développe l’idée que tous les partis représentés au Parlement, sauf l’UDC, représentent en fait la même philosophie : laïciste, libérale, sociale et athée… en d’autres mots le parti de l’Anschluss à l’empire de Bruxelles.

 

Les nouvelles aventures…

La chronique mensuelle du révisionnisme international

 

Le politiquement correct rend idiot

On connaissait le cas du Dr Alain Bombard, exclu de l’association des Amis d’Alain Bombard. Ou celui d’un professeur exclu de l’association des Libres Penseurs, au motif qu’il pense trop librement.

On connaît maintenant le cas de la plus illustre des sociétés d’étudiants de Suisse, qui n’est pas reconnue par l’Université de Lausanne en qualité d’association universitaire !

 

 

 

Editorial

 

La votation sur l’initiative populaire «Contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques» ne suscite pas de débats passionnés. Les écologistes et les antimilitaristes y sont favorables «dans l’intérêt supérieur de la Suisse», évidemment, puisque nos avions «nuisent aujourd’hui, concrètement, à la santé des personnes, à la nature et à l’économie !». Les partisans d’une armée crédible y sont opposés, car « Accepter l’initiative pourrait donc, en définitive, compromettre la sauvegarde de la souveraineté de la Suisse1». Les patriotes sont renforcés, hélas, par les partisans de l’engagement de l’armée suisse à l’étranger et lors d’événements comme le Forum économique mondial ou, bientôt, l’EURO 2008.

 

A première vue donc, cette votations devrait revêtir l’aspect d’une compétition entre gentils amis de la nature, de l’humanité souffrante et du tourisme lucratif, d’une part, vilains patriotes et nobles militaires modernistes d’autre part.

 

Pourtant, les choses ne sont pas si simples. Il y a des patriotes qui refusent l’alliance avec les militaires modernistes. Un communiqué des Démocrates suisses du canton de Vaud recommande de voter oui à l’initiative de Franz Weber car «Si l’on considère le partenariat avec l’OTAN pour la paix, la réforme Armée XXI par son interopérabilité avec l’OTAN    (…), la mission de soldats suisses d’abord non armés, puis armés, la demande de crédits pour l’achat de gros transporteurs aériens (…), l’accident du Tornado allemand dans les Alpes bernoises, nous sommes amenés à penser que ce n’est pas la défense du pays qui est en jeu, mais l’ouverture de l’espace aérien suisse pour l’entraînement des avions de l’OTAN.»

 

D’aucuns hausseront les épaules : on ne peut rien attendre d’autre des Démocrates suisses, esprits simples, voire bornés. Ce serait une erreur : les esprits simples voient souvent mieux l’essentiel que les esprits compliqués. En tout cas, ce point de vue mérite réflexion : nous savons que nos pilotes s’entraînent à l’étranger et que des pilotes étrangers s’entraînent chez nous. On est donc en droit de se demander si l’acceptation de l’initiative mettrait le Conseil fédéral dans une position embarrassante vis-à-vis des pays de l’OTAN, auquel cas il se moquerait de nous en nous conjurant de défendre notre souveraineté.

 

Toutefois, nos propres avions doivent pouvoir s’entraîner, car nul ne sait, et surtout pas le Conseil fédéral, ce que l’avenir nous réserve. Nous voterons donc non le 24 février.

 

Le Pamphlet

 

1 Ces citations sont extraites de la brochure Explications du Conseil fédéral.

 

 

Fumiste rime avec…

 

 

Si l'on excepte la bière tiède, les légumes à l'eau et la mayonnaise allégée, connaît-on pire calamité que les grévistes? Oui: les fonctionnaires grévistes. Et il faut déployer des trésors d'ingéniosité pour trouver – sans risquer de perdre une matinée chez le juge d'instruction – un vocable adéquat afin de qualifier les enseignants grévistes.

 

Après avoir intégré à presque chaque heure d'enseignement un couplet sur les valeurs démocratiques, l'ouverture, le respect et surtout le dialogue, les enseignants ont décidé tout guillerets de s'octroyer une journée de congé supplémentaire, le 31 janvier dernier, pour faire les guignols avec les autres éternels insatisfaits. Il ne pouvait évidemment être question d'invoquer les arguments plaidant contre l'instauration d'une nouvelle grille salariale à l'occasion des séances de négociation prévues en février, ce pour deux raisons très simples: premièrement, les arguments en question leur sont selon toute vraisemblance parfaitement inconnus. Deuxièmement, le dialogue, c'est bien, mais tout de même nettement moins amusant que de s'égosiller dans les rues en scandant «Broulis, brouillon! On veut ta démission!»

 

Quant au respect, il ne s'agit apparemment que de celui que les instituteurs ont d'eux-mêmes. C'est ainsi qu'un dénommé Alain se serait exclamé: «Un enseignant du bas de l'échelle gagne la même chose qu'une caissière à la Migros, vous trouvez ça normal?» A cette pertinente question, on se doit de répondre par la négative: ce n'est pas seulement anormal, mais carrément révoltant. Il est en effet incompréhensible qu'un jeune prof qui enseigne –  quand les cours ne sont pas annulés pour cause de grève – moins de trente heures par semaine et profite, de fait sinon de droit, des vacances scolaires puisse bénéficier d'une rémunération aussi importante que celle d'une caissière à la Migros.

 

Broulis ne donnera pas sa démission, mais baissera certainement son pantalon; peut-être tardera-t-il juste assez pour permettre l'organisation d'une seconde journée de grève, à laquelle il ne fait nul doute que les enseignants aspirent ardemment. Ils pourront alors une nouvelle fois faire la démonstration de leur talent rédactionnel, utilisé à la confection de slogans qui se caractérisent tant par leur finesse que par la richesse de leurs rimes. Les enfants seront ravis d'avoir congé et les parents manifesteront leur manque de solidarité et d'ouverture en laissant échapper un certain nombre de grossièretés parfaitement inutiles, mais aux vertus exceptionnellement apaisantes. Et si les salaires augmentent, il ne faudra pas avoir l'outrecuidance d'attendre qu'il en aille de même des connaissances des écoliers vaudois.

 

Tout bien réfléchi, on préfère encore la bière tiède, les légumes à l'eau et la mayonnaise allégée aux grévistes en général, aux enseignants grévistes en particulier.

 

 

Iratus

 

 

Bricoles

 

Représailles

 

Notre bon confrère Les 4 Vérités hebdo rapporte que Nicolas Sarkozy a annoncé à Tony Blair que, puisque l’Angleterre se permet de célébrer la bataille de Trafalgar, la France allait de son côté commémorer Austerlitz. Et toc !

 

Les Anglais ne s’en sont pas émus : Austerlitz ? ils n’y étaient pas. (cp)

 

Pédophilie

 

Etait-il légitime que la presse se déchaîne contre un prêtre qui avait eu, vingt-cinq ans plus tôt, et alors qu’il avait vingt ans (et qu’il n’était d’ailleurs, à cette époque, ni prêtre ni même séminariste), une expérience homosexuelle avec un jeune homme de trois ans son cadet, en le qualifiant de pédophile ? Les justiciers moralisateurs ont eu sa peau. Le malheureux a mis fin à ses jours. (cp)

 

Otages

 

Je comprends parfaitement l’angoisse des familles, lors d’une prise d’otage, et je serais probablement prêt moi-même, dans une semblable circonstance, à faire passer la sauvegarde des miens avant toute autre considération.  Un homme d’Etat ne peut adopter la même attitude. Il doit faire passer les intérêts de l’Etat avant tout, et il doit même se désintéresser totalement du sort des infirmières bulgares ou de Mme Bettencourt, quelque lamentable que soit leur situation, si leur sauvetage devait donner lieu à un marchandage. (cp)

 

 

En direct de Sirius

 

Lettre ouverte à Charles Lobsiger

 

Au hasard d’un journal, je découvre le faire-part de votre enterrement dans l’intimité familiale. Cher Suisse au service d’Hitler – puisque c’est ainsi que vous aviez intitulé vos mémoires1 –, si je continue ici à préserver le secret de votre pseudonyme, vous comprendrez toutefois que je n’accepte pas que l’on vous escamote. De votre service de guerre dans la division d’élite Leibstandarte  comme de votre passage à la villa Feltrinelli, en protection d’un Duce sauvé in extremis de la duplicité de la Maison de Savoie, vous aviez ramené des souvenirs précis et l’absolue certitude d’avoir manqué le tournant de l’histoire; cette histoire qui «ne repasse pas les plats» (L.-F. Céline). Vous avez quitté ce monde au solstice d’hiver, sans jamais vous renier; un peu trop tôt pour voir la confirmation de vos prévisions. Celles-ci se vérifient chaque jour davantage : votre Europe fut manquée, mais celle-là se pourrit (et le diable en rit encore).  Mais surtout – et c’est ce que je me sens un devoir de transmettre à vos enfants –, vous m’aviez confié votre soulagement d’avoir pu traverser la guerre «sans avoir dû tuer personne». Et vous étiez sincère, vous l’ancien des hussards de la mort du Reich Grand-allemand. Partez en paix, vous avez fait ce que vous pouviez; ici-bas, désormais, on fera ce que l’on peut.

 

Paradoxe

 

C’est à Bruxelles, siège de l’UE, qu’«ON» achève de verrouiller les peuples européens à coup de «constitution simplifiée», sans la moindre consultation directe des principaux concernés. Cela dit, Bruxelles est aussi la capitale de la Belgique, province européenne en plein cul-de-sac gouvernemental… Est-ce un signe ?

 

La France qui se soigne

 

Par décision de la ministre de la «Santé» (!), il sera désormais possible, de façon «strictement encadrée», de mettre les enfants sous PROZAC (un puissant antidépresseur) dès l’âge de… huit ans ! comme Huxley l’avait prévu dans son Meilleur des mondes (mais l’abrutisseur de masses s’appelait le SOMA).

 

La France qui se soigne (bis)

 

         M. Sarkozy, président de droite, mandate le socialiste Attali pour «libérer la croissance française» (y a-t-il un Ministère de l’Economie en France ?). Ce dernier est une autorité mondiale en matière de petits crédits aux micro-entreprises des pays en voie de développement… Ce n’est pas vraiment bon signe.

 

Un président qui glisse dans un bateau qui coule

 

         Le roi étant chaque jour plus nu, le président Sarkozy dévisse dans les sondages. A ce rythme, l’illusionniste de l’Elysée ne sera bientôt plus qu’un petit joueur de «pipole» !

 

Faux ami

 

Il est à la mode de vouloir consoler quelqu’un qui s’effondre en lui disant qu’il va rebondir. C’est détestable : ceux qui s’en remettent aux lois du rebond partent en général dans tous les sens et finissent toujours plus bas… quand ce n’est pas dans un filet. A tout prendre, il vaudrait mieux leur apprendre à calculer une «bande».

 

Comment endiguer la violence des jeunes d’origine étrangère ?

 

se demande Le Matin du 7.2.2008… Ici, je ne sais pas, mais dans un pays sain : leur flanquer une branlée mémorable, puis les rapatrier en soute (pressurisée ou non) port dû, en recommandé avec accusé de réception.

 

Intuition

 

Y. Sch., lectrice de Rivarol (1.2.2008), se demande si la frénésie antitabac ne constitue pas un test sournois destiné à éprouver la docilité d’un peuple. On ne saurait mieux dire. A coup de croque-mitaines de toutes natures et «pour leur protection», une grande majorité de veaux glisse en toute confiance, avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir, de la rampe de la bétaillère droit dans la boîte de corned beef, à l’entière satisfaction d’une toute petite minorité de marchands de bétail qui s’enrichit grassement.

 

 «Enfin veuve» (hélas)

 

On les connaissait  joyeuses, mariées en noir,  voire noires tout court… mais jamais aussi occupées que celle que nous présente la réalisatrice Isabelle Mergault. Michèle Laroque, en veuve fortuitement libérée d’un mari un peu trop lourd, découvre à ses dépens combien pèse un veuvage lorsqu’une famille éplorée le dispute à un amoureux assez désabusé. C’est un film très drôle, bien mené et pas méchant du tout !

 

 

Comment finir utilement (toujours les veuves)

 

Iris (à Max qui s’agace de ce qu’au pays où l’euphémisme est roi tout le monde décède et plus personne ne meure) :

 

– Pour ta rubrique nécrologique, je ferai mettre : «a été recyclé».

 

Dont acte.

 

Formules, formules

 

Ce qui m’inquiète un peu, quand un garçon de café me donne du « jeune homme », c’est qu’à mon âge, le qualificatif suivant ne peut-être que «vieux con»

 

 

Max l’Impertinent

 

 

1 Paris, éd. Albatros, 1985.

 

 

Un documentaire révisionniste à la télévision

 

Le 6 février, la chaîne de télévision Planète a diffusé un étonnant reportage intitulé Le réchauffement de la planète, une escroquerie? On savait déjà que, sur cette question hautement médiatique et émotionnelle, la prétendue unanimité du monde scientifique n’est pas aussi parfaite qu’on veut nous le faire croire et que certains chercheurs – forcément stipendiés par les lobbies automobiles – se permettent de contester tant la réalité d’un réchauffement continu à longue échéance que l’origine humaine de certains phénomènes. On pouvait néanmoins se réjouir de voir ces thèses iconoclastes ainsi reprises sur une chaîne de télévision grand public, de pouvoir mettre un nom et un visage sur quelques-uns de ces savants fous et de voir les graphiques et les chiffres sur lesquels ils s’appuient pour affirmer que le réchauffement est un phénomène cyclique lié principalement à des facteurs naturels et très peu à l’activité humaine.

On retiendra aussi les explications sur l’origine de la théorie officielle, «commanditée» auprès du monde scientifique par certains politiciens, puis instrumentalisée pour donner plus de visibilité au mouvement écologiste au moment où ce dernier était récupéré par les orphelins du militantisme communiste. Particulièrement édifiant était ce témoignage d’un scientifique ayant participé aux travaux du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) et scandalisé par la partialité du rapport qui en est résulté, au point d’exiger que son nom soit retiré; selon lui, plusieurs autres chercheurs connus ont ainsi vu leur nom abusivement publié et exploité alors même qu’ils ne soutenaient pas les conclusions du rapport. On aura enfin pris conscience du climat qui règne autour de ces questions en entendant M. Patrick Moore, écologiste anglais co-fondateur de Greenpeace mais opposé à l’hystérie actuelle: selon lui, douter de la réalité du réchauffement climatique est désormais devenu aussi grave que douter de l’existence de l’Holocauste!

Le téléspectateur non scientifique n’a évidemment pas la possibilité de juger valablement de la véracité de ces contre-théories. Il faut toujours se méfier de tout, y compris de ce qui abonde dans notre sens et vient providentiellement étayer nos opinions. Tout de même, ce documentaire était bienvenu par son côté politiquement incorrect et totalement à contre-courant, et les arguments présentés avaient à tout le moins l’apparence d’un travail sérieux.

Cela prouve une fois de plus qu’il n’y a pas que des choses stupides à la télévision, puisqu’on peut y voir de telles émissions (sans parler des bons vieux films américains où Chuck Norris – qui milite aujourd’hui pour les Républicains! – cogne sur tous les méchants qu’il croise…). Cela nous rappelle aussi, accessoirement, qu’il ne faut a priori jamais croire ce qu’on nous présente comme «scientifiquement prouvé».

 

Pollux

 

 

Ne dites pas…

 

Ne dites pas : «C’est de Mengele dont Pascal Couchepin voulait parler en commettant un lapsus qui a fâché Mörgeli.» Dites : «C’est de Mengele que Pascal Couchepin voulait parler en commettant un lapsus qui a fâché Mörgeli.»

 

Le pinailleur

 

 

Les députés de…l’Anschluss!

 

 

«Nous rendrions bien mauvais service à la démocratie en élisant des dirigeants sans caractère. Car précisément, le système exige des mains fortes qui sachent tenir le bon cap sans hésiter. La crise que traverse la société vient non des peuples mais des gouvernements.»

 

Alexandre Soljenitsyne

 

 

         C’est peu dire que l’éviction par les Chambres fédérales, le 12 décembre dernier, du conseiller fédéral Christoph Blocher créa un véritable traumatisme dans une partie de l’opinion publique en Suisse. La jubilation des uns avait un accent parfois ouvertement révolutionnaire et même haineux : je songe ici à la page une du quotidien gratuit 20 minutes du lendemain, où l’on voyait un paysan suisse, peint par un peintre célèbre, prêt à trancher la tête … à la hache, du portrait de la victime au-dessous de lui… Et ce sont ces gens-là qui ne cessent de prêcher, notamment aux patriotes suisses, le respect des minorités! Il y a fort longtemps et dans un essai fort mal reçu à l’époque par les instituteurs suisses, La démocratie et la Suisse, Gonzague de Reynold disait déjà cette vérité fort gênante pour les bien-pensants : «La dictature n’est pas en dehors de la démocratie; elle est dans la démocratie comme un explosif dans une cave.»

 

         La classe politique suisse a tout intérêt à faire passer l’UDC (Union démocratique du centre) pour un parti extrémiste, xénophobe, voire raciste. Quoi qu’il en soit de l’opinion de ses membres, car seuls comptent en définitive son programme officiel et ses actes publics, je constate personnellement que des intellectuels chevronnés reconnaissent à propos de cet ancien conseiller fédéral exactement ce que reconnaissait en France Laurent Fabius à propos de Jean-Marie Le Pen : il pose de bonnes questions auxquelles il apporte de mauvaises solutions. Mais le fait de poser de bonnes questions est en soi une preuve d’intelligence. Or ni le FN en France ni l’UDC en Suisse ne sont ni ne seront avant longtemps en mesure d’imposer leurs solutions sans compromis. En outre, aucun de ces partis ne revendique le statut de parti unique, ambition qui est toujours celle des communistes ailleurs qu’en Suisse,  en Chine par exemple, et cette ambition ne soulève aucune indignation ni ne porte la moindre atteinte à la «respectabilité» des communistes suisses. Il y a, de toute évidence, deux poids et deux mesures…

 

         En outre, l’importance de l’UDC a été reconnue par les Chambres fédérales, puisque le nombre de ses sièges au Conseil fédéral demeure inchangé. Je ne m’arrêterai pas ici sur le fait que les députés opposés à ce parti aient porté leur choix sur un outsider.  Ceci n’est pas nouveau dans la pratique des Chambres fédérales et l’indépendance des deux pouvoirs, exécutif et législatif,  autorise ce procédé, quand bien même, en l’espèce, le choix d’une personnalité élue à son insu révèle la bassesse de la manœuvre politique et la médiocrité d’esprit  de ses concepteurs. Mais ce qui est plus dangereux encore, c’est le fait d’avoir écarté du Conseil fédéral, où l’UDC est, quoi qu’il en soit, minoritaire, une personnalité à qui personne – et des événements récents, préélectoraux, l’ont amplement démontré à propos d’un ancien procureur de la Confédération – n’avait à formuler un reproche quelconque. A-t-on jamais fait grief à Micheline Calmy-Rey de son plaidoyer en faveur de l’indépendance du Kosovo, domaine qui, manifestement, n’est ni de sa compétence ni conforme au principe de neutralité suisse dans les relations internationales ?

 

         Non, ce qui est extrêmement dangereux dans cette élection du 12 décembre dernier, et que je n’ai perçu dans aucun article de presse, c’est, plus que la dépendance, l’asservissement de notre classe politique, toutes tendances confondues hormis l’UDC, à la classe politique européenne et à l’Union européenne en particulier. Dans cette perspective, l’éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral n’était en réalité qu’un signal donné à cette classe politique européenne  et à l’Union européenne – que le dissident russe Wladimir Boukowski n’hésite pas à assimiler à la structure politico-administrative de l’URSS; et il est bien placé pour en juger –, signal de ralliement feutré, progressif, ménageant l’opinion publique suisse que chacun sait, et en particulier notre propre classe politique, hostile à notre intégration.

 

         Il y a un lien à mon sens absolument certain entre cette éviction et les négociations forcées avec l’Union européenne au sujet de la fiscalité des cantons. Sur ce plan, la position suisse est juridiquement et diplomatiquement absolument sûre. Mais l’Union européenne s’en fiche éperdument, comme de la démocratie directe en Suisse du reste. Elle sait s’imposer aux peuples sans les consulter, notamment dans l’affaire du traité dit constitutionnel où le parallélisme des formes n’a ouvertement pas été respecté. L’esprit de l’Union européenne est un esprit prédateur et dominateur. Elle est tenue, encore, d’y mettre les formes, mais ses échanges auxquels elle contraint la Suisse en matière de fiscalité cantonale relèvent du diktat politique, et d’un diktat parfaitement et cyniquement illégal dès lors qu’on ne peut opposer à un Etat tiers des dispositions internes à l’Union postérieures à nos accords bilatéraux. Mais l’Union européenne se fiche tout aussi éperdument du droit international… que du consentement populaire!

 

         Seul l’intéresse l’accaparement des richesses privées, et celles que des entreprises, en toute légalité, placent en Suisse l’intéressent au plus haut chef. Pour cette organisation supranationale, la notion de souveraineté n’a plus aucun sens, même à l’égard d’un Etat tiers.

 

         Au sein de l’UDC, Christoph Blocher est sans doute l’homme le mieux placé socialement, économiquement et politiquement, pour parer efficacement à ces menaces, qui n’ont rien d’hypothétique et ne relèvent que de la seule violence politique et collective. Il était donc l’homme à abattre là où l’exercice de sa fonction pouvait devenir extrêmement gênant. En effet, sa qualité de conseiller fédéral était de nature à limiter considérablement les manœuvres européennes dans leurs tractations avec leurs complices à l’intérieur du pays, les partis politiques bénéficiant, par leur conformisme idéologique, d’une reconnaissance étrangère tacite.

 

         Cette élection du 12 décembre 2007 à Berne aura donc prouvé que les partis politiques suisses sont, l’UDC mise à part, désormais, le parti unique de l’internationale laïciste, libérale, sociale et athée ou, dit plus crûment, le parti de l’Anschluss à l’empire technocratique et apatride de Bruxelles. Les hommes de ce parti unique, qui exhibent leurs différences comme autant de leurres, sont en fait les successeurs effectifs des nationaux-socialistes autrichiens. Sans convictions qu’intéressées, ils font ce que leur dicte l’intérêt de leur parti et le leur doit y correspondre. Ce type d’homme en rappelle un autre : Adolf Eichmann. Il obéissait à son parti sans état d’âme. Voilà où en est notre personnel politique suisse dans son ensemble.

 

         C’est extrêmement rassurant!

 

 

Michel de Preux

 

 

Les nouvelles aventures…

 

Des persécutions à la pelle

        

Ma boule de cristal m’avait trompée : le 14 janvier, Sylvia Stolz n’a pris «que» trois ans et demi de prison et cinq ans d’interdiction professionnelle. Elle a été immédiatement embastillée  afin que soit évité un délit de fuite! Ils sont minables, ces juges qui projettent sur autrui leur propre bassesse.

 

Le même jour, l’ingénieur autrichien Wolfgang Fröhlich a ramassé quatre ans. S’il est débouté en appel, ce qui est hautement probable, il lui faudra purger six ans et cinq mois de prison ferme, compte tenu de précédentes condamnations  avec sursis. Il paie ainsi le fait d’avoir, en tant que spécialiste de la désinfection, contredit la vérité officielle avec une dangereuse persévérance.

 

Toujours le 14 janvier, le Français Georges Theil s’est vu refuser l’autorisation de purger sa peine de six mois sous surveillance électronique. Il ira donc en maison d’arrêt. L’un des motifs de cette sévérité est que le condamné ne manifeste pas de repentir.  Il est donc irrécupérable et ne mérite aucune pitié.

 

Le 24 janvier, dans le cadre de l’enquête réclamée par Jacques Chirac pour sa participation à la conférence de Téhéran, le Professeur Faurisson a été mis en garde à vue pendant que la police perquisitionnait – sans succès – à son domicile. Pendant ce temps, les voyous courent !

 

Le 8 février, la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris a lourdement condamné Jean-Marie Le Pen, Camille Galic, directrice de Rivarol, et Jérôme Bourbon, journaliste de cet hebdomadaire, pour un entretien au cours duquel le président du Front national avait déclaré : «En France du moins, l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y a eu des bavures inévitables dans un pays de 550'000 km2 En France, il sera bientôt interdit de lire Le Silence de la mer !

 

Vive la liberté !

 

Mariette Paschoud

 

 

Le politiquement correct rend idiot

 

 

La société des étudiants de Zofingue est l’une des plus anciennes associations universitaires. Créée en 1819 à l’initiative de quelques étudiants des universités de Berne et de Zurich, qui se sont rencontrés, à mi-chemin, dans la ravissante cité argovienne de Zofingue, la société s’est bientôt répandue dans tous les cantons dotés d’une université. Elle est toujours implantée aujourd’hui à Zurich, à Berne, à Bâle, à Fribourg, à Genève, à Neuchâtel, à Saint-Gall et dans le canton de Vaud. Elle a même des sections gymnasiales dans les cantons de Saint-Gall, du Tessin, de Lucerne et d’Argovie. Les VZ (Vieux Zofingiens) ont des sections partout où il y a des Actifs, et même à Paris et à Londres.

 

L’Université de Lausanne dresse chaque année la liste des associations universitaires reconnues (reconnues par elle-même), lesquelles bénéficient de quelques privilèges, parmi lesquels le droit d’affichage sur les panneaux prévus à cet effet et le droit d’être invité lors du Dies academicus.

 

Toutes les sociétés d’étudiants sont – évidemment et depuis bientôt deux cents ans – des associations universitaires reconnues.

 

Le président de la section vaudoise de Zofingue a reçu le 1er février dernier, signée de M. Marc de Perrot, secrétaire général de l’UNIL, la lettre suivante :

 

«Refus de reconnaissance de votre association

 

Monsieur le Président,

 

Nous sommes au regret de vous informer que la Direction, qui a examiné votre requête dans sa séance du 10 décembre 2007, n’a pu accorder à votre association le statut d’association universitaire reconnue par l’UNIL.

 

En effet, vos statuts soumettent la qualité de membre à l’appartenance au genre masculin. Un tel prérequis restreint la possibilité pour l’ensemble de la communauté étudiante de l’UNIL de soumettre une candidature. Or cette approche n’est pas compatible avec la Charte des valeurs de l’UNIL, qui refuse toute prédétermination dans la reconnaissance des personnes, ainsi que la  Loi sur l’Université de Lausanne qui stipule à son article 14 : «l’Université respecte l’égalité des chances, notamment entre hommes et femmes, à tous les niveaux de l’Université. Elle adopte des mesures spécifiques à cet effet.».

 

Manifestement, certaines règles de fonctionnement de votre société sont l’héritage d’une histoire et résultent de circonstances qui ne devraient plus être déterminantes dans le contexte actuel. Elles constituent aujourd’hui un obstacle à une intégration dans des structures dont les valeurs sont définies par les normes contemporaines. Peut-être ce constat pourrait-il conduire à interroger les valeurs fondamentales de votre organisation pour s’assurer que leur mise en application ne soit pas soumise à des pratiques obsolètes ? Pour notre part, bien conscients de l’apport de Zofingue aux Hautes écoles suisses et de sa contribution à l’histoire moderne de notre pays, nous serions fort heureux de pouvoir vous reconnaître si vos statuts étaient rendus compatibles avec la Charte des valeurs de notre Institution.

 

Nous vous souhaitons plein succès dans la réalisation de vos activités et vous prions de recevoir, Monsieur le Président, nos salutations les meilleures.»

 

Il est démontré que le politiquement correct fait aujourd’hui des ravages et rend même idiots des gens censés illustrer l’élite intellectuelle de la nation.

 

La liberté d’association garantit à chacun la liberté de fonder une société sans but lucratif dont les buts ne soient pas contraires à la loi. Les conditions d’admission sont laissées à l’appréciation des fondateurs : il existe des associations groupant des personnes de petite taille, des amateurs d’opéra, des collectionneurs de couvercles de crème à café, des propriétaires de Harley-Davidson, des joueurs de jass, des parents d’élèves, etc.

 

Chacun admet que ces associations puissent édicter des critères d’admission (être propriétaire d’une moto de telle marque, être parent d’un enfant en âge de scolarité) et refuser la candidature d’une personne qui ne remplirait pas ces critères.

 

Même l’UNIL reconnaît (ou se montre disposée à reconnaître) des associations qui ne sont pas ouvertes à tous, telles par exemple l’association des étudiants togolais ou haut-valaisans, des associations chrétiennes ou musulmanes, des associations de théologiens, de sportifs handicapés ou d’hellénistes. Pour autant que la discrimination ne porte pas sur le sexe, ces restrictions d’accès lui paraissent compatibles avec l’article 8 de la Constitution fédérale et avec les valeurs de sa Charte.

 

Elle ne supporte la discrimination fondée sur le sexe qu’à la condition qu’elle soit positive, entendez qu’elle favorise les femmes au détriment des hommes. Personne n’a rien à dire contre les clubs soroptimistes, contre les dames de Morges ou contre les lunches de Mme Lagonico. On peut même sourire du syndicat canadien des travailleurs de l’automobile qui annonçait fièrement, il y a peu, des mesures favorisant l’intégration des femmes en ces termes: «Cela signifie la création, au sein du syndicat, d'espaces exclusivement réservés aux femmes où elles peuvent développer leur propre militantisme et accroître leur influence.»

 

Sur ce modèle, la déléguée à l’égalité de l’EPFL a organisé des cours Internet pour les filles ou Les maths en jeu strictement réservés aux jeunes filles!

 

En revanche, toute activité qui serait réservée exclusivement aux garçons, toute association qui n’admettrait en son sein que des hommes sont une abomination héritée des temps obscurantistes.

 

Les loges maçonniques masculines sont tolérées, parce qu’il y a des loges exclusivement féminines. Avant la fusion, on tolérait que le Club alpin ne recrute que des hommes, parce qu’il existait les Femmes alpinistes 

 

Aujourd’hui, les associations – privées – réservées aux hommes (ou aux femmes) ne sont pas encore susceptibles d’être dissoutes par le juge, en application de l’art. 78 du Code civil, parce que c’est leur mode de recrutement et non leur but qui est qualifié d’illicite ou de contraire aux mœurs.  Mais cela ne saurait tarder.

 

Lors de la dernière remise du Prix Rambert1, une dame de la Radio suisse romande m’a violemment et grossièrement pris à partie, alléguant même qu’elle avait envie de me «boxer», lorsque je lui confirmai que Zofingue était une association d’hommes et que cette particularité me paraissait devoir être conservée.

 

L’UNIL a toujours, dans ses locaux, des toilettes séparées pour les jeunes gens et les jeunes filles, ce qui est absolument contraire à la loi proscrivant la discrimination fondée sur le sexe. La loi elle-même, dans certains cas, viole le principe d’égalité : l’une d’elles accorde une rente AVS aux femmes un an plus tôt, et une autre ne prévoit un congé maternité que pour les femmes !

 

Qu’attendent les cuistres du type Marc de Perrot pour enjoindre aux autorités fédérales de modifier leurs pratiques obsolètes faute de quoi elles ne seraient plus reconnues par l’UNIL ?

 

Claude Paschoud

 

 

1 Le Prix Rambert est un prix littéraire attribué depuis 1898 tous les trois ans par un jury formé de zofingiens, actifs et anciens, à une œuvre d’un auteur suisse d’expression française. Sur les quatre derniers prix attribués, trois l’ont été à des dames.

 

 

Au courrier

 

Monsieur, Madame, cher Pamphlet!

 

         Comme lecteur dès votre premier numéro, j’apprécie votre toute récente rubrique Ne dites pas…

 

         L’anglais aura été ma langue de travail, et je ne suis donc pas anglophobe. De plus, je ne suis pas du tout irrité par l’évolution de la langue française, et suis même intéressé par les emprunts permanents à diverses autres langues… lorsqu’ils sont des enrichissements évidents. Mais l’«affaire opportunité» est un cas exemplaire particulier : ledit terme opportunité en français pollué d’aujourd’hui est censé équivaloir à lui seul à quatre mots anglais; il y a donc confusion et appauvrissement.

 

Je reprends ci-dessous un assez long courrier envoyé il y a quelque temps à un hebdomadaire genevois dont le rédacteur a rapidement prétendu… que j’avais raison. Voici donc ce qu’avait été mon texte :

 

«Je lis avec intérêt votre hebdomadaire sauf erreur depuis quelques  décennies, et quant au numéro 2949 c’est l’article Stratégie pour le développement durable… qui a immédiatement attiré mon attention.

 

… Et voilà que l’on tombe dans le charabia (avant-dernier paragraphe, p.2) : «Changement climatique (risques et opportunités) et protection contre les dangers naturels.»

 

Opportunité : caractère de ce qui est opportun, donc de ce qui survient au bon moment, au bon endroit, dans les bonnes conditions, etc.

 

En anglais, langue au riche vocabulaire, opportunité (français) se traduit par opportuneness, appropriateness, timeliness...

 

Le mot (anglais) opportunity signifie en français, par exemple, occasion, chance, aubaine, etc. Et absolument pas opportunité.

 

Je crains cependant que l’opportunité ci-dessus signifie en fait… opportunity.

 

Mais je me garde de trop vous critiquer! En effet, en vos pages il ne me semble pas avoir trop souvent lu beau futur (bel avenir).»

 

Meilleurs messages.

 

A.N.