Lausanne 33e année      «ne pas subir»       Juin-Juillet-Août  2003 No 326

 

Sommaire :

 

 

Editorial

L’éditorialiste évoque la question des retraites en Europe

 

Estime et honneur

Claude Paschoud s’en prend à ceux qui manifestent leur grande estime à un directeur de gymnase qui a abusé de la confiance mise en lui

 

En direct de Sirius

Max nous entretient d’un tapis…

 

Bricoles

Une avalanche de «bricoles» sur les sujets les plus divers : syndicats en France, Armée XXI en Suisse, parricide, alpinisme sur l’Aubonne, Oulalà c’village, manifestants et casseurs, entartrage d’un Conseiller d’Etat, pétarades de motards et néo-révisionnisme…

 

Naturalisation

Michel de Preux rappelle opportunément que la naturalisation n’est pas un droit et qu’elle n’a pas à être justifiée, ni dans son acceptation ni dans son refus.

 

Violences

Pourquoi des adolescents meurent-ils de mort violente ces dernières semaines ?

 

 

Editorial

 

Il n’est bruit dans toute l’Europe que du financement des retraites. Les gens vivent trop vieux, la natalité est insuffisante partout. D’ici pas longtemps, à moins de se voir infliger une charge insupportable, les actifs ne seront plus en mesure de financer les rentes des retraités. Il faut donc trouver des solutions et répondre à un certain nombre de questions. Faut-il diminuer les rentes ? Faut-il retarder l’âge de la retraite ? Faut-il combiner les deux mesures ? Si les gens travaillent plus longtemps, qu’adviendra-t-il des jeunes qui ne trouveront pas de travail au sortir de leur formation ? Si les employeurs engagent prioritairement des jeunes, qu’adviendra-t-il des gens de plus de cinquante ans qui se retrouveront au chômage sans espoir de retrouver du travail ?Et ainsi de suite.

 

Il n’est pas question ici de répondre à ces questions. D’abord, il fait trop chaud. Ensuite, les situations diffèrent sensiblement d’un pays à l’autre. Enfin, l’auteur de ces lignes n’est pas compétent en la matière.

 

Ce qui nous intéresse ici, c’est le constat que tous les pays d’Europe sont à court d’argent, ce qui les oblige à prendre ou à envisager des mesures extrêmement impopulaires dans un domaine considéré comme un «acquis social» par définition irréversible. On ne s’étonne pas, évidemment, que toute la gauche européenne pousse des hurlements. C’est dans l’ordre des choses. Mais la mauvaise humeur ne se situe pas qu’à gauche : des tas de braves gens habituellement peu enclins à se rebeller contre les décisions du pouvoir sont outrés qu’on prétende retarder ou restreindre la jouissance du fruit de leur labeur. Pourquoi ?

 

On peut y voir, bien sûr, une certaine peur face à un avenir qui s’annonce moins rose que prévu. Mais il n’y a pas que cela. Nous y voyons un affaiblissement de l’esprit civique qui devrait pousser les citoyens à faire corps derrière leurs autorités en difficulté, même au prix de sacrifices. Nous vous entendons rigoler ! C’est qui cette espèce d’éditorialiste tordu et utopiste qui s’imagine que l’esprit civique est autre chose qu’une notion de discours du 1er août ? Vous avez raison, bien sûr. Mais pourquoi donc avez-vous raison ?

 

Nous pensons que les citoyens de nos pays ne sont pas forcément imperméables au civisme et à la solidarité, la vraie, celle qui consiste à se montrer secourable. Mais ils sont dégoûtés par la façon dont les irresponsables politiques jettent par la fenêtre les milliards piqués dans leur poche. L’ennui, c’est qu’ils n’osent pas entrer dans le détail. Ils n’osent pas dire : avant d’accepter qu’on touche à nos retraites, nous exigeons que soient supprimées d’abord toutes les dépenses inutiles : l’aide au tiers-monde qui est un gouffre sans fond et ne sert à rien, l’aide à la culture sous toutes ses formes qui est affaire de mécènes qu’elle trouvera si elle cesse d’être n’importe quoi, les coûteux voyages à l’étranger de nos conseillers fédéraux, les projets de recherche idiots qui ne servent qu’à faire vivre des chercheurs improductifs  - la liste n’est de loin  pas exhaustive. C’est pourtant le langage qu’ils devraient tenir. Malheureusement, sauf à faire la révolution – pas la grève, mais bien la révolution - , ils n’ont pour défendre leurs intérêts que des députés dont la plupart votent des crédits à tort et à travers, avalisent sans cesse de nouvelles dépenses, parce qu’ils travaillent au coup par coup, qu’ils sont inaptes à acquérir une vue d’ensemble et à fixer des priorités.

 

Nous sommes dirigés et représentés presque exclusivement par des incapables. Tâchons de nous en souvenir lors des prochaines élections.

 

Bon été quand même et rendez-vous en septembre.

 

Le Pamphlet

 

 

Estime et honneur

 

 

M. Clive Loertscher n’était pas seulement le crétin qui, en 1968, s’enflammait pour «le tiers-monde et les travailleurs saisonniers», l’âne gris qui devenait l’assistant du professeur Masnata et le benêt qui milita dix ans dans les rangs de la «Ligue marxiste révolutionnaire».

 

Il n’était pas uniquement l’imbécile qui, en 1985, passa quelques semaines dans les geôles polonaises et qui coûta le lard du chat au contribuable pour sa libération.

 

Il n’était pas que le nul à qui M. Jean-Jacques Schwab offrit la direction d’un gymnase, en signe de reconnaissance pour le soutien apporté à son élection par l’extrême-gauche la plus bornée du canton.

 

Il était aussi un escroc. C’est la presse du 16 mai qui nous l’a appris. Et les 12'000 francs qui manquaient dans la caisse ne devaient être que la partie émergente de l’iceberg. S’il ne s’était agi que d’une somme aussi faible (l’équivalent d’un salaire mensuel pour ce malheureux prolétaire), n’importe quel établissement de petit crédit la lui aurait offerte sur l’heure, sauf précisément s’il était déjà endetté jusqu’au cou par la tentative de cacher de précédentes malversations.

 

Dans «24 heures» des 24 et 25 mai, une centaine de membres du personnel enseignant et administratif du gymnase de Burier rendent hommage aux qualités humaines et pédagogiques de l’escroc, en l’assurant de leur soutien et de leur grande estime.

 

Alors là, je proteste !

 

Les «qualités humaines et pédagogiques», je veux bien, quoique je connaisse plusieurs collègues qui tiennent Clive Loertscher pour un directeur et un prof totalement incompétent.

 

Mais que M. Michel Sordet, Mme Brigitte Guerlais et 98 autres signataires assurent le voleur de leur soutien et de leur grande estime, cela manifeste le niveau moral atteint par le corps professoral à l’aube du XXIe siècle et cela laisse mal augurer du niveau des élèves dans l’Est vaudois.

 

D’ailleurs, ces derniers se sont manifestés peu après, dans des termes semblables, sur pression, sans doute, des maîtres marxistes nommés au gymnase de Burier sur recommandation de l’escroc.

 

Le 30 mai, une dame Agnès Haas, de Blonay, versait un larme sur le directeur de gymnase «estimé, aimé de ses collègues et de ses élèves, qui tous le font savoir publiquement, un homme qui s’est donné corps et âme dans son métier durant sept ans. Cet homme – poursuit la dame – se trouve dans un pétrin privé et financier, mais il a le courage de partir sans salaire, du jour au lendemain, pour sauver l’honneur…»

 

Le courage… pour sauver l’honneur ? Ne nous faites pas rigoler !

 

M. Loertscher n’a jamais manifesté ni intelligence ni courage. On ne milite pas pendant dix ans à la «Ligue marxiste révolutionnaire» si l’on est doté du moindre bon sens, de la moindre parcelle d’intelligence. Et lorsqu’on se fait arrêter à l’étranger pour des activités illicites, on ne se répand pas en jérémiades en sommant le Département des affaires étrangères d’intervenir pour payer la caution.

 

Que ceux qui lui doivent leur place le remercient, c’est dans l’ordre des choses. Ils auraient pu le faire sans évoquer ni le courage de ce triste sire, ni l’estime que leur inspirent ses actes.

 

Claude Paschoud

 

En direct de Sirius

 

Vers la chute de la Maison «France» ? (petite fable cruelle)

 

Pauvre Monsieur Raffarin ! Couvrant péniblement les ronflements de l’Assoupi de l’Elysée, le chef du gouvernement monte à la tribune de l’Assemblée nationale avec des allures de chanoine replet, de faux airs de force tranquille, et une mission suicide : expliquer aux Français, mais aussi tâcher de faire admettre aux socialistes qu’en fin de parcours, en matière d’«acquis sociaux», rien n’est jamais «acquis», en particulier lorsqu’il s’agît de retraites publiques ou privées. Et M. Raffarin n’est pas l’élu de Dieu... C’est tout simplement «celui qui s’y colle» !

 

Des générations de politiciens professionnels ont profité allègrement de l’élan prodigieux qu’avait su donner le général de Gaulle à la France d’après-guerre en la dotant, en particulier, en 1958, d’une constitution à l’usage exclusif des hommes d’Etat. Las ! Le chef d’Etat ne pouvait imaginer que ce parfait instrument de gouvernement, taillé à sa mesure, servirait de paravent à une succession présidentielle dont la conception unique et limitée du pouvoir allait se résumer, de 1969 à nos jours, à soulever le coin du tapis pour y balayer les problèmes et passer ainsi, avec une belle constance, le «bébé» au suivant. Et la France, pays doté par Dieu d’une richesse prodigieuse, absorbait les âneries des fats, encaissait les pitreries des guignols et épongeait les abandons sociaux des démagogues avec une belle équanimité. Aussi, à l’Elysée, le tapis de la salle du Conseil prenait-il des allures de moelleuse moquette qui invitait aux siestes d’après-dîner. Et ce brave tapis encaissait avec une capacité d’absorption qui tenait du prodige. Avec des poignées de mains entendues, les gouvernements successifs se passaient, avec les portefeuilles, la pelle à balayures. Mais, pour tolérante qu’elle soit, la nature ne transige pas avec les lois physiques, et le tapis enflait et prenait à force de septennats des allures de baudruche. L’avant-dernier Premier ministre avait déjà senti des problèmes d’équilibre : le tapis ballonnait. Il peinait à digérer en succession rapide l’abandon de la souveraineté nationale et la mort du franc, et déjà se précisait, depuis Bruxelles, la menace d’une mise sous tutelle financière pour non-respect du taux de croissance ! Et le vrai peuple de France, ce petit tiers d’«en bas», lassé de tenir à bout de bras, et depuis si longtemps, par son labeur, ses contributions fiscales et sociales, son esprit de solidarité unidirectionnelle, les quelque soixante-dix pour cent de politiciens de métier et d’assistés sociaux, fatigué d’être rançonné par les SDF, trait par les réfugiés, dépouillé par les «sauvageons incivils», usé d’avoir à éponger les fautes des technocrates, écœuré des couleuvres, nauséeux des scandales, avait, pour les présidentielles, préféré l’extrême droite à la gauche «caviar». M. Jospin avait, fort à propos, dégagé du tapis.

 

De son côté, le récidiviste présidentiel, reconduit pour cinq ans par collusion électorale de «sauve-qui-peut public» avec comme pourcentage le score d’un «Raïs», avait senti passer le vent des bulletins. Dans l’odeur des merguez et les délires des beurs, il réfléchit très vite. Fors l’honneur, la bataille était presque gagnée. Mais lequel des deux, de Richelieu-Juppé ou Necker-Raffarin, allait-il nommer à l’Hôtel Matignon ? La réponse est connue... Et un beau mercredi, au Conseil des ministres, le tapis a pété !

 

La Maison «France» se réveille dans les vapeurs nauséabondes de fermentations sociales trop longtemps retenues. A charge de M. Raffarin de curer la fosse d’aisances, d’aérer la pièce comme il le peut et de présenter la Vérité, sans fards... Mais depuis trente-quatre années qu’on lui fait faire antichambre, la Vérité est devenue une jeune femme ombrageuse à la narine sensible et aux réactions imprévisibles... Et Necker, malgré tout le bien qu’il voulait à la France, n’a pas été de bon augure pour l’Ancien régime ! Pauvre Monsieur Raffarin !

 

Trois questions...

 

... que tout père devrait poser à son enfant :

Au moment de l’adolescence : «As-tu un but ?».

Vers cinquante ans : «T’es-tu réalisé ?».

Au dernier acte (et généralement par communication posthume) : «As-tu été heureux ?».

 

Théorie du complot (une réponse différée)

 

A mon ami Ed qui, il  y a deux lustres, déjà, pensait battre en brèche la «théorie du complot mondial» sous prétexte que les pays étaient dirigés par des incompétents... et avec mes excuses pour mon absence de répartie d’alors :

«C’est exact, Ed, nous sommes gouvernés par des imbéciles... mais comme ils sont utiles !»

 

 

Max l’Impertinent

 

 

Bricoles

 

Fermeté

 

Extrait d’un communiqué AFP du 15 mai 2003 :

 

PARIS – Le ministre français des Finances, Francis Mer, a menacé jeudi de limiter le droit de grève à la suite du durcissement du mouvement social lancé dans le secteur public par la centrale syndicale CGT pour protester contre un plan d’austérité.

 

         «Ce qui se passe actuellement est un scandale. Une poignée de comités d’entreprises publiques tout puissants et monopolistiques ont pris le pays à la gorge. C’est intolérable et la fin de ces pratiques n’est plus qu’une question de temps», a affirmé à la presse M. Mer.

 

Ne prenez pas cet air incrédule. Bien entendu, le ministre des finances français n’a jamais tenu d’aussi mâles propos. Remplacez Paris par Jérusalem, Francis Mer par Benjamin Netanyahu et la CGT par Histadrout et vous comprendrez tout.

 

On peut penser ce qu’on veut des hommes d’Etat israéliens et de leurs méthodes. Force est cependant de reconnaître, non sans admiration,  qu’ils n’ont rien de commun avec les «mollachus» français ou suisses qui négocient en toute occasion avec les fauteurs de troubles et se font, par conséquent, danser sur le ventre.

 

Armée XXI : le loup sort du bois

 

Armée XXI ayant été plébiscitée par les Suisses, Christophe Keckeis, désormais assuré de devenir «général», peut se permettre de dire la vérité.

 

Voici ce qu’on lit dans 24 Heures des 28-29 mai 2003 :

 

         Après le oui massif du 18 mai, Armée XXI peut avancer à plein régime, selon Christophe Keckeis. Le chef de l’état-major général veut donner la priorité aux engagements subsidiaires. Mais il devra aussi adapter le projet aux coupes budgétaires prévues.

 

         Quelques jours plus tôt, dans Le Temps du 20 mai, le futur chef de l’armée déclarait entre autres :

 

         (…) A mon avis, on doit se concentrer sur les missions qu’on doit faire tous les jours, comme le Sommet d’Evian ou le Forum de Davos. Mon grand espoir est de réussir à transférer des investissements consacrés aujourd’hui à une guerre qui n’aura pas lieu vers des besoins quotidiens réels. (…)

 

         Si les mots ont un sens, le Commandant de corps Keckeis

 

         1. ne connaît pas la signification du mot «priorité», sans quoi il saurait qu’on donne la priorité aux engagements prioritaires, en l’occurrence la défense du pays;

 

         2. avoue que le projet Armée XXI est inapplicable en l’état, faute de moyens financiers;

 

         3. estime que les joyeusetés du style G8 et Forum de Davos doivent devenir notre lot quotidien ;

 

         4. possède des dons de voyance qui lui permettent d’affirmer que nous sommes à l’abri d’une guerre.

 

         Pour résumer, il nous annonce indirectement que l’armée suisse va continuer à se réformer et que le projet  plébiscité par les Suisses n’est qu’une étape sur le chemin du démantèlement et de l’intégration – qui deviendra alors inéluctable – à un système de défense international.

 

         Pourquoi ne nous l’a-t-on pas dit – on l’a même nié si notre mémoire est bonne -, alors qu’on le savait, avant la votation ?

 

         Pourquoi ne pas créer un corps de 10 000 volontaires ou professionnels chargés d’assumer les «besoins quotidiens réels» et ne pas destiner les «investissements consacrés aujourd’hui à une guerre qui n’aura pas lieu» à assainir les finances de la Confédération ? Il y a des jours où, devant l’incohérence des milieux militaires, on se sent comme des affinités avec le GSsA !

 

Meurtre du père

 

Ce n’est plus seulement un thème psychanalytique, c’est devenu, à notre sympathique époque, une réalité vécue 1 :1.

 

Le jeudi 1er mai, le jeune homme qui avait tué son père avec un fusil d’assaut 90 à Buchillon s’est rendu à la police.

 

Le lendemain, on apprend qu’un adolescent de 17 ans a engagé un copain pour l’aider à tuer son père à coups de couteau.

 

Il y a quelques années, appelé à se prononcer sur l’éventuelle libération anticipée d’un parricide ayant assassiné père et mère, le psychiatre de service avait conclu qu’il y avait «peu de risque de récidive».

 

Alpinisme sur l’Aubonne

 

C’est toujours le même chantage moral : la militante pacifiste américaine qui se couche devant le bulldozer israélien pour l’empêcher de détruire la maison d’un Palestinien suppose que le bulldozer va s’arrêter.

 

Il ne s’est pas arrêté. La dame a été écrasée.

 

Le crétin britannique qui va se suspendre à une corde tendue en travers de l’autoroute suppose que l’avis : «Ne coupez pas la corde, vous seriez responsable de la mort de deux personnes» sera suffisamment efficace pour assurer le blocage complet de l’autoroute pendant des heures.  Il exerce aussi une forme de chantage qui aurait sans doute réussi si le policier alémanique avait su le français.

 

En coupant la corde, le policier a fait son devoir et l’imbécile anglais a chuté de 20 mètres.

 

Il a survécu, et c’est tant mieux pour lui. J’espère qu’il prendra, ainsi que sa petite camarade qui était à l’autre bout de la corde, dix ans de réclusion pour entrave à la circulation publique et que le policier sera blanchi.

 

Oulalà c’village

 

Un «collectif» qui se nomme lui-même «Oulalà c’village» ne peut être constitué que de débiles mentaux.

 

Le Conseil d’Etat avait décidé d’accueillir les «altermondialistes» sur un site (bien) préparé à leur intention, à la Bourdonnette, et d’interdire l’accès aux terrains de l’Université, à Dorigny.

 

Mais «Oulalà c’village» a bravé l’interdiction et Mme Anne-Catherine Lyon est allée «négocier». Finalement, elle leur a léché les bottes pour «restaurer le dialogue».

 

On s’est donc installé à Dorigny, en toute impunité, et aussi à la Bourdonnette , site qu’on a laissé dans un état proprement répugnant.

 

Manifestants et casseurs

 

On tente de nous faire croire que «manifestants altermondialistes» et «casseurs» sont deux mondes totalement différents. Bôf !

 

Les casseurs ont besoin, pour casser, des manifestations et les manifestants sont les complices objectifs des casseurs, qu’ils admirent, puis cachent et protègent.

 

La police vaudoise se rengorge. Elle croit que c’est sa tactique habile et son efficacité sur le terrain qui a épargné à Lausanne les drames vécus à Genève.

 

Erreur : s’il y eu moins de dégâts à Lausanne, c’est qu’il y a eu moins de casseurs. La stratégie du «dialogue» et des «négociations» avec des petits crétins qui ne représentaient qu’eux-mêmes était aussi nulle en pays de Vaud qu’au bout du Lac.

 

La kollossale finesse de nos pandores consistait à ne pas empêcher la casse, et à ne pas intervenir directement après pour isoler les casseurs et les identifier, mais à les laisser casser, à les laisser se fondre dans la foule, et ensuite à aller encercler le camping en espérant trouver des stocks de cocktails Molotov ou des battes de base-ball.

«Vous comprenez, disait le responsable de la police, tant qu’un manifestant encagoulé et muni d’une barre de fer n’a pas commencé à casser, on ne peut pas le traiter de casseur»

 

Avec des raisonnements de cette veine, la police a les casseurs qu’elle mérite. Mais qui va payer ? Le contribuable, évidemment !

 

Profession : entarté

 

         Le 30 mai, lors d’une manifestation «altermondialiste» réunissant à Vevey quelque deux cent cinquante cyclistes, le Conseiller d’Etat Pierre Chiffelle, venu sur place à titre privé et à vélo – mais qu’est-ce qu’ils ont tous à faire du vélo ? C’est dangereux, Kaspi en témoignera -  a pris dans la figure une tarte à la crème gracieusement offerte par les manifestants. Philosophe, l’homme d’Etat aurait déclaré :«Ce sont les risques du métier».

 

Au-delà du regrettable gaspillage que représente le sacrifice d’une tarte à la crème – ou était-ce aux fraises ? - sur une aussi piètre cible, on rappellera à Monsieur Chiffelle que ses électeurs l’ont envoyé au château comme membre du gouvernement vaudois, charge qui implique, à défaut de compétence – on ne peut tout de même pas exiger l’impossible -,  un minimum de dignité et le souci de ne pas courir le risque se rendre ridicule publiquement – en privé, chacun fait comme il l’entend.

 

Désinvolture

 

         En prévision de la grande manifestation anti-G8 qui devait se dérouler - mais ne se déroula pas - à Lausanne le dimanche 1er juin, tous les riverains du parcours du cortège ont été sommés d’évacuer leur véhicule, sous peine de le voir enlevé par la police à leurs frais. Comme ces braves gens ne présentaient aucun intérêt aux yeux des manifestants et ne risquaient pas de créer d’ennuis aux forces de l’ordre, personne ne s’est préoccupé de leur offrir une solution de rechange. Ils se sont débrouillés tout seuls. Nul doute que, s’ils avaient été des brailleurs de slogans ou des casseurs potentiels, les autorités se  seraient empressées de négocier avec eux l’organisation d’un «Oulalà c’parking» !

 

C’est pas moi, M’sieu !

 

         Pascal Couchepin cité par 24 Heures  des 28-29 mai 2003 :

 

         (…) On ne nous a d’ailleurs pas demandé si nous souhaitions le G8, on nous a avertis que le G8 aurait lieu à Evian. (…)

 

         24 Heures du 4 juin 2003 :

 

         (…)[Jacques Chirac a] insisté sur le fait que le choix d’Evian, pour organiser le Sommet du G8, ne s’est opéré «qu’après consultation des autorités suisses. Ce n’est pas une décision que j’ai prise tout seul. (…)»

 

         Qui ment ? Les paris sont ouverts. Mais quel que soit le menteur, son but est de ne pas payer la casse.

 

Economies

 

         24 Heures du 5 juin 2003 :

 

(…) Le Conseil fédéral a décidé d’offrir à l’institution (le CERN, n.d.l.r) le palais de l’équilibre. Cette sphère en bois d’Expo.02 deviendra à Genève le «Globe de l’innovation» et servira de centre pour les visiteurs. Coût total de cette opération : quelque 20 millions. (…)

 

         24 Heures des 7-8-9 juin 2003 :

 

         (…) La direction du DDPS a décidé de ne plus accorder de retraite anticipée au personnel qui n’a pas encore atteint l’âge de 60 ans que dans des cas exceptionnels. L’exécution de ce projet aurait exigé un crédit supplémentaire de vingt millions, alors que la Confédération doit économiser partout. (…)

 

         Nous ne ferons pas à nos lecteurs l’injure d’un commentaire.

 

Pétarades

 

         Les motards ne veulent pas du bridage des motos à 80 km à l’heure. Ils ressentent cette mesure comme une insupportable brimade et nous les comprenons d’autant mieux que les bienfaits de cette limitation de vitesse ne sont, paraît-il, pas prouvés. Mais nous souhaiterions attirer leur attention sur le fait que leur opposition à la mesure serait bien plus crédible et rencontrerait un soutien bien plus large dans le public si de trop nombreux motocyclistes, amateurs de scooters compris, ne confondaient pas en permanence nos rues et nos routes avec le circuit du grand prix de Catalogne, et ne supprimaient pas, égoïstement, dans leurs pots d’échappement, les sourdines destinées à protéger les oreilles de la population, avec pour résultat un vacarme infernal. Ce sont ceux-là, sans doute, que les autorités espèrent calmer par une mesure qui punit tous les autres. Mais ce sont aussi ceux-là qui trouveront une combine pour débrider leur fier coursier et continuer à sévir en nous cassant les oreilles. Une répression systématique et sévère visant les seuls coupables serait bien plus efficace et aussi bien plus équitable que le bridage généralisé. Mais, comme chacun sait, le non-interventionnisme est désormais le nec plus ultra en matière de maintien de l’ordre. L’autorité préfère se rabattre sur une prévention totalitaire qui ne prévient rien du tout, mais qui lui permet, croit-elle, de donner l’impression qu’elle fait quelque chose. Personne n’est dupe cependant, et tout le monde sait que la disparition des motards indisciplinés, pétaradants, dangereux pour eux-mêmes et pour les autres n’est pas pour demain.

 

Néo-révisionnisme

 

George Bush est fâché contre les Américains en vue qui mettent en doute l’opportunité de la guerre d’Irak. Il les traite d’«historiens révisionnistes» - alors que, comme la plupart des révisionnistes, ils ne sont pas historiens et ne prétendent d’ailleurs pas l’être - et les accuse de «réécrire l’histoire».

 

Air connu.

 

         Fait nouveau et sans doute imprévu : grâce à Monsieur Bush, on sait désormais qu’un révisionniste – historien ou non -  est tout simplement quelqu’un qui n’accepte pas aveuglément la version officielle  - en l’occurrence «bushienne» - des événements.

 

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

 

 

 

Naturalisation

 

L’article ci-dessous a été raccourci par la rédaction et son titre modifié. Les coupures sont indiquées

et nous tenons le texte complet à disposition des lecteurs qui souhaiteraient en prendre connaissance.

Réd.

 

 

«Le Valais est l'un des derniers cantons où les bourgeoisies votent sur les naturalisations. Il faut changer cela, estime le Conseiller d'Etat Jean-René FOURNIER…»

 

NF du me. 21 mai 2003, page 1, avec le titre : «Droit de cité et xénophobie»

 

(…)

 

La naturalisation n'est pas un droit ; elle n'a pas à être justifiée ni dans son acceptation ni dans son refus. Il n'y a par conséquent pas à chercher de «critères» pour juger d'un vote sur ce sujet, comme ce Conseiller d'Etat ignorant le droit le prétend témérairement, et à tort si l'on entend conserver au droit son caractère non révolutionnaire. Nous nous expliquerons sur cette question de principe ci-après. Mais que chacun sache ici que l'acceptation de nouveaux citoyens dans un Etat, dans une bourgeoisie, est par essence un acte discrétionnaire et souverain. Il est l'expression d'une liberté découlant du droit naturel de toute association, de droit privé ou public. Contrairement aussi au libellé de la deuxième question du journaliste [Vincent Fragnière en page 13 du NF du mercredi 21 mai 2003], ce droit n'est pas une «prérogative», autrement dit une concession révocable d'un supérieur hiérarchique, mais un droit fondamental de toute communauté, quel qu'en soit le statut encore une fois. Sans ce droit, on ne peut plus parler d'associations libres mais bien d'un système carcéral. En effet, la prison se définit comme un lieu de cohabitation forcée. Fournier et ses complices fédéraux et cantonaux veulent transformer notre république en prison, ni plus ni moins ! C'est inadmissible !

 

Une commission décidera, paraît-il, de la composition du corps électoral valaisan sans passer par les bourgeoisies, fondement historique de nos républiques décénales, de nos communes bourgeoises, de notre Etat du Valais ! Si ce n'est pas une conception «autoritaire» et «dictatoriale» du pouvoir, plus aucun mot n'a de sens. (…)

 

Le Conseil fédéral se mêle de ce qui ne le regarde pas en présentant un projet de loi sur la naturalisation, pour deux raisons essentielles qui tiennent à la spécificité de notre ordre juridique : le principe du fédéralisme s'oppose à cette modification du rapport des compétences entre la Confédération et les Cantons. Dès lors qu'il n'y a pas de citoyenneté suisse indépendante de celle des Cantons, la Confédération ne peut imposer des naturalisations sans dénaturer notre Etat fédéral. Ce procédé serait en outre contraire au principe de subsidiarité, car les Cantons ont toute compétence pour maîtriser la question des naturalisations dans le sens de leur intérêt propre, qui est légitime. Ce serait là une violence faite aux Cantons par la Confédération, du même type que celle des révolutionnaires français en 1798.

 

Cette dérive de nos autorités fédérales et cantonales s'explique pourtant : le centralisme démocratique est l'idéologie de base non de tous les démocrates traditionnels mais des seuls démocrates révolutionnaires. (…)

 

Venons-en maintenant aux principes : deux règles fondamentales, s'agissant de la composition de leurs membres, président depuis toujours et partout aux républiques selon le droit naturel. La première de ces règles est que nul ne peut être forcé d'entrer dans une compagnie ou une association, publique ou privée, selon l'adage «Pactum unionis unanime esse debet». Les révolutionnaires français on violé cette règle en imposant aux anciens sujets du Roi leur 1ère république.

 

«Jamais la république romaine ne força qui que ce fût à accepter son droit  de cité, aussi longtemps du moins qu'elle fut une véritable république. Nul ne fut jamais contraint de s'agréger à la bourgeoisie des villes suisses, et nul ne fut empêché de s'en retirer.»1

 

Une observation identique s'impose s'agissant de L'Eglise.

 

«Néanmoins ce principe a été méconnu et foulé aux pieds par les fondateurs de toutes nos républiques révolutionnaires modernes. Ils ont forcé tous les hommes, soit tous les habitants des pays dont ils avaient usurpé la domination, à devenir malgré eux citoyens ou membres de leurs communautés improvisées.»

 

La deuxième de ces règles fondamentales est qu'aucune communauté ne peut être forcée d'admettre des membres nouveaux dans son sein et que toutes ont le droit de fixer à leur gré les conditions de cette admission. L'uniformisation des conditions d'admission dans une communauté, aménagée en outre par la Confédération, par-dessus les Cantons, comme si elle avait une autorité immédiate sur les communes bourgeoises ou non (ce qui est contestable en droit) relève entièrement de l'esprit révolutionnaire, et de lui seul :

 

«Une association ou communauté est la réunion volontaire de plusieurs hommes pour atteindre une fin commune. Cette fin, pourvu qu'elle ne renferme rien d'illicite, rien de contraire à des devoirs supérieurs ou aux droits d'autrui, est l'affaire personnelle de ses membres.

 

Ceux-ci possèdent en commun des biens, des revenus, des usufruits et d'autres titres légitimes. Comment donc la communauté pourrait-elle être tenue et par conséquent forcée d'admettre en partage d'autres hommes, qui peut-être n'ont en rien contribué à sa fondation, à son accroissement, à son bien-être ?  Cette contrainte la léserait évidemment dans sa liberté et dans son droit de propriété. Elle pourrait même compromettre son existence, lorsque, par exemple, on voudrait lui imposer des membres trop puissants, ou animés d'intentions hostiles, ou d'autres qui souffleraient la discorde, qui entraveraient plutôt au lieu de les favoriser les fins de la société; ou bien qui  ne voudraient que jouir des bénéfices de la société sans vouloir ou sans pouvoir en supporter les charges. Aussi l'expérience nous apprend que cette règle est généralement observée dans toutes les communautés quelconques, et que sa violation est toujours considérée comme un acte répréhensible.»

 

(…)

 

Michel de Preux

 

1 Restauration de la science politique, de Charles-Louis de Haller, tome VI : IIème Partie : Des républiques ou des communautés indépendantes, chapitre V : Droit et rapports naturels dans les républiques, pages 41 à 44.

 

 

Violences

 

 

En peu de temps, trois adolescents ont perdu la vie dans des rixes. Transpercée d’un couteau ou massacrée à coups de bottes, la victime n’avait aucune chance face à un adversaire supérieur en nombre, déterminé et sans scrupules.

 

Dans une récente enquête parue dans «dimanche.ch», M. Daniel Pillard révélait que l’une des victimes, le jeune apprenti neuchâtelois poignardé en gare d’Yverdon, aurait fait partie d’un groupe de «skinheads» et que ses agresseurs (deux Portugais, un Français et un Suisse, parmi lesquels trois jeunes «de couleur») auraient pu agir par haine raciale.

 

Les parents de Michaël (la victime) veulent, nous dit-on, déposer plainte pénale pour diffamation contre «dimanche.ch» et contre son rédacteur.

 

C’est une sottise.

 

D’abord, même si ce jeune homme avait été un «skinhead» ou un membre militant d’un groupe identitaire, c’eût été son droit et une telle appartenance n’est nullement contraire à l’honneur.

 

Cela ne justifiait pas, dans tous les cas, que trois Blacks le transpercent de leur (ou peut-être de son) couteau.

 

Peut-on néanmoins expliquer toute cette violence nouvelle par la «haine raciale», comme M. Pillard de «dimanche.ch» le tente, en mettant dès lors au second plan «l’insécurité dans les trains, la recrudescence de l’incivilité et le laxisme de la police» ?

 

Encore faudrait-il expliquer les origines de cette «haine raciale» qui n’existait pas en Suisse avant l’immigration massive en provenance de l’Afrique noire.

 

De même, sous le règne de Tito, on voyait cohabiter pacifiquement des Serbes, des Croates et des Albanais jusqu’au jour où, prenant conscience de leur identité, les uns et les autres se sont livrés à des persécutions abominables au nom de la purification de leur ethnie.

 

Tant que les Hutus ne massacraient que des Tutsis et aussi longtemps que les Tutsis se sont contentés de génocider les Hutus, on a pu dormir tranquille en Suisse romande.  Mais si les Blacks qui réclament en Suisse l’asile politique ne se contentent plus de vendre calmement leur stock de poudre blanche, mais se mettent à trouer le ventre de nos apprentis, ça ne va plus être possible !

 

On commence vraiment à avoir peur. On n’ose plus sortir le soir, et lorsque, par mégarde, on lance un regard sur un de ces groupes exotique, et qu’on se fait interpeller avec arrogance d’un : «Eh ! Mec. Pourquoi tu me mates ? tu me manques de respect !», on s’enfuit prudemment sans répondre.

 

Les professeurs d’Université et les «chercheurs» prétendent qu’il n’y a nulle augmentation de l’insécurité mais seulement du sentiment d’insécurité. Evidemment, leurs statistiques ne comprennent pas les cas où les victimes refusent de porter plainte, par crainte des représailles, et eux, les professeurs et leurs assistants, ils habitent des villas à Pully, Saint-Sulpice ou Champel. Ce n’est pas là-bas que l’insécurité est la plus flagrante.

 

Quant à la presse gauchisante, dont les rédacteurs résident aussi dans des quartiers huppés, elle nous entretient constamment de la «dérive sécuritaire» , comme si notre exigence de protection des personnes et des biens avait un relent fascistoïde et comme si nous étions des vieux schnocks lorsque nous nous plaignons des joyeuses corridas anti-G8 à Genève.

 

Il faudra bien, un jour, comme le dit M. Pillard, appeler un chat un chat, un black un black et un skin un skin…

 

C.P.

 

 

 

Collection reliée

Encore quelques exemplaires !

 

 

 PUBLICITÉ========================================================================================

 

 

 

 

Collection reliée

 

Les numéros 1 à 300 du Pamphlet (années 1970 à 2000)

ont été reliés en un seul beau volume.

 

Reliure d’une très belle toile bordeaux,

dos lisse avec inscriptions à la feuille d’or :

«le pamphlet» en caractère libra 1,5 cm de haut, 1970-2000 en bas. Volume enrichi d’un index (48 pages) de tous les articles, classés par rubrique, auteur, titre et sujet

 

Il ne reste plus que quelques exemplaires !

 

Prix : CHF 450 ou  € 300

frais d’emballage et de port en plus.

 

Commandes à notre adresse : Le Pamphlet, case-ville 4047

1002 Lausanne

 

ou par e-mail à claudepaschoud@lawyer.com