Sommaire :
La messe célébrée à la cathédrale de Lausanne par l’évêque le 25
mars a suscité inquiétude et perplexité. L’éditorialiste souligne les
dangers d’un oecuménisme fondé sur des malentendus.
Où il est question de précarité, de sécurité, de la succession de M. Koffi
Annan, du site eBay, des justices espagnole et française, de fédéralisme, de
féminisation et d’apprentissage précoce de la lecture.
Max nous entretient de la pensée universelle, des tics de langage chez
les présentateurs TV, du handicap des bateaux, de puces électroniques et du
Tribunal pénal international.
Il rend aussi un hommage mérité à Christian de
Michel de Preux commente le long débat, sur France 2, consacré aux aspects positifs de la colonisation
française. Il est apparu à cette occasion que tous les intervenants
partageaient la même foi dans les «principes
républicains» qui ont déjà justifié l’invasion de
Claude Paschoud partage l’avis de Ribot : la discrimination est le fondement de notre
intelligence.
Pourquoi il faut dire NON à
l’intervention de
A gauche, avec l'argent
de la droite
Pollux observe que
Je ne connais pas à l’heure
actuelle un entrepreneur sain d’esprit qui se risquerait à créer des
emplois dans l’Hexagone, observe Xavier
Savigny à propos des émeutes qui paralysent
La messe célébrée à Notre-Dame de Lausanne le samedi
25 mars par Mgr Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, a ranimé la
polémique qui avait fait rage au moment où le député Jacques-André Haury avait
proposé d’ouvrir notre cathédrale jusqu’alors réservée à
l’Eglise réformée du canton de Vaud, aux concerts et aux touristes, à
d’autres chrétiens et en particulier aux catholiques romains. Les
partisans du partage parlaient d’ouverture inter-religieuse et d’œcuménisme;
les opposants prédisaient la prochaine récupération par les papistes du symbole
de la réforme vaudoise.
Commençons par tordre le cou à cette histoire de
symbole : la réforme imposée par les Bernois à une population vaudoise peu
enthousiaste n’est symbolisée, à Notre-Dame de Lausanne, que par les
statues décapitées et le vol du trésor. Ce n’est donc pas l’édifice
qui est le symbole de la réforme vaudoise, mais bien le vandalisme et le
pillage dont il fut l’objet.
Passons.
Dix-huit mois après la décision d’ouvrir la
cathédrale à d’autres communautés religieuses une fois par an, tout le
monde est mécontent ou, à tout le moins,«en proie au malaise». Les antipapistes
s’opposent toujours par principe à la «restitution» de la cathédrale aux
catholiques – surtout si la messe est célébrée par un évêque qui ne prend
ses ordres que d’un pape obscurantiste
– et les champions du dialogue inter-religieux déplorent que le
geste de l’Eglise vaudoise soit unilatéral. On attendait un peu de
réciprocité, nous disent-ils.
En fait, les protestants «ouverts» attendent de
l’évêque et des prêtres qui célèbrent la messe à la cathédrale
qu’ils accueillent les protestants à l’Eucharistie, comme les
protestants accueillent les catholiques à
Maintenant,
si vraiment les protestants de ce pays considérant qu’ils sont des
catholiques au rabais, mais des catholiques tout de même, et donc en droit de
recevoir la communion des mains d’un officiant catholique, il leur est
loisible de se juger discriminés en raison de leur religion et de déposer une
plainte pénale contre le pape Benoît XVI ou l’évêque Bernard Genoud.
Lorsqu’il a été question d’autoriser les
catholiques, désormais majoritaires chez nous, à utiliser la cathédrale de
temps à autre, nous avons applaudi : la cathédrale n’avait-elle pas
été bâtie par des catholiques pour des catholiques ? Si l’accès des
catholiques à notre prestigieux édifice doit être subordonné à des concessions
doctrinales majeures, nous ne sommes plus d’accord : on ne bâtit pas
l’œcuménisme – si tant est qu’il puisse se bâtir –
sur un reniement.
Le
Pamphlet
1 L’auteur de
ces lignes tient à préciser qu’il ne partage pas ce point de vue.
Les lycéens
français dénoncent, dans le projet de «contrat
de première embauche» (CPE), la précarité du statut du travailleur,
qui pourrait, pendant deux ans, perdre son emploi sans sa faute, mais pour la
seule raison que son employeur n’a plus besoin de lui.
C’est dire
que l’employé français serait placé pendant deux ans dans une situation
qui est celle du travailleur suisse pendant toute sa vie. Précarité !
Les syndicats
français et les petits jeunes gens qui suivent leurs mots d’ordre ne se
sont pas encore avisés que tout, dans la vie, est empreint de précarité, à
commencer par la vie elle-même : la survie des entreprises est précaire,
le bonheur conjugal est précaire, l’affection que les enfants manifestent
à leurs parents, le beau temps en juin, la santé de la grand-mère, et
l’emploi du père, tout est destiné à finir plus ou moins brutalement,
plus ou moins tôt.
La
précarité, c’est la vie ! (cp)
Un
communiqué AFP du 8 mars nous apprend que, selon le secrétaire
général de l’ONU Koffi Annan qui quittera son poste à la fin de
l’année, «le monde est prêt à voir une femme à la tête des Nations
unies.»
Nous aussi, nous sommes prêts.
Mieux : nous offrons volontiers au monde notre Micheline… avec son
bocal ! (mp)
Naguère,
les choses étaient simples : les piétons, les tricycles et autres vélos
d’enfants, les planches et patins à roulettes, ainsi que les trottinettes
occupaient les trottoirs, les véhicules la chaussée. Depuis que la mode
écologique du déplacement à vélo s’est répandue, renforcée par des
modèles qui permettent de gravir nos pentes sans trop de difficulté, de
nombreux cyclistes adultes encombrent nos trottoirs au mépris de la LCR qui
leur enjoint de descendre de vélo lorsqu’ils quittent la rue.
Mais ce
n’est pas tout. La
Poste ayant équipé les facteurs de deux-roues, nos distributeurs de courrier
se rendent d’un immeuble à l’autre en roulant… sur le
trottoir.
La police
se déclare impuissante, comme pour le bruit.
Compte
tenu des mesures draconiennes qu’on impose aux automobilistes au nom de
la sécurité des piétons – pour ça, la police a des moyens –, ces
derniers seront bientôt plus en sécurité sur la route que sur le trottoir. (mp)
Liberté chérie
Un de nos
lecteurs a mis en vente sur un site Internet nommé eBay des timbres à
l’effigie du maréchal Pétain. Voici quelques extraits du message
hautement littéraire que lui a valu cette monstrueuse initiative :
«Malheureusement,
votre (vos) annonces enfreint (enfreignent) Violence, discrimination et haine
raciale et a (ont) été supprimée(s).(…)
eBay interdit la
vente sur son site de tout matériel contenant :
- des provocations aux crimes et délits;
- des provocations au suicide;
- des provocations à la
discrimination, à la haine ou à la violence, à l’égard d’une
personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur
appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation une race ou
une religion déterminée;
- des contestations de
l’existence de crimes contre l’humanité, tel que la shoah;
- des offenses envers le
président de
- des diffusions de fausses
nouvelles;
- des diffamations et injures.
(…)
Le
8 mars, la justice espagnole a condamné deux membres de l’ETA à deux cent
cinquante-trois ans et neuf mois de prison. C’est beaucoup et, en
apprenant la nouvelle, nous avons pensé que la justice aurait pu au moins leur
faire cadeau des neuf mois. Heureusement, la principale juridiction pénale
espagnole, plus généreuse que nous, a précisé que la peine de prison effective
des deux assassins ne pourrait pas excéder vingt-cinq ans.
Quel soulagement ! (mp)
Il s’est passé le 17 mars
quelque chose de stupéfiant : on apprenait que le juge chargé de condamner
Bruno Gollnish pour contestation de crime contre l’humanité – le
bras droit de Jean-Marie Le Pen avait, lors d’une conférence de presse,
le 11 octobre 2004, déclaré en substance que la détermination de
l’ampleur du désastre de la déportation devait être laissée aux
historiens – a refusé de marcher et
rendu une «ordonnance de refus de mise en examen et de non-lieu» dûment
motivée.
Il est fou ce juge ! (mp)
Chez
nous, le débat fait rage parce que la formation est menacée de centralisation.
En Allemagne, le débat fait rage parce que la formation est menacée de
fédéralisation. Au secours ! (mp)
Féminisation
Le 3
mars, on pouvait lire dans un communiqué ats, à propos d’une agression, ce qui
suit : «L’agresseur
présumé a été arrêté et se trouve en détention.» Comme l’agresseur est une femme, on se
demande pourquoi le journaliste n’a pas écrit «agresseure». En tout cas,
aucune féministe n’a réagi, aucune pasteure, aucune professeure, aucune
écrivaine, aucune cheffe de quoi que ce soit. (mp)
Incongruité
Lors
d’un récent débat, le député libéral Jacques-André Haury s’est fait
huer pour avoir demandé si les enfants ne pourraient pas apprendre à lire à
l’école enfantine. Non mais ! Il est cinglé ce type ! Ce
n’est pas parce qu’il appartient à une génération où tous les
enfants savaient lire en entrant à l’école primaire qu’il a le
droit de remettre en cause les acquis de la pédagogie moderne ! (mp)
«Histoire de la pensée universelle (classes terminales)
– de Cro-Magnon à Steevy»1
Merci à M. Jacques Perrin2 pour sa
recension de l’excellent manuel de Basile de Koch sur les courants de
pensée philosophique depuis l’apparition de l’encéphale autonome
jusqu’à sa supplantation par l’ordinateur. On y apprend, entre
autres occasions de franc rire, qu’en vertu de la classification
leibnizienne, le président Chirac figure en bonne place entre Pif le chien et
l’ordinateur Amstrad 57 (2 Mo de RAM) au nombre des monades à
perception vague et mémoire limitée, et que le joueur qui parvient à placer
l’adjectif «nietzschéen» sur la case «mot compte triple» emporte le
jackpot au scrabble (195 points !)3. Merci à l’auteur
grâce à qui Max a enfin décidé d’ouvrir les livres de Nietzsche et
d’Heidegger, en hibernation dans sa bibliothèque, de s’intéresser
de plus près à Parménide, de continuer à éviter Bernard-Henri Lévy (gratifié
d’une NDA de cinq lignes en p. 123)4 et peut-être
d’envisager un jour l’escalade de St Thomas d’Aquin. Sans
oublier les aphorismes de Groucho Marx et le très enrichissant Traité du
penser tel qu’on le doit d’Epistémon Doidor, Juge à
Merci à qui que ce soit de suffisamment important dans
l’Univers de songer à protéger le bon Koch, désormais en péril
d’être empapaouté, pourimisé, excommunié, fatwaïsé par les crispés…
N’empêche, ce livre sera d’une grande utilité aux élèves de
philo… s’il en existe encore.
Jean Dutrésor s’étonne…
De cette étrange nouvelle manie qu’ont les
présentateurs des médias français de chanter leurs commentaires dans une langue
traditionnellement dépourvue d’accent tonique. Max y voit une intention
incantatoire et lui rappelle que «médiatique» n’est qu’à huit
lettres communes de «médiumnique», redoutable adjectif au pouvoir de
fascination tel que les garçons de café de France et de Navarre ont désormais
adopté l’odieuse apostrophe de Mme Catherine Matausch (France 2 :
«Madame, Monsieur, bonsoir… ») en guise de formule de
bienvenue. Et c’est sans doute au commentateur sportif Gérard Holtz
qu’on doit, chez les bavards, l’invasion sournoise du redondant « on
va dire…» dans la conversation de Monsieur-tout-le-monde.
France, patrie des euphémismes…
Ouï sur France-Info (7.3.2006) à
propos du SDF Clemenceau : «Que faire des “bateaux en fin
de vie” ?» Que c’est beau ! Un peu comme les
présidents en fin de régime ? Presque. Se trouver en fin de vie, pour le «Clem»
désormais non-voyant et malentendant faute de radars et de sonars,
souffrant d’une mobilité réduite à peine compensée par un remorqueur,
divaguant de mer en mer par séquelle d’Alzheimer administratif,
c’est chercher la triste conclusion d’une existence malheureuse en
pays défavorisé.
Ah, les p’tites puces, les p’tites
puces de Madrid !
La
dernière coqueluche des membres de de la jeunesse dorée espagnole ? Dans
certains clubs à la mode, se faire implanter dans le gras du bras une puce
sous-cutanée qui remplace la carte de membre et débite automatiquement les
consommations de leur compte en banque. Les p’tits veaux, c’est à
l’oreille que les éleveurs les marquent pour la boucherie, mais eux ils
meuglent de protestation.
Lettre ouverte à Christian de
Cher
Christian – puisque, dès notre première rencontre, il y a déjà
trente-deux ans, tu m’avais accordé le privilège du tutoiement–, te
voilà désormais parti au Walhalla sans que j’aie pu te saluer une
dernière fois. J’aurais aimé te confirmer que l’esprit de Bad Tölz,
que tu m’avais transmis, m’a aidé et servi tout au long de ma
carrière militaire. Epuisé parfois, j’ai cependant pris soin de ne jamais
m’agenouiller et de servir mes hommes du mieux que je pouvais. La méthode
était bonne : quelques jeunes officiers l’ont comprise, et mes
hommes ne m’ont jamais fait défaut.
En
dédicace à ton Rêveur casqué5, tu relevais que j’avais «su
franchir les frontières de l’âge et [te] tendre la main».
C’était chose aisée : le temps semblait ne pas t’avoir marqué
et tu étais à la hauteur de ton serment d’honneur et de fidélité. Issu de
la meilleure naissance, tu possédais cette élégance innée inaccessible aux
nains. Au revoir.
P.S.
Fâcheusement,
il me suffit depuis quelque temps de penser intensément à tel ou tel de mes
vieux amis pour recevoir, dans les semaines qui suivent, une enveloppe bordée
de noir. Je vais donc désormais me concentrer de préférence sur ceux qui ne
nous aiment pas…
TPI – Un franc succès !
Jéricho bis
(refrain a cappella)
14.3.06 :
profitant d’une opportune «levée de camp» – le matin même –
des éléments de contrôle états-uniens et anglais, Israël envoie une unité
envahir une énième fois, en toute impunité, un territoire palestinien, assiéger
les murs de la prison de Jéricho et razzier les détenus qui y étaient
incarcérés, sans notable réaction de la communauté internationale. Par souci
d’efficacité, les agresseurs ont préféré au chofar le char
d’assaut et le bulldozer. Le soir même, un porte-parole du Foreign
office précise qu’en aucun cas il n’y a eu collusion avec
Israël. Déclaration qui a dû certainement apaiser les rares esprits chagrins
qui en auraient douté…
Max l’Impertinent
1. ISBN
2-7103-2812-7, 2005,
2.
3. On peut cependant
penser que Cro-Magnon, avec ses impressionnantes séries d’onomatopées de
quatre lettres exotiques, devait pouvoir faire mieux en fin de partie.
4. Sur le mari
d’Arielle Dombasle, lire Une imposture française par Nicolas
Beau et Olivier Toscer, ISBN
2-9124-8595-9, éditions Les Arènes, Documents.
5. Editions Robert Laffont (1972), 6 pl. St
Sulpice, F-75006 Paris.
«L’antiracisme
sera au XXIème siècle ce que fut le
communisme au XXème.»
Alain Finkielkraut (Français de
souche ?)
Un long débat eut lieu, le 26 janvier dernier sur
France 2, présidé par Arlette Chabot, au sujet d’un article de loi en
cours d’abrogation sur les aspects positifs de la colonisation
française : «A vous de juger». Le tiers-monde français y fut très
représenté. Dans le camp adverse, classés parmi les Français de souche, à part
Philippe de Villiers, tous les autres sont plus récents qu’anciens :
Max Gallo, fils d’immigré italien, Elisabeth Badinter, fille
d’immigré d’Europe orientale, Roger Hanin, juif d’Algérie,
François Baroin, de la secte des F.-Maçons, Bertrand Delanoë enfin, maire de
Paris et né en Tunisie. Bref, c’était
Les immigrés parlent en maîtres
désormais. En face d’eux, on tient et l’on s’en tient aux
fameux «principes républicains», censés préserver l’unité du peuple
français. On connaît le résultat. L’idée de nationalité comme celle de
race, dont elle n’est qu’une variante dans l’ordre politique
actuel – l’évolution de la gauche elle-même le prouve –,
n’ont jamais représenté que des fortins provisoires destinés à imposer
l’évangile de
Inconséquents, les Français adeptes de
cette révolution, la leur, refusent d’en payer le prix : la perte de
justification du nationalisme et même de l’identité française ! Les
problèmes liés à l’immigration de peuplement n’auraient jamais eu
cette gravité si les défenseurs de l’idéal républicain français
n’étaient pris au piège de leurs propres valeurs sociales et politiques.
Mieux que tous les docteurs de l’Université, les Français du tiers-monde
le savent. Philippe de Villiers intervint tardivement dans ce débat où il
sermonna tout le monde : être Français serait un titre qui se mérite et se
gagne par la reconnaissance d’un héritage, que les requérants à la
nationalité française sont tenus d’admettre en bloc. Bertrand Delanoë
enchaîne aussitôt pour acquiescer. C’est bien du côté des «Français de
souche» que le bloc se fissure, pas du côté de ceux du tiers-monde… Là
est bien tout le débat ! La brèche est ouverte, qui permet
l’invasion, puis la subversion, enfin l’occupation…
Le Mouvement pour
Déjà le FN, totalement immergé dans les
idées fausses de
Les immigrés, Français ou non, se
constituent déjà en nouveau peuple, substitué à l’ancien.
Michel
de Preux
discrimen, minis, n. ce qui sépare : 1.
ligne de démarcation, point de séparation ║2. [fig.] différence, distinction : discrimen inter cives Cic.
, différence entre les citoyens. ║ 3.
moment où il s’agit de décider, décision, détermination : res in id discrimen adducta est,
utrum… an Cic.les
choses sont arrivées à ce point qu’il s’agit de décider si…
ou si…║moment décisif : discrimen
ultimum belli Liv., le moment
décisif de la guerre ║ 4.
position critique : videt in summa
esse rem discrimine CÆs. il voit
que la situation est critique au plus haut point.
Gaffiot
Inaugurée dans le
cadre de la semaine d’action contre le racisme et les discriminations,
Migros-Genève, la commune de Meyrin et les Services industriels de Genève vont
tenter pendant trois mois l’anonymisation des curriculum vitae.
Ce sont les
départements des ressources humaines de ces trois employeurs potentiels qui
feront disparaître des dossiers, avant de les soumettre aux chefs des services
recruteurs, le nom, l’âge, et la nationalité des postulants.
On rappelle que
Ce n’est donc
qu’au moment du premier entretien d’embauche que le futur employeur
éventuel découvrira que l’hôtesse
d’accueil postulante, dont on souhaitait qu’elle fût jeune,
jolie et polyglotte est un gros bonhomme parlant aussi
indistinctement le saint-gallois que le haut-valaisan.
A moins de laisser
au seul hasard le soin de prendre les décisions en matière d’embauche, le
recruteur est tenu de faire des choix,
c'est-à-dire d’éliminer la plupart des candidats pour n’en
conserver que quelques-uns, et finalement qu’un seul.
Cette opération,
indispensable, est fondée sur une séparation, une ligne de démarcation, un
point où il s’agit de décider,
comme l’écrit Cicéron. On notera que discrimen
a la même racine que discernere :
Théodule Armand Ribot écrivait d’ailleurs dans son ouvrage La
psychologie anglaise contemporaine : «Ce changement
d’état [par lequel la conscience passe d’une modification à une
autre], c’est la discrimination,
et c’est le fondement de notre intelligence».
La lutte contre les
discriminations, c’est dès lors le recul de l’intelligence,
c’est l’aveu qu’on n’est pas capable de trancher et
d’assumer ses choix.
Entre deux
candidats d’égale formation, d’expériences comparables, de mérites
semblables, porteurs des mêmes diplômes, je n’ai pas le droit de choisir
un homme parce qu’il est homme, ni d’ailleurs une femme parce
qu’elle est femme. Une loi me l’interdit.
Mais ai-je encore
le droit, en ma qualité d’employeur, de préférer ouvertement une jolie collaboratrice plutôt qu’un
affreux collaborateur ?... un jeune comptable plutôt qu’une vieille chipie ?... une Romande
plutôt qu’un Suisse allemand ? … un Confédéré plutôt
qu’un Albanais du Kosovo ?
Dans une recherche
menée dans le cadre du programme national de recherche Formation & Emploi, Mme Rosita Fabbi a pu montrer que, à
compétences égales (niveau CFC), tout le monde n’a pas les même chances
de décrocher un entretien d’embauche. Par rapport aux résultats des
Suisses, 24 % des Kosovars sont discriminés en Suisse romande alors que les
Portugais ne sont «que» 10 %. La même étude en Suisse alémanique a relevé des
taux de discrimination plus importants encore : 59 % pour les Kosovars et
30 % pour les Turcs.
La belle
découverte ! Parions que ce «programme
de recherche» aura coûté quelques dizaines de milliers de francs au
contribuable. Et qu’est-ce qu’on en déduit ? Que les braves
Helvètes ne sont pas encore islamisés au point de ne faire aucune différence
entre un chrétien et un musulman ? ou qu’on devrait, pour éviter
toute discrimination, décréter que l’albanais et le turc sont langues
nationales ? ou que les entreprises devraient faire le pont entre Aïd El
Kebir et Ramadan ?
Il n’y a pas
d’égalité des chances. Le chef d’entreprise n’engage pas
qu’une somme de compétences. Il engage un collaborateur de chair et de
sang, qui apporte, outre ses compétences spécifiques, son héritage culturel et
religieux, un comportement social largement déterminé par ses ancêtres et par
l’éducation reçue. Toutes ces caractéristiques entrent en ligne de compte
lors du choix. C’est le principe même de la discrimination, fondement de notre intelligence.
Allocations
familiales : NON à l’intervention de
Personne, au sein
de notre rédaction, ne pourrait être légitimement soupçonné d’être opposé
aux allocations familiales ou à une politique favorable à la famille. Mais le
système actuel, fondé sur la responsabilité des cantons et sur leur diversité,
fonctionne à la satisfaction générale.
Les seuls
mécontents sont ceux qui sont convaincus que
Actuellement, les
employeurs consacrent plus de 4 milliards de francs par an au financement des
allocations familiales dont le montant est fixé dans chaque canton de façon
démocratique. Les caisses d’allocations familiales sont saines et le
système absurde voté par le Parlement fédéral va s’ajouter aux 26
systèmes cantonaux sans «gommer» les différences entre eux.
Qui va donc assumer
les 500 à 700 millions par an que va coûter cette calamiteuse loi
fédérale ? Dans un premier temps, les entreprises et notamment les PME qui
ne sont pas, déjà, dans une situation toujours enviable. Dans un deuxième
temps, le personnel et les clients de ces entreprises, sur qui il faudra bien
répercuter la facture.
Et c’est
ainsi que la politique de l’arrosoir concoctée par les brillants penseurs
des partis de gauche (dont les Verts et le PDC) aboutira à pénaliser les
contribuables les plus modestes, parce qu’il faudra bien que ces 700
millions supplémentaires soient payés par quelqu’un.
Le Conseil des
Etats, dont on attendait mieux, a baissé les bras. A l’heure où cet
article est rédigé, le vote final n’est pas intervenu, mais il sera sans
doute acquis sans surprise. Il faudra soutenir le referendum.
C.P.
A gauche, avec l'argent
de la droite
Lundi
13 mars 2006, téléjournal de 19 heures 30 sur
L'esprit
critique, valeur fondamentale du journalisme, est réservé pour la séquence
suivante, consacrée au décès en prison de l'ancien président serbe Slobodan
Milosevic. Mme Mamarbachi se demande comment le prisonnier a réussi à mettre sa
vie en danger à l'insu du tribunal ! Puis un reportage rétrospectif sur
l'ancien régime yougoslave nous révèle que le jeune Milosevic était un élève
raté, isolé et en butte aux moqueries de ses camarades. Ça aussi, c'est
important. Il faut toujours découvrir une enfance médiocre aux figures honnies
du théâtre médiatique – la nullité infâme de ces dernières n'ayant
évidemment rien à voir avec celle des «jeunes en rupture» qui ne sont que d'infortunées
victimes de la société.
On
n'épiloguera pas sur le traitement réservé par le «19:30» aux élections vaudoises de la veille, le très populaire
syndic écologiste de Lausanne étant tout de même suspecté de ne pas faire une
politique suffisamment de gauche…
Un
téléjournal ordinaire, donc, semblable à ceux que subissent chaque soir tous
les téléspectateurs qui ne partagent pas les préjugés politiques des
responsables de la Télévision suisse
romande, mais qui sont néanmoins contraints de rémunérer tous ces doctes
faiseurs d'opinion via la redevance radio-tv. Et il y a des soirs où ça met de
mauvaise humeur.
Voici quelques
semaines maintenant que les syndicats et les étudiants français s’agitent
dans les rues pour protester avec véhémence contre le contrat de première
embauche concocté par le gouvernement Villepin. Ce qui ressort en particulier
des revendications de ces futurs employés, c’est l’opposition à la
précarité qu’implique la période d’essai de deux ans, durant
laquelle l’employeur potentiel est libre de mettre à la porte
l’employé sous CPE. On en déduit donc que ce qui conviendrait le mieux
serait un contrat qui ne permettrait pas à l’employeur de licencier son
employé, lui assurant ainsi des revenus réguliers quelle que soit la qualité de
sa prestation.
Je pense
qu’il serait judicieux que quelqu’un fasse remarquer à ces petits
crétins sans cervelle que, dans ces conditions, il y a peu de chances que qui
que ce soit les engage pour quelque tâche que ce soit et qu’en
conséquence ils seront probablement confronté assez rapidement à la vrai
précarité qui guette celui qui n’a pas de travail.
Les syndicats
français font pour la énième fois la démonstration que l’influence
désastreuse qu’ils exercent sur le marché du travail va à l’encontre
des intérêts qu’ils prétendent défendre. Je ne connais pas à
l’heure actuelle un entrepreneur sain d’esprit qui se risquerait à
créer des emplois dans l’Hexagone.
Je pense que ce
contrat de première embauche est une très bonne idée. Il devrait permettre à
l’employeur d’engager des jeunes sans expérience dans un cadre
légal allégé, ce qui permettra à ceux de
ces jeunes diplômés qui ont des capacités d’en faire la démonstration.
Pour les autres il restera toujours la pratique de la manifestation contestataire
comme l’ont fait leurs parents avant eux.