Sommaire :
L’éditorialiste évoque la question des
retraites en Europe
Claude Paschoud s’en prend à ceux qui
manifestent leur grande estime à un directeur de gymnase qui a abusé de
la confiance mise en lui
Max nous entretient d’un tapis…
Une avalanche de «bricoles» sur les
sujets les plus divers : syndicats en France, Armée XXI en Suisse,
parricide, alpinisme sur l’Aubonne, Oulalà c’village, manifestants et casseurs,
entartrage d’un Conseiller d’Etat, pétarades de motards et néo-révisionnisme…
Michel de Preux rappelle opportunément
que la naturalisation n’est pas un droit et qu’elle n’a pas à être justifiée,
ni dans son acceptation ni dans son refus.
Pourquoi des adolescents meurent-ils de
mort violente ces dernières semaines ?
Il n’est bruit dans toute l’Europe que du financement
des retraites. Les gens vivent trop vieux, la natalité est insuffisante
partout. D’ici pas longtemps, à moins de se voir infliger une charge
insupportable, les actifs ne seront plus en mesure de financer les rentes des
retraités. Il faut donc trouver des solutions et répondre à un certain nombre
de questions. Faut-il diminuer les rentes ? Faut-il retarder l’âge de la
retraite ? Faut-il combiner les deux mesures ? Si les gens
travaillent plus longtemps, qu’adviendra-t-il des jeunes qui ne trouveront pas
de travail au sortir de leur formation ? Si les employeurs engagent
prioritairement des jeunes, qu’adviendra-t-il des gens de plus de cinquante ans
qui se retrouveront au chômage sans espoir de retrouver du travail ?Et
ainsi de suite.
Il n’est pas question ici de
répondre à ces questions. D’abord, il fait trop chaud. Ensuite, les situations
diffèrent sensiblement d’un pays à l’autre. Enfin, l’auteur de ces lignes n’est
pas compétent en la matière.
Ce qui nous intéresse ici,
c’est le constat que tous les pays d’Europe sont à court d’argent, ce qui les
oblige à prendre ou à envisager des mesures extrêmement impopulaires dans un
domaine considéré comme un «acquis social» par définition irréversible. On ne
s’étonne pas, évidemment, que toute la gauche européenne pousse des hurlements.
C’est dans l’ordre des choses. Mais la mauvaise humeur ne se situe pas qu’à
gauche : des tas de braves gens habituellement peu enclins à se rebeller
contre les décisions du pouvoir sont outrés qu’on prétende retarder ou restreindre
la jouissance du fruit de leur labeur. Pourquoi ?
On peut y voir, bien sûr,
une certaine peur face à un avenir qui s’annonce moins rose que prévu. Mais il
n’y a pas que cela. Nous y voyons un affaiblissement de l’esprit civique qui
devrait pousser les citoyens à faire corps derrière leurs autorités en
difficulté, même au prix de sacrifices. Nous vous entendons rigoler !
C’est qui cette espèce d’éditorialiste tordu et utopiste qui s’imagine que
l’esprit civique est autre chose qu’une notion de discours du 1er
août ? Vous avez raison, bien sûr. Mais pourquoi donc avez-vous
raison ?
Nous pensons que les
citoyens de nos pays ne sont pas forcément imperméables au civisme et à la
solidarité, la vraie, celle qui consiste à se montrer secourable. Mais ils sont
dégoûtés par la façon dont les irresponsables politiques jettent par la fenêtre
les milliards piqués dans leur poche. L’ennui, c’est qu’ils n’osent pas entrer
dans le détail. Ils n’osent pas dire : avant d’accepter qu’on touche à nos
retraites, nous exigeons que soient supprimées d’abord toutes les dépenses
inutiles : l’aide au tiers-monde qui est un gouffre sans fond et ne sert à
rien, l’aide à la culture sous toutes ses formes qui est affaire de mécènes
qu’elle trouvera si elle cesse d’être n’importe quoi, les coûteux voyages à
l’étranger de nos conseillers fédéraux, les projets de recherche idiots qui ne
servent qu’à faire vivre des chercheurs improductifs - la liste n’est de loin pas exhaustive. C’est pourtant le langage qu’ils devraient
tenir. Malheureusement, sauf à faire la révolution – pas la grève, mais bien la
révolution - , ils n’ont pour défendre leurs intérêts que des députés dont la plupart votent des crédits
à tort et à travers, avalisent sans cesse de nouvelles dépenses, parce qu’ils travaillent
au coup par coup, qu’ils sont inaptes à acquérir une vue d’ensemble et à fixer
des priorités.
Nous sommes dirigés et
représentés presque exclusivement par des incapables. Tâchons de nous en
souvenir lors des prochaines élections.
Bon été quand même et
rendez-vous en septembre.
Le Pamphlet
M.
Clive Loertscher n’était pas seulement le crétin qui, en 1968, s’enflammait
pour «le tiers-monde et les travailleurs saisonniers», l’âne gris qui
devenait l’assistant du professeur Masnata et le benêt qui milita dix ans dans
les rangs de la «Ligue marxiste révolutionnaire».
Il
n’était pas uniquement l’imbécile qui, en 1985, passa quelques semaines dans
les geôles polonaises et qui coûta le lard du chat au contribuable pour sa
libération.
Il
n’était pas que le nul à qui M. Jean-Jacques Schwab offrit la direction d’un
gymnase, en signe de reconnaissance pour le soutien apporté à son élection par
l’extrême-gauche la plus bornée du canton.
Il
était aussi un escroc. C’est la presse du 16 mai qui nous l’a appris. Et les
12'000 francs qui manquaient dans la caisse ne devaient être que la partie
émergente de l’iceberg. S’il ne s’était agi que d’une somme aussi faible
(l’équivalent d’un salaire mensuel pour ce malheureux prolétaire), n’importe
quel établissement de petit crédit la lui aurait offerte sur l’heure, sauf
précisément s’il était déjà endetté jusqu’au cou par la tentative de cacher de
précédentes malversations.
Dans
«24 heures» des 24 et 25 mai, une centaine de membres du personnel
enseignant et administratif du gymnase de Burier rendent hommage aux qualités
humaines et pédagogiques de l’escroc, en l’assurant de leur soutien et de
leur grande estime.
Alors
là, je proteste !
Les «qualités
humaines et pédagogiques», je veux bien, quoique je connaisse plusieurs
collègues qui tiennent Clive Loertscher pour un directeur et un prof totalement
incompétent.
Mais
que M. Michel Sordet, Mme Brigitte Guerlais et 98 autres signataires assurent
le voleur de leur soutien et de leur grande estime, cela manifeste le
niveau moral atteint par le corps professoral à l’aube du XXIe siècle et cela
laisse mal augurer du niveau des élèves dans l’Est vaudois.
D’ailleurs,
ces derniers se sont manifestés peu après, dans des termes semblables, sur
pression, sans doute, des maîtres marxistes nommés au gymnase de Burier sur
recommandation de l’escroc.
Le
30 mai, une dame Agnès Haas, de Blonay, versait un larme sur le directeur de
gymnase «estimé, aimé de ses collègues et de ses élèves, qui tous le font
savoir publiquement, un homme qui s’est donné corps et âme dans son métier
durant sept ans. Cet homme – poursuit la dame – se trouve dans un pétrin
privé et financier, mais il a le courage de partir sans salaire, du jour au
lendemain, pour sauver l’honneur…»
Le
courage… pour sauver l’honneur ? Ne nous
faites pas rigoler !
M.
Loertscher n’a jamais manifesté ni intelligence ni courage. On ne milite pas
pendant dix ans à la «Ligue marxiste révolutionnaire» si l’on est doté
du moindre bon sens, de la moindre parcelle d’intelligence. Et lorsqu’on se
fait arrêter à l’étranger pour des activités illicites, on ne se répand pas en
jérémiades en sommant le Département des affaires étrangères d’intervenir pour
payer la caution.
Que
ceux qui lui doivent leur place le remercient, c’est dans l’ordre des choses.
Ils auraient pu le faire sans évoquer ni le courage de ce triste
sire, ni l’estime que leur inspirent ses actes.
Pauvre Monsieur Raffarin ! Couvrant péniblement
les ronflements de l’Assoupi de l’Elysée, le chef du gouvernement monte à la
tribune de l’Assemblée nationale avec des allures de chanoine replet, de faux
airs de force tranquille, et une mission suicide : expliquer aux Français,
mais aussi tâcher de faire admettre aux socialistes qu’en fin de parcours, en
matière d’«acquis sociaux», rien n’est jamais «acquis», en particulier
lorsqu’il s’agît de retraites publiques ou privées. Et M. Raffarin n’est pas
l’élu de Dieu... C’est tout simplement «celui qui s’y colle» !
Des générations de politiciens professionnels ont
profité allègrement de l’élan prodigieux qu’avait su donner le général de
Gaulle à la France d’après-guerre en la dotant, en particulier, en 1958, d’une
constitution à l’usage exclusif des hommes d’Etat. Las ! Le chef d’Etat ne
pouvait imaginer que ce parfait instrument de gouvernement, taillé à sa mesure,
servirait de paravent à une succession présidentielle dont la conception unique
et limitée du pouvoir allait se résumer, de 1969 à nos jours, à soulever le
coin du tapis pour y balayer les problèmes et passer ainsi, avec une belle
constance, le «bébé» au suivant. Et la France, pays doté par Dieu d’une
richesse prodigieuse, absorbait les âneries des fats, encaissait les pitreries
des guignols et épongeait les abandons sociaux des démagogues avec une belle
équanimité. Aussi, à l’Elysée, le tapis de la salle du Conseil prenait-il des
allures de moelleuse moquette qui invitait aux siestes d’après-dîner. Et ce
brave tapis encaissait avec une capacité d’absorption qui tenait du prodige.
Avec des poignées de mains entendues, les gouvernements successifs se
passaient, avec les portefeuilles, la pelle à balayures. Mais, pour tolérante
qu’elle soit, la nature ne transige pas avec les lois physiques, et le tapis
enflait et prenait à force de septennats des allures de baudruche.
L’avant-dernier Premier ministre avait déjà senti des problèmes d’équilibre :
le tapis ballonnait. Il peinait à digérer en succession rapide l’abandon de la
souveraineté nationale et la mort du franc, et déjà se précisait, depuis
Bruxelles, la menace d’une mise sous tutelle financière pour non-respect du
taux de croissance ! Et le vrai peuple de France, ce petit tiers d’«en
bas», lassé de tenir à bout de bras, et depuis si longtemps, par son labeur,
ses contributions fiscales et sociales, son esprit de solidarité
unidirectionnelle, les quelque soixante-dix pour cent de politiciens de métier
et d’assistés sociaux, fatigué d’être rançonné par les SDF, trait par les
réfugiés, dépouillé par les «sauvageons incivils», usé d’avoir à éponger les
fautes des technocrates, écœuré des couleuvres, nauséeux des scandales, avait,
pour les présidentielles, préféré l’extrême droite à la gauche «caviar». M.
Jospin avait, fort à propos, dégagé du tapis.
De son côté, le récidiviste présidentiel, reconduit
pour cinq ans par collusion électorale de «sauve-qui-peut public» avec comme
pourcentage le score d’un «Raïs», avait senti passer le vent des bulletins.
Dans l’odeur des merguez et les délires des beurs, il réfléchit très vite. Fors
l’honneur, la bataille était presque gagnée. Mais lequel des deux, de
Richelieu-Juppé ou Necker-Raffarin, allait-il nommer à l’Hôtel Matignon ?
La réponse est connue... Et un beau mercredi, au Conseil des ministres, le
tapis a pété !
La Maison «France» se réveille dans les vapeurs
nauséabondes de fermentations sociales trop longtemps retenues. A charge de M.
Raffarin de curer la fosse d’aisances, d’aérer la pièce comme il le peut et de
présenter la Vérité, sans fards... Mais depuis trente-quatre années qu’on lui
fait faire antichambre, la Vérité est devenue une jeune femme ombrageuse à la
narine sensible et aux réactions imprévisibles... Et Necker, malgré tout le
bien qu’il voulait à la France, n’a pas été de bon augure pour l’Ancien
régime ! Pauvre Monsieur Raffarin !
... que tout père devrait poser à son enfant :
Au moment de l’adolescence : «As-tu un but ?».
Vers cinquante ans : «T’es-tu réalisé ?».
Au dernier acte (et généralement par communication
posthume) : «As-tu été heureux ?».
Théorie du complot (une réponse différée)
A mon ami Ed qui, il y a deux lustres, déjà, pensait battre en brèche la «théorie
du complot mondial» sous prétexte que les pays étaient dirigés par des
incompétents... et avec mes excuses pour mon absence de répartie d’alors :
«C’est exact, Ed, nous sommes gouvernés par des imbéciles...
mais comme ils sont utiles !»
Max l’Impertinent
Fermeté
Extrait d’un communiqué AFP du 15
mai 2003 :
PARIS –
Le ministre français des Finances, Francis Mer, a menacé jeudi de limiter le
droit de grève à la suite du durcissement du mouvement social lancé dans le
secteur public par la centrale syndicale CGT pour protester contre un plan
d’austérité.
«Ce qui se passe
actuellement est un scandale. Une poignée de comités d’entreprises publiques tout
puissants et monopolistiques ont pris le pays à la gorge. C’est intolérable et
la fin de ces pratiques n’est plus qu’une question de temps», a affirmé à la
presse M. Mer.
Ne prenez
pas cet air incrédule. Bien entendu, le ministre des finances français n’a
jamais tenu d’aussi mâles propos. Remplacez Paris par Jérusalem, Francis Mer
par Benjamin Netanyahu et la CGT par Histadrout et vous comprendrez tout.
On peut
penser ce qu’on veut des hommes d’Etat israéliens et de leurs méthodes. Force
est cependant de reconnaître, non sans admiration, qu’ils n’ont rien de commun avec les «mollachus» français ou
suisses qui négocient en toute occasion avec les fauteurs de troubles et se
font, par conséquent, danser sur le ventre.
Armée XXI : le loup sort du bois
Armée XXI
ayant été plébiscitée par les Suisses, Christophe Keckeis, désormais assuré de
devenir «général», peut se permettre de dire la vérité.
Voici ce
qu’on lit dans 24 Heures des 28-29 mai 2003 :
Après
le oui massif du 18 mai, Armée XXI peut avancer à plein régime, selon
Christophe Keckeis. Le chef de l’état-major général veut donner la priorité aux
engagements subsidiaires. Mais il devra aussi adapter le projet aux coupes
budgétaires prévues.
Quelques
jours plus tôt, dans Le Temps du 20 mai, le futur chef de l’armée
déclarait entre autres :
(…)
A mon avis, on doit se concentrer sur les missions qu’on doit faire tous les
jours, comme le Sommet d’Evian ou le Forum de Davos. Mon grand espoir est de
réussir à transférer des investissements consacrés aujourd’hui à une guerre qui
n’aura pas lieu vers des besoins quotidiens réels. (…)
Si
les mots ont un sens, le Commandant de corps Keckeis
1.
ne connaît pas la signification du mot «priorité», sans quoi il saurait qu’on
donne la priorité aux engagements prioritaires, en l’occurrence la défense du
pays;
2.
avoue que le projet Armée XXI est inapplicable en l’état, faute de moyens
financiers;
3.
estime que les joyeusetés du style G8 et Forum de Davos doivent devenir notre
lot quotidien ;
4.
possède des dons de voyance qui lui permettent d’affirmer que nous sommes à
l’abri d’une guerre.
Pour
résumer, il nous annonce indirectement que l’armée suisse va continuer à se
réformer et que le projet
plébiscité par les Suisses n’est qu’une étape sur le chemin du
démantèlement et de l’intégration – qui deviendra alors inéluctable – à un
système de défense international.
Pourquoi
ne nous l’a-t-on pas dit – on l’a même nié si notre mémoire est bonne -, alors
qu’on le savait, avant la votation ?
Pourquoi
ne pas créer un corps de 10 000 volontaires ou professionnels chargés d’assumer
les «besoins quotidiens réels» et ne pas destiner les «investissements
consacrés aujourd’hui à une guerre qui n’aura pas lieu» à assainir les finances
de la Confédération ? Il y a des jours où, devant l’incohérence des
milieux militaires, on se sent comme des affinités avec le GSsA !
Ce n’est plus seulement un thème psychanalytique, c’est devenu, à notre
sympathique époque, une réalité vécue 1 :1.
Le jeudi 1er mai, le jeune homme qui avait tué son père avec
un fusil d’assaut 90 à Buchillon s’est rendu à la police.
Le lendemain, on apprend qu’un adolescent de 17 ans a engagé un copain
pour l’aider à tuer son père à coups de couteau.
Il y a quelques années, appelé à se prononcer sur l’éventuelle
libération anticipée d’un parricide ayant assassiné père et mère, le psychiatre
de service avait conclu qu’il y avait «peu de risque de récidive».
C’est toujours le même chantage moral : la militante pacifiste
américaine qui se couche devant le bulldozer israélien pour l’empêcher de
détruire la maison d’un Palestinien suppose que le bulldozer va s’arrêter.
Il ne s’est pas arrêté. La dame a été écrasée.
Le crétin britannique qui va se suspendre à une corde tendue en travers
de l’autoroute suppose que l’avis : «Ne coupez pas la corde, vous
seriez responsable de la mort de deux personnes» sera suffisamment efficace
pour assurer le blocage complet de l’autoroute pendant des heures. Il exerce aussi une forme de chantage
qui aurait sans doute réussi si le policier alémanique avait su
le français.
En coupant la corde, le policier a fait son devoir et l’imbécile anglais
a chuté de 20 mètres.
Il a survécu, et c’est tant mieux pour lui. J’espère qu’il prendra,
ainsi que sa petite camarade qui était à l’autre bout de la corde, dix ans de
réclusion pour entrave à la circulation publique et que le policier sera
blanchi.
Un «collectif» qui se nomme lui-même «Oulalà c’village» ne peut
être constitué que de débiles mentaux.
Le Conseil d’Etat avait décidé d’accueillir les «altermondialistes» sur
un site (bien) préparé à leur intention, à la Bourdonnette, et d’interdire
l’accès aux terrains de l’Université, à Dorigny.
Mais «Oulalà c’village» a bravé l’interdiction et Mme
Anne-Catherine Lyon est allée «négocier». Finalement, elle leur a léché les
bottes pour «restaurer le dialogue».
On s’est donc installé à Dorigny, en toute impunité, et aussi à la
Bourdonnette , site qu’on a laissé dans un état proprement répugnant.
On tente de nous faire croire que «manifestants altermondialistes» et
«casseurs» sont deux mondes totalement différents. Bôf !
Les casseurs ont besoin, pour casser, des manifestations et les
manifestants sont les complices objectifs des casseurs, qu’ils admirent, puis
cachent et protègent.
La police vaudoise se rengorge. Elle croit que c’est sa tactique habile
et son efficacité sur le terrain qui a épargné à Lausanne les drames vécus à Genève.
Erreur : s’il y eu moins de dégâts à Lausanne, c’est qu’il y a eu
moins de casseurs. La stratégie du «dialogue» et des «négociations» avec des
petits crétins qui ne représentaient qu’eux-mêmes était aussi nulle en pays de
Vaud qu’au bout du Lac.
La kollossale finesse de nos pandores consistait à ne pas empêcher la
casse, et à ne pas intervenir directement après pour isoler les casseurs et les
identifier, mais à les laisser casser, à les laisser se fondre dans la foule,
et ensuite à aller encercler le camping en espérant trouver des stocks de
cocktails Molotov ou des battes de base-ball.
«Vous comprenez, disait le responsable de
la police, tant qu’un manifestant encagoulé et muni d’une barre de fer n’a
pas commencé à casser, on ne peut pas le traiter de casseur»
Avec des raisonnements de cette veine, la police a les casseurs qu’elle
mérite. Mais qui va payer ? Le contribuable, évidemment !
Profession : entarté
Le 30
mai, lors d’une manifestation «altermondialiste» réunissant à Vevey quelque deux
cent cinquante cyclistes, le Conseiller d’Etat Pierre Chiffelle, venu sur place
à titre privé et à vélo – mais qu’est-ce qu’ils ont tous à faire du vélo ?
C’est dangereux, Kaspi en témoignera -
a pris dans la figure une tarte à la crème gracieusement offerte par les
manifestants. Philosophe, l’homme d’Etat aurait déclaré :«Ce sont les
risques du métier».
Au-delà du regrettable gaspillage
que représente le sacrifice d’une tarte à la crème – ou était-ce aux
fraises ? - sur une aussi piètre cible, on rappellera à Monsieur Chiffelle
que ses électeurs l’ont envoyé au château comme membre du gouvernement vaudois,
charge qui implique, à défaut de compétence – on ne peut tout de même pas
exiger l’impossible -, un minimum
de dignité et le souci de ne pas courir le risque se rendre ridicule
publiquement – en privé, chacun fait comme il l’entend.
Désinvolture
En
prévision de la grande manifestation anti-G8 qui devait se dérouler - mais ne
se déroula pas - à Lausanne le dimanche 1er juin, tous les riverains
du parcours du cortège ont été sommés d’évacuer leur véhicule, sous peine de le
voir enlevé par la police à leurs frais. Comme ces braves gens ne présentaient
aucun intérêt aux yeux des manifestants et ne risquaient pas de créer d’ennuis
aux forces de l’ordre, personne ne s’est préoccupé de leur offrir une solution
de rechange. Ils se sont débrouillés tout seuls. Nul doute que, s’ils avaient
été des brailleurs de slogans ou des casseurs potentiels, les autorités se seraient empressées de négocier avec
eux l’organisation d’un «Oulalà c’parking» !
C’est pas moi, M’sieu !
Pascal
Couchepin cité par
24 Heures des
28-29 mai 2003 :
(…)
On ne nous a d’ailleurs pas demandé si nous souhaitions le G8, on nous a
avertis que le G8 aurait lieu à Evian. (…)
24 Heures du 4 juin
2003 :
(…)[Jacques
Chirac a] insisté sur le fait que le choix d’Evian, pour organiser le Sommet du
G8, ne s’est opéré «qu’après consultation des autorités suisses. Ce n’est pas
une décision que j’ai prise tout seul. (…)»
Qui
ment ? Les paris sont ouverts. Mais quel que soit le menteur, son but est
de ne pas payer la casse.
Economies
24 Heures
du 5 juin 2003 :
(…) Le Conseil fédéral a
décidé d’offrir à l’institution (le CERN, n.d.l.r) le palais de l’équilibre.
Cette sphère en bois d’Expo.02 deviendra à Genève le «Globe de l’innovation» et
servira de centre pour les visiteurs. Coût total de cette opération :
quelque 20 millions. (…)
24 Heures des 7-8-9
juin 2003 :
(…)
La direction du DDPS a décidé de ne plus accorder de retraite anticipée au
personnel qui n’a pas encore atteint l’âge de 60 ans que dans des cas
exceptionnels. L’exécution de ce projet aurait exigé un crédit supplémentaire
de vingt millions, alors que la Confédération doit économiser partout. (…)
Nous
ne ferons pas à nos lecteurs l’injure d’un commentaire.
Pétarades
Les
motards ne veulent pas du bridage des motos à 80 km à l’heure. Ils ressentent
cette mesure comme une insupportable brimade et nous les comprenons d’autant
mieux que les bienfaits de cette limitation de vitesse ne sont, paraît-il, pas
prouvés. Mais nous souhaiterions attirer leur attention sur le fait que leur
opposition à la mesure serait bien plus crédible et rencontrerait un soutien
bien plus large dans le public si de trop nombreux motocyclistes, amateurs de
scooters compris, ne confondaient pas en permanence nos rues et nos routes avec
le circuit du grand prix de Catalogne, et ne supprimaient pas, égoïstement,
dans leurs pots d’échappement, les sourdines destinées à protéger les oreilles
de la population, avec pour résultat un vacarme infernal. Ce sont ceux-là, sans
doute, que les autorités espèrent calmer par une mesure qui punit tous les
autres. Mais ce sont aussi ceux-là qui trouveront une combine pour débrider
leur fier coursier et continuer à sévir en nous cassant les oreilles. Une
répression systématique et sévère visant les seuls coupables serait bien plus
efficace et aussi bien plus équitable que le bridage généralisé. Mais, comme
chacun sait, le non-interventionnisme est désormais le nec plus ultra en
matière de maintien de l’ordre. L’autorité préfère se rabattre sur une
prévention totalitaire qui ne prévient rien du tout, mais qui lui permet,
croit-elle, de donner l’impression qu’elle fait quelque chose. Personne n’est
dupe cependant, et tout le monde sait que la disparition des motards
indisciplinés, pétaradants, dangereux pour eux-mêmes et pour les autres n’est
pas pour demain.
Néo-révisionnisme
George
Bush est fâché contre les Américains en vue qui mettent en doute l’opportunité
de la guerre d’Irak. Il les traite d’«historiens révisionnistes» - alors que,
comme la plupart des révisionnistes, ils ne sont pas historiens et ne
prétendent d’ailleurs pas l’être - et les accuse de «réécrire l’histoire».
Air
connu.
Fait
nouveau et sans doute imprévu : grâce à Monsieur Bush, on sait désormais
qu’un révisionniste – historien ou non -
est tout simplement quelqu’un qui n’accepte pas aveuglément la version
officielle - en l’occurrence
«bushienne» - des événements.
Que celui
qui a des oreilles pour entendre entende.
L’article ci-dessous a été raccourci par la rédaction et
son titre modifié. Les coupures sont indiquées
et nous tenons le texte complet à disposition des
lecteurs qui souhaiteraient en prendre connaissance.
Réd.
«Le
Valais est l'un des derniers cantons où les bourgeoisies votent sur les
naturalisations. Il faut changer cela, estime le Conseiller d'Etat Jean-René
FOURNIER…»
NF du me. 21 mai 2003, page 1, avec le titre : «Droit de cité et
xénophobie»
(…)
La naturalisation n'est pas un droit ; elle n'a pas à être justifiée ni
dans son acceptation ni dans son refus. Il n'y a par conséquent pas à chercher
de «critères» pour juger d'un vote sur ce sujet, comme ce Conseiller d'Etat
ignorant le droit le prétend témérairement, et à tort si l'on entend conserver
au droit son caractère non révolutionnaire. Nous nous expliquerons sur cette
question de principe ci-après. Mais que chacun sache ici que l'acceptation de
nouveaux citoyens dans un Etat, dans une bourgeoisie, est par essence un acte
discrétionnaire et souverain. Il est l'expression d'une liberté découlant du
droit naturel de toute association, de droit privé ou public. Contrairement
aussi au libellé de la deuxième question du journaliste [Vincent Fragnière en
page 13 du NF du mercredi 21 mai 2003], ce droit n'est pas une «prérogative»,
autrement dit une concession révocable d'un supérieur hiérarchique, mais un
droit fondamental de toute communauté, quel qu'en soit le statut encore une
fois. Sans ce droit, on ne peut plus parler d'associations libres mais bien
d'un système carcéral. En effet, la prison se définit comme un lieu de
cohabitation forcée. Fournier et ses complices fédéraux et cantonaux veulent
transformer notre république en prison, ni plus ni moins ! C'est inadmissible !
Une commission décidera, paraît-il, de la composition du corps électoral
valaisan sans passer par les bourgeoisies, fondement historique de nos
républiques décénales, de nos communes bourgeoises, de notre Etat du Valais !
Si ce n'est pas une conception «autoritaire» et «dictatoriale» du pouvoir, plus
aucun mot n'a de sens. (…)
Le Conseil fédéral se mêle de ce qui ne le regarde pas en présentant un
projet de loi sur la naturalisation, pour deux raisons essentielles qui
tiennent à la spécificité de notre ordre juridique : le principe du fédéralisme
s'oppose à cette modification du rapport des compétences entre la Confédération
et les Cantons. Dès lors qu'il n'y a pas de citoyenneté suisse indépendante de
celle des Cantons, la Confédération ne peut imposer des naturalisations sans
dénaturer notre Etat fédéral. Ce procédé serait en outre contraire au principe
de subsidiarité, car les Cantons ont toute compétence pour maîtriser la
question des naturalisations dans le sens de leur intérêt propre, qui est
légitime. Ce serait là une violence faite aux Cantons par la Confédération, du
même type que celle des révolutionnaires français en 1798.
Cette dérive de nos autorités fédérales et cantonales s'explique
pourtant : le centralisme démocratique est l'idéologie de base non de tous les
démocrates traditionnels mais des seuls démocrates révolutionnaires. (…)
Venons-en maintenant aux principes : deux règles fondamentales,
s'agissant de la composition de leurs membres, président depuis toujours et
partout aux républiques selon le droit naturel. La première de ces règles est
que nul ne peut être forcé d'entrer dans une compagnie ou une association,
publique ou privée, selon l'adage «Pactum unionis unanime esse debet». Les
révolutionnaires français on violé cette règle en imposant aux anciens sujets
du Roi leur 1ère république.
«Jamais la république romaine ne força qui que ce fût à accepter son
droit de cité, aussi longtemps du
moins qu'elle fut une véritable république. Nul ne fut jamais contraint de s'agréger
à la bourgeoisie des villes suisses, et nul ne fut empêché de s'en retirer.»1
Une observation identique s'impose s'agissant de L'Eglise.
«Néanmoins ce principe a été méconnu et
foulé aux pieds par les fondateurs de toutes nos républiques révolutionnaires
modernes. Ils ont forcé tous les hommes, soit tous les habitants des pays dont
ils avaient usurpé la domination, à devenir malgré eux citoyens ou membres de
leurs communautés improvisées.»
La deuxième de ces règles fondamentales est qu'aucune communauté ne peut
être forcée d'admettre des membres nouveaux dans son sein et que toutes ont le
droit de fixer à leur gré les conditions de cette admission. L'uniformisation
des conditions d'admission dans une communauté, aménagée en outre par la
Confédération, par-dessus les Cantons, comme si elle avait une autorité
immédiate sur les communes bourgeoises ou non (ce qui est contestable en droit)
relève entièrement de l'esprit révolutionnaire, et de lui seul :
«Une association ou communauté est la réunion volontaire de
plusieurs hommes pour atteindre une fin commune. Cette fin, pourvu qu'elle ne
renferme rien d'illicite, rien de contraire à des devoirs supérieurs ou aux
droits d'autrui, est l'affaire personnelle de ses membres.
Ceux-ci possèdent en commun des biens,
des revenus, des usufruits et d'autres titres légitimes. Comment donc la
communauté pourrait-elle être tenue et par conséquent forcée d'admettre en
partage d'autres hommes, qui peut-être n'ont en rien contribué à sa fondation,
à son accroissement, à son bien-être ?
Cette contrainte la léserait évidemment dans sa liberté et dans son
droit de propriété. Elle pourrait même compromettre son existence, lorsque, par
exemple, on voudrait lui imposer des membres trop puissants, ou animés
d'intentions hostiles, ou d'autres qui souffleraient la discorde, qui
entraveraient plutôt au lieu de les favoriser les fins de la société; ou bien
qui ne voudraient que jouir des
bénéfices de la société sans vouloir ou sans pouvoir en supporter les charges.
Aussi l'expérience nous apprend que cette règle est généralement observée dans
toutes les communautés quelconques, et que sa violation est toujours considérée
comme un acte répréhensible.»
(…)
1 Restauration de la science politique, de
Charles-Louis de Haller, tome VI : IIème Partie : Des républiques ou des
communautés indépendantes, chapitre V : Droit et rapports naturels dans les
républiques, pages 41 à 44.
En
peu de temps, trois adolescents ont perdu la vie dans des rixes. Transpercée
d’un couteau ou massacrée à coups de bottes, la victime n’avait aucune chance
face à un adversaire supérieur en nombre, déterminé et sans scrupules.
Dans
une récente enquête parue dans «dimanche.ch», M. Daniel Pillard
révélait que l’une des victimes, le jeune apprenti neuchâtelois poignardé en
gare d’Yverdon, aurait fait partie d’un groupe de «skinheads» et que ses
agresseurs (deux Portugais, un Français et un Suisse, parmi lesquels trois
jeunes «de couleur») auraient pu agir par haine raciale.
Les
parents de Michaël (la victime) veulent, nous dit-on, déposer plainte pénale
pour diffamation contre «dimanche.ch» et contre son rédacteur.
C’est
une sottise.
D’abord,
même si ce jeune homme avait été un «skinhead» ou un membre militant d’un
groupe identitaire, c’eût été son droit et une telle appartenance n’est
nullement contraire à l’honneur.
Cela
ne justifiait pas, dans tous les cas, que trois Blacks le transpercent de leur
(ou peut-être de son) couteau.
Peut-on
néanmoins expliquer toute cette violence nouvelle par la «haine raciale»,
comme M. Pillard de «dimanche.ch» le tente, en mettant dès lors
au second plan «l’insécurité dans les trains, la recrudescence de
l’incivilité et le laxisme de la police» ?
Encore
faudrait-il expliquer les origines de cette «haine raciale» qui n’existait pas
en Suisse avant l’immigration massive en provenance de l’Afrique noire.
De
même, sous le règne de Tito, on voyait cohabiter pacifiquement des Serbes, des
Croates et des Albanais jusqu’au jour où, prenant conscience de leur identité,
les uns et les autres se sont livrés à des persécutions abominables au nom de
la purification de leur ethnie.
Tant
que les Hutus ne massacraient que des Tutsis et aussi longtemps que les Tutsis
se sont contentés de génocider les Hutus, on a pu dormir tranquille en Suisse
romande. Mais si les Blacks qui
réclament en Suisse l’asile politique ne se contentent plus de vendre calmement
leur stock de poudre blanche, mais se mettent à trouer le ventre de nos
apprentis, ça ne va plus être possible !
On
commence vraiment à avoir peur. On n’ose plus sortir le soir, et lorsque, par
mégarde, on lance un regard sur un de ces groupes exotique, et qu’on se fait
interpeller avec arrogance d’un : «Eh ! Mec. Pourquoi tu me
mates ? tu me manques de respect !», on s’enfuit prudemment sans
répondre.
Les
professeurs d’Université et les «chercheurs» prétendent qu’il n’y a nulle
augmentation de l’insécurité mais seulement du sentiment d’insécurité.
Evidemment, leurs statistiques ne comprennent pas les cas où les victimes
refusent de porter plainte, par crainte des représailles, et eux, les
professeurs et leurs assistants, ils habitent des villas à Pully, Saint-Sulpice
ou Champel. Ce n’est pas là-bas que l’insécurité est la plus flagrante.
Quant
à la presse gauchisante, dont les rédacteurs résident aussi dans des quartiers
huppés, elle nous entretient constamment de la «dérive sécuritaire»
, comme si notre exigence de protection des personnes et des biens avait un
relent fascistoïde et comme si nous étions des vieux schnocks lorsque nous nous
plaignons des joyeuses corridas anti-G8 à Genève.
Il
faudra bien, un jour, comme le dit M. Pillard, appeler un chat un chat, un
black un black et un skin un skin…
C.P.
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