Lausanne 38e année      «ne pas subir»      Janvier  2008 No 371

 

 

Sommaire :

 

Editorial

L’éditorialiste se penche charitablement sur la cause des fumeurs persécutés et leur propose la résistance

 

Bricoles

Où il est question d’un record, d’antiracisme et de vœux par courriel.

 

En direct de Sirius

Max se demande que faire des crétins, il revient sur une question historique intéressante, il relève dans la presse plusieurs cas de lucidité, et il comparer plusieurs modus operandi pour trucider son épouse ou son chef de bureau.

 

Le muezzin au prochain épisode

Pollux démontre l’efficacité de la «tactique du salami» appliquée au paysage culturel.

 

Pauvre chanoine! Pauvre Eglise! …

… et pauvre journal!

Michel de Preux donne une leçon de théologie au chanoine Jean-Paul Amoos.

 

Les nouvelles aventures…

Les dernières nouvelles du révisionnisme international.

 

Sports et sportifs

Une fois de plus, Claude Paschoud s’indigne de la place démesurée accordée au sport dans les media du service public.

 

Ouverture ?

Décryptage : comment M. Sarkosy choisit-il ses ministres et ses femmes ? Vous avez dit «ouverture» ? Allons donc !

 

Ne dites pas…

La chronique de défense du bon français, par le Pinailleur

 

 

Editorial

 

Le 31 décembre, la presse suisse retentissait de la grande et originale nouvelle : Pascal Couchepin veut réduire d’un tiers le nombre des fumeurs, c’est-à-dire le faire passer de trente à vingt pour cent de la population.

 

Au-delà des moyens qu’il faudra utiliser, à savoir une hausse du prix du paquet de cigarettes drastique   dix francs ne lui paraissent pas un prix excessif; bonjour la contrebande – et l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics, qui sont les deux mamelles de la lutte anti-tabac, on se demande pourquoi l’objectif est de vingt pour cent plutôt que de dix-huit, de cinq ou même de zéro pour cent. Car enfin, il faut en finir avec les demi-mesures! Chacun sait que le tabac est le tueur universel. Il convient donc d’en interdire l’usage intégralement, quitte à poster en permanence un policier dans chaque ménage helvétique, au frais de l’hôte, évidemment, y compris chez les non-fumeurs qui pourraient sournoisement et vicieusement inviter des pécheurs nicotinés dans leur humble demeure! Les fumeurs passifs tolérants, ça existe!

 

Bien sûr, Monsieur Couchepin sait compter et n’ignore pas que l’impôt sur le tabac finance,  au moins partiellement,  l’AVS. Il lui faut donc concilier la nécessité de rester dans le train des tyrans «démocrates» qui nous gouvernent et veillent sur notre santé avec celle de faire rentrer des sous dans les caisses. Une réduction de dix pour cent du nombre des fumeurs assortie d’un augmentation du prix du paquet de cigarettes de cinquante-six pour cent serait donc un beau succès à tous égards.

 

Mais tout cela reste très théorique. Comme on l’a dit plus haut et comme l’a prouvé en Amérique la prohibition, le prix excessif d’un produit engendre un marché parallèle. Quand les fumeurs suisses, lassés des persécutions, se décideront à enfreindre la loi et fumeront, chez eux – un policier à chaque porte, ce n’est tout de même pas pour demain –, leur content pour moins cher et sans payer de taxes, les caisses de l’AVS pourront pleurer très fort. Par ailleurs, l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics entraînera une baisse de la fréquentation des restaurants, bars, cafés et discothèques qui retombera sur les tenanciers. Et qu’on ne vienne pas nous dire que ce n’est pas vrai. Trois jours après l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de cette mesure en France, les restaurateurs et autres dirigeants d’établissements publics se plaignaient déjà de la baisse de leur chiffre d’affaires.

 

Si, quand cette mesure idiote entrera en vigueur chez nous, les fumeurs cessent de se comporter comme des malades honteux; s’ils relèvent la tête et s’allient avec les non-fumeurs tolérants et épris de liberté pour organiser alternativement chez les uns et chez les autres les réunions amicales, célébrations d’anniversaires et autres festivités «conviviales»; si donc les patrons de bistrots de toutes catégories sont touchés au point d’entrer en rébellion, il sera alors possible de faire pression sur les autorités pour qu’elles reviennent à une vision plus réaliste des choses.

 

En Espagne, il y a des établissements fumeurs et des établissements non fumeurs. Tout le monde s’en trouve bien. Et les rues de Barcelone sont d’une étonnante propreté comparées à celles de Rome et même à celles de Lausanne où tant d’employés déjà contraints de fumer à l’extérieur – bonjour les coûts pour les patrons – ne disposent même pas d’un cendrier.

 

Le Pamphlet

 

 

 

Bricoles

 

Record?

 

Le canton de Vaud est au deuxième rang des noyades en Suisse, indique la Société suisse de sauvetage, avec cinq noyades en 2007, derrière le canton de Berne qui atteint le triste record du nombre des victimes pour la troisième année consécutive avec dix noyés (sur trente-six dans l’ensemble de la Suisse). On ignore si les victimes ont perdu connaissance dans leur baignoire ou si elles ont succombé lors d’une plongée sous-lacustre. On peut néanmoins imaginer que la présence d’un ou plusieurs lacs doit péjorer la statistique cantonale et dès lors rendre celle-ci illisible. 

 

On pourrait peut-être améliorer la statistique en asséchant le Léman ? (cp)

 

Antiracisme

 

En matière d’antiracisme et de respect de la souveraineté des Etats africains, l’exemple vient d’en haut.

 

Dans le dossier des Pieds-Nickelés de l’Arche de Zoé, M. Nicolas Sarkozy se rend lui-même au Tchad pour y arracher trois journalistes français et quatre hôtesses de l’air espagnoles des griffes de la justice locale. Le 6 novembre, il claironne qu’«il ira chercher ceux qui sont restés là-bas, quoi qu’ils aient fait». Les avocats commis à la défense des inculpés sont français, blancs et arrogants.

 

Comment exprimer plus crûment que l’on considère à Paris le Tchad comme un pays de sauvages, que M. le Bâtonnier de l’ordre des avocats de N’Djamena n’est probablement pas aussi compétent, en matière de droit pénal tchadien, que les deux loustics du barreau français dépêchés sur place et que, en tout état de cause, toute cette mascarade judiciaire est sans importance puisque la peine prononcée, quelle qu’elle soit, par un tribunal de nègres, ne sera pas subie en Afrique, probablement pas subie du tout? (cp)

 

Vœux par courriel

 

Mon amie Claude N. m’envoie ses vœux par courriel :

 

Je voudrais remercier toutes celles et tous ceux qui m'ont envoyé des courriels en chaînes pendant toute cette année, car grâce à votre bonté:

1.  J'ai lu cent septante fois que MSN Hotmail allait supprimer mon compte.

2.  J'ai accumulé environ trois mille ans de malheur et je suis morte soixante-sept fois à cause de toutes les chaînes que je n'ai pas renvoyées !

3.  Quand je sors d'IKEA, je ne regarde personne, car j'ai peur qu'il (ou elle) m'emmène dans un hôtel, qu'il (ou elle) me drogue, pour après m'enlever un rein et le revendre au marché noir!

4.  J'ai versé aussi toutes mes économies sur le compte d'Amy Bruce, une pauvre petite fille qui était malade à l'hôpital plus de sept mille fois (c'est drôle, cette petite fille a toujours huit ans depuis 1995...).

5.  Mon GSM Nokia gratuit n'est jamais arrivé, ni les entrées que j'avais gagnées.

6.  J'ai inscrit mon prénom parmi trois mille autres sur une pétition et j'ai peut-être sauvé une espèce menacée d'écureuil nain à poil dur en Biélorussie orientale.

7.  Je connais la recette pour ne plus être seule en amour: il suffit d'écrire le prénom d'une personne sur un papier en pensant très fort à elle puis de se gratter le cul en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'une Renault 4L (pas facile de trouver une 4L).

8.  J'ai lu au moins vingt-cinq tomes de tous les préceptes du Dalaï Lama et j'ai accumulé du bonheur pour au moins les quatre mille six cent nonante prochaines années.

9.  Sans oublier les cinquante fois où j'ai dû scruter mon écran nuit et jour pour détecter le fameux message qui contenait cet enfoiré de virus dont même Microsoft, Mac Affee, et Norton Symantec étaient incapables d'avoir l'antidote....et qui, non content de bousiller le disque dur, risquait de flinguer la chaîne stéréo, la télé, la cafetière et le sani-broyeur.

 

IMPORTANT: si tu n'envoies pas cet e-mail dans les dix prochaines secondes à au moins huit mille cinq cents personnes, un dinosaure venu de l'espace viendra bouffer toute ta famille demain à 17h30. (cp)

 

 

En direct de Sirius

 

Que faire des crétins ?1

 

«Vaste programme…», aurait commenté «Mon général». Cependant, l’ambitieux Pierre Larousse – sorte d’encyclopédiste, le nez dans le guidon – détenait peut-être la solution. Ainsi préconisait-il dans son Grand Dictionnaire universel du XIXe  siècle en quinze tomes et deux suppléments (monument de 24033 pages) de «[transporter] tout crétin dans une autre contrée et là [de le soumettre] à une surveillance continuelle»… On ne peut qu’espérer qu’il ne pensait pas comme, une quarantaine d’années plus tard, tel autre grand planificateur de déplacements de populations, à Madagascar (île vaste), ce qui aurait risqué de provoquer des croisements aussi cocasses qu’inattendus, pour le plus grand dam d’indigènes qu’aucun des deux n’aurait d’ailleurs songé à consulter. Mais ainsi passe l’histoire et se perdent les solutions, et l’île aux lémuriens a dûment conservé, sans l’aide de quiconque, son statut de pays en voie de développement éventuel. La question demeure donc, sans doute à tout jamais, en attente de réponse.

 

 

L’art de le dire tout net

 

D’André Malraux, premier ministre de la culture2, à Michel Debré, premier ministre tout court :

 

«Je n’ai pas aimé votre lettre. Veuillez m’en écrire une autre.»

 

(Rapporté par feu le professeur Louis Bertagna qui traitait le grand écrivain.)

 

 

Retour sur une question impertinente

 

Max qui, en janvier 20033, s’inquiétait de savoir par quel processus juridique les constitutions allemandes d’avant et d’après 1949 s’étaient succédé, pense pouvoir désormais fournir un élément de réponse : aucun. En effet, la page 11 du livre de Fritjof Schaulen Die deutsche Militärelite – 1939-19454 précise qu’en juillet 1945, Karl Dönitz, dernier chef d’Etat légal du IIIe Reich, «s’était opposé à une déclaration des adversaires [de l’Allemagne] qui arguaient que l’Etat allemand avait cessé d’exister du fait de la capitulation de ses forces militaires». La question impertinente de ce début d’année sera donc : la République fédérale d’Allemagne est-elle un Etat de droit ? Dans l’affirmative, merci de confirmer enfin que le peuple allemand a bien été consulté et d’indiquer quels furent les signataires du traité de paix avec les alliés ainsi que la date de sa conclusion.

 

Satisfactions amères

 

La fin de l’an passé fut fertile en surprises. Ainsi arriva-t-il parfois à quelques grands médias de cesser de mentir, moments générateurs de brève mais intense satisfaction. Par exemple, le 6 décembre dernier, ce fut une joie de découvrir enfin à la une de Die Zeit une illustration de 28 x 15 cm représentant un drapeau états-unien hérissé de missiles menaçants pointés vers l’effigie d’un président iranien comme d’habitude serein, et bardée du commentaire «Amerikas große Lüge» («Le grand mensonge de l’Amérique»)… Bien sûr, il ne s’agissait là que d’un mensonge parmi tant d’autres, dont le point commun est qu’ils furent tous générateurs de mort et de destruction, mais l’esprit du dernier président irakien – où qu’il se trouve – aura sûrement apprécié…

 

Ce fut un autre grand plaisir que de retrouver la très jolie vignette d’un dessinateur frappé de bon sens (ou peut-être bien renseigné) parue, quatre jours plus tard, en neuvième page de l’International Herald Tribune : on y voyait l’économie US en invalide tout en plâtres et bandages, paré de l’inscription «Subprime mess» («bordel des crédits [immobiliers] à risques»), clopinant sur une béquille pour aborder une forte côte, l’air tout soudain inquiet en voyant bondir à sa rencontre un baril de brut à 100 $ l’unité. L’hypothèse, après tout, n’avait que vingt-trois jours d’avance sur l’annonce faussement contrite des professionnels de l’or noir…

 

Argument massue à l’intention des bons apôtres du retrait de l’arme personnelle

 

Pour les adeptes des méthodes expéditives, divorcer  de son épouse au 9 mm d’ordonnance ou dépêcher ad patres un chef de bureau tyrannique d’un coup de fusil d’assaut, c’est très mal. Mais se trouver contraint, faute de moyen plus approprié, de se séparer de la première à coups de poêle à frire ou du second au pistolet à béton… croyez-vous que ce soit mieux ?

 

 

Max l’Impertinent

 

1 Titre de la réédition d’un très divertissant recueil d’extraits, choisis et commentés avec beaucoup d’humour par M. Pierre Enckell, dûment sous-titré Les perles du Grand Larousse, ISBN 2-7578-0101-5.

2 Fonction créée tout exprès à son intention par le président de Gaulle.

3 Cf. Avis de recherches paru en p. 2 du Pamphlet n° 323 de mars 2003 et aussi L.O.  à un Allemand réveillé trop tôt n° 358 d’octobre 2006, p. 2.

4 ISBN 3-932381-25-4.

 

 

 

Le muezzin au prochain épisode

 

Il me souvient d’un collègue, homme sympathique au demeurant mais affichant sa préférence pour les messieurs et qui réclamait des droits supplémentaires pour les gens de la même orientation que lui. Au début que je le connaissais, je l’avais toutefois entendu déclarer qu’il n’était pas question pour lui de réclamer le droit d’adopter des enfants. Dont acte. Quelques années plus tard, il avait redit à peu près la même chose, mais en ajoutant cette fois: «Les mentalités ne sont pas prêtes à accepter cela aujourd’hui». J’avais alors compris que cette revendication n’avait jamais été illégitime à ses yeux et que la limite qu’il prétendait fixer n’était que circonstancielle, en attendant le bon moment pour revendiquer davantage.

Il me souvient aussi du premier vote sur la libre circulation des personnes avec les Etats membres de l’Union européenne. Cet accord concernait l’Europe des Quinze, en plein processus d’élargissement à dix nouveaux Etats membres. Les partisans de l’accord bilatéral nous avaient alors assuré avec beaucoup de conviction que ce droit de libre circulation n’allait s’appliquer qu’aux ressortissants des quinze Etats signataires et qu’il n’y aurait jamais d’extension automatique aux dix nouveaux arrivants. Quelques années plus tard, les Suisses étaient appelés à voter sur cette extension, certes non automatique d’un point de vue strictement juridique, mais automatique d’un point de vue politique: un refus aurait signifié la perte de tous les autres accords bilatéraux avec l’Europe, et l’enjeu était tellement énorme qu’il était impossible de refuser.

Depuis plusieurs années, l’Europe occidentale en général et la Suisse en particulier sont occupées par une population musulmane extrêmement nombreuse qui réclame le droit d’ouvrir des mosquées. De nombreux lieux de culte ont déjà été aménagés un peu partout, dans une grande discrétion. A ceux qui voyaient d’un mauvais œil cette évolution, on expliquait qu’il n’était pas question de s’afficher de manière ostentatoire, et encore moins de dresser des minarets. Aujourd’hui cependant, les musulmans se sentent suffisamment puissants pour ne plus se satisfaire de cette discrétion: ce sont désormais des mosquées avec minarets qui se construisent chez nous, avec la bénédiction administrative d’autorités tétanisées. Face aux réticences qui se manifestent dans la population, les dignitaires islamiques expliquent, affables, que les minarets ne sont que des décorations et qu’il n’est pas prévu de les utiliser pour appeler à la prière.

A ceux qui voudraient encore croire ces boniments de marchands de tapis, signalons que la Grande Bretagne a déjà passé à la phase suivante: les musulmans y réclament le droit d’appeler à la prière au moyen de haut-parleurs placés dans la rue. «Les chrétiens appellent leurs fidèles en faisant sonner les cloches des églises, nous voulons pouvoir faire la même chose.»

La tactique du salami est une arme de destruction redoutable, y compris entre les mains de ceux qui ne goûtent guère ce genre de produit.

 

Pollux

 

 

 

 

Carnet rose

 

L’équipe du Pamphlet a la très grande joie de vous annoncer

l’heureuse naissance le 10 janvier 2008

de la petite

 

Ainoha

 

fille de Michel et Nuria Paschoud

et petite-fille de Claude et Mariette

 

Le grand-père ne demande qu’à devenir gaga de cette fillette

qui nous arrive après trois garçons.

 

 

 

 

Pauvre chanoine! Pauvre Eglise!

Et pauvre journal!

 

 

[2 Jean, de sa prison, entendit parler des œuvres du Christ, et lui dépêcha de ses disciples lui demander : 3 «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?» 4 Jésus leur répondit : «Allez raconter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : 5 des aveugles recouvrent la vue, des boiteux marchent, des lépreux sont purifiés, des sourds entendent, des morts ressuscitent, l’Evangile est annoncé aux pauvres. 6 Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!»

            7 Comme ils s’en retournaient, Jésus se mit à dire à la foule au sujet de Jean : «Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent? 8 Qu’êtes-vous donc allés voir? Un homme vêtu d’habits délicats? Mais ceux qui portent des habits délicats se trouvent dans les palais royaux. 9 Mais encore, pourquoi êtes-vous allés? Pour voir un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. 10 C’est celui dont il est écrit : Voici que j’envoie mon messager devant toi te préparer la route (Mal. 3.1). 11 Oui, vous dis-je, parmi les enfants des femmes, il n’en est point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui1.]

 

«L’homme qui est raisonnable s’adapte au monde; celui qui ne l’est pas essaie d’adapter le monde à lui-même; et c’est pourquoi tout progrès dépend de ce dernier.»

 

Georges Bernard Shaw

 

 

Pitoyable et dérisoire billet, en effet, que celui du chanoine Jean-Paul Amoos dans l’édition du 15 décembre, en page 32 du NF, sur l’évangile du lendemain selon la liturgie réformée de Paul VI (Matt. XI, 2/11) : Recherche d’identité!

 

Il ne manque pas de culot celui qui ose s’apitoyer sur le dernier prophète d’Israël, dont l’Eglise fête la naissance parce qu’alors déjà il était saint. De cette colonne de la foi, dernier héritier d’Abraham avant l’avènement du Christ, il fait un indécis assommé par le doute et ne sachant plus très bien si son apostolat avait encore un sens… «La réalité, écrit notre prédicateur dilettante, se refuse à entrer dans ses projets, dans ses idées.»

 

On reconnaît bien là la haine des gens stupides lorsque, ayant dépassé depuis longtemps leur niveau d’incompétence, ils traitent néanmoins de questions manifestement hors de leur portée. On reconnaît leur mépris hautain de la science, eux qui n’ont que ce mot à la bouche, et seulement là; leur ignorance des Ecritures, qu’ils manipulent à la manière des témoins de Jéhowa sans cesser de prétendre appartenir au clergé catholique. Non seulement ils n’ont pas honte de leur inculture, mais ils l’exposent en public, et des journalistes, plus incultes qu’eux encore, leur ouvrent les colonnes de leur quotidien. Paul Morand disait que la démocratie, c’était le droit pour les rats de manger les lions, enchaînés, naturellement.

 

Car il ne s’agit pas du tout de cela dans ce passage de l’Evangile selon Saint Matthieu. Mais qu’il est séduisant, pour un sophiste, d’imaginer trouver sa propre image chez l’un des saints les plus illustres de toute l’histoire! La passion de l’envie a égaré notre chanoine, de qui l’orgueil ne pouvait sans doute percevoir l’immense humilité du prophète, son respect infini pour le Christ, leur délicatesse à tous deux, et leur retenue envers des disciples trop humains que l’épreuve de leur maître désarçonne et trouble. Ce sont ces disciples qui nous ressemblent parce qu’ils aiment voir en leurs maîtres des hommes triomphants selon les lois du monde.

 

Les disciples de Jean ne comprenaient pas, n’admettaient pas non plus l’infortune de leur maître. Ils jalousaient même le Christ, de qui la vie publique commençait avec succès, alors que Jean Baptiste était retenu prisonnier dans la forteresse de Machéronte, à l’est de la Mer Morte, par un roi, Hérode Antipas, devenu le jouet de la puissance romaine occupante. Voilà le contexte de ce passage de Saint Matthieu. Il explique le trouble et les doutes, encore une fois très humains, des disciples de Jean.

 

Que fait Jean Baptiste? Il ne se défend point; il ne se justifie pas non plus auprès d’eux, et il ne brise pas ses disciples par une sévérité qu’il juge sans doute inopportune. Il laisse au Christ le soin de les instruire puisque lui-même ne le peut plus librement. Il ne condamne pas ouvertement leur incrédulité ou leurs doutes. Il conserve intacte sa foi au Christ. Et que fait le Christ? Il se sert des disciples de Jean pour réconforter son cousin et, du même coup, éclairer les disciples de celui-ci. Mais il n’approuve pas leurs doutes, cependant, et leur fait même la leçon : «Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute.» (v.6). C’est un avertissement qu’il adresse aux disciples de Jean.

 

Le Christ désapprouve ces mouvements d’humeur chez les disciples de Jean, et c’est la raison pour laquelle il ne leur parle pas de leur maître, mais uniquement à la foule qui le suit, eux partis… Il fait alors l’éloge de son cousin et adapte cet éloge à la situation de prisonnier de celui-ci. Il révèle dans cette situation le signe d’une haute vocation mais précise que celle de ses propres disciples est plus haute encore!

 

Que tout cela est grand, délicat et beau! Que tout cela tranche avec les inepties sentimentales d’une piété sulpicienne et décadente!

 

Non, effectivement, le Christ ne s’impose pas. Mais c’est précisément pour cette raison que celui qui refuse de croire s’expose dès ici-bas à son jugement… Et cette part de l’Evangile est aujourd’hui systématiquement occultée. Pourquoi, sinon pour la perte éternelle de beaucoup? Et par qui, sinon par des mécréants? Non, le chanoine J.-P. Amoos ne sait vraiment pas ce qu’il écrit : si Jean Baptiste avait douté de la divinité du Christ, il serait suspect d’hérésie. Même le code de Jean-Paul II le reconnaît (canon 751). Né saint, il aurait donc péché gravement contre la foi… Même l’abbé de Saint-Maurice ne bronche pas devant pareille imbécillité…

 

 

Michel de Preux

 

1 Matthieu XI, v. 2 à 11, version établie par les moines de Maredsous. Réd.

 

 

 

Les nouvelles aventures…

 

Le crime suprême1

 

Une réglementation allemande permet à tout prisonnier qui s’est comporté de manière exemplaire pendant sa détention d’être libéré, sauf circonstances extraordinaires,  après avoir purgé deux tiers de sa peine. Ernst Zündel qui a déjà passé près de trente-quatre mois dans les geôles allemandes – sans compter presque trois ans dans des prisons «modèles» américaine et canadienne – sans que son comportement donne lieu à la moindre critique – ça se saurait!– ne sera pas mis au bénéfice de cette mesure, car il refuse de se repentir. Moralité : en Allemagne, un homme honorable et fidèle à lui-même est moins bien traité qu’un pédophile, un violeur ou un assassin qui feint le remords.

 

Ça continue !

 

L’avocate allemande Sylvia Stolz – la bien nommée – refuse de voir son pays courber l’échine devant les maîtres de l’Allemagne et leurs collaborateurs de l’intérieur. Lors de sa participation à la défense d’Ernst Zündel  et en diverses autres occasions, elle a tenu des propos «choquants, scandaleux et inacceptables». A l’heure où nous mettons sous presse, l’avocat général a requis contre elle une peine de quatre ans de détention que, n’en doutons  pas, le tribunal de Mannheim – encore lui ! – se fera un plaisir et un devoir d’infliger, voire d’aggraver. On a envie de suggérer aux autorités pénitentiaires de Mannheim de créer un «quartier des révisos» dans lequel Ernst Zündel, Sylvia Stolz, Germar Rudolf  et tous ceux qui ne manqueront pas de les rejoindre pourraient méditer ensemble sur l’intérêt qu’il y a à être bien sage.

 

Et ce n’est pas fini !

 

         Suite à la participation du professeur Faurisson à la conférence de Téhéran (11-12 décembre 2006), Jacques Chirac, respectueux de la séparation des pouvoirs et qui n’avait alors rien de plus intelligent à faire, avait demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire contre le vilain moineau. La police judiciaire a convoqué ce dernier pour le 24 janvier. On peut faire  confiance au professeur pour ne pas mâcher ses mots. Et on lui souhaite bon anniversaire puisqu’il aura septante-neuf ans le 25 janvier.

 

Mariette Paschoud

 

1 Je tiens à préciser une fois pour toutes que la plupart des renseignements dont je fais état dans cette rubrique me sont communiqués par le Service d’information du révisionnisme mondial.

 

 

Sports et sportifs

 

 

Il est de bon ton de magnifier les vertus du sport, d’en chanter les mérites pour la santé et les bienfaits pour l’intégration sociale.

 

Nous avons déjà écrit, ici1, que les thuriféraires du sport sont essentiellement ceux qui en vivent (commerçants, publicitaires, assureurs, médecins traumatologues, journalistes, maîtres de sports et autres fonctionnaires).

 

Un sondage réalisé en 2002 par l’Institut suisse de prévention de l’alcoolisme2 fait apparaître que les jeunes qui pratiquent beaucoup de sports pendant leurs loisirs ont un penchant pour le tabac et l’alcool. Cette catégorie de la population aurait 24 % de plus de risques de fumer, quotidiennement, que les autres représentants du même âge.

 

On nous assurait que l’intégration de joueurs de couleur (huit sur onze) dans l’équipe nationale de football française serait un facteur d’intégration ethnique et que ce panachage allait éviter les émeutes raciales dans les banlieues.

 

Le sociologue Jean-Marie Brohm3 observe qu’il n’en a rien été et que «le football n’évite pas la guerre, mais qu’il la prépare et qu’il l’anticipe».

 

Dans un entretien accordé au Matin Dimanche4, l’auteur brocardait les prétendus beaux gestes des footballeurs, en rappelant les coups de pied (France-Corée) et coup de boule (France-Italie) de l’oligophrène Zidane :  «Tout ce discours sur les beaux gestes, c’est fait uniquement pour légitimer la passion des journalistes sportifs.»

 

La fièvre de l’Euro 2008 a déjà commencé. Selon des informations prises à bonne source5, 15'000 soldats seraient engagés en appui de la police pour assurer la sécurité lors de la manifestation, en juin prochain !

 

Et pourtant, un sondage réalisé en novembre dernier par l’institut Link démontre que seules 7% des personnes interrogées se sentent déjà «dans la fièvre de l’Euro». 39% disent qu’elles se réjouiront, le moment venu. L’Euro n’intéresse pas 22 % des sondés. Et le football lui-même laisse indifférentes 32 % des personnes interrogées.

 

Finalement, les quotidiens, la télévision et la radio se préparent à infliger leurs insipides commentaires à une population dont plus de la moitié se soucie de football comme de colin-tampon.

 

Il y a pire : la SRG/ SSR Idée suisse a conclu un accord de partenariat avec les organisateurs de l’Euro 08, qui impose à tous les collaborateurs de notre grand media national de se passionner pour le great event : tous les véhicules de la SSR porteront la bannière «UEFA EURO 2008 with SRG» et un nouveau design des papiers à en-tête et enveloppes est imposé pour les correspondances, jusqu’au 28 juin prochain.

 

M. François Gross s’interroge6 avec lucidité sur la marge de liberté laissée aux émissions d’information et aux magazines : «Les sujets qui fâchent pourront-ils être traités avec la rigueur professionnelle et l’esprit critique : dopage, prix des transferts, magouilles de haut vol, hooliganisme et utilisation des forces de police ?...».

 

«Le directeur général de la SSR, poursuit notre éminent confrère, est au bord de l’abus de pouvoir quand il transforme le media dont il porte la responsabilité en instrument d’une passion qui est loin d’être partagée par l’ensemble des téléspectateurs et auditeurs».

 

M. Gross parle d’or. D’ailleurs, le Courrier a décidé de supprimer purement et simplement, dès le 1er décembre passé,  sa rubrique sports, après un sondage effectué auprès des lecteurs.

 

Notre ami M. Sylvain Collaud s’efforce de réunir des auditeurs qui, comme lui, sont agacés d’entendre sur les ondes de la Radio suisse romande la Première, chaque matin, des nouvelles sportives à chaque bulletin d’information. Il estime que les auditeurs intéressés pourraient se contenter du Journal des sports et dispenser l’ensemble du public de savoir que «les Chaux-de-Fonniers ont disposé d’Olten 4 à 2» ou que «Lugano a engagé un troisième entraîneur»

 

M. Collaud songe à une pétition, ou à l’envoi à la direction de lettres d’auditeurs. On peut le contacter par l’intermédiaire de notre rédaction7.

 

Nous soutiendrons toute demande aux autorités de limiter les nuisances générées par les «sportifs» et de refuser tout engagement financier en faveur de ce bastringue !

 

Claude Paschoud

 

 

1 Le Pamphlet 260 de décembre 2006, notamment.

2 Le sport favorise l’alcool et le tabac, article paru dans le Temps du mardi 24 janvier 2006.

3 Le football, une peste émotionnelle de Jean-Marc Brohm et Marc Perelman, éd. Folio actuel, Gallimard, Paris 2006

4 Le Matin Dimanche du 25 juin 2006

5 Le Temps du 14 septembre 2006 ainsi qu’une lettre de lectrice, Mme Cornelia A. Koster, dans le même quotidien, le 29 septembre 2006

6 Le Temps du jeudi 21 juin 2007, rubrique Eclairages

7 lepamphlet@hotmail.com

 

 

Ouverture?

 

 

Monsieur le président de la République française annonce publiquement qu’en accord avec sa nouvelle maîtresse, il a décidé de ne pas mentir. Voilà une promesse qui, n’en doutons pas, sera tenue autant que les autres.

 

Les Français peuvent donc se réjouir : leur pouvoir d’achat va croître, l’immigration sauvage sera contrôlée et les sans-papiers seront reconduits, le calme sera rétabli dans les banlieues,  les usagers des transports en commun pourront compter sur un service minimum et le président ne mentira plus.

 

Monsieur Nicolas Sarkozy a pratiqué, dès son accession à l’Elysée, une politique d’ouverture : c’est ainsi que certains ont compris l’arrivée au gouvernement de plusieurs personnalités cataloguées à gauche, comme Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel, Roger Karoutchi, Martin Hirsch, Martin Woerth, Rama Yadé, épouse de Josef Zimet, et Rachida Dati, fille d’un ouvrier marocain et d’une juive algérienne, ou l’appui sans faille accordé à M. Dominique Strauss-Kahn à la présidence du Fonds monétaire international.

 

Mais ces personnalités sont toutes issues d’une minorité très typée, dont l’ouverture n’est pas la qualité première. En fait d’ouverture, on a le sentiment que si la France rurale et profonde est encore catholique, ses cités sont musulmanes et ses leaders sionistes.

 

Issu d’une famille de la haute bourgeoisie hongroise, M. Sarkozy manifeste une prédilection marquée pour les filles et fils de David. La mère du président, Andrée, est née dans la famille Mellah, une des plus anciennes familles juives de Salonique.  Le grand-père de Nicolas Sarkozy, Aaron Mellah, fut un rabbin célèbre et un sioniste fanatique.

 

Cécilia est la fille du fourreur Zigeuner et l’arrière-petite-fille par sa mère du compositeur juif espagnol Isaac Albeniz.  Quant à Mme Carla Bruni, elle est issue également d’une famille de la bonne société juive du Piémont. Ella a été déjà, dit la presse pipole,  la maîtresse d’Arno Klarsfeld, de Mike Jagger, de Julien Clerc, de Jacques Berling, de Vincent Perez et de Laurent Fabius- Elle fut l’épouse de Jean-Paul Enthoven (qu’elle piqua à la fille de Bernard-Henri Lévy). puis la maîtresse de son fils, Raphaël Enthoven, de Jean-Jacques Goldman, de Leos Carax , de Kevin Costner et de Donald Trump. 

 

A notre connaissance, les amants supposés cités ci-dessus sont tous juifs, ce qui n’est d’ailleurs ni critiquable ni même étonnant. Il est assez normal qu’on fréquente des gens de son milieu social ou culturel.

 

Avec Léon Blum ou Pierre Mendès-France, on avait déjà vu des juifs chefs du gouvernement. C’est la première fois néanmoins, à notre connaissance, que la communauté parvient à placer un des siens (même si M. le président est officiellement catholique) à la tête de la République. 

 

En fait d’ouverture, on assiste bien plutôt à un verrouillage. Ses collaborateurs ne sont pas choisis parce qu’ils sont représentatifs d’un large spectre des opinions françaises, de droite comme de gauche, mais essentiellement parce qu’il sont des amis d’Israël.

 

Et M. Sarkozy ne choisit pas ses amis pour l’agrément de leur conversation, pour leur culture ou pour leur charme, mais parce qu’ils sont riches ou qu’ils détiennent le pouvoir médiatique.

 

C.P.

 

 

Ne dites pas…

 

Ne dites pas : «Comme il fallait s’y attendre, Pascal Couchepin a débuté son année présidentielle par un voyage inutile aux frais du contribuable.» Dites : «Comme il fallait s’y attendre, Pascal Couchepin a commencé son année présidentielle par un voyage inutile aux frais du contribuable.» ou : «Comme il fallait s’y attendre, l’année présidentielle de Pascal Couchepin a débuté par un voyage inutile aux frais du contribuable.»

 

Le Pinailleur