Sommaire :
Empêchée de participer au débat sur la
votation du 25 septembre, l’éditorialiste nous met en garde contre l’institution
d’une obligation générale de servir l’Etat
Claude Paschoud est fâché contre la justice fribourgeoise, qui devrait s’efforcer
de ressembler à celle des pays civilisés
Les lecteurs du Pamphlet sont
invités à fêter avec les rédacteurs le 35e anniversaire du
périodique le plus indépendant de Suisse occidentale.
Max se livre à une revue de presse …onirique
Le «fédéralisme coopératif» est
une invention des faibles pour fuir leurs responsabilités. Le partage des
responsabilités aboutit à l’irresponsabilité générale
Julien est arrivé ! on peut l’admirer sur www.poussins.net
Michel de Preux se demande comment des magistrats et des médecins peuvent
s’entendre pour déclarer «irresponsables» pénalement des criminels
civilement aptes à assumer leurs actes.
Ecœuré par son dernier cours de répétition, le soldat Savigny, fier
Vaudois patriote émigré à Genève, se demande s’il est bien raisonnable de
conserver une armée, à voir (et à vivre) ce qu’on en fait.
Le juge d’instruction cantonal Jacques Antenen doit s’occuper
d’un génocide. Redoutable !
Où l’aîné de la rédaction admet volontiers, à l’aide de deux
exemples, que ses conceptions sont «en décalage» avec les temps actuels
Diabolisation du Lichtenstein et arguments touristiques lausannois
Le rédacteur est remis à l’ordre
Les contraintes du délai rédactionnel nous empêchent
de participer au débat sur l’extension de la libre circulation des
personnes, puisque la votation aura lieu alors que Le Pamphlet se
trouvera déjà chez l’imprimeur. Force nous est donc de traiter un autre
sujet.
Mais commençons par l’essentiel. Bonjour, chers
lecteurs. Nous espérons que vous avez passé un bon été et sommes heureux de
vous retrouver en cet automne qui verra le trente-cinquième anniversaire de
votre périodique.
Comme vous le savez, le propre d’une société
démocratique fondée sur l’Etat de droit est avant tout d’interdire et d’obliger. Vous
connaissez la chanson.
Ayant eu vent comme tout le monde de
l’éventualité d’une suppression de l’obligation de servir
dans l’armée pour les hommes, nous avons tout naturellement pensé que
cette mesure serait raisonnable si l’évolution – d’aucuns
diraient la destruction – de l’armée suisse rend inutile le recours
aux miliciens. Après tout, et nous l’avons dit souvent dans ces colonnes,
l’atteinte à la liberté individuelle que constitue le service militaire
obligatoire ne se justifie que par les nécessités imposées par la défense du
territoire. Comme, apparemment, le territoire n’a plus besoin
d’être défendu, autant supprimer l’obligation de servir et rendre
aux hommes de ce pays une liberté essentielle, à savoir le droit de rester chez
eux.
Las ! C’était compter sans la mentalité
d’esclavagistes qui caractérise nos «sages» et autres technocrates. Si on
parle de supprimer l’obligation de servir dans l’armée, il est encore
plus fortement question de maintenir une obligation de servir générale
qui, égalité oblige, serait étendue aux femmes. On ne nous dit pas encore avec
précision en quoi consisteraient les différentes formes de service à la
communauté, ni combien d’argent il faudrait dépenser en études et
recherches diverses pour trouver des solutions et concrétiser cette géniale
idée. Une seule chose est sûre : nos négriers veulent mettre tous les
Suisses en âge de servir au travail. Au Moyen-Age, on appelait ce genre
d’«impôt» la corvée. La seule différence, c’est que la corvée
moyenâgeuse était gratuite, alors que celle du XXI siècle coûtera une fortune
en soldes et compensations.
Il faut se rendre à l’évidence : nous nous
dirigeons vers une société où les individus seront entièrement soumis à la
collectivité, donc à l’Etat.
S’il n’est pas déjà trop tard, si nos
concitoyens ne sont pas déjà contaminés par l’idéologie collectiviste si
bien dissimulée sous les termes charmants de solidarité, d’ouverture à l’autre et d’esprit
de service, il nous faudra réagir vigoureusement à ce projet totalitaire.
Faute de quoi, on verra ressurgir
très bientôt la chic ambiance orwellienne de régimes pas vraiment sympathiques,
avec, à terme, embrigadement de la jeunesse – les jeunes peuvent aussi
servir, à leur manière – et délation institutionnalisée.
Tout cela, au nom de la démocratie, de
l’égalité et du bien commun, naturellement !
Le
Pamphlet
Il y a quelques
années1, l’éditorialiste du journal
Depuis lors,
l’image de l’institution ne s’est guère améliorée. Sous le
titre «Faire son droit à Fribourg ?»,
j’avais déjà consacré ici même2 un article à ce canton suisse
allemand que le fonctionnement de sa justice relègue au rang de république
bananière.
Le Tribunal fédéral venait, à
l’époque, d’épingler le Tribunal cantonal pour avoir empêché un
journaliste, au stade de la procédure d’appel, de consulter le
procès-verbal manuscrit des audiences de son procès en première instance. Il
s’était avéré en outre que la justice fribourgeoise avait essayé de
cacher la falsification des procès-verbaux (par le juge lui-même) que le
journaliste faisait valoir. Elle n’a pas hésité à déposer une
contre-plainte pénale contre le journaliste, ainsi qu’une plainte
disciplinaire contre son avocat3.
Le 30 avril 2002, un juge
d’instruction fribourgeois a blanchi un escroc notoire, coupable (preuves
documentées à l’appui de la plainte4) d’escroquerie,
d’atteinte astucieuse aux intérêts pécuniaires d’autrui, de faux
renseignements sur les entreprises commerciales, de gestion déloyale, de
détournement de retenue sur les salaires et de gestion fautive. Mieux :
dans son ordonnance de non-lieu, il s’est même demandé «si les frais de la procédure ne devraient
pas être mis à la charge, à tout le moins partiellement», de la victime de
l’escroc !
Plus récemment, un jeune
Africain fiancé à une Suissesse, et qui attendait à l’étranger depuis
plusieurs mois que ses documents d’état civil soient authentifiés et que
la procédure préparatoire au mariage soit terminée, apprend de sa fiancée que
tout est en ordre et que la date du mariage est fixée au 23 février dernier.
Venant de France, il entre en Suisse le 20 février et prépare la cérémonie avec
sa fiancée. Le juge André Piller le condamne à une amende de fr. 200.- + fr.
140.- de frais pour avoir séjourné en Suisse 3 jours sans autorisation !
Comparées à celles de la
justice fribourgeoise, les sentences du célèbre juge Roy Bean (la justice à
l’Ouest du Pecos) sont des modèles d’équité et de pondération.
Avant que
Claude Paschoud
1 Patrice
Borcard, 15 juin 2000
2Le Pamphlet no 313 de mars 2002, page 4
3 Voir le résumé
de cette affaire à l’adresse http://www.evasion.ch/JED/Page2.html
4 Nos lecteurs
peuvent bien supposer que je ne lance pas des accusations aussi graves sans
être en mesure de les justifier !
Eh oui ! Le Pamphlet aura trente-cinq ans à la fin
de l’année. Pour fêter l’événement, nous avons décidé
d’organiser un repas auquel nos abonnés sont cordialement invités à
participer. La soirée aura lieu le samedi 12 novembre à l’hôtel Continental
à Lausanne et se déroulera comme suit :
1. Apéritif et allocution de bienvenue (offerts).
2. Repas d’anniversaire (entrée, fondue chinoise, dessert,
prix : fr. 50.- sans les boissons), exposés brefs de plusieurs rédacteurs
pendant et après le repas.
Il est possible de réserver, pour la nuit de samedi à dimanche, des
chambres au Continental (fr. 35.- pour une chambre individuelle, fr. 70.- pour
une chambre double, au lieu de fr. 145.- par personne) par téléphone au 021 321
88 00, par fax au 021 321 88 01 ou par courriel à reservation@hotelcontinental.ch
Les inscriptions doivent parvenir à l’administration du journal
avant le 27 octobre par courrier à la case postale 998, 1001 Lausanne, par fax
au 021 311 27 95 ou par courriel à lepamphlet@hotmail.com. Merci
d’indiquer clairement vos noms, adresses et numéros de téléphone, ainsi
que le nombre de participants.
De plus amples détails vous seront communiqués dans Le Pamphlet d’octobre.
Nous espérons vous voir nombreux le 12 novembre et nous réjouissons de
vous rencontrer.
Réd.
Sur la terrasse, assis devant son clavier et une tasse
de chandernagor fumant, Max ouvre son hebdomadaire d’opinion. Passée
l’invariable mais toujours actuelle citation préliminaire («Quand les
peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir»), Max
entreprend de parcourir les titres et les grandes lignes –
Extraits :
Par
décision du Conseil constitutionnel, la levée de l’immunité du président
Cachir a entraîné sa mise en examen pour de multiples affaires financières dont
la gravité a nécessité sa détention provisoire. Après avoir emménagé à
l’Alizé, le président du Sénat assure désormais l’intérim dans
l’attente de présidentielles anticipées.
Le
Conseil constitutionnel ayant levé, dans la foulée, le verrou de la publicité
des cinq cent signatures de parrainage, les signataires n’ayant désormais
plus à redouter les mesures de rétorsion des autres partis, Jérôme-Martin
Pen’l se présente aux présidentielles. Comme en 2002, mais avec plus de
deux mille signatures….
Reconnaissant
l’inefficacité des systèmes judiciaires, les participants au CMJ ont
déclaré que l’accent serait
dorénavant porté sur le soutien psychologique, moral et matériel des
personnes lésées, et qu’il convenait de rappeler aux condamnés le
caractère répressif de leur peine.
Les
mêmes ont enfin reconnu la nécessité absolue d’ériger le principe de la
protection des libertés d’opinion et d’expression au-dessus des
normes constitutionnelles.
Sommé
de s’expliquer par le Sénat, le président nordamien Torve Mouche jr a
reconnu avoir attaqué le Raki sur des allégations infondées et à la seule fin
d’enrichissement personnel par le biais de ses participations dans
diverses pétrolières et industrielles. Le président a aussi regretté
publiquement que les millions de mètres cubes de carburant dilapidés dans cette
guerre terroriste aient fait défaut en Lysianne après le passage du cyclone
Pétula et a remercié l’Union Uropéenne pour sa précieuse contribution en
la matière. Ecrasant une larme, la main droite sur le cœur, il a expliqué
qu’il envisageait de penser à un éventuel remboursement probable des
frais occasionnés par une gestion qu’il a qualifiée de «chrétienne et démocratique, mais un peu
irresponsable». Dans la foulée, il a demandé aux chambres une rallonge
budgétaire conséquente pour faire face aux inévitables engagements militaires
préventifs prévus de longue date contre l’Irisie, le Nari et le
Brakistan.
Sept
cent cinquante individus en situation irrégulière, qui manifestaient sur la
place du Marché aux Oignons pour une revalorisation de leurs allocations, ont
été arrêtés par
En
vertu des nouvelles dispositions du code pénal, le père Ardipetit, reconnu
coupable de viols aggravés sur la personne de mineurs, subira la castration.
Pour
la première fois depuis des lustres, Max se prit à espérer. La douche froide
vint sous la forme du tapotement de la main d’Iris sur son épaule :
« Hé ! Max ! Tu
dors ? Où étais-tu ?
– Sur Sirius… »
Max
l’Impertinent
«Le
fédéralisme fondé sur la responsabilité propre des communes, des cantons et de
L’auteur de ce constat
sévère, mais combien pertinent, est M. le conseiller fédéral Christoph Blocher,
lors de la conférence nationale sur le fédéralisme qui s’est tenue
récemment à Fribourg.
«La
responsabilité partagée, c’est l’absence de responsabilité» conclut
l’orateur à l’instar de Napoléon qui proclamait justement : «Mieux vaut un mauvais général que deux
bons».
A quoi est due cette mode du
fédéralisme coopératif, du partage des responsabilités, et des conférences de
directeurs ?
À la qualité médiocre du
personnel politique, sans doute aucun. À cette hantise du magistrat soumis à
réélection de devoir justifier ses choix et assumer ses décisions. À la
solution pratique consistant pour lui à expliquer les choix les plus néfastes
par le recours à l’autorité morale des «experts» autoproclamés, d’ «enquêtes internationales» introuvables ou d’un «large consensus des spécialistes»
mandatés dans ce but.
Tout l’enseignement
supérieur, à titre d’exemple, est aujourd’hui bouleversé par le «Modèle de Bologne».
La déclaration de
Bologne est une déclaration d’intention non contraignante de trente et un
ministres de l’éducation européens et d’autres représentants
nationaux, signée le 19 juin 1999.
Malgré son
caractère prétendument non contraignant, le processus de réforme a déjà atteint
un stade avancé dans plusieurs Hautes Ecoles de notre pays. La transposition de
De directive en recommandation
émanant de ces doctes cénacles, le pouvoir échappe au Conseil d’Etat qui,
de toute façon, est bien heureux de n’avoir rien à trancher et de pouvoir
s’abriter derrière le CUS et le CRUS pour expliquer qu’il n’a
rien décidé du tout et qu’on est
bien obligé de suivre le mouvement, et qu’on ne saurait faire bande à part et autres calembredaines à
l’usage des faibles et des mous.
La
vertu, telle belle qu’elle soit, écrivait le marquis de Sade
dans les Infortunes de
C’est probablement ce
que doivent se répéter chaque matin le recteur de l’Université et Mme la
ministre de la formation et de la jeunesse.
Nos licenciés seront des bachelors, on adoptera PECARO,
calamiteux programme d’études cadre concocté par une commission pédagogique, instituée par
Tout du beau
monde !
A terme, les magistrats
n’auront plus rien à décider et le chancelier pourra se contenter de
mettre le sceau de l’Etat au bas des décisions prises par
C.P.
La rédaction du Pamphlet a la très
grande joie de vous annoncer l’heureuse naissance
le 23 août 2005 de
Julien
fils de Michel et Nuria Paschoud
et troisième petit-fils de Claude et Mariette
Le père, la mère et l’enfant se portent bien
Après le «tueur de l’Oise», Alain
Lamare, auteur de plusieurs assassinats dans les années 70, que sa profession
de gendarme couvrait aisément et dont l’intelligence, supérieure à la
moyenne de ses collègues et supérieurs hiérarchiques, se jouait de leurs
investigations, auxquelles il participait…, qui fut déclaré schizophrène, échappant ainsi
à toute poursuite pénale (et à toute responsabilité civile) – il est
depuis 1978 interné dans un hôpital –, voici que l’on découvre un «délire paranoïaque» chez la meurtrière
de Roger Schutz, fondateur protestant de la communauté monastique de Taizé.
Cette personne, roumaine, est diplômée
de l’enseignement supérieur, nous dit-on. Elle est donc, comme le
gendarme de l’Oise, parfaitement en mesure de se construire
d’excellents alibis à la mode, juive parfois (le certificat déterminant
définitivement l’irresponsabilité d’Alain Lamare fut signé par le
Dr Bronstein), pour échapper à sa responsabilité pénale. Le procédé est utilisé
par la magistrature avec la complicité des psychiatres à des fins manifestement
idéologiques. Le meurtre devient alors un prétexte opportun à la normalisation
des esprits.
Bien évidemment, cette femme est issue d’un
milieu «catholique très pratiquant»
(lisez «intégriste» !). Il doit donc y avoir chez elle une prédisposition
à la paranoïa. Suivez mon regard… Du coup, Roger Schutz peut devenir un «martyr», l’effet recherché à
posteriori, et sa «cause» a droit au
respect du sang.
Personne ne se demandera si le discours
paranoïaque de cette meurtrière a la moindre rationalité, alors même que
l’on diagnostique dans ce genre de délire un excès de raison fondé sur
des prémisses fausses. Examinons ce discours : la meurtrière aurait voulu
alerter Roger Schutz sur un prétendu complot de moines francs-maçons… La
chose aurait quelque vraisemblance à Ecône ou dans quelque cercle traditionaliste
catholique, mais à Taizé, cet alibi perd toute consistance pour une raison bien
simple : Taizé promeut un type de religiosité approuvé par absolument
toutes les loges maçonniques ! Le contresens manifeste de cet alibi et sa
prise en considération par l’autorité judiciaire ou le parquet plaident
en faveur d’une volonté concertée de conditionner l’opinion publique
et de transformer un meurtre en délation religieuse anti-catholique.
Si cet alibi était sérieux et pouvait
être pris au sérieux par la justice, pourquoi cette femme n’aurait-elle
pas écrit à Roger Schutz et, en cas de non-réponse, de quoi se
mêle-t-elle ? Il est parfaitement stupide de prétendre qu’elle
voulait protéger cet homme contre un complot pour attenter ensuite elle-même à
sa vie. La préméditation de ce meurtre est d’ailleurs prouvée. Tout ce
que dit cette femme ne relève pas d’un délire quelconque mais d’une
simulation du délire complaisamment entendue. Pourquoi ?
Il est inadmissible de juger une
personne apte à exercer une profession, à conclure des contrats, à encourir une
responsabilité civile, et de déclarer cette même personne irresponsable
lorsqu’elle commet un crime, et un crime de sang en plus ! Ou le
délire paranoïaque (respectivement la schizophrénie) étend ses effets à l’ensemble
des activités d’une personne, de qui l’irresponsabilité est aussi
bien civile que pénale et repérable dans les deux domaines par les mêmes
symptômes, ou la psychiatrie sert en réalité d’excuse et de couverture à
la soustraction de crimes à la répression ordinaire pour des motifs étrangers
aussi bien au droit qu’à la psychiatrie. Un tel comportement démontre
alors la corruption de la magistrature et du corps médical.
Il serait temps de voir enfin que
l’Etat peut favoriser ce genre de crime à des fins idéologiques et
politiques inavouées mais décelables, au mépris de son devoir d’assurer
en toute liberté la sécurité des personnes et des biens. Le faux martyre de
Roger Schutz est en réalité bien utile à certains.
La mission
Dans le cadre de
ses devoirs de citoyen, le soldat Savigny a été appelé depuis quelques années à
passer trois semaines à intervalles réguliers sous les drapeaux. Pauvre naïf
qui croyait s’entraîner au métier des armes afin de participer à la
défense collective de nos frontières contre un hypothétique envahisseur
malveillant. Que nenni ! Aujourd’hui, les miliciens suisses font
tout sauf de l’instruction efficace.
Depuis quelques
années, il y a deux possibilités : soit un cours de répétition dont
l’organisation est si médiocre et l’instruction si diluée que
l’essentiel du temps passé en uniforme est simplement perdu, soit les
missions subsidiaires et en particulier la garde des ambassades de Genève,
Berne et Zurich. Or j’ai beau chercher, je ne trouve pas en quoi la
protection des frontières de territoires étrangers concerne les citoyens
helvétiques qui laissent pour ce faire familles et souvent responsabilités
professionnelles.
Si
Ce qu’il en pense
Lorsqu’il y a
quelques mois, le brigadier Chabloz est venu dire à ses hommes que le prochain
engagement serait sur les sites des ambassades, il nous a encouragés à poser
toutes les questions, sauf celle de savoir ce qu’il en pensait personnellement.
Voilà un joli exemple du sens impliqué dans le non-dit. J’en conclus
qu’il doit en penser à peu près la même chose que moi.
L’organisation
Je me souviens de
mon premier cours de répétition, à la cp inf mont I/6 il y a une petite dizaine
d’années : j’ai eu l’impression de courir pendant trois
semaines. Pas une minute de répit, sport le matin, marche, exercices, tir. Je
suis sorti de là vanné mais en ayant le sentiment d’avoir rafraîchi mes
connaissances. Maintenant c’est différent. Pas de répit non plus, ordre,
contrordre, pause, attente. On a le sentiment que tout est improvisé et que,
pour couronner le tout, les instances dirigeantes ne se concertent pas.
Personne ne sait rien sur rien, on attend les instructions qui n’arrivent
pas, etc…
Un exemple :
le 30 mai dernier la cp EM inf 19 entrait en service au Mont-sur-Lausanne pour
un cours dont on savait qu’il pourrait tourner court pour les fusiliers,
car la compagnie devait renforcer en cas de besoin, les cp inf I et II engagées
pour la garde des ambassades. Mais il avait été précisé que la section
commandement, dont je fais partie, aurait une instruction normale. Quinze
heures, contrordre : toute la compagnie est mobilisée, une centaine de
gugusses ne se sont pas présentés dans les compagnies I et II1. Dans
le quart d’heure qui suit, les hommes sont répartis entre Berne et
Genève. Savigny part pour la ville fédérale alors qu’il habite Genève,
qu’il y a une femme enceinte de sept mois et qu’il doit y suivre
des cours professionnels chaque semaine. Il demande au chef de section à qui il
doit s’adresser pour changer de détachement et ce dernier lui répond
qu’il devra voir avec le commandant de la compagnie I à laquelle il a été
attaché. Le soir même ledit commandant affirme qu’il ne peut plus rien
faire et qu’il aurait fallu voir avec le commandant de la compagnie EM.
Questions : le commandant de la compagnie EM savait qu’il y avait un
risque pour que ses hommes soient mobilisés sur les ambassades.
N’aurait-il pas pu les répartir en fonction de leurs domiciles avant le
jour de l’entrée en service ? Quelle crédibilité les officiers qui se
contredisent entre eux espèrent-ils auprès de leurs subordonnés ?
Il y a maintenant
plusieurs années que je perds mon temps et que mon employeur perd de
l’argent pour une armée dont on sait qu’il faudrait trois mois
d’instruction complémentaire pour qu’elle soit vaguement
opérationnelle. Autant dire qu’elle ne sert à rien et que, de mon point
de vue et dans l’état actuel des choses, il n’y a aucun
inconvénient à la supprimer purement et simplement.
1 Il n’a pas été précisé si les gugusses en
question ont eu des ennuis pour cela.
M. le Juge
d’instruction Jacques Antenen est bien embarrassé par le dossier de M.
Dogu Parinçek, leader du Parti des travailleurs turcs, qui prétend que le «génocide» arménien n’est
qu’un mensonge international. Plaintes ont été déposées par de
vigilants gardiens de la mémoire et voilà notre bon magistrat sommé par les
deux camps de dire l’histoire. Le juge espère éviter le piège : «Il n’appartient pas au juge de dire
s’il y a eu génocide ou non» confie-t-il au rédacteur de 24
heures1, lequel prétend, sans rire apparemment, que le magistrat peut s’appuyer
(sic !) sur la reconnaissance du
génocide arménien par le Conseil national et le Grand Conseil vaudois en 2003.
La thèse du
génocide a pourtant des défenseurs plus illustres : il a été reconnu
officiellement le jeudi 15 septembre 2005 à la commission de
Dès lors, les
dénégations du gouvernement et du peuple turcs font figure de négationnisme obscène.
Pour M. Antenen, le
juge, qui n’a pas à se prononcer sur l’existence ou la
non-existence d’un génocide allégué, doit néanmoins sonder, en
application de l’art. 261bis du Code pénal, les motivations
du négateur. Si les motifs de M. Dogu Parinçek sont de nature raciale, ethnique
ou religieuse, le prévenu pourrait être condamné même si, par hypothèse, il
avait raison et qu’il n’y avait pas eu de génocide du peuple
arménien entre 1915 et 1923 !
Comme le juge
s’en rendra compte plus tard, la jurisprudence sur la question n’en
est déjà plus là. Puisque les Turcs ont commis un génocide contre les Arméniens
(fait notoire qui ne nécessite aucune preuve, aucune définition du mot
«génocide», aucune étude historique, puisque attesté par des autorités aussi
compétentes que le Conseil national et le Grand Conseil vaudois), et que M.
Dogu Parinçek le sait, (s’il l’ignorait encore en 2003, le Journal
officiel des délibérations du Grand Conseil aurait pu le renseigner), ses
motifs sont nécessairement malicieux et transpirent évidemment la haine
raciale, ethnique ou religieuse.
Ergo, l’article 261bis du Code est
applicable et M. Parinçek sera condamné, en dernière instance, par un Tribunal
fédéral de plus en plus soumis aux courants politiques.
Quelques mois plus
tard, c’est le gouvernement turc lui-même qui fera son mea culpa au motif que la reconnaissance
du supposé génocide est la condition sine
qua non de toute adhésion à l’Union européenne et que des motifs
économiques aussi puissants valent bien qu’on baisse sa culotte et
qu’on donne son cul à fouetter, comme l’ont fait avant lui
l’Allemagne en faveur d’Israël et les banquiers suisses pour les
gangsters juifs de la côte est des Etats-Unis.
La cause entendue,
il restera dans les milieux académiques à déterminer à quoi servent encore les
historiens.
C.P.
1 24 heures du 21 septembre, p. 27
On dit que «les
vieux», dont je suis puisque j’ai 73 ans, sont chaque année davantage
en décalage avec leur temps. Je confirme ce fait au vu de l’actualité
récente parcourue dans la presse et à
Premier exemple (24 heures du
24.06.05) : titre : officier muté et amendé. Qu’a donc fait cet
indigne lieutenant-colonel ? Il a mis au programme de deux de ses
compagnies la participation à un concert. Passe encore s’il s’était
agi d’un concert rock ou d’une manifestation « d’ouverture aux autres civilisations ».
Non… le concert, nous dit-on, avait un caractère religieux. Alors là ça
devient carrément insupportable ! Certes, me dira-t-on, les semaines que
l’on consacre à l’armée sont trop précieuses pour être détournées
de leur but premier, l’instruction militaire. Il peut néanmoins arriver
qu’un instant de détente culturelle soit bénéfique. Lorsque j’étais
capitaine, il m’est souvent arrivé de mettre au programme du cours de
répétition la participation à l’office religieux (culte ou messe) de la
région où nous étions stationnés. Il faut dire qu’à l’époque, nous
étions retenus en service le dimanche. J’ajouterai qu’en cas
d’objection d’un militaire, la dispense de se joindre à cette
activité lui était sans autre accordée; il y a assez de patates à éplucher en
cuisine, c’est aussi une forme de détente !
Deuxième exemple : TV, reportage sur la
communauté gay fêtant sa victoire acquise en votation populaire. Je le dis
clairement, j’ai voté NON lors de cette consultation. Néanmoins, je ne
suis pas de ceux qui considèrent avoir raison tout seul et qui, à
l’instar de certains journalistes ou politiciens, déclarent tout net que
ceux qui n’ont pas voté selon leurs propres critères sont des ignorants
qui n’ont rien compris au problème. Beau joueur, j’accepte
démocratiquement le verdict de la majorité. Ce que, en revanche,
j’accepte moins, c’est la façon dont les homosexuels (certains
d’entre eux tout au moins) ont manifesté leur victoire. Le reportage
télévisé nous montrait un cortège d’excités juchés sur des chars et
exhibant des scènes particulièrement indécentes de protagonistes mimant sans
vergogne et sans aucune retenue leurs joyeuses manières de s’enculer
(pardon pour l’expression, mais c’était bien le cas) les uns les
autres.
Quel lien entre ces deux exemples ? Beaucoup
d’intolérance dans un cas et beaucoup de tolérance dans l’autre. Je
ne sais pas si les jeunes se rendent compte de ce décalage, mais pour un vieux
rétrograde comme moi, il y a là un problème de société quasiment intolérable.
Diabolisation
«Le Lichtenstein risque de diaboliser
l’avortement», titrait, indigné,
24 heures du 30 août. Pensez donc ! Il est question
d’introduire dans
Il est évidemment inadmissible qu’il se trouve
encore au cœur de l’Europe une principauté qui va à contre-courant
de la pensée unique, où l’on estime encore que la première tâche de
l’Etat est de protéger la vie humaine de la conception à la mort. En
plus, c’est un moyen de corriger, au moins en partie, les effets du
vieillissement de la population sans recourir à une immigration galopante. Et
ça, c’est le pire !
On devrait enfermer tous ces dangereux
réactionnaires !
Heureusement, tout le monde n’est pas aussi
allergique aux bienfaits de la modernité. C’est sur un tout autre ton que
24 heures du 16 septembre nous apprend que «Lausanne est
toujours une capitale gay» et que «cette réputation est même
officiellement soutenue par Lausanne Tourisme depuis août 2003». Voilà qui
est mieux. Au moins, à Lausanne, on ne vit plus au Moyen-Age, on caresse les
minorités dans le sens du poil, on en fait même, apparemment, un argument
touristique.
Proposition de slogan publicitaire : «Venez à
Lausanne, on y est gay, gay, gay !» ou alors : «Lausanne, ville
homolympique».
Madame,
Monsieur,
Abonné sauf erreur dès votre premier
numéro il y a plus de trente ans, je me chagrine de vous voir tomber dans le
piège de l’anglomanie (d’origine latine il est vrai en
l’occurrence…).
Initier…
On s’initie aux mystères du Temple solaire, à
diverses pratiques ésotériques, voire à des techniques particulièrement
astreignantes.
Mais jusqu’à nouvel avis, on n’initie
pas des recours et procédures (p.4, en son milieu, de votre numéro 346). On les
amorce, on les met en route, etc.
Sans rancune anyway.
F.
W.