Sommaire :
Où il est question des enfants d’Israël
Les «Cahiers de
Où il est question d’orgasme
mondial synchronisé, d’agenda subventionné, de serial imbécillité, de
gastronomie. de liberté des journalistes, d’alleingang et de fourrure
Max se souvient avec nostalgie de l’époque où les voyageurs aériens
étaient bien traités. Il relève un bon mot d’Iris.
La première faute
politique de Doris
Claude Paschoud critique la désignation de M. Serge Gaillard au poste de
directeur de
De la prédominance des
crétins
Il n’y a pas deux conceptions de la naturalisation, l’une
politique et l’autre administrative. L’interdiction de l’arbitraire
s’impose au magistrat comme au fonctionnaire, mais le respect de l’égalité
de traitement ne se conçoit qu’entre des justiciables qui bénéficient de droits, innés ou acquis. C’est ce que démontre Michel de Preux.
L’Association romande contre la drogue s’inquiète de la
récolte record d’opium enregistré cette année en Afghanistan
Lausanne-Genève: toujours plus vite!
Pollux observe que la police, en installant des Photomaton le long de l’autoroute
Lausanne-Genève, freine les efforts des journalistes obnubilés par l’idée
archi-éculée d’une grande région lémanique où il faut pouvoir circuler de plus en plus vite.
Claude Paschoud se réjouit de voir le Bien triompher du Mal en Irak.
On
voit poindre depuis quelque temps dans les milieux non conformistes, point trop
fanatiques du sionisme, une nouvelle mode qui consiste à désigner l’Etat
hébreu sous l’appellation de l’Israël. A ce que nous avons cru comprendre, les
tenants de cette tendance estiment que, puisqu’on dit
l’Irlande, l’Afghanistan ou l’Italie, il
n’y a aucune raison de faire une exception en faveur d’Israël et
que ce dernier devrait cesser de faire bande à part et se plier pour une fois à
la loi commune.
Fort
bien. Mais il faudrait alors aussi mettre au pas Monaco, Singapour, Haïti
et quelques autres, y compris notre bon
canton qui, si notre mémoire est bonne, s’appelle Vaud et non pas le
Vaud.
Les
sionistes ont choisi d’appeler leur Etat Israël. Ils ne l’ont
pas fait par hasard, ni pour empoisonner leurs adversaires. Ils se sont
simplement conformés à une tradition biblique qui veut qu’on désigne les
juifs par le nom de leur ancêtre commun Jacob, rebaptisé Israël par
l’Eternel1. Le fait que la plupart des juifs
d’aujourd’hui descendent de Jacob par filiation adoptive plutôt que
par filiation biologique ne change rien à l’affaire, semble-t-il, du
point de vue de l’idéologie sioniste.
Lorsque
Moïse présente
Nous
ferons remarquer en outre que, sauf dans quelques campagnes reculées, nul ne
place un article défini devant un nom de
personne. Qui donc aurait l’idée d’appeler notre éditeur et
rédacteur principal le Claude le Paschoud ?
Nous
conseillons donc à ceux qui tiennent absolument à modifier le nom de
l’Etat hébreu pour faire rentrer celui-ci dans le rang de recourir à des
appellations fantaisistes et poétiques telles que l’Israëllande, l’Israélistan
ou l’Israélie. Cela nous paraît un peu vain, mais, après tout,
cela ne fait pas grand mal et ne tombe vraisemblablement pas plus sous le coup
des lois bâillons que l’Israël.
On
pourrait se demander, en revanche, s’il ne serait pas correct, en bon
français, de dire, par exemple : Madame Micheline Calmy-Rey se rendra prochainement chez
Israël pour y proférer des sottises.
Débat
inutile. Le plus raisonnable est, croyons-nous, de laisser les choses en
l’état.
Le Pamphlet
1
Genèse 32 ; 29.
2
Deut. 5;1. 6;4.
Comme nous l’annoncions dans notre numéro de
février,
Je tiens à féliciter ici, au nom de la rédaction, nos
amis de
J’ai lu avec plaisir et intérêt
les deux derniers CRV.
Contrepoisons
réunit les contributions de dix auteurs, jeunes pour la plupart – pas un
seul vieillard ! Comme tous ces textes sont d’un grande densité, il
ne m’est pas possible d’en rendre compte d’une manière
détaillée. Sachez ceci : Olivier Delacrétaz, président de
Comme vous le voyez, il y a là de quoi satisfaire
l’amateur de réflexion le plus exigeant.
Le Coin de Ronchon ne se résume pas. Bien sûr tous les lecteurs du Pamphlet qui
lisent
Un conseil : si vous n’avez pas le moral,
si vous vous êtes levés du pied gauche, si vous avez des soucis, bref, si vous
avez besoin d’une assistance psychologique, dégustez quelques pages du Coin
du Ronchon qui vous feront sourire ou rire aux éclats tout en vous
permettant de vous régaler, par la même occasion, des illustrations
d’OLB, dessinateur que vous connaissez bien.
Bravo à toute l’équipe.
Mariette
Paschoud
1 Place
Grand-Saint-Jean 1, case postale 6274, 1002 Lausanne.
2 Cahier No CLXIV.
3 Il s’agit de
la sixième livraison de la série. Cahier No CXLV. Id.
Mesure efficace
La presse
nous apprend l’existence d’un projet poétiquement baptisé Orgasme
mondial synchronisé. Rassurez-vous, il n’est pas question d’une
partouse à l’échelle planétaire digne de figurer dans le livre des
records. Il s’agit d’un projet ultra-respectable de militants
pacifistes, qui invite les hommes et les femmes du monde entier à faire
l’amour le 22 décembre, jour du solstice d’hiver. Quel rapport avec
le pacifisme ? L’acte sexuel doit être précédé et suivi de pensées
pacifistes. Nous nous trouvons en somme en face d’une variante
intellectuelle du fameux slogan «Faites l’amour, pas la guerre.»
Questions :
que deviennent là-dedans les laissés-pour-compte ou les solitaires volontaires
? Est-il prévu de leur fournir ou de leur imposer des partenaires ?
Sont-ils autorisés à avoir des pensées pacifistes chastes? N’y
a-t-il vraiment aucune limite à la bêtise humaine ? (mp)
Scandale
Horreur !
L’agenda distribué gratuitement aux étudiants de l’Université de
Lausanne par le comité HEC comporte de la réclame pour la marque de cigarettes Gauloises
qui finance donc ledit agenda. Songez-y: les étudiants, naïfs, immatures et
donc bien incapables de résister à n’importe quelle publicité sont en
danger. Heureusement, le distributeur de l’objet pervers a décidé de
rompre son contrat avec Gauloises dès 2007. S’il ne trouve pas
d’autre source de publicité – par exemple pour des charentaises ou
des couches pour bébés –, les étudiants en seront quittes pour payer leur
agenda, ce qui ne manquera pas d’enthousiasmer les plus impécunieux
d’entre eux, ravis d’être sacrifiés sur l’autel de
l’hystérie anti-tabagique. (mp)
Serial imbécillités
Certains journalistes raffolent de
l’expression serial killer. Mais comme les tueurs en série sont
heureusement assez rares sous nos latitudes, ils sont obligés de se rabattre
sur le seul serial mis à toutes les sauces. C’est ainsi
qu’on pouvait lire dans 20
minutes du 7
novembre ce titre accrocheur : «Serial voleurs de cloches» dans
l’Oberland. Les guillemets n’excusent pas la sottise. (mp)
Gastronomie
Chef du restaurant
de l’Ermitage à
Vufflens-le-Château, M. Bernard Ravet vient de perdre une étoile (sur deux)
dans la dernière édition du Guide Michelin. Il reste néanmoins
serein, nous apprend 24 heures à qui il aurait déclaré1 :
«Le seul jugement que j’attends, c’est celui de Dieu».
Une telle ânerie
explique la chute. Les vrais grands cuisiniers, eux, se préoccupent du jugement
de leurs clients. Rabey et Rochat conservent leurs trois étoiles. (cp)
Infrarouge
Lorsque Mme Blocher
avait critiqué l’émission Infrarouge,
pour son concept où des caricatures sont insérées, pour le téléspectateur,
pendant que les invités débattent,
Sur tout ? Pas
tout à fait cependant, comme Mme Romaine Jean vient d’en faire
l’expérience. La nécessité d’augmenter la redevance TV peut faire l’objet
de débats enflammés dans tous les media, mais pas sur Infrarouge. Niet de la direction de
Alleingang
Qui a oublié les
mines consternées des euromaniaques, après le refus du peuple suisse
d’entrer dans l’Espace économique européen, et leurs sombres
prédictions : à l’écart de l’Union européenne,
Moins de quinze ans
plus tard,
Alleingang (bis)
Quelque cinq
millions de personnes ont été privées d'électricité en France samedi 4 novembre
dans la soirée, peu après 22h et pendant une trentaine de minutes, en raison
d'incidents qui ont affecté le réseau allemand et ont eu des répercussions dans
tous les pays européens.
Dans tous les pays
de l’Union européenne, peut-être, mais pas en Suisse ! Encore
un mauvais coup de l’ASIN ! (cp)
Fourrure
Depuis la nuit des
temps, les êtres humains ont chassé pour se nourrir et se sont couverts de
peaux de bêtes pour se protéger du froid. Hier, des crétins et des mémères
militaient pour l’interdiction de la chasse. Aujourd’hui, des
ayatollahs lancent une campagne publicitaire d’injures contre les
amateurs de fourrure. Exemples, imitant les définitions du dictionnaire :
Fourrure (furyr) n.f. Peau d'animal tué dont se parent
certaines vieilles cruches pour aller au bal des prétentieux.
Fourrure (furyr) n.f. Peau d'animal tué que certains
vieux coqs offrent à la femme qu'ils n'aiment plus.
Fourrure (furyr) n.f Peau
d'animal tué que certaines petites dindes portent pour oublier qu'elles sont
des thons.
La société vaudoise
protectrice des animaux, qui a mis 180'000 francs dans l’opération,
risque de s’aliéner la faveur de moult donateurs et donatrices. On ne
pleurera pas. (cp)
[1][1] 24 heures du 22 novembre, page 23.
2 24 heures du 21 novembre, page 7.
Et si l’on passait au suivant ?
5.11.06, 11h.00, France Info : la
nouvelle est tombée, dans la grande tradition nurembergeoise : le
président irakien Saddam Hussein et deux co-accusés ont été condamnés à mort1
par un tribunal d’exception mis en place et surveillé de près par le gang
international Bush & Co. En bonne équité, on peut désormais
s’attendre à ce que ce gang soit à son tour livré ou vendu à une
quelconque Cour-Internationale-(également)-de-Dieu-sait-quoi pour «complot
contre la paix», chef d’accusation pour lequel il existe désormais une
profusion de preuves.
Encore faudrait-il pour ce faire que le degré
d’exaspération des peuples européens leur permette de surmonter celui de
l’indifférence généralisée dans laquelle ils sont entretenus par les
médias (et tous autres dispositifs mis en place à cet effet) ou tout simplement
la gangue de lâcheté dans laquelle ils se sont laissé enfermer.
Transports aériens ?
Changeons de galère !
Max éprouve quelque nostalgie à se remémorer les jours
heureux des années cinquante où voyager en avion n’était que plaisir et
délectation. Le passager était escorté à l’appareil par une accorte
hôtesse et mené à sa place par une de ses aimables consœurs. Son repas lui
était servi avec grâce dans une élégante vaisselle de porcelaine que ne
déparaient pas les services argentés, le tout frappé du symbole de la
compagnie. Comme la nappe, la serviette était de coton. Les mets étaient
souvent très bons et les vins acceptables. Certes, on volait moins haut et il y
avait plus de trous d’air, mais à bord, tout n’était que grâce,
élégance et légèreté.
Désormais, des représentantes d’un sexe plus du
tout faible aux épaules de joueuses de tennis format «troisième millénaire»
contrôlent, l’air morose et avec l’amabilité de KGBistes, son titre
de transport qui s’apparente de plus en plus à une liste de colisage,
scannent d’un regard sécuritaire son visage qu’elles comparent à sa
photo de passeport biométrique et l’expulsent, tel un suppositoire, vers
un siège-baquet dont les accoudoirs mitoyens des sièges voisins sont autant
d’accessoires de contention. «Le» voyageur «unique» de jadis se résigne à
n’être plus, désormais, qu’un veau supplémentaire bourré en «classe
bétail». Il pourra toujours se consoler en se disant qu’il arrive plus
vite, même en tenant compte des trois heures perdues à terre entre les
contrôles de sécurité et les amabilités policières et douanières, sans parler
des temps de déplacement jusqu’à l’aéroport et jusqu’au point
final de son périple. Mais là où la mesure est comble, c’est
lorsqu’il considère l’escalade sécuritaire dont il doit subir les
affres : au seuil des fourches caudines du portique électromagnétique, il
lui est demandé d’opérer un numéro d’effeuillage presque complet,
de subir les papouilles frétillantes – sans même que l’on se soit
enquis de ses préférences en la matière – d’un agent de sécurité de
sexe apparenté, auquel il n’a pas même été présenté. Comme il ne manque
pas de sonner au passage du portique ou de révéler aux rayons X l’existence,
dans son bagage à main, d’un objet qui échappe à la compréhension –
toujours très limitée – du scrutateur, le voilà sommé de répondre à une
mitraillade de questions aimables mais fermes sous les feux croisés d’une
demi-douzaine de regards peu amènes. Après quoi, dûment répertorié par le
responsable du rôle des éléments douteux, délesté d’un nombre
incalculable d’objets (lime à ongle, camembert2, flacon de
parfum, «bombe» – aïe ! – de mousse à raser…)
d’apparence anodine mais dont il apprend qu’ils sont susceptibles
de provoquer à bord un drame aux conséquences aussi insoupçonnées que
cataclysmiques et internationales, rouge de confusion, poursuivi par des
regards lourds de suspicion complémentaire, il lui est loisible de remettre ses
chaussures pour mieux courir vers l’appareil qui n’attend plus que
lui. Essoufflé et confus, il finit par s’insinuer dans son fauteuil sous
les yeux lourds de reproches latents de toute l’avionnée.
Tant que le bétail humain s’en accommodera avec
la bonne grâce et le sourire contrit qui sont la marque des braves gens, il
n’y a aucune raison, sauf retour rapide et improbable à ladite raison,
pour que cette escalade s’interrompe. Dans la tarte à la crème
sécuritaire, le pire reste à venir. Ceux qui ont fait sacerdoce de nous
protéger malgré nous pourront ainsi bientôt :
- exiger la tonte préalable des passagers (risque
de propagation du typhus par les poux – guerre
bactériologique !) ;
- les contraindre à n’embarquer que vessie
et intestin vides (l’urée et les nitrates entrent dans la composition de
puissants explosifs, sans oublier les redoutables effets pervers des
flatulences) ;
- les ignifuger avant le décollage et les
contraindre à endosser une combinaison stérile numérotée et frappée du logo de
la compagnie ;
- interdire
de vol certains cardiaques (qui sait ce qu’ils pourraient faire, à
En décembre 2001, parodiant le Dr Goebbels, Max avait
intitulé son message de vœux de fin d’année : Peuples européens, profitez du terrorisme,
le «sécuritarisme» sera terrible...4. Et où en sommes nous
aujourd’hui ?
Pour sa part, Max, qui en a le loisir et qui déteste
être pris en charge «pour sa propre sécurité» par des gens à qui il n’a
rien demandé, a choisi, dans la mesure du possible, de voyager en bateau...
C’est plus long, mais on y est encore traité avec décence.
Iris tire et fait mouche (ou : pourquoi il faudrait verser les femmes à
31.10.2006, Dayr Kifa, Liban: deux
chasseurs-bombardiers de l'aviation israélienne simulent une attaque en piqué
sur les positions françaises de
En revanche, la
remarque d’Iris, elle, a fusé aussi sec :
«C'est
ça ! Ils veulent nous faire prendre un bras d'honneur pour un salut
militaire !»
Max l’Impertinent
1 …par l’ignominieuse
pendaison (comme en 1946… Les mises en scène ne se renouvellent guère
tant qu’elles sont profitables) en refus de la demande du Zaïm
d’être passé par les armes.
2 Maizoui, le camembert est un
fromage interdit de cabine… sans doute à cause des risques chimiques
et/ou bactériologiques… ou peut-être parce que, normalisé aux goûts
européens, il pourrait être confectionné en «plastic» ?
3 Certaines mesures pourraient, au
demeurant, être fort appréciées : interdire de vol les fâcheux qui vous
pompent l’air.
4 Le Pamphlet, décembre 2001, n°
310, p. 2.
La première faute
politique de Doris
Il n’aura pas
fallu longtemps pour que Mme Doris Leuthard commette sa première grosse bourde
politique.
La désignation, à
la tête de la direction du travail au Secrétariat d’Etat à
l’économie de M. Serge Gaillard, secrétaire général et idéologue de
l’Union syndicale suisse, est de nature à provoquer de méchants blocages
dans les milieux directement intéressés.
M. Gaillard est
économiste. Depuis 1998, il est aussi membre du Conseil de
Dans ses fonctions
de syndicaliste, M. Gaillard privilégiait, bien entendu, la création
d’emplois : «les bénéfices des
entreprises doivent servir en priorité à la création d'emplois»,
déclarait-il lors d’une émission de Classe
Eco en novembre 2005. Il fallait qu’il proclame cela pour satisfaire
sa base, même s’il devait bien être conscient de la sottise d’un
tel axiome.
Violemment attaqué
par l’extrême gauche pour ses «méthodes
staliniennes» (il avait brutalement licencié un juriste collaborateur de
l’USS, le docteur en droit Romolo Molo, pour déviationnisme idéologique),
le nouveau directeur du travail au SECO ne semble pas avoir compris que les
difficultés de la croissance économique proviennent essentiellement de la pression croissante et désormais exagérée, en
termes de prélèvements obligatoires, que l'Etat fait peser sur les entreprises.
Puissent ses nouvelles fonctions lui permettre de se
frotter – avec bonheur – aux réalités.
De la prédominance des
crétins
«Le peuple ne se
conduit ni par raison, ni par conseil, ne se forme sur aucun point des idées
justes, apprécie peu de choses par la vérité, et en évalue un grand nombre
d’après l’opinion; il est toujours inconstant, facile à être trompé
et entraîné à tous les excès, ingrat, arrogant, cruel.»
Allocution du 17 juin 1793 du
pape Pie VI déplorant l’assassinat du roi de France Louis XVI.
Une polémique absolument stupide se répand
actuellement en Suisse au sujet de l’initiative populaire de
l’Union démocratique du centre (UDC) ayant pour objet le maintien des
procédures de naturalisation par vote. Cette initiative est la conséquence
d’un arrêt aberrant du Tribunal Fédéral suisse datant du mois de juillet
2003, qualifiant d’inconstitutionnelle, comportant un risque de
discrimination, notamment raciale, une procédure de naturalisation fondée sur
des décisions n’ayant pas à être motivées. Les cuistres du barreau, parmi
lesquels le (trop) fameux Me Warluzel, y voient une alternative entre deux
conceptions, soi-disant légitimes, de la naturalisation : l’acte
politique ou l’acte administratif. Mais le problème n’est pas là du
tout ! Et le poser ainsi introduit une dichotomie détestable entre la
politique, qui aurait le privilège, odieux, de l’arbitraire, et
l’acte administratif, qui serait seul soumis à la loi, donc au principe
d’égalité. Entre ces deux approches de la naturalisation, la justice est
piégée et l’on ne s’étonne guère que la seconde ait les faveurs des
juges de Mon-Repos, qui sont en majorité des esprits faux et de forts mauvais
juristes de surcroît.
Car il ne peut y avoir inégalité devant la loi ou
inégalité de traitement, c’est-à-dire arbitraire, que sur la base
d’un droit personnel acquis. Par définition, aucun requérant à la
nationalité n’a droit à la naturalisation, car s’il l’avait,
ce ne pourrait être que par l’effet de la loi, non d’une décision
de naturalisation souveraine. Vouloir qu’une décision de naturalisation
soit motivée afin d’éviter l’arbitraire est un pur sophisme. Ce pur
sophisme détruit la notion même d’arbitraire, dès lors qu’il
assimile ce risque à un droit subjectif à la naturalisation. Pourquoi prendre
une décision si la loi en décide ? Et quelle inégalité de traitement
peut-il y avoir entre requérants ne disposant d’aucun droit commun ?
Toute cette polémique n’a aucun sens et révèle une confusion très grave
des esprits, confusion provoquée sciemment par le Tribunal fédéral
lui-même !
Un tel désordre des esprits est néanmoins révélateur.
Ce mal dépasse infiniment l’ordre politique, bien qu’il concerne
cet ordre au premier chef. Si, en effet, l’arbitraire est inconcevable,
juridiquement et moralement, sans violation d’un droit inné ou acquis,
que méconnaît l’acte arbitraire précisément, il est aujourd’hui
plus qu’évident que ce genre d’arbitraire s’est largement
introduit dans les lois positives de l’Etat, ce qui devrait entraîner des
refus systématiques d’obéissance. Il est incontestablement arbitraire
d’ignorer le sacrement de mariage des chrétiens en droit civil, ou le
droit à la vie d’enfants conçus, de mépriser la vérité religieuse au
point d’accorder un traitement identique à des religions dont on ne se
soucie plus de savoir laquelle est la vraie et lesquelles sont fausses. A ce
propos, si la vérité religieuse n’était pas accessible à l’homme,
pourquoi y aurait-il une vérité morale qui le serait ? Et s’il
n’y a pas non plus de vérité morale, ce que les législateurs contemporains
semblent admettre avec la légalisation des unions de même sexe, conçues comme
une simple variante du mariage, que devient le droit lui-même sinon un pur
système de contrainte sociale, une violence institutionnalisée ?
Rien n’a de sens, et tout n’est que
rapport de force. Ce chaos est un châtiment divin. Puisque l’homme ignore
Dieu et sa propre conscience, il est aussitôt frappé d’une incapacité
radicale : fonder un ordre social quelconque dans la justice selon l’esprit
et par la vérité connue par la saine raison. Ou
l’ordre social repose sur Dieu et, en l’admettant,
l’homme peut trouver la paix, ou la fabrication de cet «ordre» est
revendiquée par l’homme comme un droit propre exclusif, indépendant de
Dieu, et la vérité divine demeurant naturellement inchangée, c’est
l’homme lui-même qui subira les conséquences de sa rébellion et de son
orgueil.
Lausanne /
Yverdon-les-Bains, le 23 novembre 2006. L’Association romande contre la
drogue (ARCD)1 partage l’inquiétude du directeur de
l’Office des Nations Unies pour la lutte contre les drogues et le crime,
M. Antonio Maria da Costa, qui met en garde les maires des 63 villes et
communes membres des «Cités européennes contre la drogue» (ECAD) contre le
risque accru de surdoses2 en raison de la récolte d’opium record
enregistrée cette année en Afghanistan.
Dans une lettre adressée hier aux membres de
l’ECAD, institution dont le secrétariat se trouve à la mairie de
Stockholm et qui compte dans ses rangs notamment la ville de Lugano et
plusieurs communes vaudoises, M. da Costa a rappelé qu’une plus grande
disponibilité de l’héroïne s’était traduite dans le passé par une
plus grande pureté du produit final plutôt que par une baisse des prix dans la
rue. Il encourage vivement les maires des «Cités européennes contre la drogue»
et les centres de thérapie à prendre toutes mesures utiles dans les mois qui
viennent et d’alerter les responsables du terrain contre le risque
d’une augmentation possible du nombre de surdoses. Le patron de
l’UNODC a aussi exprimé sa préoccupation devant l’augmentation de
la consommation de cocaïne en Europe.
C’est l’occasion de rappeler que le nombre
de surdoses mortelles a fortement augmenté l’an dernier en Suisse,
passant de 182 à 211. Dans les seules villes de Zurich et de Genève, qui ne
sont pas membres des «Cités européennes contre la drogue», ce nombre a passé
respectivement de 58 à 63 et de 4 à 14. C’est aussi l’occasion de
rappeler que ces deux villes possèdent chacune un ou des locaux pour l’injection
ou l’inhalation de drogues illicites, dont l’existence porte
préjudice à la prévention, à la thérapie axée sur l’abstinence et à la
répression, les trois piliers d’une politique de la drogue cohérente et
restrictive.
L’ARCD encourage vivement les pouvoirs publics à
inciter les toxicomanes à s’insérer dans un réseau de soins, à maintenir
leur soutien aux institutions thérapeutiques axées sur l’abstinence, à
améliorer la prévention en matière de drogues et à renforcer la répression
contre le trafic, toutes mesures qui doivent concourir à une réduction de l’offre
et de la demande en même temps qu’à une diminution des coûts sociaux
engendrés par la drogue, lesquels s’élèvent à plus de 4 milliards de
francs par an.
1 Case
postale 5260, 1002 Lausanne. Contacts :
Claude Ruey, conseiller
national, tél. 031 / 311 64 16, courriel : clauderuey@parl.ch
Jean-Philippe Chenaux, tél. 021
/ 796 33 00, courriel : jpchenaux@centrepatronal.ch
2 C’est moi
qui ai remplacé overdoses par surdoses. M.P.
Lausanne-Genève: toujours plus vite!
Le
commandant de la police cantonale vaudoise vient de faire installer une
ribambelle de nouveaux Photomatons pour automobiles le long de nos autoroutes.
Il faut saluer là l’une des dernières initiatives que nous aurons pu
prendre librement dans ce domaine, avant que la gestion des autoroutes ne passe
bientôt entièrement sous la coupe du pouvoir fédéral.
Décision
heureuse sur le plan du fédéralisme, donc, mais guère pertinente, semble-t-il,
du point de vue de la sécurité routière. Alors que la présence de ces appareils
était censée «apaiser le trafic», on a vu au contraire se multiplier, ces
dernières semaines, des cas de courses-poursuites au cours desquelles des
fuyards ont tenté d’échapper à la police en roulant parfois à plus de
L’origine des individus en question – des
gitans établis en France, des cambrioleurs algériens, un psychopathe égyptien
armé d’un sabre – renforce le sentiment communément partagé selon
lequel les radars fixes doivent certainement flasher beaucoup plus de
conducteurs étrangers, non prévenus de ces pièges, que d’autochtones
– ces derniers, dûment avertis, ayant l’exaspérante habitude de
réduire leur vitesse bien en dessous de la limite légale.
Si
l’on s’en tient donc au seul thème de la sécurité routière, on
remarquera que les efforts de la police pour modérer la vitesse des véhicules
resteront vains si la presse refuse de jouer le jeu et montre systématiquement
le mauvais exemple. Le dossier présenté dans L’Hebdo du 26 octobre dernier et intitulé Le Léman en
folie en est une illustration frappante: toujours obsédé par le fantasme
archi-éculé d’une grande région lémanique, le journaliste Daniel Audétat
nous inflige quatre pages sur «les idées [qui] fusent autour du lac»,
sur le «vent de folie [qui] irise le Léman» et sur le «jaillissement
de projets», textes flanqués de dessins-montages de science-fiction où la
cathédrale de Lausanne disparaît au milieu d’un fouillis de gratte-ciels,
d’engins volants, de monorails et d’artères rapides sur lesquelles
se pressent des voitures aux formes futuristes. Le message est clair: il faut
pouvoir circuler toujours plus vite
entre Lausanne et Genève. Et ce message est en complète contradiction avec
celui du commandant de la police vaudoise. Comment voulez-vous que le simple
citoyen s’y retrouve?
Pollux
On ne dira jamais
assez les bienfaits de la civilisation et de la démocratie : le Haut
Tribunal irakien, juridiction d’exception mise en place par
l’occupant américain, a finalement condamné à mort l’affreux Saddam
Hussein, pour avoir ordonné ou tout au moins accepté le meurtre de 148
villageois.
Sans doute ce jugement n’a-t-il pas été rendu
dans la plus parfaite sérénité : trois avocats de la défense ont été
assassinés et le président de
Mais, grâce à ce
jugement exemplaire, on sait aujourd’hui que le Bien a triomphé du Mal.
Cet heureux
résultat a néanmoins un prix : depuis le début de l’intervention
américaine, 2800 soldats américains sont morts, ainsi que 250 soldats du
Royaume-Uni et des autre puissances occupantes. Les pertes civiles irakiennes
se situent, selon www.iraqbodycount.net
à un total pouvant être estimé entre 47'440 et 52'642.
Selon le sénateur
Mc Govern, le coût direct des opérations se situe à 246 millions de dollars par
jour.
Depuis le 1er
mai 2003, date de la fin des opérations majeures, selon le président George W.
Bush, le coût des opérations s’est articulé comme suit : en
2004 : 77,3 milliards de dollars ; en 2005 : 87,3 milliards de
dollars et en 2006 : 100,4 milliards de dollars jusqu’à
aujourd’hui.
Non seulement la
paix civile est loin d’être rétablie, mais le chaos est – presque
– total. Le gouvernement ne contrôle que la ville de Bagdad (et encore, pas entièrement) et rien dans le
reste du pays. La menace terroriste a considérablement augmenté, même en
Europe.
Ces
quelques menus inconvénients ne sont rien : la pendaison de Saddam Hussein
sera le signe visible du triomphe de la civilisation sur les forces du Mal.
C.P.