Sommaire :
L’éditorialiste démontre que les incartades de M. Israel Singer, les anathèmes lancés par les talibans de
l’antiracisme ou les couinements des défenseurs des minorités
prétendument opprimées entraînent inévitablement les résultats inverses de ceux
qu’on voulait atteindre.
Où il est question, en vrac, de M. Dieudonné, des architectes, de
l’appréciation d’un vaste syndic sur les juges vaudois, de
l’excision et des bombardements sur Dresde, de la lutte anti-tabac, de la
justice iranienne, d’un criminel libérien et d’une inconsciente
roumaine.
Max nous dévoile les petitesses d’un juge fribourgeois et la
grandeur «romaine» d’un agent secret italien. Il s’inquiète du goût
de la soupe et de la consistance des monnaies.
Un lecteur ne partage pas notre avis sur le «statut» qu’il faudrait
ou non accorder aux partenaires homosexuels et un autre correspondant prend la
défense des «skins»
Michel de Preux dénonce
l’hypocrisie des pleureuses officielles du «devoir de mémoire» à éclipses
variables. Certains massacres mériteraient l’oubli, d’autres, des
commémorations éternelles !
Les Fables politiquement
incorrectes
Jean de
Claude Paschoud
tente de décrypter les mystères d’un nouveau «dérapage» de Jean-Marie Le Pen. En fait, si on pose sur les événements la bonne grille
de décodage, tout devient simple : nous ne sommes pas tous des humains !
Le mieux est l’ennemi du bien, dit le proverbe.
En d’autres termes, à force de vouloir trop bien faire, on finit par en
faire trop, ce qui conduit à des résultats contraires à ceux qu’on avait
escomptés. C’est ce que ne comprennent pas les chantres de toutes sortes
de «grandes causes» qui, à force de taper sur le même clou, à force de vouloir
sensibiliser, informer, voire culpabiliser, font naître dans le bon peuple
lassitude et colère.
La récente incartade de Monsieur Israel
Singer, président du Congrès juif mondial, en est une parfaite illustration. En
déclarant que la neutralité suisse pendant la deuxième guerre mondiale avait
été un crime, le personnage s’est montré pour ce qu’il est: un
donneur de leçons arrogant qui se soucie comme d’une guigne de
l’intérêt des Suisses juifs d’hier et d’aujourd’hui.
Peu lui chaut que la neutralité de
On constate un phénomène comparable en ce qui concerne
l’antiracisme érigé en religion. Si les prêtres de l’antiracisme,
conscients du fait que le racisme2 est un
phénomène universel, se contentaient de prêcher et de promouvoir la
bienveillance à l’égard des étrangers d’autres races, ils
parviendraient peut-être à faire diminuer les cas – fort rares en vérité
– d’actes racistes. Mais à force de voir des actes racistes
partout, de traquer le racisme uniquement lorsqu’il se manifeste dans le
sens blanc-couleur et même de prétendre que les races
n’existent pas – alors que chacun, ayant des yeux pour voir, peut
constater le contraire –, ils se discréditent face à une population dans
l’ensemble bien disposée à l’égard des étrangers, même si le miroir
déformant de la presse tend à démontrer le contraire. Il y a deux sortes de
racistes dangereux : quelques agités qu’aucune sensibilisation,
aucune information ne parviendra à empêcher de «casser du nègre ou du
bougnoule» et les prêtres de l’antiracisme qui, à force de défendre des races-qui-n’existent-pas, tombent dans un racisme
inversé – les gens d’ailleurs sont bien plus dignes d’intérêt
que ceux d’ici – tout aussi pernicieux, puisqu’il permet à un
certain nombre d’allogènes – pas tous – de «casser du blanc»
en toute impunité, assurés qu’ils sont de pouvoir hurler au racisme en
cas de réaction de leurs victimes. A terme, la religion antiraciste ne peut
qu’engendrer une augmentation des actes racistes de la part des
indigènes, ce qui, c’est le moins qu’on puisse dire, va à
l’encontre du but recherché.
Il en va de même en ce qui concerne la lutte contre
l’«homophobie». Si les défenseurs des
homosexuels se contentaient de réclamer le droit de vivre en paix conformément
à leur nature ou à leurs besoins, il n’y aurait quasiment plus
aujourd’hui d’«homophobes». La plupart des gens ont compris que
l’homosexualité n’est pas un vice portant la marque d’une
perversité particulière, mais le résultat d’un état physiologique ou,
peut-être, d’un trouble psychologique. Osera-t-on risquer
l’hypothèse qu’être le fils d’une mère abusive, avoir été
victime d’abus sexuels ou avoir vécu une expérience désastreuse avec une
personne du sexe opposé peut avoir des répercussions dans ce domaine ?
Osons. Il ne saurait donc être question de mépriser les homosexuels,
puisqu’ils ne sont pas responsables de leur «différence». Le bât commence
à blesser quand surgit le militantisme homosexuel, tel qu’il s’est
développé ces dernières années, avec ses manifestations de rue, ses
associations constituées en groupes de pression, ses revendications tonitruantes.
Beaucoup de gens, y compris parmi les nombreux homosexuels discrets, s’en
trouvent incommodés, ce qui ne peut que nuire à la cause, contrairement au but
recherché.
Les prétendus défenseurs de minorités prétendument
opprimées devraient retenir la leçon : ce n’est pas par
l’insulte, le mensonge et les excès qu’on fait progresser la
sacro-sainte tolérance.
Le Pamphlet
1 24 heures du 15 février 2005.
2 Par racisme, nous entendons la méfiance instinctive de tout être humain à l’égard d’êtres différents par leur couleur de peau et leurs us et coutumes.
Les voyous n’aiment pas
l’humour
L’humoriste
Dieudonné a été sauvagement agressé, le soir du 1er mars, sur le
parking de la télévision à Fort-de-France (Martinique), par trois individus
porteurs de passeports israéliens arrivés tout exprès peu auparavant dans ce
département français d’outre-mer.
Autres insultes
Si les députés
vaudois se résolvent, à regret mais contraints par les nécessités économiques,
à renoncer pour l’instant à l’érection d’un nouveau Musée
cantonal des Beaux-Arts, ce serait, selon un sieur Della
Casa, une insulte… aux artistes ? au bon
goût ? à la culture ?... Vous n’y êtes
pas ! Ce serait une insulte impardonnable aux architectes qui ont participé au concours. Que le contribuable vaudois mette vivement la
main au porte-monnaie et allonge prestement les millions nécessaires à
dédommager les candidats de leurs vains efforts.
Justice vaudoise insensée
Une employée
communale persécutée pendant des années par l’ancien municipal
(socialiste) Pierre Tillmanns a obtenu du tribunal,
en deuxième instance, un dédommagement de huit cents mille francs. C’est
un montant exceptionnel, pour compenser un préjudice exceptionnel. Le syndic de
Lausanne a déclaré sitôt connu le verdict : «Jamais un juge sensé n’aurait attribué un montant pareil pour
des faits de ce genre». L’association «Appel au Peuple» de M. Ulrich pourra élire M. Brélaz
membre d’honneur.
Lutte contre l’excision
Il est devenu de
bon ton de partir en guerre contre l’excision,
soit la mutilation sexuelle volontaire des petites filles imposée par des
traditions, principalement africaines, que les Occidentaux considèrent comme
barbares. Il n’y a guère de risque qu’une campagne identique
s’en prenne à la mutilation volontaire des organes sexuels des petits
garçons, car la circoncision,
pratique tout aussi barbare si l’opération n’a pas
d’indication médicale, est pratiquée par un peuple qui ne saurait avoir
tort en aucun cas.
Dresde
Dans la nuit du 13
février 1945, les Alliés ont bombardé Dresde en trois vagues, larguant
1
478 tonnes de bombes explosives et 1 182 tonnes de bombes incendiaires sur les vieux
quartiers, là où il n’y avait aucune cible stratégique. Le lendemain, encore
771 tonnes de bombes furent déversées pour terminer le travail. Au moins 35'000
personnes furent tuées et 70'000 gravement brûlées. Pour le journaliste de 24
heures1, la ville martyre ne faisait qu’encaisser un déluge de feu
que l’Allemagne d’Hitler avait elle-même déclenché.
En somme, les femmes, les
enfants et les vieillards brûlés vifs (les hommes étaient encore en train de
combattre ailleurs) avaient bien mérité ce traitement !
1 Les 12-13 février
p.3
La guerre contre
les fumeurs bat son plein. Il est bien loin le temps où des non-fumeurs
goguenards et fort peu incommodés disaient à leurs amis fumeurs : «Fume
tant que tu voudras, tu paies mon AVS.» Désormais, il n’est bruit que des
fumeurs passifs qui doivent subir les conséquences désastreuses du vice de
leurs contemporains fumeurs et des mesures nécessaires à leur protection.
C’est ainsi qu’on voit s’étendre progressivement les
interdictions de fumer. La boulangerie tea-room située au bas de l’Avenue
Jurigoz vient à son tour d’exclure les fumeurs
pour raison… d’hygiène. Apparemment, le propriétaire, à qui le
problème avait échappé pendant des années, vient de vivre une douloureuse prise
de conscience et en a tiré les conséquences. Donc, pourront accéder à
l’établissement des gens qui ne se lavent pas, des gens qui ont des poux
dans les cheveux, des gens qui baladent des microbes, pourvu qu’ils ne
soient pas fumeurs. Drôle de logique.
Draconienne, la justice islamique ? Point du
tout ! L’Iran vient d’en apporter la preuve : un
consommateur d’alcool condamné à huitante coups de fouets a produit un
certificat médical attestant qu’il était malade et que cette peine
mettrait sa vie en danger. Ladite peine a donc été commuée en un seul coup
d’un fouet constitué de huitante brindilles. C’est
pas plus gentil comme ça ?
Un communiqué ats du
9 février nous apprenait qu’un ressortissant du Libéria avait été arrêté
à Genève après avoir commis cinq agressions au couteau contre des kiosques de Plainpalais. Ce qui stupéfie le journaliste de service,
c’est que le malfrat agissait dans le quartier où il résidait. Ce qui
nous stupéfie nous, c’est que ledit journaliste qualifie des vols commis
sous la menace d’un couteau de larcins.
Pour le petit Robert, un larcin est un petit vol commis
furtivement et sans violence.
Voici quelques semaines, une Roumaine de soixante-sept
ans a mis au monde une petite fille à la suite d’une fécondation in
vitro. Elle en est toute fière la chérie. Pensez donc : elle est désormais
la femme la plus âgée à avoir mis un enfant au monde. Mais où est le
mérite ? Avec la fécondation in vitro, on pourrait, avec un peu de
patience, engrosser des centenaires. Et l’enfant ? A-t-on pensé à
l’avenir qu’elle se prépare avec une mère qui donne de sérieux
signes de déséquilibre mental ?
« …éviter
de prendre de l’importance. Ce qui est une chose hideuse. »
(L.-F. Céline – entretien avec L.-A. Zbinden)
Il existe
une différence fondamentale entre le traitement des sommités en Suisse et en
France : lorsque la femme d’un Herr Professor Doktor mondialement
reconnu est menée à sa table au Zum Storchen de Zurich, le maître d’hôtel lui donne du Frau Professor Doktor… même s’il s’agit d’une
parfaite illettrée. Chez Lipp, lorsque mon père
s’enquérait de l’identité de tel visage qui lui paraissait
familier, le père Cazes répondait en toute
simplicité : «C’est le con qui a eu le prix Nobel».
L’usage
leur a survécu. Cette dénomination admise de longue date dans les mœurs
parisiennes au point d’être déchargée, en l’espèce, de toute
connotation péjorative, permet de replacer les sommités, réelles ou prétendues,
sur leur séant. Moyennant quoi, il n’existe point de personne inaccessible
en France (hormis les sous-chefs de petits services administratifs – qui
n’ont jamais le temps – et, peut-être, les sous-préfets…
lorsqu’ils sont aux champs).
Au
lendemain du dernier procès intenté à M. René-Louis Berclaz, second prisonnier d’opinion dans notre terre
d’asile traditionnellement si accessible aux réfugiés politiques de la
bonne couleur – mais il est vrai que, M. Berclaz
étant un autochtone, notre étrange système judiciaire, fort de son article
bâillon 261 bis CPS, a toute latitude pour lui appliquer une justice
d’exception –, les organes les mieux alignés de la presse romande
se faisaient les échos d’une étrange interjection. Le juge, dont, pas
plus que l’Histoire, nous n’avons retenu le nom, se faisait un
devoir d’invectiver le prévenu, le qualifiant de «flaque au raz de la
moquette». En bon droit, cet accès d’humeur d’un magistrat dont une
des vertus fondamentales, outre l’honnêteté, devrait être la sérénité est
pour le moins déconcertante, et pourrait justifier une récusation ou conduire à
un recours en annulation… Nous ignorons, en l’espèce, si la
procédure en laisse la latitude au justiciable. En fait, il semble que le juge,
quelque peu frustré par le refus de M. Berclaz de se
laisser tenter par les chausse-trapes qui lui étaient tendues en conservant, en
particulier, un flegme inaltérable, ait perdu son sang-froid. Comme
c’est dommage… Par le fait d’un président petit, la «flaque»
aura au moins servi à révéler une justice… au raz des pâquerettes !
Il
faut bien reconnaître que, depuis Caporetto, les descendants des conquérants
romains – si l’on veut bien excepter quelques «arditi», les courageux sous-mariniers du Prince Borghèse et
les parachutistes de la «Folgore» –
n’avaient plus fait de grands efforts pour entretenir leur antique
réputation de courage. Mais, à rapprocher le «Regardez comment un Italien sait
mourir»1 de l’otage Quattrocchi
avant son égorgement du comportement héroïque de l’officier des services
spéciaux Nicola Calipari protégeant de son corps la
journaliste qu’il venait de réceptionner, on est en droit de se demander
si l’on n’assiste pas à une résurgence de la race des
«Romains»…, ce qui serait bien réjouissant, face à la lâcheté physique
érigée en vertu dans notre Occident décadent et agenouillé.
Liban, Syrie : questions
impertinentes (pour resituer l’assassinat de M. Hariri)
Qu’avaient-ils
à gagner, les malheureux Syriens, déjà passablement agressés par le Défenseur
du Bien, de
« Cuisine française » :
toutes les soupes populaires n’ont pas le même goût
Pour
se garder des pique-assiettes et subvenir aux besoins de ses nécessiteux, la
mouvance identitaire française avait eu l’idée géniale de mitonner une
soupe au lard, dite «soupe identitaire». C’était concocter sans compter
avec la vigilance du parti «drouadhlomiste» :
nous apprenons par un lecteur de Rivarol2 que la soupe fut
promptement épicée du double qualificatif de «fasciste»3 et de
«discriminatoire» avec l’idée d’en faire… une vraie cochonnerie
raciste. La même source nous apprend, en revanche, que l’association Mazone ouvre en France la première «soupe populaire [glatt] cachère […] pour les nécessiteux de
Max
n’imaginait pas, lorsqu’il dévoilait la manœuvre financière de
suppression des « pièces rouges » de l’euro4 que le
même traquenard se préparait en Suisse... La mort du sou est désormais annoncée
par voie de presse. Trop coûteux à produire, dit-on. Inutile. On parie que les
arrondis tendront vers le haut ? Bon courage pour l’inévitable
inflation.
En
France, sous
Max l’Impertinent
1 En souhaitant que cette phrase sublime soit
authentique.
2 N° 2706, 4.3.2005, p. 2.
3 …parfois aussi, selon les degrés
culturels et sociaux : « fâchiste »,
« faffifte » etc.
4 Cf. «Dernières d’Europe», Le Pamphlet
n° 338.
5
… et charmante, en plus.
Cher Monsieur,
Votre article sur le partenariat enregistré est assez
réaliste. Permettez-moi toutefois d’ajouter ceci : vous jugez
équitable d’accorder à un couple homosexuel stable un statut comparable à
un couple hétérosexuel. Or, le couple hétérosexuel stable, mais non marié, ne
serait pas au bénéfice d’un statut reconnu. Il y aurait donc
discrimination. On objecte souvent que les partenaires hétérosexuels peuvent se
marier, mais la réalité sociologique est tout autre.
Pour surmonter ces difficultés, je suis d’avis
qu’on devrait renoncer à un «statut» du concubin hétéro- ou homosexuel et
assouplir le droit sur deux ou trois points qui font problème (droit des
étrangers, droit de succession, droit de visite en prison).
Bien à vous.
J.-F. C.
Bonjour,
(…)
Dans votre article «Partenariat enregistré», vous faites allusion aux «Skins».
Etant de ce milieu, je désirerais vous faire part de mon opinion. Je sais que
ce mouvement est très mal connu de beaucoup de personne, mais je tiens tout de
même à vous informer que les Skinheads, ceux qui connaissent les origines et
l’histoire du mouvement, les vrais Skinheads ne sont pas racistes, nazis,
homophobes ou encore xénophobes. Au contraire ! Et c’est aussi de la
faute aux médias que l’on parle des Skinheads en tant que racistes.
(…)
Avec
mes meilleures salutations.
S.T.
«Rien n’est indéfendable – de la proposition la plus absurde
au crime le plus monstrueux.»
Cioran : Visages de la décadence
Il aura suffi d’une remarque, judicieuse, de
Bruno Gollnisch, et d’une autre, tout aussi
fondée, de Jean-Marie Le Pen, pour qu’aussitôt
se réorchestre le chant des pleureuses sur Auschwitz-Birkenau.
L’abomination de la désolation dans le camp des saints est de
retour ! Il faut, de toute urgence, sacrifier de nouveau au devoir-de-mémoire, rappeler une nième fois l’horreur
absolue, l’holocauste incomparable, la shoah qui ne peut se dire et
évoquer qu’au singulier ! Nous n’en aurons donc jamais assez,
car ces crimes, que dis-je ? ce génocide, est
unique par nature…, sans précédent ni successeurs possibles. Il est le
péché par excellence, l’ignominie sans pareille, la faute indépassable.
Le génocide arménien, de quelques décennies antérieur à lui, peut, quant à lui,
se négocier en Europe avec les Turcs. Les Tziganes sont quasiment oubliés, le
génocide tutsi presque devenu inexistant. Le drame génocidaire des chrétiens du
Sud Soudan ne nourrit aucune polémique. Et la négation du droit de naître pour
des dizaines de millions d’enfants conçus est une initiative soutenue, en
France, par Madame Simone Veil. C’est un génocide nié par les
révisionnistes impunis de la morale et du droit.
Les hommes ne sont donc pas tous des hommes. Les
peuples n’ont pas tous, dans l’histoire de leurs tragédies, un
accès égal à notre considération. Est-ce une question d’ethnie, de race,
d’élection ? Je l’ignore1. C’est à coup sûr
un fait, et un fait au-delà duquel il n’y a rien, en deçà non plus
d’ailleurs. Bref, c’est un fait décrété «urbi et orbi» unique.
Radios et télévisions s’en mêlent. Les films
reviennent, déversant sur nos écrans leur nuit dans un brouillard insondable et
nauséabond. Pour un massacre, pour une ethnie, pour une race, seule. La chose
peut durer cent ans, mille ans, dix mille ans. Il y a des devoirs-de-mémoire
dont la mesure est, comme l’amour, d’être sans mesure.
Mais tout n’est pas dit. Rien n’est jamais
dit. J’ai cru comprendre que des enfants avaient ri au mauvais endroit.
Les rires d’enfants sont forcément déplacés, mais puisque la vérité sort
de leur bouche, pourquoi ne rayonnerait-elle pas aussi de leur visage par une
sorte de divine surprise ? Ces rires étaient déplacés, certes. La vérité ne
l’est-elle pas également ? La vérité qui est lumière, légèreté
aérienne, liberté déconcertante et imprenable par ses exigences
d’impartialité, de neutralité face à tous les partis et
d’universalité. Cela mérite une leçon, une leçon d’histoire et de
morale, sans doute. Une leçon d’histoire et de morale aussi lourde que
ces rires étaient légers, aussi objective que subjective avait été cette
réaction enfantine, aussi rigoureuse que cette fausse note anarchique fut
incontrôlée.
Depuis qu’elle existe, l’humanité ne
survit que par l’oubli des massacres où elle joua sa propre mort. Et
voilà que tout à coup l’un de ces massacres mériterait un traitement à
part. Il serait seul de son espèce. Pour lui, des mécréants façonnent des lois
afin de le sortir du régime commun de l’opinion. A son propos,
l’opinion devient elle-même un crime. Le doute lui-même n’est plus
autorisé. Quant aux faits, prouvés ou non selon les règles habituelles de la
science historique, ininterprétables d’après cette norme seule, leur
signification comme leur existence, arrêtée dans le détail non par des
historiens mais par des tribunaux et des politiciens, ils sont désormais érigés
en dogmes d’Etat. Des parlements deviennent, pour lui seul, autant
d’Eglises dispensant un magistère authentique et irréformable. Ces Etats
manifestent une pareille audace et une telle impertinence au moment même où ils
récusent Dieu dans leurs lois comme la religion divinement révélée dans leur
vie publique. C’est à ce moment précis qu’ils se décident à établir
un nouveau credo sur un massacre, un seul, dont ils déterminent en outre le
mode d’exécution; préparent, pour la défense de ce dogme, le dispositif
de nouveaux anathèmes quand on les croyait, chez eux, abolis et rejetés depuis
Face à tout ce dispositif de terreur, quelques rires
d’enfants sont dérisoires ! Ils ont été, cependant. Les rires
d’enfants sont des rires d’avenir; ce sont les rires de la
promesse.
Une question : qui finança le parti
national-socialiste allemand ? La banque Warburg en fut-elle absente ?
Or, en droit, celui qui contribue à la création et à l’aggravation de ses
propres malheurs est, moins que tout autre, habilité à demander réparation à
des générations innocentes des crimes de leurs pères, substituées de surcroît
aux héritiers très fortunés des anciens bailleurs de fonds du nazisme, à ce
jour épargnés par l’histoire.
1 Ce que
l’histoire profane ne peut qu’ignorer, l’histoire sainte de
l’humanité, c'est-à-dire la révélation, nous l’apprend. Les Juifs
disent souvent, et d’autres le répètent à leur suite : chaque être
humain porte un Juif en lui et tuer un Juif parce que Juif, c’est une
manière de tuer toute l’humanité. Il y a une malhonnêteté foncière dans
ce raisonnement, car la spécificité de l’apport juif à l’histoire
de l’humanité est moins leur fait que celui de Dieu même. C’est la
promesse du salut par l’Incarnation du Verbe de Dieu dans leur peuple.
Celui-ci officiellement récusé et traité judiciairement et religieusement comme
un homme sacrilège et suprêmement trompeur par les Juifs eux-mêmes, y compris
ceux de nos contemporains qui persistent dans ce déni et le confirment par leur
appartenance au judaïsme, tous leurs malheurs sont suprêmement exemplaires du
sort qui attend l’ensemble de l’humanité si, à leur imitation,
celle-ci rejette comme eux jadis
Les Fables politiquement
incorrectes
d’un Genevois impertinent
Nous avons reçu
d’un lecteur genevois un petit recueil absolument délicieux de
cinquante-trois Fables (politiquement incorrectes) que l’auteur, se
désignant lui-même comme «Jean de
A mon avis, une
réédition s’impose.
Pour mettre l’eau à la bouche de nos lecteurs,
et les inciter à faire pression sur l’éditeur (par un mot ou un courriel
à notre rédaction), voici un échantillon de ces vers iconoclastes :
Le Lapin, le Corbeau et le
Renard
Maître Corbeau sur un arbre
perché
S’y tenait quasiment
couché
Pour croiser sous son bec ses
pattes;
Un Lapin que la chose épate
L’interrogea sur la
raison
De la curieuse position
«Les bras croisés sur la
bedaine
Est la posture souveraine
De tous les nobles comme moi
Celui qui ne fait rien est
Roi !»
Pour prendre la pose
admirable,
Le Lapin couché sur son râble
Croisa ses deux pattes
d’avant
Et bâilla de contentement.
Un renard qui passait par là
Ne fit qu’un bond
Et l’avala
Avant qu’il se fût mis
d’aplomb.
Quand on veut se croiser les
bras
Mieux vaut être haut placé
qu’en bas
A moins – et ce serait
le rêve –
D’être un cas social à Genève.
De temps en temps,
un appel de note nous renvoie à un commentaire de bas de page où l’auteur
puise dans une vaste culture classique quelque nouveau sujet de rosserie
qu’il nous sert en prose. Une fourmi se plaignait de n’avoir
décroché de fin mai jusqu’à fin août que quelques «boulots merdiques». Le fabuliste observe en note : c’est ce qu’on appelle une
épithète homérique. Depuis que l’école a supprimé tout semblant
d’effort pour ne pas préparer les jeunes à s’intégrer à un monde
d’exploitation capitaliste, tout travail est nécessairement «merdique»,
comme Ulysse est nécessairement «fertile en ruses», Achille inévitablement
«bouillant» et l’aurore fatalement «aux doigts de rose».
Si Jean de
C.P.
Dans une interview
publiée le 7 janvier dernier par l’excellent hebdomadaire parisien Rivarol, le chef du Front national
M. Jean-Marie Le Pen, s’exprimant sur
l’occupation du nord de
Il n’en
fallut pas plus pour qu’une kyrielle d’organisations, lobbies,
publications gauchistes et associations diverses ne crient au scandale,
accusant le vieux leader de «contestation de crimes contre
l’humanité» et d’«apologie de crimes de guerre».
Cédant –
partiellement – aux pressions médiatiques, le Parquet de Paris n’a
pas retenu le crime de contestation de
crimes contre l’humanité, mais a effectivement ouvert une enquête le
lundi 7 mars pour «apologie de crimes de guerre».
Juridiquement, ce
n’est pas tant l’appréciation sur le caractère «particulièrement inhumain» ou «pas
particulièrement inhumain» de l’occupation qui fait problème, mais
plutôt l’épisode relatant un événement où
Selon les milieux
judiciaires français,
On sent bien,
cependant, que ces poursuites ne sont qu’un prétexte pour abattre un
adversaire politique dont le potentiel de nuisance,
comme l’avouent élégamment ses détracteurs, est encore trop important.
C’est l’aspect politique de l’affaire.
Mais en réalité,
c’est bien sur le caractère inhumain – au sens littéral
– non seulement du nazisme mais même des nazis, voire des Allemands, que
certains lobbies voudraient focaliser le débat.
Dans le même ordre
d’idées, on a entendu lors de la sortie du film «
Si les persécuteurs
nazis n’étaient pas des êtres humains, leurs victimes ont subi des
traitements qui ne sauraient être comparés à aucun autre.
En France, des pensions
spéciales ayant été attribuées aux descendants, parfois lointains, des victimes
juives de la guerre, les descendants de victimes non juives, manifestant à leur
tour devant les grilles du Conseil d'Etat pour se prévaloir de l'égalité devant
la loi, ont été agressés par des Juifs au motif que leur souffrance ne saurait se comparer.
Dans le débat qui a
débuté récemment au Conseil national sur le projet d’interdiction des
symboles extrémistes, on a bien vu que la perversité d’un extrémisme ne
se mesurait pas à l’ampleur de ses victimes mais à son caractère humain ou inhumain.
Lorsqu’on a
fait observer que l’interdiction des «symboles
extrémistes» pourrait viser, non seulement le célèbre svastika1
mais aussi la faucille et le marteau, symboles du marxisme-léninisme dont les
victimes se comptent en plusieurs dizaines de millions, le député Carlo Sommaruga a osé rétorquer que ces symboles-là traduisaient une volonté d’agir pour le bien du
peuple et la paix, et qu’ils ne sauraient donc être interdits.
Pour M. Philippe
Barraud2 : «Ces propos
mériteraient une plainte pénale. C’est du négationnisme pur et simple,
une tentative délibérée de justifier un crime contre l’humanité. En une
phrase frivole, ce monsieur a insulté la mémoire des dizaines de millions de
victimes innocentes du communisme, comme ça, pour épater la galerie. Mais M. Sommaruga peut dormir tranquille (puisque sa conscience le
lui permet): lorsqu’il s’agit des crimes du communisme, le
révisionnisme est largement toléré».
La déclaration de M. Sommaruga
est effectivement choquante, mais, en évoquant l’éventualité d’une
plainte pénale, M. Barraud oublie que l’art. 261bis de notre code pénal
n’a jamais visé qu’un seul type de révisionnisme, n’interdit
la minimisation que d’un seul
génocide et que les juges, comme il le suppose avec pertinence,
n’auraient pas l’idée de sévir contre quiconque viendrait à
minimiser, même grossièrement, les tueries ordonnées par Staline, Pol Pot ou
Mao Ze-dong.
Même le mot «génocide»
est devenu un label protégé qui ne saurait s’appliquer ni aux victimes
indiennes en Amérique, ni aux Arméniens en Turquie ni aux Tutsis au Rwanda. Car
les colons yankees, les Ottomans ou les Hutus sont des êtres humains.
Michel de Preux arrive à une conclusion identique dans
son article «Tartuferie».
Ne sauraient être qualifiés d’être humain ni un
nazi ni un être qui mettrait en doute la plus infime partie des crimes que le
Tribunal de Nuremberg a mis à la charge de l’Allemagne. Il s’en est
fallu de peu que les autorités soviétiques ne soient condamnées,
lorsqu’elles ont fini par avouer, en 1990, qu’elles étaient
elles-mêmes responsables du massacre des officiers polonais à Katyn, non pas
pour le massacre lui-même, mais pour révisionnisme,
puisque ce crime avait été jusqu’alors mis à la charge de
l’Allemagne par tout le monde et qu’en l’avouant, les Russes
en disculpaient les nazis, ce qui est précisément interdit aujourd’hui.
Claude Paschoud
1 Ici, je devrais ajouter les mots rituels «de sinistre mémoire» pour le distinguer des symboles indien, bouddhiste, chinois ou franc-maçon qui ornent même le dallage de la cathédrale d’Amiens.
2 dont je recommande la lecture sur son site Internet www.commentaires.com. Il vient de publier une sélection de ses meilleurs éditoriaux des cinq dernières années dans un petit livre roboratif : «Ecrit en courant» (242 pages, fr. 29.80 si on le commande par Internet ou fr. 36.- en librairie).