Sommaire :
Faut-il rétablir les notes dans l’Ecole vaudoise ?
Un mois
de lecture assidue de la presse quotidienne
Max est allé au cinéma, et au théâtre… et il a même lu
Bonne nouvelle :
l’Europe en panne
Roger Minne, de Paris, nous recommande de ne pas entrer dans un train
sans pilote
Le dialogue Rome/Ecône est-il possible ?
Michel de Preux le croit… mais à certaines
conditions préalables.
Un impôt injuste est injuste, même
s’il m’arrange parce que je ne le paierai pas et que d’autres
s’en acquitteront.
Faut-il rétablir les notes dans l’école
vaudoise ? Si oui, faut-il les réintroduire dès la troisième année ou dès
la cinquième ? Cette deuxième question qui, autant qu’on en puisse
juger, se trouve au cœur du débat est une mauvaise question : ou bien
le système des notes est un bon système ou bien il est mauvais. Dans le premier
cas, on y revient intégralement, dans le second, on y renonce totalement.
Dans 24
Heures du lundi 1er
mars, Philippe de Vargas, ancien directeur du Collège de l’Elysée, nous
explique ce que sont les principales fonctions de l’évaluation –
nous résumons :
- repérage des
lacunes de l’élève (évaluation formative);
- information
des parents sur la progression de leur enfant (évaluation informative) ;
- orientation
équitable des élèves en fonction de leur potentiel (évaluation
prédictive) ;
- attribution
de certificats et diplômes aux élèves qui ont atteint les objectifs fixés
(évaluation certificative).
Les notes permettent de procéder à toutes ces
évaluations, à condition d’être inscrites dans l’agenda de
l’élève chaque fois qu’un travail écrit est rendu. Si, sur une
échelle de 2 à 6, un enfant fait régulièrement 3 de dictée et 5 de maths, on
pourra en déduire sans grand risque d’erreur qu’il a des lacunes en
orthographe et qu’il maîtrise plutôt bien les chiffres – ce que ses
parents, à moins d’être idiots, comprendront tout seuls au moment de
signer l’agenda à la fin de la semaine. Si un enfant jugé apte à entrer
en voie secondaire baccalauréat obtient systématiquement de meilleures notes
dans les branches scientifiques que dans les disciplines littéraires, on jugera
«inéquitable» de l’envoyer apprendre le grec et le latin. Si, enfin, un
enfant de neuvième, quelle que soit la voie secondaire à laquelle il appartient,
obtient des notes qui montrent qu’il a atteint les objectifs fixés, on
lui délivrera son certificat d’études.
Les notes sont traumatisantes pour les élèves les plus
faibles ? Des «non atteint» à la pelle son-ils plus valorisants ?
Les notes introduisent la concurrence ? Tant
mieux ! Rien de plus stimulant que de vouloir faire aussi bien et si
possible mieux qu’un autre !
M. de Vargas en veut «aux bonnes vieilles moyennes d’autrefois,
celles-là mêmes dont on a démontré l’absurdité». On ne nous a rien démontré de tel !
C’est là un dogme de pédagogiste !
Et M. de Vargas le prouve en proposant l’exemple extrême
d’un élève qui obtiendrait en français une moyenne de 5 sur 6, avec 6
d’orthographe, 6 de grammaire et 2 de rédaction. Ça, c’est une
absurdité : un enfant qui maîtrise parfaitement l’orthographe et la
grammaire ne fera jamais 2 de rédaction ! D’ailleurs, pourquoi un
écolier n’aurait-il pas le droit de compenser ses faiblesses par ses
forces ? Tout être humain est un individu moyen comportant des qualités et
des défauts. Personne n’aurait l’idée de l’empêcher de
développer ses qualités pour faire oublier ses défauts. Pourquoi n’en
irait-il pas de même à l’école ?
Le système des notes n’est ni aussi arbitraire
ni aussi inégalitaire que d’aucuns le prétendent. L’égalité des
chances n’existe pas : il y aura toujours des enfants plus doués que
d’autres, plus travailleurs que d’autres, issus de milieux plus favorisés que
d’autres. Pour alléger la charge administrative des maîtres et pour
rassurer les parents, il faut réintroduire les notes dès la première année.
Le
Pamphlet
Le cancre et le fort en thème
Lors de l’adoption du
budget 2003 par le Grand Conseil vaudois, le 18 décembre 2002, qui prévoyait un
déficit de 157 millions, les députés ont pu entendre deux avis : celui du
cancre Pascal Broulis, chef du Département des finances, qui estimait les
chiffres de ce budget «tout à fait
fiables»… et celui du fort en thème, le député libéral Michel Golay,
qui déclarait : «Il y a une
surévaluation manifeste des impôts sur le revenu, sur la fortune et sur les
sociétés. Je l’estime à 200 millions. Il faut donc s’attendre, pour
l’année 2003, à un excédent des dépenses sur les recettes de 380
millions».
Les comptes, à l’heure
où nous écrivons, ne sont pas encore publiés. On sait pourtant que le trou sera
situé entre 350 et 400 millions. Le résultat exact est encore tenu secret. Il
serait en effet fâcheux de devoir avouer, avant la votation du 16 mai, que
notre ministre des finances s’est planté comme une grosse buse et que le
député Golay avait tout juste !
Rectificatifs
Il arrive à tout journaliste
de commettre des erreurs.
Le 4 février, on nous présente
sur une photo M. Cuppis (à droite)
alors qu’il s’agit de M.
Cappus, et qu’il est à gauche. Le 21 février, on confond les Tchèques
et les Tchétchènes… Le 24 février, on écrit Roland Toeplitz pour Laurent
Toplitsch. Simples négligences sans grande portée, sauf pour les
intéressés, qui ne sont pas très célèbres.
Le 7 février, c’est plus
grave : en écrivant que le coût de production de la betterave était bon
marché en Suisse et que sa transformation en sucre coûtait parmi les plus
chères d’Europe, le journaliste prouvait qu’il n’avait rien
compris du tout : en réalité, le coût de production au champ est aussi élevé
qu’ailleurs et c’est le prix du produit fini, aux consommateurs,
qui est au plancher européen.
Ce qui m’inquiète,
c’est que les confusions commises par les rédacteurs de 24
Heures dans les prénoms ou les photos semblent attester que, dans les
rédactions, on ne connaît plus personne, on n’a du monde politique
qu’une vague connaissance théorique, mais plus de contacts
personnels : le jeudi 4 mars, une «Opinion»
du député Aloïs Gavillet est publiée ornée d’une photo de l’ancien
conseiller d’Etat André Gavillet. Le 30 mars, on confond Jacques Hainard,
directeur du musée d’ethnographie de Neuchâtel et Robert Hainard, peintre
animalier. Jacques Hainard et André Gavillet sont des personnalités publiques
célèbres que n’importe quel citoyen lambda, à Neuchâtel pour le premier
ou à Lausanne pour le dernier cité, va reconnaître dans la rue ou sur
n’importe quelle photo… sauf les rédacteurs ou les correcteurs de 24
Heures, probablement frais émoulus d’une école de journalisme
sans archives.
Femmes en colère
Noir 10 décembre où ni
Mme Metzler ni Mme Beerli n’a été élue au Conseil fédéral. Rouge 8 mars qui vit le défilé de
grognasses peu désirables dans les rues des villes, sous le regard terne des
badauds qui firent grise mine aux
cortèges. Encore deux ou trois colères de ce genre, et il n’y aura plus
de femme du tout dans les exécutifs.
Inégalité
Le 8 mars, les femmes en colère ne se
sont pas contentées de défiler. Elles ont aussi posé des questions
fondamentales.
C’est ainsi que la socialiste genevoise Maria
Roth-Bernasconi, s’adressant au conseiller fédéral Samuel Schmid,
«ministre des sports», «a demandé si l’on avait songé à promouvoir
davantage les équipes féminines de foot» (communiqué ats du 8 mars
).
Le
croirez- vous ? On n’y a pas pensé !
Vevey
A Vevey, la proportion
d’écoliers étrangers est de 52 % dans les classes secondaires et 60 %
dans les classes primaires. La population étrangère représente 41 % (moyenne
suisse officielle, sans les personnes illégales : 28 %). A elle seule, cette statistique
démontre un déséquilibre. Ce
n’est sans doute pas ce déséquilibre en soi qui est responsable de
l’insécurité, ou du meurtre d’un gentil Cap-verdien pacifique et de
son gentil petit molosse pitt-bull apprivoisé. Mais une communauté ne peut
assimiler aisément une population étrangère supérieure en nombre, hétérogène,
formée de différentes ethnies qui se détestent, sans imposer aux arrivants des
règles de comportement social strictes et le respect des usages locaux. Qui
l’osera ?
Un crétin maigre
Le conseiller national
argovien Heiner Studer veut lutter contre l’obésité, qui engendre les
maladies cardio-vasculaires, lesquelles sont à l’origine de 44 % des
décès en Suisse (cancer : 20 %). C’est une bonne idée.
Pour ce faire, il suggère une taxe sur les graisses, ce qui laisse
entendre que, pour ce conseiller national, ce sont les graisses qui engendrent
le surpoids, idée largement répandue, mais fausse. Comme il fallait s’y
attendre, l’office fédéral de la santé publique prend cette proposition
très au sérieux.
Si l’on veut lutter
efficacement contre l’obésité, il ne faut pas taxer les graisses, mais
taxer les gros !
La bagnole
La bonne société genevoise
n’a pas eu de mots assez durs pour qualifier l’insupportable toupet
de M. Christian Ferrazino (alliance de gauche) qui a osé snober
l’inauguration du Salon de l’auto, manifestation incontournable de
la vie culturelle du Bout-du-Lac.
Je suis un des plus vieux
membres du TCS, et je prône la liberté de se déplacer en voiture. Mais
j’admire néanmoins le courage d’un homme politique qui fait ce
qu’il dit et qui dit ce qu’il fait. A notre époque de petites et
grandes compromissions, et d’arrangements divers avec sa conscience (sur le fond, je suis bien d’accord,
mais vous comprenez que pratiquement, ce n’est pas possible…),
il faut saluer celui qui refuse le double langage, une version pour les
discours électoraux, une autre pour les coquetèles mondains.
Police privée
Le syndic de Vevey Dominique
Rigot avait dévoilé son intention d’engager des agents de sécurité privés
pour faire régner l’ordre dans la cité, ce qui a fait bondir les
responsables de la police cantonale . «Il
ne peut pas exister de police privée dans ce pays insiste Jean-Christophe
Sauterel, porte-parole de la police cantonale. Un agent de sécurité privé a le même pouvoir que le premier passant
venu, c’est-à-dire aucun». Sans s’offusquer de
l’incohérence du propos, il poursuit : «En outre, pour avoir le droit de patrouiller sur la voie publique,
toute société privée doit préalablement obtenir une autorisation de la part du
Département de la sécurité et de l’environnement».
Est-ce donc à dire que les
premiers passants venus, c’est-à-dire vous et moi, qui ne revendiquons
aucun pouvoir particulier, devrions requérir une autorisation pour déambuler sur
la voie publique si nous sommes membres d’une société privée ? Quand
nous étions actifs à Zofingue, on a tenté de nous le faire croire, mais en vain
et les petits Sauterel de l’époque sont rentrés à la niche.
Bernard Pichon
Plaisante nouvelle dans 24 Heures
du 19 mars : après avoir régalé les lecteurs de l’Illustré de ses
lointains voyages, Bernard Pichon les convie à découvrir
Bernard s’était déjà
illustré en tentant de monter une sorte de club de rencontres par téléphone,
très onéreux (pour les pigeons) et sans doute très lucratif (pour le Pichon).
Dur dur le recyclage professionnel de Dodu dodo !
Poker menteur
Des trois menteurs qui ont
voulu la guerre en Irak, M. Aznar a été le premier à tomber. Georges Dabelyou
sera sans doute le suivant avant le joli Tony. Ils pourront toujours faire un
bridge pendant que Saddam, à la place du mort, les mettra sur la piste des
fameuses armes de destruction massive.
Mugny s’en
va-t-en guerre
M. Patrice Mugny,
conseiller administratif chargé des affaires culturelles à Genève et président
de
Il n’en aura
que plus de temps pour sa tâche de parlementaire dans laquelle il
s’illustre déjà par son zèle : le
site internet du Parlement recense 52 interventions dont il est l’auteur
et qui soulèvent des problèmes aussi essentiels pour notre pays que le statut
juridique de Hong-Kong, l’interdiction de l’hameçon triple dans la
pêche en rivière ou le relevé d’empreintes digitales dans une cantine
scolaire de Morges.
Objectivité
Gag glané sur Internet :
Un homme se balade dans Central Park à
New York. Soudain, il voit un pitt-bull attaquer une petite fille. Il se
précipite, attrape le chien et finit par le tuer, sauvant ainsi la gamine. Un
policier qui a vu la scène arrive et lui dit :
«Vous êtes un héros. Demain, tout le
monde pourra lire à la une des journaux “Un courageux Newyorkais sauve la
vie d’une enfant.”»
L’homme répond :
«Mais… je ne suis pas de New York !»
– Eh bien on lira : «Un
courageux Américain sauve une petite fille…»
– Mais… je ne suis pas
Américain !
– Et qu’est-ce que vous
êtes alors ?
– Je suis Pakistanais.
Le lendemain, les journaux
titraient :
Un extrémiste islamiste massacre un chien américain
Pauvre Kaspi
L’ancien conseiller fédéral
Kaspar Villiger s’est vu offrir un siège au conseil d’administration
de Nestlé, sans doute en raison de hautes compétences que nous n’avions
pas discernées. Kaspi devrait toucher plus de 250 000 francs par année pour
faire bénéficier la multnationale de ses lumières. On apprend à cette occasion
(communiqué ats du 26 février) que le malheureux va perdre son droit à
sa pension d’ancien conseiller fédéral (200 000 francs par an), car ses
mandats d’administrateur – il en a deux autres – ajoutés à sa
pension lui assureraient un revenu de 600 000 francs par année. Or, un ancien
conseiller fédéral n’est pas autorisé à gagner plus que les quelque 400
000 francs annuels que touche un conseiller fédéral en fonction. Mais
qu’on se rassure : le jour où M. Villiger renoncera à ses mandats,
il aura de nouveau droit à sa pension qui, jointe à l’AVS, devrait lui
permettre de couler une vieillesse heureuse, prospère et vélocipédique.
Prudence
Suite à son congrès extraordinaire tenu
à Bâle le samedi 6 mars, le parti socialiste a décidé de rester au Conseil
fédéral, contrairement à ce que proposaient les Jeunes socialistes.
«L’assemblée des délégués
décidera en mars 2005 de l’opportunité de convoquer à l’automne
suivant un congrès extraordinaire pour examiner une nouvelle fois la question
du retrait. Cette solution de compromis a permis de couper la poire en deux,
certaines sections proposant un délai de réflexion de deux ans, d’autres
de trois ans», aurait déclaré Christiane Brunner.
Pourquoi ne pas nommer une commission
chargée de créer une sous-commission qui confiera à une sous-commission
restreinte le soin de décider s’il est opportun de créer une autre
commission chargée de créer une autre sous-commission qui confiera à une autre
sous-commission restreinte le soin de décider si le sujet mérite d’être
abordé avant la cinglinglin ?
Sans doute est-ce cela que les
socialistes appellent «mener une politique d’opposition plus agressive
tout en restant dans l’exécutif» (communiqué ats du 6 mars).
Aveu
A propos de la hausse massive du prix
du paquet de cigarettes décidée par le Conseil fédéral, 24 Heures
des 6-7 mars nous confirme ce que nous soupçonnions déjà, à savoir que nos
«sages» se moquent comme d’une guigne de la santé des fumeurs et que leur
prétendu désir de lutter contre le tabagisme est pure hypocrisie :
«(…) C’est la première
fois que le Gouvernement suisse décide d’une hausse aussi massive. Selon
les estimations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), cela
devrait permettre de dégager 300 millions de recettes annuelles
supplémentaires. (…)»
«(…) Hans-Rudolf Merz a donc
rompu hier avec la politique des petits pas de son prédécesseur, Kaspar
Villiger. Ce dernier craignait qu’une hausse brutale ne fasse chuter la
consommation et remette en cause les juteux revenus de la taxe sur le tabac
(…)»
Quel
aveu !
L'Office de perfectionnement scolaire, de transition
et d'insertion (OPTI) a été créé le 9 juillet 2003. Sa direction est assumée
par Philippe Martinet, dont le communiqué du Bureau d'Information et de
Communication de l'Etat de Vaud (BIC), du 22 janvier 2004, rappelle le parcours
professionnel. Il n'y est curieusement pas fait allusion à son statut de
député. Pourtant, cet élément est essentiel dans la mesure où il rend la
fonction de Philippe Martinet à la tête de l'OPTI non seulement inopportune,
mais carrément inconstitutionnelle. En effet, l'art. 90 al. 4 de
« Planète Bleue »
Un film d’une beauté à vous couper le souffle et
qui pose la question de la préservation du biotope marin. A voir absolument.
Cela dit, pour les myopes au plan de l’écologie, la question fondamentale
n’est pas tant la bien triste disparition d’intelligents cétacés
allant rejoindre, sur la liste des espèces disparues, le célèbre dodo –
débonnaire volatile si lent à sentir le danger que cela lui fut fatal – mais
bien si l’espèce humaine ne sera pas, à très brève échéance, la suivante
sur cette liste. Si nous persistons dans nos errements, en particulier notre
course effrénée au profit immédiat, nous ne détruirons pas la terre,
c’est elle qui, d’une pichenette cataclysmique, se débarrassera des
bipèdes présumés « pensants ». Nous partis, la vie en général
trouvera son chemin avec sa détermination habituelle et le scorpion, capable
d’encaisser sans dommage apparent un bombardement de röntgen à
terrasser un mammouth, se portera très bien sans nous, merci.
« Malabar Princess »
« … et pour leurs coups
d’essai, veulent des coups de maîtres » (Corneille). Le premier film de Gilles Legrand est
une réussite : les jeunes Jules-Angelo Bigarnet (« Le Bison »)
et Damien Jouillerot (« Monsieur Batignole », « Effroyables
Jardins ») nous jouent, aux côtés d’acteurs chevronnés (Jacques
Villeret, Michèle Laroque et Claude Brasseur), une émouvante histoire de
détermination et de complicité enfantines sur fond de haute montagne et de
glaciers, avec une justesse jamais atteinte depuis « Jeux
interdits ». L’intrigue, l’émotion, le jeu, l’image, le
rythme et la musique, tout est parfait.
Des effets spéciaux de tout premier
ordre… pour une niaiserie qui doit aider George Walker Bush à trouver le
sommeil après une journée bien remplie. Tim Burton était meilleur dans
« Mars attack ».
Gros titre vendeur à la une de
En quoi distingues-tu un homme d’Etat
d’un homme politique ?» me demande Anémone Dutrésor.
– C’est tout simple :
l’homme d’Etat ambitionne, en premier lieu, de servir son pays,
quitte à se servir ensuite parfois; l’homme politique se sert.
Les spectateurs du Casino-Théâtre de
Genève ont applaudi debout l’humoriste Dieudonné au terme de la première
de son «one man show» : «le divorce de Patrick». La salle, qui
constituait, tous âges et toutes catégories sociales confondus, un échantillon
représentatif de la population de la ville, a ponctué l’ensemble du
spectacle par ses applaudissements enthousiastes, marquant clairement sa
sympathie à l’égard de l’humoriste et son ras-le-bol de la
dictature de groupes de pression qui prétendent imposer à notre peuple des «choix»
qui ne sont pas les siens en tentant d’asservir la liberté d’expression
à leurs seuls intérêts. Tout en relevant dans son étude de mœurs, avec
talent et précision, certains travers de notre époque, Dieudonné a administré
en souplesse, une nouvelle fois, la preuve de son courage, de son bon sens, de
son indépendance et de sa détermination, toutes
qualités honorables, quelles que soient les causes qu’il a choisi de
défendre. Visiblement surpris et ému par l’excellent accueil, le comédien
a répondu aux rappels par un «chapeau bas», hommage respectueux au
public. Le 15 mars 2004, aux déboutonnades de circonstance d’un pays
voisin et en dépit des tentatives d’intimidation, les Genevois ont
répondu par la fermeté en faisant valser le bâillon.
Dimanche 14 mars : ce «vigipirate»
de Raffarin joue les «emplois-jeunes»2 et consacre une heure et
demie de sa fonction «premier-ministérielle» à rassurer les voyageurs et à
inspecter des wagons, Gare du Nord, à Paris…
Iris (à Max qui, devant cette nouvelle tartarinade
du camard de Matignon, hésite entre affliction et hilarité) :
– «Ils» prennent vraiment le peuple pour
des cons, mais les gens ne sont plus dupes.
– Le fond du problème est là : «eux», si !
–
Les
chiffres d’un institut US viennent lester une succession de nouvelles
rassurantes (réélection de M. Haider en Carinthie; départ pitoyable de «Bozzo»
en Espagne; annonce du retrait prochain des contingents espagnols et polonais
et refus d’engagement des Sud-coréens en Irak) : 55% des Etats-uniens
pensent encore que leur chef a bien fait d’aller, en toute illégalité,
jouer avec le pétrole et le feu grégeois en Mésopotamie. Ce sont sans doute les
mêmes qui confondent régulièrement «Sweden», «Switzerland» et «Swaziland»3…
Max l’Impertinent
1 N° 54-10, 5.3.04, pp. 1-3.
2 Relevé par le CANARD ENCHAINE, n° 4351, 17.3.2003, p. 8.
Bonne nouvelle :
l’Europe en panne
Cher
Pamphlet,
Comme vous savez, puisque mon nom figure
parfois dans vos colonnes, je suis de très près, en tant qu’allié, les
valeureux efforts que vous développez pour que
Ce qui est clair et visible si
l’on ne fait pas l’autruche, c’est qu’il y a une
alternative et qu’il va bien falloir choisir (ô, amis suisses, écoutez,
c’est pour vous que j’écris au Pamphlet) : l’explosion
est inévitable.
Je ne suis ni pervers ni sadique, mais,
sans me permettre le moindre ricanement, je me demande obscurément si je ne
suis pas satisfait de cette incapacité physique de mon pays à obéir «à
Bruxelles», comme on dit. Dans votre confrère Suisse Info, de mon
ami Marcel Narbel, je lis une phrase de Guy Sorman (qui n’est pas, lui,
de mes amis) : «A quoi pourrait désormais servir l’Union
Européenne ? Le poids de sa bureaucratie est patent, mais son rôle pour
l’avenir n’est plus aussi clair que par le passé. Il pourrait
apparaître en 2004 que l’Europe a outrepassé son utilité». Si l’on
accepte cette idée plausible, on peut espérer au fond de soi que cette
annulation se fera sans casse. Hélas non. Le fracas de l’effondrement
sera sans précédent dans l’histoire. Personnellement, ce que je souhaite,
parce que j’aime mon pays et que je ne veux pas sa destruction,
c’est le salubre naufrage de l’Europe politique (et
économique !) et de l’euro. Amis suisses, votre pays est un
paradis (mais le savez-vous ?). Du plus profond de l’affection
fidèle que j’éprouve pour vous, je vous conjure de bien réfléchir.
Le
dialogue Rome/Ecône est-il possible ?
Régulièrement,
Il est
tout de même surprenant, a priori, que des deux côtés, on maintienne le
contact, en dehors du contexte d’un dialogue œcuménique , entre des
autorités romaines qui, officiellement du moins, ne manifestent pas la moindre
intention de reconsidérer les nouveautés doctrinales de Vatican II et sa
liturgie de propagande, celle de Paul VI, et, de l’autre, une association
sacerdotale ne dissimulant pas à Jean-Paul II qu’elle lui pose deux
préalables au rétablissement de sa confiance dans sa personne : la levée
des excommunications et la libéralisation de la messe traditionnelle de rite
latin pour tous les prêtres catholiques. Cette situation est proprement inouïe
et défie le plus solide bon sens théologique.
Comment
un catholique peut-il concevoir qu’un pape puisse lever une sanction
canonique motivée par des sacres d’évêques faits contre sa volonté
formelle sans se renier et diminuer sans cause son pouvoir propre
universellement reconnu, de droit divin en plus ? D’un autre côté,
on n’imagine pas non plus
Et si
la question vraie se situait ailleurs ? Si, malgré la netteté des
positions respectives, ce débat n’était pas aussi vrai qu’on le
suppose ? Car n’y a-t-il pas un réel modernisme à poser des
préalables à l’autorité magistérielle suprême de l’Eglise ?
Inversément, n’y a-t-il pas abus d’autorité de la part de Jean-Paul
II à priver par violence les fidèles de l’Eglise de garanties
d’infaillibilité sur des points contestés depuis maintenant plus de
quarante ans ? La certitude en matière de foi est un droit subjectif des fidèles. Jean-Paul II ignore
crânement ce droit fondamental dans l’Eglise et, pour l’esquiver,
se gargarise des droits de l’Homme, prêchés à tort et à travers à la
société séculière. La parabole de la paille et de la poutre serait, pour cet
homme, un excellent thème de méditation pénitentielle. Je le lui suggère.
Quand Monsieur l’abbé Régis de Cacqueray
écrit : « Nous espérons, nous désirons, nous attendons le jour où
nous pourrons agir dans un cadre pleinement clarifié », je le suis, à
cette nuance près : je mets, quant à moi, clairement dans la balance, ou
sur le plateau, comme enjeu formel de ce bon combat, la légitimité de celui qui
ne cesse de prétendre être un légitime et authentique Successeur de Pierre.
Eh
bien, prouve-le ! Mais si tu ne le veux pas, sache que Dieu
aura ta peau, et cela se saura tôt ou tard ! En attendant, je fais comme
l’abbé de Cacqueray : je prie et je travaille…moi aussi !
Avec, peut-être, un zeste de sincérité en plus, car je ne fais pas, moi, de
l’équivoque une sinécure sacerdotale…
Michel
de Preux
Je suis pessimiste sur le sort que le peuple vaudois va réserver à
l’initiative «pour supprimer l'impôt sur
les successions et donations en ligne directe descendante et entre conjoints» qui ne bénéficie pas de l’appui du Conseil
d’Etat ni du Parlement.
Le contre-projet
concocté par les services de M. Broulis est habile : en augmentant la «franchise»
de 50'000 à 250'000 francs et les donations franches d’impôt de 10'000 à
30'000 francs, on suggère que l’impôt frappera uniquement les riches, qui le méritent bien et que
la suppression complète de cette imposition serait un cadeau aux plus nantis.
Je suis
d’ailleurs agacé par cette habitude, aussi bien de l’administration
que de la gauche, consistant à baptiser du nom de cadeau l’argent
qu’on renoncerait à me voler.
Je suis très bien
placé, personnellement, pour publier mon opposition de principe à tout impôt
frappant la veuve et l’orphelin, dans la mesure où je ne tirerais de
cette suppression aucun avantage personnel, ni moi ni mes héritiers : mes
parents sont décédés et mon patrimoine n’atteint pas les 250'000 francs
qui constituent le seuil à partir duquel mes enfants devraient
s’acquitter d’un impôt. J’aurais donc, pratiquement, tout
avantage à soutenir le contre-projet du Conseil d’Etat, puisque son
adoption serait une charge pour les
riches, c’est-à-dire les autres
et que son rejet obligerait le fisc à trouver ailleurs, donc peut-être
notamment dans ma poche, les millions qu’il devra se priver de
ponctionner dans le gousset des familles en deuil.
On ne saurait donc me
soupçonner de plaider pro domo
lorsque je proclame que l’imposition sur les donations et les succession
en ligne directe descendante est un
impôt injuste, de nature confiscatoire, et qu’il ne devient pas
équitable au motif qu’il frappe d’autres que moi.
Il n’y a certes,
en matière fiscale, pas de justice objective absolue. Et si j’étais un
modeste contribuable de la commune zuricoise de Herrliberg, je serais ravi à
l’idée que mon combourgeois M. Christoph Blocher, sur la base d’un
revenu annuel de 20 millions et d’une fortune de 2 milliards, paie 17,4
millions de francs d’impôts, soit les 87 % de ses revenus. Le périodique Patrons
révèle, dans son numéro de janvier, que si les Blocher s’étaient établis
dans la commune vaudoise de Saint-Sulpice (taux d’imposition 60 % en
2003), ils auraient dû s’acquitter d’un impôt de 20,571 millions,
donc supérieur au revenu !
Même si M. Blocher est
riche, et qu’il peut se permettre de rogner chaque année un demi-million
à sa fortune sans risquer de tomber à la soupe populaire, il faut une sacrée
dose de civisme pour accepter de se laisser tondre la quasi-totalité de ses
revenus chaque année sans envisager une domiciliation dans quelque accueillant
paradis fiscal.
Les contribuables les
plus fortunés du canton, et notamment ceux qui disposent d’une résidence
secondaire en Valais ou dans le canton de Fribourg, sont tentés d’y élire
domicile, pour échapper, le moment venu, à un impôt particulièrement injuste.
En maintenant cet
impôt dans le canton de Vaud, alors même que dix cantons l’ont aboli ces
dix dernières années, on risque de se priver non seulement de l’impôt sur
les successions de ces contribuables fortunés… et de ce fait plus
mobiles, mais aussi, et tout de suite, de leurs contributions sur leur revenu
et sur leur fortune.
Ensuite, M. Broulis
viendra pleurnicher qu’il n’avait pas voulu ça.