Sommaire :
Où il est question de prétendues «valeurs judéo-chrétiennes»
Où le public suisse peine à s’y retrouver
Où il est question de plusieurs études aussi onéreuses qu’inutiles
Max s’adresse à un ami allemand et il manifeste sa méfiance à
l’égard d’un évêque qui commence son discours par : «Honnêtement…»
Pollux s’inquiète de l’intolérance religieuse
Si
Michel de Preux montre les limites du dialogue,
à ne pas confondre avec la controverse.
Une initiative de génie en pays neuchâtelois : faire payer les
riches.
Les Africains sont-ils
paresseux ?
Pour éradiquer la misère en Afrique, Claude Paschoud propose une recette
qui n’a aucune chance d’être approuvée par quiconque.
Ce ne sont pas les caricatures qui sont critiquables, mais l’usage
qu’en fait
Erratum et appel à un auteur…
Les élections cantonales de mars 2007 engendrent,
maintenant déjà, beaucoup d’agitation dans le landernau politique. On voit poindre d’un peu partout
des candidats qui se sentent vocation de sauver la patrie en danger et briguent
un siège au Conseil d’Etat. L’un des derniers en date est Monsieur
Maximilien Bernhard, trente-sept ans, candidat de l’Union démocratique
fédérale (UDF,) qui se propose, selon Le Matin Bleu du
mercredi 25 octobre, de défendre «les valeurs judéo-chrétiennes» et de «promouvoir une politique de la drogue basée sur l’abstinence». Ce dernier point ne peut que rencontrer notre
approbation et celle de nos amis de l’Association romande contre la drogue (ARCD)1, dont Monsieur Bernhard est un des contacts2, et qui dénonce sans relâche les mensonges que nous
servent les champions de la distribution d’héroïne, des automates à
seringues et autre locaux d’injection. Le candidat UDF peut donc dès
aujourd’hui compter sur notre voix.
Nous déplorons toutefois qu’il tombe, comme le
premier promoteur du dialogue interreligieux venu, dans une erreur, fort
répandue il est vrai, qui consiste à croire qu’il existe des «valeurs
judéo-chrétiennes». Or, les valeurs n’existent, si tant est
qu’elles existent, qu’au sens de «ce qui est vrai, beau, bien, selon un jugement
personnel plus ou moins en accord avec celui de la société de l’époque» proposé par le Petit Robert.
Nous le savons tous : les «valeurs» actuelles sont,
entre autres, la tolérance, l’ouverture à l’autre, les droits de
l’homme et, bien sûr, l’anti-racisme. Elles rassemblent certes
beaucoup de belles âmes juives et chrétiennes, mais aussi musulmanes, à ce
qu’on nous dit, et bien d’autres encore, sans doute, y compris des
athées. Ce ne sont donc pas des «valeurs» judéo-chrétiennes, pas
plus que ne l’étaient il y quelques décennies, le patriotisme, le sens de
l’honneur et l’esprit de sacrifice qui rassemblaient des hommes et
des femmes de toutes confessions et religions, ainsi que des incroyants.
Cette manie qu’ont de nombreux chrétiens –
nous ne doutons pas que Maximilien Bernhard soit un authentique chrétien
– d’amalgamer judaïsme et christianisme en croyant faire plaisir aux
juifs trahit un sentiment de culpabilité tout à fait malvenu et une
méconnaissance totale, à ce sujet, de l’opinion des juifs authentiques
pour qui il est exclu de se commettre avec une religion qui sert un Messie
qu’ils considèrent comme un imposteur et dont les dogmes – non pas
les «valeurs» – sont incompatibles avec leur foi – non pas
leurs «valeurs». Nous ne saurions leur donner tort.
Nous proposons donc à Monsieur Bernhard de renoncer à
défendre les «valeurs» judéo-chrétiennes et de fixer, plus prosaïquement, des
priorités pratiques, en plus de la politique de la drogue basée sur
l’abstinence : redressement de l’école vaudoise, lutte contre
les coûteuses illusions socialistes, promotion d’une politique financière
permettant de diminuer taxes et impôts, entre autres.
Cela dit, nous lui souhaitons bonne chance.
Le Pamphlet
1 Case postale 29, 1400
Yverdon-les-Bains
2 Tél. 079 600 99 68,
courriel : m.bernhard@bluewin.ch
Mme Véronique Courjault
a fini par avouer qu’elle était bien l’auteur des meurtres des deux
bébés retrouvés dans le congélateur de sa résidence de Séoul. Contrairement à
ce qu’on a cru tout d’abord, il ne s’agissait pas de jumeaux,
mais de deux enfants nés (et tués) respectivement en 2002 et 2003.
Dans la foulée, elle a aussi
avoué avoir étranglé en France un enfant né en 1999. Il y a en France environ
une centaine d’infanticides par an.
L’infanticide
est le fait, pour la mère, de tuer son enfant pendant l’accouchement ou alors qu’elle se trouve encore
sous l’influence de l’état puerpéral. C’est un délit
spécifique en droit suisse (art. 116 CPS).
Compte tenu de
cette particularité, et du fait que l’état puerpéral est une circonstance
personnelle (atténuante), l’infanticide n’est plus un crime (comme
il l’était encore jusqu’en 1990, punissable d’une peine
d’emprisonnement de 6 mois au moins) mais un simple délit, punissable de
l’emprisonnement (de 3 jours à 3 ans). Il ne s’applique qu’à
la mère et non aux complices éventuels, eux-même punissables selon l’art.
111 du code pénal de meurtre,
éventuellement même d’assassinat
(art. 112 CPS) si leur participation dénote une absence particulière de scrupules ou une façon d’agir particulièrement odieuse.
Cet exorde pour
expliquer que le public suisse ne
comprend rien à cette histoire :
Il ne comprend pas
qu’on parle, dans la presse, d’infanticide
(délit qui n’existe pas en droit français) et en même temps que les époux
Courjault soient prévenus d’assassinat.
Il comprend mal comment
un mari peut avoir ignoré à trois reprises les grossesses de son épouse menées
à leur terme.
Il ne comprend
enfin rien aux cris d’indignation poussés par l’ensemble des media,
à la douloureuse stupeur, aux
substantifs et adjectifs extrêmes comme : insoutenable, indicible,
horreur absolue etc., et
particulièrement par les mêmes qui n’ont jamais cessé de justifier
l’avortement au nom du droit des femmes à disposer librement de leur ventre.
L’infanticide,
au sens étroit que lui donnent le Littré, les gens qui parlent français et le
Code pénal suisse, dépasse de peu le dernier moment possible de
l’avortement mais il est de même nature. Le meurtre du nouveau-né
n’est pas beaucoup plus atroce que le meurtre de cet enfant avant sa
naissance.
On serait reconnaissant
aux avorteuses et à leurs amis de ne pas en rajouter lorsqu’il
s’agit d’un infanticide. Ces gens-là n’ont, dans tous les
cas, pas de leçons à donner à Mme Courjault.
Claude Paschoud
Is fecit cui prodest ?
Le Matin Bleu du 18 octobre :
selon un étude commandée par
Belle
découverte ! Les Suisses n’avaient pas besoin d’une étude
– combien cela a-t-il coûté, au fait ? – pour savoir que le
système de l’assurance maladie obligatoire est un échec lamentable. Mais
ce n’est pas le fédéralisme qui est en cause, c’est l’obligation !
Par
ailleurs, on ne peut s’empêcher de penser que cette étude apporte fort
opportunément de l’eau au moulin des partisans d’une caisse maladie
unique et centralisée.
Question :
dans ce cas,
Le
17 octobre, les Vaudois découvraient dans la presse à la suite d’une
étude – encore une ! –que 40% d’entre eux ne comprennent
pas les mots «safer sex» qui font pourtant partie de l’arsenal
lexical des spécialistes de la lutte anti-sida. Il est vrai que 18% des
personnes interrogées ne sont pas trop sûres non plus du sens du mot «séronégatif»
et que d’autres – j’en fais partie, Dieu me pardonne !
– ne connaissent pas le sens de «prophylaxie de postexposition»,
ce qui est, nous dit-on, plus grave.
Peut-être
les Vaudois seraient-ils moins benêts si on leur parlait un langage
compréhensible. (mp)
Lettre ouverte à un Allemand réveillé trop tôt
Cher Frédéric-Charles,
Ainsi, vous voilà élevé à l’insigne honneur de
« dénoncé » en qualité de lecteur-correspondant de ces trop rares
feuilles d’opinion allemandes encore indépendantes. Victime d’un de
ces cafards qui, faute de sain exercice
physique ou intellectuel, courent le papier, armés de loupes à filtre et de
carnets à souches. Vous découvrez ainsi que dans cette étrange RFA point très
différente de cet Irak «rapté» au Président Saddam Hussein par le gang Bush,
existent aussi ces tartarins en charentaises qui traquent les «bêtes immondes»
dont le péché majeur est de tenter de ranimer leurs frères de sang.
Ne me dites pas que vous avez cru sincère votre
chancelière quand elle avait l’impudence de rappeler au Président Poutine1
la nécessité de promouvoir une liberté d’expression qui n’a jamais
été de règle depuis l’apparition de votre république fédérale. Ou
peut-être son commentaire en réaction à la lettre du Président Ahmadinejad2 :
«l’existence d’Israël appartient pour nous à la raison
d’Etat» vous a-t-il échappé ? Au fait, le contenu de cette
lettre a-t-il été porté à la connaissance du peuple allemand ? Et quelle
est la légitimité de ce «pour nous», sachant que
l’Allemagne dans laquelle vous vivez est juridiquement une sorte de
«génération spontanée» très comparable à cette curieuse «démocratie» irakienne
parachutée par les prédateurs de 2003… ? Car, si je ne
m’abuse, votre pays est toujours au bénéfice d’un armistice
conclu entre les plénipotentiaires du dernier Chancelier du IIIe
Reich, le grand-amiral Dönitz, et les forces alliées… A moins que vous ne
puissiez enfin me confirmer l’existence d’un traité de paix et
m’indiquer quels en furent les signataires respectifs, je n’arrive
toujours pas à comprendre ce qui confère une quelconque légitimité à votre
république (mon Petit Larousse 2001 me confirme :
«1948 : les Etats-Unis,
Et pour en revenir à votre chancelière, si l’on
admet, avec je ne sais plus quel humoriste français, que «passé un certain
âge, on a la gueule qu’on mérite», autorisons-nous un peu de
physiognomonie4 : les profonds sillons qui mettent la bouche de
Madame Merkel entre parenthèses n’évoquent-ils pas pour vous
l’articulation mandibulaire de ces poupées de ventriloques ? Vous
manque-t-il le fantaisiste ? Pour ma part, je l’imagine assez bien
en complet-veston croisé assis dans une pièce ovale… avec un drapeau du
plus bel effet à la boutonnière et des étoiles en guise de boutons de
manchettes !
Revenons au réel. J’espère, ami très cher, que
vous n’irez pas, de par votre courage, grossir le lot de ceux, dans votre
pays comme en d’autres, dont on ruine la santé physique et pécuniaire en
des procès qui auraient fait frétiller d’aise le Petit Père
Staline ; sachant bien que, comme eux, vous n’accepterez jamais de
vous salir les genoux. Pour l’immédiat, je vous suggère la lecture
d’un bon livre5 et de vous rendormir… Votre pays ne
s’est point encore réveillé.
Question impertinente (aux derniers Européens qui
échappent encore à l’anesthésie)
De quand date la dernière décision de bon sens
prise par l’un de ceux qui prétendent vous mener à
Pointe sèche n° 7 : un
drôle de paroissien
Ce prélat avait choisi comme premier mot de la
première phrase de son interview l’adverbe « honnêtement ».
Aussi ai-je préféré changer de longueur d’onde, pensant qu’il était
digne de figurer au «Livre noir des évêques de France»… ce qu’une
vérification ultérieure me confirma.
Pointe sèche n° 8 : un
chauffard
C’était hélas un de
ces autodidactes qui avaient été recalés au permis de bien se conduire…
Max
l’Impertinent
1 Suite à l’élimination de la journaliste russe Politovskaïa (journaliste «sans signification politique», selon la déclaration sans réplique de M. Poutine).
2 …à laquelle, cependant, il convenait, selon elle, de ne pas donner de réponse ! (Ubu est en vie et en bonne santé).
3 …désormais passablement écornée.
4 Science injustement passée de mode : il n’est que d’analyser les tronches de certains prétendants à l’investiture suprême pour s’en persuader.
5 Pourquoi pas
d’Anne Kling La licratisation de
L’intolérance
religieuse se manifeste une nouvelle fois en Suisse. Nous avons honte de vivre
dans un pays qui foule aux pieds le droit de chaque être humain de vivre ouvertement
et pleinement sa foi. Et c’est avec indignation que nous voulons dénoncer
la suspicion et la méfiance que rencontre une communauté étrangère désirant
bâtir un lieu de culte dans une petite ville alémanique: ces gens sont obligés
d’ériger leur édifice en zone industrielle plutôt qu’au centre de
la localité, de renoncer à une tour trop visible au profit d’un toit plus
discret, de faire examiner «minutieusement» leurs plans par des
architectes suisses «pour éviter une quelconque provocation» et,
d’une manière générale, de tout faire «pour éviter la polémique»
et de mener «une politique des petits pas afin de ne pas bousculer la
population».
Le
quotidien 24 heures, dans son
édition du 26 octobre, nous révèle en effet les trésors de prudence et de discrétion
dont doit faire preuve la communauté orthodoxe serbe de Suisse pour se
construire une église dans la banlieue de Berne.
A bien y réfléchir, il est vrai que la construction
d’une église chrétienne au milieu de nos minarets pourrait être ressentie
comme une véritable provocation par les 310'000 musulmans qui vivent chez nous.
Quant au clergé médiatique au pouvoir, il soupçonne les orthodoxes de passer
plus de temps à prier Dieu qu’à jouer de la guitare et à militer pour les
demandeurs d’asile, réunissant ainsi tous les indices d’une
inquiétante dérive fondamentaliste.
De
plus, l’UDC a déclaré qu’elle n’était pas opposée à «ce
type d’édifice qui s’insère dans notre culture chrétienne».
C’est bien la preuve que l’église en question ne saurait mériter
une quelconque tolérance!
La
question se pose plus généralement de savoir si l’on doit encore tolérer
au cœur de nos cités la présence de symboles ostentatoires du
christianisme, susceptibles de froisser les sensibilités. La cathédrale de
Lausanne – dont d’exquises personnes affirment qu’elle est la
plus belle des cathédrales – s’était vu promettre une seconde tour
par un ex-candidat au gouvernement vaudois; la prochaine élection
donnera-t-elle l’idée à quelqu’un de réclamer au contraire la
disparition de son unique beffroi, affront à la laïcité et obstacle à la vue
sur le CHUV?
Pollux
Allô,
C’est par ce
titre amusant et pertinent que l’éditorialiste de 24 heures commentait, le
20 octobre dernier, l’ahurissante prétention de
On rappelle que
Le motif avoué de
cette gourmandise supplémentaire est «le prix de plus en plus élevé des droits de retransmissions sportives».
Il suffirait donc de renoncer purement
et simplement à ces retransmissions pour faire des économies de plusieurs
centaines de millions, lesquels pourraient être investis pour
l’amélioration de l’information culturelle et politique ou
simplement rendus aux téléspectateurs.
Les amateurs de
ballon rond ou ovale, ceux qui se sentent plus virils en regardant une course
de Formule 1 et ceux qui veulent admirer Martina Hinggis ailleurs que devant sa
machine à laver devront émigrer sur d’autres chaînes.
Si, finalement, le
téléspectateur voit sa redevance diminuer de moitié en même temps que
s’améliorent les programmes culturels et politiques d’intérêt
national qu’on ne peut pas voir
ailleurs, qui se plaindrait d’être privé des commentaires de M.
Jacques Deschenaux, qui «couvre» 21 Grands Prix de F1 dans le monde entier aux
frais de la princesse ?
C.P.
«Dans ce domaine de l’action humaine consciente, du bien et du mal, de ce qui est prescrit ou défendu, la volonté ordonnatrice du Créateur se manifeste au moyen du commandement moral de Dieu inscrit dans la nature et dans la révélation, au moyen aussi du précepte ou de la loi de l’autorité humaine légitime dans la famille, dans l’Etat et dans l’Eglise. Si l’activité humaine est réglée et dirigée suivant ces règles, elle reste elle-même en harmonie avec l’ordre universel voulu par le Créateur.»
Pie XII : allocution au
Tribunal de
L’expression «dialogue interreligieux»
est totalement inconnue des Evangiles et doit donc a priori être considérée
comme suspecte. Prenons la question à son fondement naturel d’abord, puis
théologique et surnaturel ensuite. Tout dialogue suppose un rapport
d’égalité d’où toute forme d’autorité est exclue. La
définition même du dialogue limite objectivement son champ d’application.
Un juge ne dialogue pas avec la personne qu’il vient d’inculper. Il
place les actes constitutifs des griefs qu’il lui oppose dans la
perspective de la loi. Leur relation est une relation de contrainte, non un
rapport librement établi. Le magistrat fait ses investigations; l’inculpé
est tenu de s’expliquer ou de se justifier. Pourquoi ces
contraintes ? Parce que la loi ne se discute pas, elle s’applique.
Or la foi religieuse non plus ne se
discute pas, elle est à l’œuvre ou elle n’est pas. La seule
forme concevable de dialogue interconfessionnel ou interreligieux est la
controverse, non l’échange d’opinions, car la foi n’est pas
une opinion (sauf chez les hérétiques), la foi religieuse est une adhésion
inconditionnelle à la parole divine
révélée. La controverse porte donc nécessairement sur la seule question
licitement et raisonnablement débattue entre personnes de religions
différentes, celle de la véracité d’une révélation par rapport à une
autre, nécessairement fausse si elle contredit la première, ou inversement. Si
les adeptes de révélations que tous s’accordent à qualifier de divines,
de part et d’autre, avec des contenus parfaitement contradictoires, se
prêtent au dialogue, il y a tromperie sur le terme même de dialogue. En effet,
lorsque des religieux ou des croyants de confessions ou de religions
différentes font abstraction de ce qui les divise précisément sur le plan
religieux, il est absolument faux de qualifier leur dialogue
d’interconfessionnel ou d’interreligieux, car ces échanges
n’ont pas la croyance pour objet mais des sujets d’une autre
nature : la paix sociale ou politique, la morale indépendante de la croyance,
etc. Ces échanges sont des échanges de nature politique entre membres de
diverses confessions chrétiennes ou religions, non des échanges interreligieux
ou interconfessionnels. Et même lorsqu’à l’intérieur des
confessions chrétiennes, l’objet du dialogue est doctrinal, il ne peut s’agir
en réalité que d’un marchandage, non d’un dialogue, impossible en
raison du caractère dogmatique des anathèmes de l’Eglise, ou
d’échanges d’opinions en matière religieuse, sans finalité
possible. Cette dernière forme de dialogue n’est rien d’autre, en
son essence, qu’un bavardage mondain dépourvu de toute consistance car
si, de part et d’autre, on croyait réellement que Dieu est bien
l’auteur de la parole qu’on répercute de Lui, on commencerait par
convenir que cette parole ne se discute pas.
Ce qui vaut pour la révélation divine
s’applique aussi aux règles d’interprétation de cette révélation
elle-même si celles-ci font partie intégrante de la révélation elle-même, ce
qui est le cas pour l’Eglise catholique romaine, qui n’admet ni la
mise en cause de son enseignement ordinaire et universel ni celle de sa propre
légitimité à interpréter seule cette révélation. Dès lors, tout dialogue
interconfessionnel ou interreligieux ne peut qu’être foncièrement et
définitivement anticatholique en raison même de la structure égalitaire du
dialogue.
La moralité d’un dialogue ayant
la foi catholique comme objet ne peut porter que sur la légitimité de cette
position officielle de l’Eglise. Mais de tels échanges sont des
controverses, non des échanges égalitaires. Il est normal que des confessions
chrétiennes dissidentes ou des religions relativisent leur propre message et
entrent ainsi en dialogue réciproque, avouant par là, à travers leurs
incomplétudes reconnues, leur fausseté comme religions contradictoires. Il est
par contre scandaleux que la foi catholique soit détournée de son sens et de sa
dignité pour construire une structure mensongère de dialogue avec des religions
qui toutes la contredisent sur des points essentiels. Ce type de dialogue
implique l’apostasie de la vraie foi chez qui se réclame du catholicisme.
Michel
de Preux
Voilà enfin une
bonne idée, née dans le cerveau fertile d’un socialiste
neuchâtelois : un impôt spécial taxant les millionnaires. Faire payer les riches. Originale,
l’idée !
En outre, elle a de
bonnes chances de bénéficier de la faveur populaire. Le corps électoral étant
constitué dans son immense majorité de personnes qui ne seraient pas concernées
par le paiement de cet impôt, il est évidemment tentant d’en grever les
autres.
L’expérience
a montré, cependant, que le contribuable aisé est moins captif, donc plus
mobile, que le contribuable moyen ou modeste et que la taxation excessive des
riches est une manière de tuer la poule aux œufs d’or. Dès que la
pression fiscale dans un canton dépasse les charmes de ce canton, le
millionnaire va planter sa tente ailleurs.
On connaît une
petite commune vaudoise qui aurait été bien inspirée de ménager son
contribuable Edgar de Picciotto, banquier privé qui assumait à lui seul la
moitié du budget communal. Las de se faire tondre, il est rentré dans une
république du bout du lac moins gourmande.
Si, à un bout de la
pompe à phynances, on ne peut aspirer impunément et sans limite les économies
du contribuable, sans qu’il finisse par s’en aller sous des cieux
plus cléments, on ne peut non plus à l’autre bout réclamer des surcroîts
d’arrosage sans que la pompe ne soit alimentée en subventions par les contribuables eux-mêmes.
Il est facile de
proposer une loi fédérale (une de plus !) pour l’harmonisation des
allocations familiales et on se demande bien pourquoi les âmes simples qui ont
lancé ce projet se sont limitées à des allocations si modestes. Pourquoi ne pas
inaugurer une politique familiale résolument
progressiste, par l’octroi d’allocations familiales à hauteur
de 2'000 (deux mille) francs par mois et par enfant ? … et des
allocations de formation de 5'000 francs ?
Même le
contribuable le plus idiot se rendra compte que ces largesses ne seront
possibles que si le fisc vient mettre la main dans sa poche, et que c’est
finalement lui-même qui paiera ces allocations, par l’augmentation de son
impôt, par le renoncement à d’autres projets, par le gel de ses
augmentations de salaire, par la perte des avantages espérés.
Faisons payer les riches et faisons payer les patrons sont deux slogans à l’usage
exclusif des imbéciles.
C.P.
Les Africains sont-ils
paresseux ?
Monsieur le
conseiller national socialiste Andreas Gross est un menteur.
On sait
aujourd’hui que M. Christoph Blocher n’a
pas dit que les Africains sont paresseux. Les termes exacts
qu’il aurait employés, lors d’une séance de
Toute personne de
bon sens ne peut que partager ce triste constat. Dans un article publié dans le
numéro 560 de notre excellent confrère parisien Les 4 Vérités Hebdo1, M.
Christian Lambert, ancien ambassadeur de France, s’exprime comme
suit :
«Depuis les indépendances, il a été déversé en Afrique
noire pour son développement 300 milliards de dollars d’aide publique. Le
résultat est nul, absolument nul.»
Alors quoi ? On
sait depuis longtemps que, depuis le départ des Européens, l’Afrique est
tombée dans le chaos, et que, dans certains Etats, les routes ne sont plus
entretenues, les écoles et les
dispensaires sont fermés, et règnent au plus haut niveau politique l’incurie
et la corruption, l’incompétence arrogante et le népotisme.
On connaît aussi
cette formule devenue célèbre : «L’aide
au développement consiste à transférer l’argent des pauvres des pays
riches sur les comptes des riches des pays pauvres» avec cet avantage
supplémentaire pour les contribuables suisses que leurs dons généreux ne
quittent pas toujours le territoire
helvétique, passant en quelques clics de souris de leur compte d’épargne
sur les comptes numérotés des tyrans africains.
Mais on sait aussi
que le continent africain recèle des richesses naturelles incroyables qui,
exploitées avec compétence et diligence, seraient de nature à assurer à ce
continent un développement économique fulgurant. Après quelques années, non seulement les Africains renonceraient à
s’expatrier mais tous les
Africains du monde retourneraient dans leur pays pour y profiter de ce miracle.
Pourquoi ce miracle
ne s’est-il pas encore produit ? Est-ce parce que les Africains sont
bêtes ? ou paresseux ? ou immatures ? De telles explications
seraient à coup sûr constitutives de discrimination
raciale au sens de l’art. 261bis du Code pénal. C’est pourquoi
personne ne se risquera à proposer la seule mesure susceptible de faire sortir
l’Afrique du chaos, des guerres tribales, de la faim et de la
misère : la mise sous tutelle de
ses Etats. Pendant un temps indéterminé mais limité, chaque Etat africain
serait pourvu d’un Conseil de régence doté de larges
pouvoirs, désigné par l’ONU, chargé d’analyser les causes du
désordre et de prendre les mesures propres à y mettre fin.
Les régents
devraient être choisis pour leurs compétences en matière économique dans les
trois secteurs, en matières juridique, sanitaire, didactique, etc. parmi les
experts reconnus pour leur probité. Qu’ils soient européens, africains ou
asiatiques ne jouerait qu’un rôle secondaire, pourvu qu’ils ne
soient pas ressortissants de l’Etat ou de l’ethnie dont ils
assumeraient la régence.
Une telle
opération, même limitée dans le temps, serait considérée, à juste titre, comme
une recolonisation et c’est
pourquoi elle n’a strictement aucune chance d’être soutenue par
personne.
L’idéologie
égalitariste ne pourrait supporter l’idée que certains peuples
n’ont pas – ou pas encore – la maturité politique nécessaire
à leur émancipation. L’idée même de tutelle leur est insupportable par ce
qu’elle implique de restriction de l’autonomie, d’immaturité
ou d’incapacité provisoire ou durable.
«Maintenant, je suis majeur, tu n’as plus rien à
m’ordonner», plastronne le jeune adulte qui dépend pourtant encore
de ses parents dans presque tous les domaines.
Si les parents
n’aimaient pas leurs enfants, ils feraient comme ont fait les
décolonisateurs de l’Afrique, ils les mettraient à la porte en leur
enjoignant de se débrouiller seuls, puisqu’ils
sont majeurs !
Mais ce n’est
pas ce que l’ado voulait dire : il veut les sous de papa et pouvoir
les dépenser à sa guise, sans prescription, sans contrôle.
Cela fait plus de
quarante ans que l’affreux colon européen a quitté l’Afrique et que
les milliards de l’aide publique et privée ont eu, sur le développement
des Etats bénéficiaires, un résultat voisin de zéro. Jusques à quand, Andreas
Gross, abuseras-tu de notre patience ?
Mais peut-être que
M. le conseiller national Gross ou ses amis socialistes ont trouvé la solution.
Qu’ils nous la soumettent sans tarder !
C.P.
[1] 65, rue Claude Bernard, 75005 Paris. Abt annuel 54
€ TTC. Exemplaire gratuit sur demande.
[L’article
ci-dessous n’a pu être publié dans notre précédent numéro, faute de
place. Comme il nous paraît toujours pertinent, nous vous le livrons
aujourd’hui. Réd.]
24 heures du 13 septembre s’indignait de
l’attitude du conseiller fédéral Blocher suite à l’enregistrement
de l’émission Infrarouge relative aux votations du 24 septembre. M.
Blocher était opposé dans un débat contradictoire à des adversaires des lois
mises en votations. Ce débat visait-t-il à l’objectivité ou devait-il
avoir un avant-goût de propagande politique ? Je peux imaginer
qu’idéalement, il devait se dérouler en toute objectivité et inviter les
différents protagonistes à défendre leurs convictions en la matière. On connaît
ce genre de joutes oratoires qui permet à des téléspectateurs encore indécis de
se faire une idée plus précise sur le sujet et, cas échéant, de se fonder une
opinion qu’ils exprimeront ensuite à travers leur bulletin de vote.
Dès lors, pourquoi troubler l’objectivité des
débats par des caricatures partisanes ? Le caricaturiste, dont
j’apprécie par ailleurs le talent, se trouve être un interlocuteur
supplémentaire, transformant le débat des argumentateurs en un ménage à trois
peu propice à la quête de la vérité que recherche l’auditeur.
Le caricaturiste, M. Becquelin, alias Mix & Remix,
indigné, dit avoir été victime d’une tentative de censure. En fait, ce
n’est pas le caricaturiste que M. Blocher voulait censurer, mais bien
J’avoue ne pas être un habitué de
l’émission Infrarouge de Mme Romaine Jean. Et je ne le regrette pas depuis que
j’ai appris par la productrice que «les caricatures font partie du
concept de l’émission».
En
l’occurrence, il ne s’agit donc pas d’une bévue occasionnelle
de
A propos de la loi sur l’asile, vous avez pu
lire dans le no 357 : «(…) la modification du 26 juin 1986
(…)». La modification en question date du 26 juin 1998.
Par ailleurs, un de nos lecteurs nous a
envoyé il y a plusieurs semaines un texte qui s’est égaré dans un
déménagement, en même temps que son identité. Nous ne manquerons pas de publier
sa contribution dès qu’elle refera surface, et peut-être même avant, si
l’auteur se manifeste en nous envoyant une copie.
Avec nos regrets.
Réd.