Lausanne 37e année      «ne pas subir»      Décembre  2007 No 370

 

 

Sommaire :

 

Editorial

L’éditorialiste commente l’éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral.

 

Voeux

La rédactrice en chef, qui a cédé pour l’occasion la plume éditoriale à Claude Paschoud, présente ses vœux et présente les deux nouvelles rubriques du Pamphlet : Ne dites pas… (la minute du bon français) et Les nouvelles aventures (chronique de l’actualité révisionniste).

 

Ne dites pas…

La minute du beau langage.

 

En direct de Sirius

Max nous recommande de résister, il relève comment le «Traité simplifié» a été adopté dans les 27 provinces, il se penche sur les malheurs du Liban, et il nous apprend ce qu’est le principe d’inférence.

 

L’âne et les zèbres

Comme son pseudonyme le suggère, notre collaborateur s’est irrité de la controverse, largement exploitée par la presse quotidienne, entre Mme Myriam Meuwly et l’omniprésent Jean-Marc Richard, animateur – entre autres – des petits zèbres

 

Le racisme aujourd’hui

Michel de Preux démontre que racisme et antiracisme sont les deux faces indissociables d’une même erreur philosophique d’origine juive et antichrétienne.

 

Bricoles

Où il est question de notre évêque, de fourrure et de foie gras, de défense du français, d’échanges linguistiques et d’environnement

 

Le mauvais nationalisme et le bon nationalisme

Pollux nous livre les clés qui permettent à coup sûr de distinguer le mauvais nationalisme du bon. Plus de risque de les confondre, comme les Inconnus avec les bons et les mauvais chasseurs !

 

Les nouvelles aventures…

Dans sa chronique révisionniste, Mariette nous donne son sentiment sur les Archives d’Arolsen, elle nous informe d’un réjouissant arrêt du Tribunal constitutionnel espagnol, et répercute un appel au secours d’un malheureux révisionniste français.

 

Dernier rappel

Pour nos lecteurs du canton de Vaud : il est bientôt temps de renvoyer les listes d’initiative «Ecole 2010 : sauver l’école»

 

 

 

Editorial

 

Le microcosme politique a perdu son père le 12 décembre dernier.

 

Christoph Blocher, malgré son éviction du Conseil fédéral, reste malgré tout l’image du patriarche, adulé par les uns, détesté par les autres, y compris par certains de ses propres enfants.

 

D’une intelligence largement supérieure à la moyenne, doué d’une incroyable capacité de travail, doté d’une forte personnalité, orateur habile et convaincant, Christoph Blocher devait nécessairement conquérir les citoyens choqués par la médiocrité abyssale du personnel politique de gauche et du centre mou, et déboussolés par l’absence d’un programme acceptable et cohérent dans les partis traditionnels. Il devait aussi nécessairement, et pour les mêmes raisons, irriter les imbéciles, bien sûr, mais aussi, et jusque dans son propre parti, les électeurs habitués aux solutions transactionnelles, au dialogue vif mais courtois, au respect des minorités cantonales et linguistiques.

 

Leader du parti politique le plus puissant de Suisse, chef de département efficace comme il avait été industriel habile, tribun redoutable mais adversaire arrogant, Christophe Blocher ne fait plus partie du gouvernement.

 

Les manifestations de joie, à l’annonce des résultats du vote, ont permis de mesurer la bassesse des comploteurs, lesquels n’ont même pas eu le courage politique d’assumer entièrement leur putsch, en expliquant laborieusement, au journaliste de la Télévision suisse romande, que, voyez-vous, nous respectons strictement  la représentativité et la concordance puisqu’il y aura deux ministres UDC au Conseil fédéral.

 

Si la gauche (dans laquelle j’inclus maintenant le PDC tendance Iago Darbellay) avait eu un vrai courage politique, elle aurait bouté hors du Conseil fédéral non seulement les représentant de l’UDC, mais aussi les deux radicaux, et elle aurait pu non seulement regagner le siège perdu par Mme Metzler, mais aussi offrir un siège aux Verts. Il n’y a en effet aucune nécessité d’avoir un gouvernement d’union nationale hormis en période de grave crise.

 

Le Parlement s’est comporté comme un adolescent boutonneux, difficile et buté, tout heureux de pouvoir démontrer qu’il est capable de résister au père et de le provoquer.  Les parlementaires les plus bêtes arboraient, à la TV, des sourires béats : «Nous en avions le droit… C’est notre rôle de choisir… ».

 

Demain, le Gouvernement, le Parlement et l’Administration fédérale se réveilleront orphelins. Pour des adolescents qui ont souffert de la férule d’un pater familias tyrannique, au début, c’est super !

 

Mais viennent les premières difficultés, ou des échéances politiques importantes, et on mesurera alors l’ampleur des dégâts. Il est peu probable que le meurtre rituel du père confère aux assassins, assez tôt, la maturité politique que cette élimination est censée leur apporter et qui leur manque encore cruellement.

 

L’année 2007, qui a vu Mme Calmy-Rey parcourir le monde en tous sens pour y exhiber sa nullité totale – au point que Mme Condoleezza Rice aurait déclaré à son sujet : «Je ne veux plus jamais revoir cette bonne femme» se termine sur une note étrange.

 

La Confédération sera présidée l’an prochain par un radical de gauche, et l’année suivante par un radical de tendance bourgeoise. Arriverons-nous, sous leur houlette, à résoudre les grands enjeux politiques qui nous attendent alors même que l’UDC blochérienne, plébiscitée par l’électeur en octobre, aura été humiliée en la personne de son chef charismatique en décembre ?

 

Les gentils agrariens Schmid et Widmer sauront-ils faire entendre la voix du groupe UDC, même s’ils en sont exclus, ou seront-ils d’aimables potiches alibis, fausses fenêtres pour la symétrie sur la façade de la concordance ?

 

La gauche et le centre mou ont poussé vers la sortie le chef d’un parti qui a eu le mérite de mettre le doigt sur les vrais problèmes, ceux qui préoccupent les électeurs (augmentation non seulement du sentiment d’insécurité, mais même de la criminalité, invasion de populations allogènes peu désireuses de s’assimiler, gestion irresponsable de l’assurance-invalidité, dépendance de plus en plus grande d’organisations étrangères, etc.), même si les solutions proposées par l’UDC n’étaient pas toujours les meilleures, et même si les techniques de communication à la zuricoise ont pu heurter la sensibilité de certains.

 

Mais les problèmes ne sont pas sortis avec M. Blocher et si la liesse des crétins les fait perdre de vue une quinzaine, il faudra bien les empoigner l’an prochain.

 

Avec l’aile blochérienne de l’UDC dans l’opposition, bonne chance ! Les partis dits bourgeois sont invités à grandir, à mûrir vite, comme doivent le faire des ados devenus orphelins un peu trop tôt.

 

Claude Paschoud

 

 

 

Vœux

 

 

La trente-septième année du Pamphlet s’achève sur une note somme toute optimiste. L’hiver s’annonce bien. Le temps n’est pas trop vilain. Nos têtes de Turcs manifestent une méritoire volonté de rester à notre service. Nous avons donc bon espoir de pouvoir continuer à vous intéresser et à vous amuser l’année prochaine.

Comme vous l’avez remarqué, nous avons introduit dans Le Pamphlet deux nouvelles rubriques. Ne dites pas… reflète notre désir de participer à la défense de la langue française en relevant des erreurs constamment présentes dans la presse – malheureusement aussi, parfois, dans notre journal. Les nouvelles aventures… nous permettent de diffuser certaines informations concernant le révisionnisme, qui peuvent intéresser une partie de notre lectorat. Si nous groupons toujours ces informations sous le même titre, indépendamment de leur nature, c’est afin que nos abonnés non révisionnistes ne soient pas obligés de lire des choses qui leur déplaisent avant de s’apercevoir qu’ils se sont fourvoyés. Un titre unique leur permet de passer directement à autre chose. Mais il faut comprendre que, retraitée, je me permette une plus grande liberté dans le choix de mes sujets – tout en veillant à ne pas tomber sous le coup du 261 bis –, puisque je ne suis plus sous la menace de perdre mon emploi.

Toutefois, la vocation du Pamphlet est de dénoncer les absurdités de nos politicards  «démocrates», de nos gauchistes rouges et verts larmoyants, brandissant sans cesse le sort déplorable des plus démunis, la méchanceté intrinsèques des égoïstes frileux qui rechignent à accueillir la misère du monde, la culture exotique, le loup et l’ours dans leur jardin. Il n’est donc pas question de le transformer en courroie de transmission du révisionnisme mondial.

Au nom de la rédaction du Pamphlet, je vous souhaite, chers et fidèles lecteurs, un joyeux Noël, de bonnes fêtes de fin d’année, ainsi que beaucoup de bonheur, de rire et de prospérité en 2008.

 

Mariette Paschoud

 

 

Ne dites pas….

 

Ne dites pas : «Les présidents de la Confédération ne laissent échapper aucune opportunité de voyager aux frais du contribuable.» Dites : «Les présidents de la Confédération ne laissent échapper aucune occasion de voyager aux frais du contribuable et ne s’interrogent jamais sur l’opportunité de ces déplacements.»

 

Le pinailleur

 

 

En direct de Sirius

 

Résistez ! (Lettre ouverte aux nôtres)

 

Si vous parvenez à résister à ceux qui veulent :

– châtrer votre pensée en réduisant votre langue à un sabir d’ilotes;

– vous gaver de «mal-bouffe» et de «prêt-à-penser»;

– vous désarmer pour mieux vous «protéger»;

– vous faire passer le virtuel pour du réel;

– tuer votre bon sens;

– vous culpabiliser;

– et vous dissoudre, enfin, en une plus que douteuse universalité.

 

Si vous parvenez à transmettre à vos enfants cette soif de liberté et cette indépendance, le sens critique aussi… Vous aurez fait plus que votre dû !

 

 

Union Européenne : dernier tour de passe-passe

 

13.12.2007 : La nouvelle est tombée, le Traité européen “simplifié” a été adopté par l’ensemble des vingt-sept «provinces» européennes… à la sauvette, et dans l’absolu mépris des deux souverains (car c’est ainsi que l’on surnomme les peuples dans les démocraties) qui avaient refusé la précédente Constitution européenne, que ni le président français, ni le premier ministre néerlandais n’ont jugé prudent de consulter à nouveau par voie référendaire…

 

 

Les lents et les rapides

 

Il n’est jamais trop tard… A l’occasion d’un énième attentat au Liban, au cours duquel un général, promis par les tenants du Bien à la prochaine présidence est volatilisé avec une bonne partie de son escorte (12.12.07), le Quai d’Orsay se fend ausitôt d’une annonce inquiétante qui souligne la profonde préoccupation de M. Kouchner, ministre des Affaires étrangères, et où il est question d’une déstabilisation du Liban par l’«axe» (sic)1 irano-syrien… Mieux vaut tard que jamais, et puisque le «Quai» semble dans de bonnes dispositions géopolitiques, peut-être conviendrait-il de rappeler ici à ses spécialistes qu’il y a belle lurette que le malheureux Liban fait les frais d’un effort de déstabilisation  soutenu que nous ferions débuter, pour notre part, le jour où les Israéliens décidèrent d’y créer un abcès de fixation en y envoyant les tanks du brav’général Sharon… avec, aux basques de ce dernier, les milices chrétiennes de M. Gemayel, responsables des massacres de Sabra et de Chatila (septembre 1982); massacres qui eurent pour effet immédiat de propager la haine entre musulmans et chrétiens, deux communautés qui avaient vécu jusque là en bonne entente à l’abri du cèdre libanais.

 

Toujours en matière de politique étrangère et d’efficacité analytique, la palme de l’année 2007 pour la rapidité revient sans conteste aux spécialistes israéliens puisque circulait déjà à Tel- Aviv un timbre postal à l’effigie de M. Sarkozy avant les présidentielles françaises !

 

 

Monaco : XXème «Première Rampe» – Impressions «circassiennes»2

 

Dans le cadre d’un concours ouvert au monde entier, Max a eu récemment l’occasion d’observer de près et à loisir les coulisses du cirque. Des espoirs mondiaux de sept à dix-sept ans, venus d’Allemagne, de Chine, des Etats-Unis, du Mexique, de Mongolie, de Russie, de Suisse (le jeune Tobias Muntwyler au diabolo) et d’Ukraine, auxquels s’ajoutaient d’anciens lauréats venus de Belgique et de France, s’y entraînaient en perspective d’une unique représentation destinée à confirmer leur trajectoire vers les étoiles. Le spectacle final fut à la mesure de l’attente des artistes comme de celle des spectateurs : une belle recherche de perfection.

 

Mais, durant la phase de préparation, dans toutes les langues, la même injonction revenait immanquablement à la bouche des professeurs : «Travaille!»

 

– Verbe en voie de disparition dans notre «vieille» Europe…

 

La plus belle soirée de ma vie

 

L’heure étant aux veillées, Max recommande au lecteur qui souhaiterait en passer une intéressante devant son petit écran La più bella serata della mia vita, film d’Ettore Scola librement adapté de la pièce de Friedrich Dürrenmatt Die Panne, enfin sorti en DVD3. Alberto Sordi, servi par une kyrielle de grands acteurs (Pierre Brasseur, Michel Simon, Charles Vanel, sans oublier Claude Dauphin), découvre à ses dépens les arcanes de la toute-puissante justice (petit j) dans le contexte très particulier de notre hospitalité confédérale… Regrettablement, le film n’existe qu’en version originale sans sous-titres mais les latinistes ou les amateurs de Comedia dell arte apprécieront aisément les finesses d’un texte savoureux.

 

Merci à Serge de Beketch…

 

… d’avoir, peu de temps avant de nous quitter pour un monde meilleur, eu l’amabilité de rappeler à Max toute la signification médiatique du principe d’inférence, inférence dont le petit Larousse 2001 nous dit qu’elle est, en logique, « une opération intellectuelle par laquelle on passe d’une vérité à une autre vérité, jugée telle en raison de son lien avec la première ». «Jugée», est-il écrit, et nous connaissons la fragilité des jugements... En matière d’«information»,  ce principe pourrait se réduire à l’art de servir la soupe médiatique. Ainsi, quand le prédécesseur de M. Sarkozy est réélu, dans la panique et les relents de merguez, avec un score (81,8% des suffrages) comparable à ceux régulièrement obtenus par le dernier président légal d’Irak, le lecteur moyen4 – qui pratique l’inférence comme Monsieur Jourdain s’exprimait en prose – entend qu’il s’agit-là d’un sursaut démocratique contre la montée du «fascisme». Inversement, lorsqu’après la victoire indubitable de son parti aux législatives (seulement 64,3% des voix), M. Poutine, constitutionnellement non reconductible à la présidence russe, apparaît, sur proposition du candidat aux présidentielles de 2008 Dmitri Medvedev, comme le plus que probable prochain premier ministre, notre lecteur moyen y voit la manifestation d’un système autoritaire antidémocratique.

 

– Et la question impertinente de cette fin d’année sera : qui détient les médias ?

 

 

Max l’Impertinent

 

 

1 Voir plus bas le principe d’inférence sous «Merci à Serge de Beketch».

2 Mais oui, les médias français osent désormais ce néologisme (il est vrai qu’il sonne bien)… On n’aura plus qu’à requalifier les Tcherkesses, qui donnent d’ailleurs de bons cavaliers de voltige.

3 Chez Univideo, Filmauro Home Video, 2007.

4 Celui qui ne possède pas le temps ou la faculté de lire entre les lignes. 

 

 

L’âne et les zèbres

 

On a assisté, au mois de novembre, à une polémique des plus fascinantes: Madame Myriam Meuwly s’en est prise, dans une chronique du Matin Dimanche, à Monsieur Jean-Marc Richard, animateur radio. Celui-ci avait demandé, dans son émission Les Zèbres, à une petite fille abandonnée par ses parents si elle pensait que ces derniers l'aimaient toujours. L’attaque de la chroniqueuse a fait beaucoup de peine à l’animateur – lui qui a consacré toute sa vie à défendre les enfants et à leur donner la parole –,  et a provoqué de nombreux courriers des lecteurs, certains favorables à Madame Meuwly, d’autres manifestant leur écœurement devant le fait que l’on puisse formuler une quelconque critique à l’encontre de Monsieur Richard – lui qui a consacré toute sa vie à défendre les enfants et à leur donner la parole. De son côté, 24 heures a bien évidemment choisi ce sujet pour l’une des ses questions du jour, noircissant par ailleurs un nombre de lignes impressionnant pour cette affaire parfaitement insignifiante.

 

On constatera en premier lieu que la question de Monsieur Richard – indépendamment des motifs qui l’animaient – était d’une rare stupidité. Cela ne semble d’ailleurs pas avoir été contesté, même par ses plus chauds partisans, qui se sont contentés de déplorer que l’on puisse attribuer des intentions manquant de noblesse à cet homme au grand cœur qui, rappelons-le, a consacré toute sa vie à défendre les enfants et à leur donner la parole.

 

On remarquera en second lieu que l’émission Les Zèbres est dans son ensemble totalement dénuée d’intérêt. Les opinions exprimées par des moustiques d’une dizaine d’années peuvent tout au plus être qualifiées de charmantes. Les élucubrations de l’animateur au ton pastoral particulièrement horripilant sont quand à elles systématiquement affligeantes.

 

         Cela dit, chacun a le droit de se délecter de ces lieux communs ponctués de babil enfantin, de même que – c’est notre cas – de ne pas les subir. Ce que l’on aimerait en revanche savoir, c’est pour quels motifs d’aucuns tiennent absolument à nous faire croire que les enfants sont aussi aptes que les adultes à apporter des réponses aux questions socio-politico-économiques qui préoccupent nos gouvernements. Ceux qui ne le croient pas sincèrement ne font que se conformer à la mode politiquement correcte. Quant aux autres, leur conviction tient au fait qu’ils n’ont pas plus d’idées que lorsqu’ils avaient sept ans. N’ayant pas la capacité intellectuelle de comprendre que ce ne sont pas les «zèbres» qui ont des choses à dire, mais bien eux qui n’en ont pas, ils consacrent leur vie à défendre les enfants et à leur donner la parole. On regrettera cependant qu’ils ne se contentent pas de donner la parole, mais qu’ils se croient aussi tenus de la prendre; les banalités dégoulinantes de bons sentiments n’ont vraiment plus rien de charmant dans leur bouche.

 

Iratus

 

 

Le racisme aujourd’hui

 

 

         Nos sociétés occidentales sont dominées par une problématique omniprésente dans le débat public : le racisme ou, si l’on préfère, son équivalent idéologique : l’antiracisme. Aussi bien l’un que l’autre servent de méthodes d’exclusion ou au moins de discrédit social et politique accompagné de violence. Des normes de droit sont nées au cours du XXe siècle de cette problématique. Convient-il d’ériger l’un ou l’autre en principe de morale absolue? Ce qui apparaît aujourd’hui à beaucoup comme un principe fondamental du respect de la personne humaine, avec ses incidences rétroactives sur la condamnation de l’esclavage, pourtant imputé dans la pratique aux seuls blancs d’Europe contrairement aux données tant de l’histoire que du temps présent hors d’Europe…, n’était pas apprécié de la même façon par nos devanciers, toutes tendances politiques confondues, au début du XXe siècle encore.

 

         Dans son encyclique contre les nationaux-socialistes allemands, Mit brennender Sorge, Pie XI ne réprouve pas le racisme en tant que tel mais uniquement comme une forme contingente d’idolâtrie brisant une juste échelle des valeurs. Sous son pontificat, le Saint-Office publia, le 13 avril 1938, un Syllabus (recueils d’erreurs) antiraciste formé de huit propositions condamnées. Toutes se concentrent autour de celles-ci, portant les numéros 5 et 6 : «La religion est soumise à la loi de la race et doit lui être adaptée.» et «La source première et la règle suprême de tout l’ordre juridique est l’instinct racial.» Nous pourrions aujourd’hui appliquer ces mêmes condamnations, et avec la même rigueur, à l’antiracisme, en sorte que ce Syllabus pourrait opportunément être opposé aux antiracistes contemporains, dont les deux propositions citées ici même, en substituant au mot «racisme» celui d’«antiracisme».

 

         En fait, racisme et antiracisme modernes procèdent d’une même source : l’idolâtrie de l’Etat ou de l’Humanité. Ce sont les deux faces d’une même erreur, au point que l’on peut affirmer que l’antiracisme d’aujourd’hui est un fruit naturel du racisme hitlérien, lequel devait tout à l’esprit révolutionnaire et ne faisait que singer un traditionalisme conservateur. Il fut un temps, en Europe, où les Africains de race noire, et particulièrement de condition servile, furent interdits d’accès sur notre continent. Louis XVI prit une ordonnance dans ce sens. Cette ségrégation avait un sens social et politique : la terre de France depuis Jean le Bon (XIVe siècle), affranchit. On voulait éviter cette conséquence. On ne voulait pas non plus mêler des populations trop disparates par souci de paix publique. L’Eglise n’a jamais levé le plus petit doigt contre cette politique, et Napoléon lui-même rétablit l’esclavage dans les colonies sans plus de mises en garde religieuses!

 

         Pourquoi ce passé est-il devenu intolérable à certains? Tout simplement parce que le concept même de race est devenu tabou, autrement dit, fait désormais l’objet d’un interdit suprême, statut qu’il n’a jamais eu chez aucun peuple dans l’histoire. Le tabou de l’antiracisme est né de l’idolâtrie de la race en Occident tout spécialement, idolâtrie qui survit comme par hasard en Russie et dans l’Europe balkanique précisément comme conséquence de rejet du socialisme marxiste, c’est-à-dire de l’antiracisme triomphant… Or nous trouvons dans l’histoire ancienne une exception, une seule, au mélange racial caractérisant tous les empires : le peuple juif, qui définit alors son identité par la filiation abrahamique. Cette conscience était si forte, si intransigeante, que le Christ lui-même en perdit la vie dès qu’il fut établi que son «Royaume», spirituel, pourrait inclure les gentils, c’est-à-dire les non-juifs.

 

         Nous avons tort de dissocier la problématique moderne du racisme et de l’antiracisme de la confrontation entre le nationalisme juif et l’Eglise, qui continue le Christ sur terre. C’est cette confrontation qui confère à la valeur du racisme comme de l’antiracisme son envers idéologique, ce caractère absolu que l’on ne trouve pas sous cette forme proprement religieuse, mais d’une religion sécularisée, chez les peuples païens ou non chrétiens. La problématique moderne et européenne du racisme comme de l’antiracisme est le cadeau empoisonné du processus de la sécularisation, de la négation du fait religieux dans la vie sociale et du rejet de la foi dans l’activité publique et politique. Le racisme comme l’antiracisme sont des ersatz de religion, et ces ersatz n’ont pu s’imposer contradictoirement avec cette force, créer de véritables terrorismes pour l’esprit, que parce qu’ils sont eux-mêmes, au-delà de leur commune origine révolutionnaire, fondamentalement juifs et antichristiques.

 

         C’est dire que le dernier mot sur cette pollution de l’esprit public contemporain ne peut venir que d’une autorité spirituelle reconnue et tenant toute sa force et tout son prestige du seul Dieu incarné.

 

Michel de Preux

 

 

Bricoles

 

Précision

 

L’hebdomadaire français Golias publiait, le 30 novembre dernier, un article au vitriol dirigé contre l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg, et plus particulièrement contre son nouvel «official» M. Nicolas Betticher, le Rastignac du diocèse ou le Mazarin de Fribourg.

Ce personnage, interrogé par la radio suisse romande, proclama que si l’évêque Mgr Genoud ne s’était pas déplacé en personne pour répondre aux accusations de Golias, ce n’était pas pour se défiler, mais parce qu’il était à cette heure «hospitalisé pour des raisons de santé». (cp)

 

Miettes

 

Par les temps qui courent, il faut être la championne des bécasses pour préférer être nue qu’en fourrure.

Une campagne d’affichage proclame que la souffrance des canards donne mauvais goût au foie gras. Pour moi, c’est la souffrance supposée des talibans de la SPA qui donne bon goût au foie gras. (cp)

 

Défense du français

 

         Les membres de l’association Défense du français on reçu, voilà quelque temps, des papillons autocollants habituellement appelés post it et joliment rebaptisés collenotes par DF. Ces collenotes, donc, permettent d’apposer sur des affiches en anglais ou fortement anglicisées, sans risques de dommages à la propriété, des remarque telles que : «On vous abrutit en anglais, ça se voit moins» ou «En français, s’il vous plaît !» L’idée est excellente, mais on est un peu déçu de constater que l’imprimerie qui a réalisé ces collenotes porte le doux nom particulièrement francophone de Paperforms. On préférerait une entreprise plus en rapport avec les buts de Défense du français : Imprimerie Beck, pour prendre un exemple au hasard. (mp)

 

Echanges linguistiques

 

Vous croyez que les échanges linguistiques entre classes francophones et classes germanophones ont pour but de faire progresser les enfants, qui dans la langue de Molière, qui dans celle de Goethe ou de Dürrenmatt ? Quelle erreur ! Le but, c’est l’ouverture à l’autre, à celui que ne parle pas le français en Suisse romande; qui ne parle pas l’allemand en Suisse alémanique.

         Récemment, le directeur – un homme charmant, d’ailleurs – d’un établissement scolaire vaudois se félicitait de ce que, lors d’une visite d’enfants francophones à des camarades de Suisse allemande, les «Welsches» avaient pu constater que les enfants de la classe prétendument alémanique étaient majoritairement allophones. Quelle fabuleuse expérience !

Ce monsieur ne nous a pas dit ce qu’en avaient pensé les parents romands qui avaient financé le voyage dans l’idée que leurs enfants en retireraient, au moins théoriquement, un bénéfice linguistique! (mp)

 

Environnement

 

         Dans Les Quatre Vérités Hebdo1 du 9 novembre, Florin Aftalion énonce cum grano salis quelques Modestes propositions pour sauver la planète. Constatant, entre autres, que les obèses émettent une quantité excessive de dioxyde de carbone et que les vaches polluent, elles aussi, énormément, notre confrère estime que : «Un contrôle social adéquat devrait s’exercer sur ces bestiaux. Surtout sur les vaches suisses, dont le lait va dans le chocolat (qui fait grossir, donc produire du CO2 en excès). Une taxe à l’importation des biens helvétiques (en particulier du chocolat) devrait apprendre à nos voisins à mieux respecter l’environnement.»

Quel plaisir de voir railler les écolos à la triste figure! (mp)

 

1 65, rue Claude Bernard, F-75005 Paris

 

 

Le mauvais nationalisme

et le bon nationalisme

 

Le 12 décembre au soir, le téléspectateur désireux de fuir le programme de la TSR pouvait trouver quelque intérêt à suivre celui de la RTBF. La chaîne publique belge francophone présentait en effet un reportage expliquant comment avait été imaginée, conçue, préparée et diffusée, il y a tout juste une année, une émission de fiction provocatrice annonçant une déclaration d’indépendance de la Flandre et la fin de la Belgique. Le faux journal spécial avait montré de fausses séquences avec interviews de politiciens, réactions de Bruxellois, militants flamands chantant leur joie, lignes de trams interrompues par des barrières, contrôles douaniers dans les métros… Le réalisme était tel que, malgré la mention «fiction» au bas de l’écran, la panique avait réellement gagné une partie de la population. Les politiciens de tous bords s’étaient alors empressés de condamner cette émission – qui apparaît aujourd’hui prémonitoire dans une Belgique plongée, pour de vrai, dans une crise communautaire empêchant la formation d’un nouveau gouvernement.

L’analyse de ce coup d’éclat médiatique, avec une année de recul, était fort intéressante – les journalistes étrangers apparaissent toujours plus sympathiques que les nôtres. L’émission n’en laissait pas moins transparaître un message très clair: les Flamands qui ne veulent plus partager leurs richesses avec les pauvres Wallons sont des égoïstes; des communautés qui vivent ensemble dans un même pays ne doivent pas se séparer, même si elles ne s’entendent pas; l’indépendantisme, c’est un manque de solidarité, c’est du nationalisme, c’est mal et c’est très vilain. Cette opinion est d’ailleurs aussi celle que l’on nous prie habituellement de partager en ce qui concerne la Corse ou le Pays basque par exemple.

Dès lors, on ne comprend pas très bien pourquoi toute l’intelligentsia politico-médiatique occidentale nous annonce aujourd’hui sur un ton triomphant l’indépendance prochaine du Kosovo, province serbe dont la population désormais majoritairement musulmane entend proclamer unilatéralement son indépendance. Par quelle grâce les nationalistes séparatistes kosovars se retrouvent-ils dans un rôle de «gentils»? Est-ce uniquement parce que la conseillère fédérale Calmy-Rey – dont les ruptures de collégialité et les déclarations à l’emporte-pièce n’altèrent en rien la légitimité de sa présence au sein de l’exécutif fédéral – leur a apporté son soutien?

L’indépendance du Kosovo sera un épisode douloureux pour les Serbes, qui y perdront une partie de leur territoire. Vu de Suisse, on se bornera à constater que les nombreux Kosovars venus réclamer l’asile chez nous vont pouvoir rentrer dans leur nouveau pays, et l’on s’en réjouit pour eux. Un autre changement important sera que, lorsqu’un Kosovar resté en Suisse y commettra quelque menu délit – sait-on jamais… –, les journalistes seront bien obligés de le désigner comme tel et ne pourront plus écrire que le coupable est «un Serbe». Ce sont là quelques pistes permettant peut-être d’expliquer en quoi le nationalisme kosovar est un bon nationalisme.

 

Pollux

 

 

Les nouvelles aventures…

 

Archives

 

Le Service international de recherches d’Arolsen  (SIR) est un centre de renseignements situé en Allemagne et créé en 1955. Il est destiné à favoriser la recherche des personnes disparues du fait du nazisme pendant la deuxième guerre mondiale. Ce centre est financé par l’Allemagne, administré par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et chapeauté par la Commission internationale du Service international de recherches (CISIR) qui compte des représentants de onze Etats (Allemagne, Belgique, Etats-Unis, France, Grèce, Israël, Italie, Luxembourg,, Pays-Bas, Pologne et Royaume-Uni). Inutile de dire que la documentation du SIR qui comprend également, depuis 1990, les archives soviétiques, est considérable.

Le 28 novembre, à la suite d’un processus qu’il est inutile de décrire ici, les archives du SIR d’Arolsen ont été enfin ouvertes aux chercheurs, après des années de tergiversations et de pressions dilatoires.

Dans sa livraison de novembre 2007, Le Patriote Résistant, organe de presse de la très française Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes, nous apprend que les archives d’Arolsen concernent des victimes très diverses : travailleurs forcés, déportés vers les prisons du Reich, les camps de concentration ou les camps d’extermination du génocide.

Est-ce parce que les archives d’Arolsen ne contiennent rien de vraiment nouveau qu’on a tant attendu pour les ouvrir à la recherche ? Est-ce par ce qu’on a passé les archives soviétiques au peigne fin en quête d’une confirmation de l’histoire officielle qu’il a fallu dix-sept ans pour les dépouiller, alors que, en 1990, un haut responsable du CICR m’avait assuré que c’était l’affaire de quelques mois ?

En tout état de cause, il faudrait être naïf pour espérer trouver dans ces archives des documents qui ont été détruits, selon certains; qui n’ont jamais existé, selon d’autres.

 

Liberté d’expression

 

Suite à une condamnation à deux ans de prison par un tribunal de Barcelone pour délit continuel de génocide selon l’article 607.2 du Code pénal espagnol, le révisionniste Pedro Varela Geis a fait appel, de sorte que – ici encore, je vous passe les détails – la question de la constitutionnalité de l’article en question a été posée au Tribunal constitutionnel espagnol.

         L’article 607.2  stipule : «La diffusion par tout moyen d’idées ou de doctrines qui nient ou justifient les délits [de génocide et connexes]caractérisés dans le paragraphe antérieur de cet article, ou qui prétendent à la réhabilitation de régimes ou d’institutions qui protègent des pratiques susceptibles de générer ces faits, sera puni d’une peine de prison de un à deux ans.»

         Le Tribunal constitutionnel espagnol a tranché et déclaré «inconstitutionnelle et nulle l’inclusion de l’expression “nient ou”» dans cette mouture espagnole de notre 261bis.  Le tribunal juge en effet que nier même des faits intolérables relève de la liberté d’expression garantie par la Constitution espagnole, contrairement à la justification de ces faits.

         Reste à savoir si l’Espagne sera mise au pas ou si la hauteur de vue du Tribunal constitutionnel espagnol – il semble que la justice d’Espagne conserve une certaine indépendance – fera école dans nos pays férus de liberté individuelle.

 

Appel au secours

 

Le révisionniste français Georges Theil dont je vous entretenais le mois dernier est dans la dèche : suite aux condamnations qu’il a subies du fait de la publication, voilà quelques années, de son livre Un cas d’insoumission : Comment on devient révisionniste, et d’un entretien télévisé au cours duquel il a oublié d’être prudent, Georges Theil se trouve confronté à des amendes et dommages abyssaux (plus de 100 000 euros).

Un comité de soutien tente de venir en aide à Georges Theil. Si vous voulez donner un coup de main financier ou moral, même modeste, vous pouvez l’adresser à :

 

Georges Theil (C.S.)                                                                                                                                    6,rue Gallice

F-38100 Grenoble

Courriel : gmtheva@yahoo.fr

 

Bien sûr, on ne comble pas un gouffre sans fond. Mais si vous aviez l’intention de verser quelque argent à l’Arche de Zoé, championne de l’enfance malheureuse, changez votre fusil d’épaule et pensez au révisionniste démuni !

 

M.P.

 

Dernier rappel

 

(destiné à nos lecteurs du canton de Vaud)

 

N’oubliez pas de signer et de faire signer l’initiative «Ecole 2010 : sauver l’école». Le temps presse : les listes de signatures, même incomplètes, doivent être renvoyées avant le 17 janvier.

 

Nous rappelons que des listes supplémentaires sont à disposition sur le site www.ecole2010.ch.

                                                                                                                                       Réd.