Sommaire :
Les conseillers fédéraux se plaignent d’une surcharge de
travail, mais ils voyagent beaucoup !
Faillite du
Lausanne-Sports : ce ne sont pas les créanciers qu’il faut montrer du
doigt.
Max analyse les
conséquences de la guerre d’Irak
Les autorités conduisent des
«négociations» avec des gens qui ne représentent rien qu’eux-mêmes. A quoi
bon ?
Tintin chez les Protestants vaudois !
A tout prendre, Michel de Preux
préfère encore un païen… ou même un protestant sincère qu’un catholique
libéral, car ce dernier ne peut jamais être sincère.
L’épidémie de pneumonie atypique en Asie et les possibles
manifestations anti-G8 nous ont permis de voir nos autorités à l’œuvre :
imprévoyance, affolement, précipitation
L’école
ou la machine à fabriquer les p’tits gauchistes
Les idéologues
marxistes post-soixantehuitards catéchisent les écoliers.
L’actualité du mois : «on n’avait pas
pensé !» ; renvoi de M. Ethenoz ; école : qui
décide ?; les coûts de l’Union européenne élargie à charge de la
Suisse ?; la police fédérale chassée par la porte au temps de M. Furgler
revient par la fenêtre !
Le 22 avril, la Suisse était
sous le choc : le Conseiller fédéral Kaspar Villiger, que sa riche
personnalité et son incommensurable compétence en matière d’armée et de
finances ont rendu cher au cœur de tous les Helvètes, était tombé de vélo par
la faute d’un chien et s’était cassé le pouce gauche.
A peine étions-nous rassurés
sur le sort du malheureux Kaspi et son aptitude à reprendre le collier à la fin
de ses vacances que notre «ministre de la défense» Samuel Schmid nous plongeait
derechef dans l’angoisse en s’en allant, au péril de sa vie, faire bénéficier
les Chinois de l’expérience suisse en matière de politique de sécurité et d’art
militaire, cela sans faire usage du masque dont il était muni pour se protéger
de la pneumonie atypique.
Et n’oublions pas les autres
membres du Conseil fédéral qui volent d’un point du monde à l’autre, au risque
de périr dans un accident d’avion.
Mesdames et Messieurs !
Soyez raisonnables ! Ne prenez pas de risques ! La Suisse a besoin de
vous ! Elle a besoin de vous à Berne, où vos inestimables qualités de
chefs sont indispensables à la bonne marche de la Confédération, où les dossiers
en suspens s’accumulent, puisque de votre propre aveu, vous êtes
surchargés !
On ne saurait reprocher à
Kaspar Villiger de faire du vélo au Tessin pendant ses vacances. Tout au plus
pourrait-on se demander s’il était vraiment nécessaire de faire connaître aux
populations un accident insignifiant et, du fait des circonstances, quelque peu
ridicule. En revanche, on est en droit de se demander – nous l’avons fait
souvent, d’ailleurs – s’il est
bien nécessaire que nos prétendus sages consacrent autant de temps à voyager.
Nos conseillers fédéraux ne
cessent de se plaindre d’un excès de travail qui les empêcherait de maîtriser
les dossiers et expliquerait que le pays soit mal gouverné. Ils réclament avec une
belle persévérance une réforme du gouvernement dont la dernière mouture ferait
passer de sept à neuf le nombre de nos «ministres».
Nous ne doutons pas que
l’exécutif fédéral ne soit dépassé par l’ampleur de ses tâches : il nous
le prouve chaque jour. Reste à savoir quelle solution il conviendrait d’adopter
pour remédier au mal.
La première solution,
consisterait, comme on va nous le proposer, à augmenter le nombre des
«ministres», étant bien entendu que, au nom de la centralisation, le volume des
tâches continuerait à s’accroître et que nos conseillers fédéraux
poursuivraient leur carrière de «pigeons voyageurs». On cherche le progrès.
La deuxième solution
consisterait à conserver, voire à diminuer le nombre des «ministres» en
réduisant drastiquement les tâches que la Confédération s’est attribuées au fil
du temps, du fait de sa boulimie de pouvoir et de la propension des cantons à
brader leur souveraineté, pour des raisons de gros sous le plus souvent. Air
fédéraliste connu. Bon sens fédéraliste méconnu. Il n’y faut pas compter.
La troisième consisterait à
conserver, voire à diminuer le nombre de nos «ministres» et à exiger d’eux
qu’ils restent dans leurs bureaux de Berne pour s’occuper de leurs dossiers,
quitte à faire du vélo pendant leurs loisirs.
Mais qui, nous demandera-t-on, se chargera
alors de représenter la Suisse à l’étranger, de défendre les intérêts et
l’image de la Suisse dans le monde ?
Autant que nous sachions, la
Suisse possède un département des affaires étrangères, qui ne se résume pas à
Madame Calmy-Rey – concurrencée par un Pascal Couchepin mal remis de son
accession à la présidence de la Confédération -, mais est, au contraire, doté
d’un corps diplomatique important. Nous avons un peu partout dans le monde des
ambassades dont le rôle est précisément de faire entendre la voix de la Suisse
à travers la planète. Pourquoi ne pas les laisser faire leur travail ?
Après tout, elles nous coûtent cher ces représentations diplomatiques.
Et là, nous voyons soudain
poindre la solution : charger nos sept - ou cinq ou trois -«ministres» de représenter la Suisse à
l’étranger et répartir les charges du Conseil fédéral entre les diplomates
devenus inutiles. On transformerait
les ambassades en bureaux administratifs à effectifs réduits. Les ambassadeurs,
secrétaires d’ambassade et autres attachés culturels prendraient en main les
rênes du gouvernement.
Il y a tout lieu de croire
qu’ils ne se débrouilleraient pas plus mal que les élus du Parlement, que, vu
leur nombre, ils ne seraient pas surchargés, et qu’ils pourraient donc, eux
aussi, goûter aux joies du vélo.
On
disait que les dieux rendaient fou celui qu’ils voulaient perdre. Peut-être
est-ce ce qui est arrivé au confiseur Guignard, qui s’est tellement occupé de
trouver des arrangements avec les créanciers qui s’étaient déjà manifestéS
qu’il a perdu de vue les intérêts – légitimes – de ceux qui n’avaient pas
encore produit.
C’est
ainsi qu’on désigne aujourd’hui à la vindicte des foules M. Pablo Iglesias,
ancien entraîneur de la première équipe, qu’on a traité ces derniers mois sans
aucun ménagement, en le reléguant sèchement à la formation par la volonté d’un
certain Gaby Calderon, choisi par M. Guignard lui-même.
M.
Iglesias est au bénéfice d’un contrat qui lui assure la totalité de son salaire
jusqu’en 2006 et rend même ce salaire total exigible en cas de changement de
poste. M. Iglesias est donc l’un des nombreux créanciers du Lausanne-Sports, et
sa créance ascende à 448'500
francs.
Il a
eu le tort de ne pas produire tout de suite, et M. Guignard a eu le tort de
supposer que M. Iglesias était disposé à faire au LS un cadeau de cette
ampleur.
Mais
la manière dont on a traité les créanciers en général, et M. Iglesias en
particulier, a été très maladroite, car c’est tout juste si on ne les a pas
accusés, eux, d’être les assassins du club, alors même que, s’ils sont des
créanciers, c’est qu’ils ont accepté de fournir des marchandises ou des
prestations à crédit, avec le risque (qui se concrétise pour eux, aujourd’hui,
de façon cruelle) ne n’être pas payés ou pas entièrement payés.
Ce
ne sont pourtant pas les créanciers qui ont mis le Lausanne-Sports dans la
situation financière que l’on sait, et qui entraîne sa faillite.
M.
Guignard était sans doute plein de bonnes intentions, mais il eût fallu un
gramme supplémentaire de compétences juridiques et une once de psychologie en
plus.
M.
Iglesias sait parfaitement qu’il ne verra pas grand-chose du demi-million qu’on
lui doit pourtant, selon les clauses d’un contrat inattaquable. Il aurait sans
doute été disposé, comme d’autres, à réduire ses prétentions – légitimes – si
on le lui avait demandé gentiment. Au lieu de cela, on fait mine d’oublier le
paragraphe de son contrat qui lui assure son salaire jusqu’en 2006 en cas de
changement de fonction, et on le traite comme un malpropre, juste bon à lacer
les chaussures de M. Calderon, chouchou du pâtissier. Avait-il des raisons
d’oublier sa créance, de se priver totalement de son salaire au risque
d’améliorer de cette façon le dividende des autres ?
Ce
ne sont pas les créanciers, ceux qui ont perdu et qui vont perdre leur argent
maintenant, qu’il faut montrer du doigt. Ce sont ceux qui ont mis le LS dans
cette situation qui sont évidemment coupables.
Claude
Paschoud
Quelques
constatations après la consommation du viol de l’Irak par la
« coalition »
Max regarde se dandiner les «Abrahms» dans Bagdad,
en compagnie d’Ange Cantamaï, un ancien spécialiste du «coup» de gros calibre,
au jugement sûr doublé d’un solide bon sens.
«“Ils” ont réussi le “casse” du siècle!», commente ce dernier.
– On peut même préciser, un hold-up
sanglant. Que de morts inutiles!
– Si tu y ajoutes 30% de leurs pertes
attribuables à leurs propres tirs, c’est un fameux palmarès… A part ça, je
viens de voir sur une voiture l’autocollant suivant : un drapeau
américain, mais avec cinquante étoiles à six branches et, dessous, la formule: «Join the United $nakes of
America, invade Iraq, kill a few people, get plastered on genuine Arabic crude
oil…»1 Où vont-ils chercher tout ça?
– A Tf1! Ils n’ont pas loupé, à la cérémonie de
rapatriement des corps des dix-huit premiers tués américains à la base de Dover
(Delaware), cette image des deux porte-drapeau présentant de conserve la
bannière étoilée et – à quel titre? – les couleurs d’Israël 2.
«Diane debout!»
Malheureuses forces du Bien! Sitôt fini de
ferrailler en Mésopotamie, elles découvrent, à en juger par les assassinats
politiques, les règlements de comptes et les mises à sac, que le peuple
irakien, à défaut de «Raïs», aurait surtout besoin, foin de Pax americana,
d’un «guide» – ou tous autres titres recouvrant une même réalité… précisément
celle que l’Agité du holster souhaitait leur éviter…
…
au président US qui, avant de se lancer dans la géopolitique avait déjà bien du
mal à nommer correctement les Grecs (le malheureux appelait encore récemment
les «Greeks» des «Greecians»!), et qui sert en fait de fanal à
une bande redoutable et protéiforme (les Perle, Wolfowitz et consorts) qui
poursuit une politique doublement étrangère bien au-delà des naïves
aspirations d’un pouvoir exécutif au demeurant parfaitement interchangeable
dans le clivage Républicains – Démocrates.
«Welcome to the
front, generals!»
16.4.2003 : le général furtif et «quadristar»
Tommy Franks, abandonne ses charentaises et les écrans d’ordinateurs de son
Q.G. de Doha pour se rendre à Bagdad. Les Irakiens survivants et libérés
espèrent que la guerre n’a pas été trop pénible pour le commandant en chef de
la coalition, qui s’est vu attribuer par M. Bush (l’actuel) le redoutable
privilège de déclarer le «game over» marquant la fin des «mésopotamiades 2003»,
annonçant un autre général – en retraite4, celui-là –, aux penchants
pro-israéliens notoires, pour administrer le pays. Les faucons de Washington
ont sans doute pensé que la guerre était une chose trop sérieuse pour qu’on la
confie à tout autre qu’à des généraux texans...
Et si l’on parlait un peu «casus belli»?
Ce qu’il faudrait, maintenant, ce serait que les «missi
dominici en pyjamas persillés» de M. Bush (le Petit) mettent enfin la main sur
une arme de destruction massive qui ne soit pas un simple bidon de pesticide
agricole… Ce qui ne devrait pas poser de problèmes insurmontables, vu le nombre
de camions US bâchés qui ont franchi la frontière turco-irakienne ces temps-ci.
Mais avant, les convoyeurs feraient bien de vérifier qu’il n’y a plus
d’étiquettes d’expédition… En outre, l’encombrante reddition de l’ex général
Amer al-Saadi, responsable en chef de l’armement irakien, qui affirme3
que son pays n’a jamais possédé d’armes de destruction massive, va nécessiter
quelques menus aménagements.
Max sert à son ami John Doe, manitou d’une entité
gouvernementale mondialement redoutée, entre deux voyages de ce dernier à sa
capitale, une histoire dont il a hélas oublié l’auteur :
«Holmes et son inséparable Watson font du camping. Au beau milieu de la nuit, le célèbre détective réveille son compagnon d’un léger coup de coude : “Watson! Regardez les étoiles... qu’en déduisez-vous?” – Eh bien… la nuit est claire, car on les distingue bien… Demain il fera beau et aussi, sans doute, un peu frais…” – Excellent! Watson! Pas tout à fait cependant: on nous a tout simplement volé la tente.”»
– Je vais placer cette blague aux jeunes loups
de la “nouvelle garde”, histoire d’affûter le bon sens de ces “brillants”
analystes qui savent tout et ne saisissent plus rien !
Superbe réplique de Madame Brigitte Bardot à
l’hybride hypoculturel chafouin et «mélangiste» qui plastronne à « On ne
peut pas plaire à tout le Monde »5 :
« Ça
n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont forcément
raison. »
Max l’Impertinent
1 «Ralliez les $erpents Unis d’Amérique, envahissez l’Irak, tuez quelques gars, saoulez-vous la g. au véritable pétrole brut d’Arabie.»
2 Tf1, journal de 20 heures du 28.3.03, 29ème minute de commentaire...
3 ...sous protection d’une chaîne de télévision allemande… des fois qu’une rafale accidentelle de M16 tente de lui couper la parole.
4 Ce serait tellement mieux, pour un soldat, d’être « à la retraite »...
5 Fr3, 12.5.03, 22 heures.
Les
casseurs qui débarqueront à Genève et à Lausanne au prétexte des manifestations
anti-G8 ont pu organiser calmement leur répétition générale le 1er
mai dernier devant le Lausanne-Palace.
Auparavant,
ils avaient un peu endommagé le Mac Do, le siège de la FNAC et le Tribunal
d’arrondissement, mais le chef de la police avait estimé que ces quelques
déprédations «restaient dans les limites du raisonnable». On n’a donc
pas cru bon d’interpeller les casseurs, dont on était ravi qu’ils cassent si
peu. Plus tard, devant le Palace, ils s’y sont mis vraiment, mais la police
n’était pas là pour intervenir, craignant que l’étalage de ses effectifs ne
soit considéré comme une «provocation».
Explication
officielle : «On ne s’attendait pas à des débordements». Et
pourquoi ne s’est-on attendu à rien ? Parce que les cortèges du 1er
mai, ces deux dernières années, s’étaient déroulés sans heurts.
A
lire de telles âneries, on doit se pincer pour s’assurer qu’on ne rêve pas. On
soupçonne le journaliste de service de malveillance à l’endroit de nos
pandores.
Et
finalement non, c’était bien la raison expliquant ce lamentable cafouillage.
A
mon humble avis, des autorisations de manifester contre la tenue à Evian du G8
devraient être accordées moyennant quelques conditions, parmi lesquelles :
a. interdiction pour les
manifestants de porter un masque ou une cagoule ou une perruque;
b. preuve d’un service d’ordre
interne suffisant, compétent, efficace, bien commandé;
c. engagement pris par les
organisateurs de neutraliser, puis de livrer à la police tout casseur infiltré
dans le cortège;
d. constitution
de sûretés financières destinées à couvrir les éventuelles déprédations
«anonymes» sur le passage de la manifestation;
e. engagement
des organisateurs d’assumer à titre personnel, indéfini, solidaire et direct
tout dommage qui excéderait le montant des sûretés constituées.
Je suis
bien convaincu que de telles conditions clairement énoncées permettraient déjà
de limiter le nombre d’«altermondialistes» qui se pressent pour dialoguer avec
les forces de l’ordre. Qui sont-ils ? Qui représentent-ils ?
Les
autorités politiques donnent l’impression qu’elles sont disposées à admettre
comme interlocuteur n’importe quel groupe se parant du titre d’organisateur
de manifestations anti-G8 et qu’elles négocient doctement avec eux des
règles du jeu qui seront joyeusement violées par des gens qui pourront prouver,
si on les attrappe, qu’eux n’ont rien négocié du tout avec personne.
Ou
alors, pour discuter avec le commandant de la police, il faut être une ONG.
Mais qu’est-ce qu’une ONG ? Une organisation non gouvernementale, certes,
mais encore ? Par définition, si j’ose dire, toute organisation qui n’est
pas «gouvernementale» est donc une ONG, comme par exemple : le Club des
amis boulistes de Montelly ou la Pédale des Eaux-Vives, les Potes
au feu ou la rédaction du Pamphlet.
En
quoi mon appartenance à une ONG me confère-t-elle un droit particulier à
planifier, de conserve avec les policiers les plus imprévoyants de Suisse, les
mesures à prendre pour justifier les millions dépensés en équipements spéciaux
anti-émeutes ?
On a
si peur d’être accusé de refuser le dialogue qu’on finit par discuter avec
n’importe qui. Le premier Charlot
venu, qu’il se nomme Aristides Pedraza ou Séraphin Lampion, aura l’oreille de
papy Aeppli.
Quelle
dérision !
C.P.
Tintin chez les Protestants vaudois !
«Les protestants ne peuvent que
protester contre eux.»
Antoine BLANC de St.-BONNET
Lorsque la
rédaction du Pamphlet parle d'ouverture et de pluralisme, je la crois tellement
sincère que je ne me censure pas du tout. La langue de bois n'est pas en usage
dans ce périodique, elle est devenue le pain quotidien du Nouvelliste ! C'est
dire que si dans celui-ci la liberté d'expression n'est qu'un leurre, là elle
est une réalité. Le fait est assez rare pour que je m'explique sur l'usage que
j'en fais parfois, au risque
délibérément couru de heurter des protestants, même vaudois. Mais cette
explication n'est pas destinée à la rédaction du Pamphlet qui, je le vois bien,
n'en a pas besoin, mais à certains lecteurs. Visiblement, ils ne l'entendent
pas de cette oreille. Je veux simplement démontrer ici que leur protestantisme
tient plus du prétexte ou, si tel n'est pas le cas, ces personnes ne sont pas
de vos amis, tout simplement…
J'en surprendrai plus d'un en avouant que deux de mes maîtres à penser
n'étaient pas catholiques ! L'un était russe et donc schismatique, Nicolas
Berdiaeff, et l'autre protestant
et bernois lorsqu'il écrivit le traité qui fit sa gloire en Europe :
c'était Charles-Louis de Haller. J'ajouterai que, du côté catholique, seuls les
intransigeants parviennent à
m'intéresser. Maritain m'agace dans sa pensée politique et je considère tous
les philosophes liés au progressisme catholique comme d'authentiques ennemis à
abattre par tous les moyens et à discréditer tant qu'on peut. Plus on en médit,
mieux c'est ! Et j'ai le doux Saint François de Sales comme approbateur : lisez
donc, si vous l'ignorez, son Introduction à la vie dévote.
Je préfère donc un non-catholique sincère,
même païen, à un catholique libéral, car ce dernier ne peut jamais être
sincère. Ce n'est qu'un calculateur. Tout non-catholique sincère adhère à une
vérité religieuse tronquée, mais à une vérité. Le catholique libéral est gêné
par toute vérité religieuse dès qu'il en pressent les ouvertures sur le
catholicisme, conséquence qui lui fait horreur. Le non-catholique sincère est
un homme que le catholicisme intrigue et attire pour peu qu'il vienne à le
connaître en vérité; le catholique libéral est un homme que le catholicisme
agace et dont il voudrait bien se défaire sans avoir à le dire ouvertement.
Voilà pourquoi j'aime les premiers, d'où qu'ils soient, musulmans, communistes
ou hindous, même protestants… (pourquoi pas ?) et je ne supporte pas les seconds.
Dans sa lettre à sa famille pour lui déclarer son retour à l'Eglise
catholique, apostolique et romaine, datée du 13 avril 1821, Charles-Louis de
Haller, membre du Conseil souverain de Berne, écrivait ceci, que je laisse au
jugement de mes lecteurs :
«Vous connaissez depuis longtemps, et par mes discours et par les bruits
publics, mon penchant pour l' Eglise catholique, qui n'est autre chose que la
société universelle des chrétiens.»
«Une seule idée simple et féconde, - celle de partir d'en haut, de
placer dans l'ordre du temps, le père avant les enfants, le maître avant les
serviteurs, le prince avant les sujets, le docteur avant les disciples, amena
de conséquences en conséquences le plan de ce livre1 … qui, j'ose le
dire, est destiné peut-être à rétablir les vrais principes de la justice
sociale, et à réparer beaucoup de maux sur la terre. Je me représentai donc
aussi une puissance ou autorité spirituelle préexistante, le fondateur d'une
doctrine religieuse, s'agrégeant des disciples, etc… Consultant ensuite
l'histoire et l'expérience, je vis que tout cela s'était ainsi réalisé dans
l'Eglise catholique; et cette seule observation m'en fit reconnaître la
nécessité, la vérité, la légitimité.
J'entrevis au surplus avec la plus grande évidence … que la révolution
du seizième siècle, que nous appelons la réforme, est dans son principe, dans
ses moyens, dans ses résultats, l'image parfaite et le précurseur de la
révolution politique de nos jours, et mon aversion pour cette dernière me donna
du dégoût pour la première.»
«… mes amis, un protestant qui devient catholique, ne change pas à bien
parler, de religion; il rentre
seulement dans le sein de l'Eglise; c'est une brebis errante qui cherche le
pasteur et le troupeau légitimes, un enfant perdu qui retourne dans la maison
de son père, un soldat égaré prêt
à défendre la même cause, mais qui rejoint le corps d'armée et obéit à son
chef. Tout ce que les protestants croient ou affirment de (sic) croire, les catholiques
le croient aussi, et plus fermement encore. -- Ainsi, mes frères et sœurs, en y
rentrant, on n'abjure pas sa religion, on renonce seulement au schisme,
c'est-à-dire à la séparation d'avec l'Eglise, aux rêveries de son propre
esprit, qui, selon l'Ecriture, est la cause de tous les égarements.»
Comparé à ce protestant célèbre, savant, humble et, oh combien! intelligent, je trouve que le pape
Jean-Paul II mérite l'oubli avant même de mourir, car il est ignorant,
orgueilleux et stupide.
1 «Restauration
de la science politique» ou Théorie de l'ordre social naturel, opposé à la
chimère de l'état civil factice, Paris/Winterthur 1816/1821.
Si l’on en croit la presse, la terre entière vit dans la
terreur depuis que s’est déclaré ce nouveau fléau qu’on appelle pneumonie
atypique ou syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Et, de fait, il est fort
inquiétant que les cas se multiplient et que plus de 10% d’entre eux soient
mortels. Il ne faut pas perdre de vue, toutefois, que le monde compte environ six
milliards d’habitants, que les cas avérés se montent pour l’instant à quelques
milliers, que le mal a été dépisté dès le départ, que des mesures
d’information, de surveillance et de quarantaine ont été prises pour enrayer
l’épidémie en l’absence provisoire d’un vaccin. Il n’y a donc pas péril en la
demeure, même si la maladie est bien réelle.
La grippe tue chaque année un certain nombre de gens. Mais
est-ce bien la grippe qui les tue ? La grippe n’est-elle pas plutôt le
révélateur d’un autre mal – faiblesse cardiaque, par exemple – qui se serait
déclaré tôt ou tard ? Pourquoi n’en irait-il pas de même pour la pneumonie
atypique ? Si la maladie était mortelle en elle-même, pourquoi ne
tuerait-elle pas tous les malades comme le faisait jadis la peste ?
La presse joue un très vilain rôle dans cette affaire. Au
lieu de se contenter d’informer, elle fait mousser l’affaire en lui donnant une
importance disproportionnée, au risque de créer une psychose collective.
N’a-t-on pas vu à Genève des parents d’élèves exiger que des maîtres et des
enfants retour d’Asie soient mis en quarantaine avant même que le moindre
symptôme ne se déclare ? Les compagnies d’aviation et les agences de
voyage pâtissent aussi considérablement de cet état de chose, sans parler du
tourisme des pays touchés. Tout cela parce que les médias, sous couleur de
rendre compte d’une terreur mondiale la créent en vérité de toutes pièces.
Il en va de même en ce qui concerne les manifestations
anti-G8. Il n’est plus question dans la presse que de casseurs, de mesures
anti-casseurs, de renforts anti-casseurs. Casseurs il y aura, c’est certain,
mais l’affolement qui prévaut chez les autorités et dont se délectent les
médias donne une image assez piètre de l’aptitude de la Confédération et des
cantons concernés à assurer la sécurité non seulement des habitants et
commerçants de la côte suisse, mais aussi et surtout – car enfin, c’est bien le
but de l’exercice – des chefs d’Etats qui logeront chez nous pendant le sommet.
Je suis anti-G8. Je ne le suis pas parce que son existence m’emplit
d’indignation : je m’en moque complètement. Je le suis parce que je juge
outrecuidant de la part de la France d’avoir décidé de l’organiser à la
frontière suisse avec tous les inconvénients que cela présente pour la région
lémanique suisse. Mais puisque les autorités fédérales, valaisannes, genevoises
et vaudoises ont accepté – à tort, à mon avis – de prêter main forte à la
France, il convient qu’elles le fassent avec un minimum de dignité. Il est
normal que la population soit informée des nuisances auxquelles elle doit
s’attendre, il ne l’est pas qu’on la terrorise chaque jour avec l’évocation
horrifique de manifestations monstres et incontrôlables, d’une police qui
risque d’être débordée, d’autorités qui demandent des forces supplémentaires à
défaut desquelles elles ne répondent de rien.
Quelle sera l’image de la Suisse si elle ne parvient pas à
maîtriser la situation ? se demandent les responsables devant les
journalistes. Quelle est donc l’image que donne maintenant la Suisse, dont les
autorités étalent leurs angoisses devant une presse qui ne demande qu’à les
amplifier ?
Mariette
Paschoud
Cela fait un certain temps
déjà que l’école n’a plus pour mission principale de transmettre des
connaissances aux enfants, mais assume également – et surtout – un rôle
éducatif. Elle supplée ainsi la carence des parents qui ont malencontreusement
oublié de transmettre à leurs rejetons les valeurs essentielles de l’idéologie
écolo-droit-de-l’hommiste. Ainsi, pendant que certaines têtes blondes
découvrent à la «ferme pédagogique» qu’il ne faut pas emballer les sandwichs
dans du papier d’alu, d’autres développent leur sens artistique au cours de
dessin en créant des banderoles contre la guerre. On ne sera donc pas étonné
d’apprendre que la fondation «Education et Développement», qui s’occupe de
«thèmes et questionnements essentiels pour l’avenir de l’humanité», propose aux
enseignants de tirer prétexte du sommet d’Evian pour aborder en classe
«quelques questions liées à la mondialisation en invitant les élèves à
s’interroger sur leur rôle de citoyen». A cet effet, la fondation met à
disposition sur son site[1][1] toute une série de documents. Madame
Marie Thorndahl explique bien que les élèves et les enseignants ne doivent pas
se contenter de se prononcer pour ou contre le G8, mais doivent ouvrir un débat
«constructif». Avant de pouvoir débattre, les enfant doivent avoir connaissance
de la situation. Il a été rédigé à cet effet un résumé parfaitement
objectif : on y explique en substance que les Etats les plus
industrialisés, qui ne représentent que 10% de la population, mais concentrent
60% des richesses mondiales, se réunissent chaque année pour prendre des décisions
qu’ils imposent au reste du monde, et ce quand bien même ils n’ont pas la forme
d’une organisation reconnue par le droit international. Après avoir pris
connaissance des faits, les élèves peuvent s’adonner à toutes sortes
d’exercices. Les artistes apprécieront la possibilité qui leur est offerte
d’imaginer et de dessiner de nouveaux logos anti-G8. Les nostalgiques du jeu de
la chaise musicale s’amuseront beaucoup avec l’exercice «visualiser la richesse
des pays du G72» : «10 élèves et 10 chaises. Chaque élève
représente 10% de la population de la planète. Chaque chaise représente 10% de
la richesse matérielle de la planète. Si la répartition des richesses est
égalitaire, chaque élève est assis sur une chaise. Tester cette situation.
Cependant, la situation réelle est que les 10% de la population des pays du G7
détiennent 60% de la richesse mondiale. Pour visualiser cette situation, un
élève s’allongera sur 6 chaises tandis que les 9 autres se partageront les 4
chaises restantes».
Qu’importe que les jeunes
gens situent la mort de Napoléon – le premier empereur romain - en 1185,
s’imaginent que Renaud est le plus grand poète de la période romantique,
clament que 2 x 2 font 5 lorsque les piles de leur machine à calculer arrivent
au bout, du moment que la relève du parti socialiste est assurée !
On n’avait pas pensé !
Des
alpinistes pourtant chevronnés n’avaient pas pensé qu’il était imprudent de se
promener sous une corniche de neige à 2 heures de l’après-midi. Et la police de
Lausanne n’avait pas pensé que des casseurs pourraient profiter d’une pacifique
manifestation du 1er mai pour s’exercer en vue de la grande
représentation anti-G8.
Les
dirigeant du Lausanne-Sports n’avaient pas pensé que les créanciers du club
pourraient éventuellement produire leurs créances.
Le
département de la formation et de la jeunesse du canton de Vaud n’avait pas
pensé que l’expérience pédagogique prévue dans la Haute-Broye, consistant à
maintenir les élèves dans une classe unique en 7e année, était
simplement illégale.
Et
les patrons de Swiss n’avaient pas imaginé un seul instant que des
circonstances sanitaires défavorables puissent diminuer le nombre de leurs
passagers.
Un
de mes instructeurs militaires disait volontiers qu’«est inattendue une
circonstance dont on a délibérément négligé de tenir compte» par
insouciance ou par incompétence.
Ethenoz viré !
On
s’y attendait, la brutalité du procédé mise à part. M. Ethenoz, chef du contrôle
cantonal des finances, a été mis à pied par le Conseil d’Etat pour de prétendus
«justes motifs».
Sa
position au sein de l’organigramme était, par essence, intenable puisqu’il
était subordonné hiérarchiquement à ceux-là même dont il était chargé de
dénoncer les coûteuses incompétences, voire les magouilles népotiques.
On
espère qu’il sera nommé à la future Cour des comptes où il jouira de
l’indépendance indispensable à sa mission. Mais on n’y compte pas trop. Ceux
qui nommeront les ommissaires de ce futur organe seront les barons des partis
installés dans le fromage, notamment tous les députés-directeurs
d’EMS-millionnaires dont le CCF avait naguère dénoncé les petites et les
grandes combines, leurs obligés et leurs amis.
Dans
une «bricole» du numéro de mars 2003, j’ai écrit : «M. Ernesto Bertarelli
est jeune, beau, riche, intelligent et audacieux. L’équipage qu’il a constitué
pour disputer la coupe de l’America ne comprenait pas un Suisse et c’est
peut-être grâce à cela qu’Alinghi a vaincu».
J’avais
tout faux ! D’abord, M. Bertarelli lui-même est suisse. Et l’équipe
comprenait en outre les Helvètes suivants : MM. Enrico De Maria, wincheur,
Yves Detrey, piano, Yann Maillet, wincheur, Jean-Claude Monnin, régleur,
Dominique Neidhart, wincheur, Christian Scherrer, régleur et, de plus, Jim
Bungenert, ingénieur CFD et Luc Du Bois, analyste des performances.
M.
J.-J. Richard, à qui nous devons ces précisions, nous écrit encore que le
bateau a été construit au chantier Décision, appartenant à Bertrand Cardis
(Suisse) à St-Légier sur Vevey, et que les principaux calculs ont été faits par
l’EPFL. En outre, l’ensemble des sponsors sont suisses.
Dont
acte et mea culpa !
On
décide… de ne rien décider. Selon 24 heures du 8 avril, il avait été question
de laisser aux parents le soin de décider, en dernier recours, de l’orientation
de leur rejeton en fin de 6e année. Un groupe de travail mandaté sur
la question estimait que cette responsabilité devait être transférée de la
conférence des maîtres aux directeurs et doyens, lesquels n’en veulent pas.
Pour dame Cilette Cretton, l’inénarrable et dodue Valaisanne qui sert de gourou
pédagogique à Mme Anne-Catherine Lyon, «donner le choix aux parents comporte
le risque de déboucher sur des inégalités sociales entre les familles».
Les
inégalités sociales entre les familles, elles existent avant même la naissance
des enfants. Elles ne sont d’ailleurs pas néfastes.
Je
me demande si l’école publique valaisanne, qui est une des meilleures de Suisse
romande, n’a pas réussi à maintenir son haut niveau de qualité parce qu’elle
s’est débarrassée de Cilette Cretton à temps.
Si
l’Union européenne intègre en 2004 dix nouveaux pays, la Suisse sera priée par Bruxelles
de passer à la caisse pour alimenter le fonds de cohésion à hauteur de quelque
200 millions par an, bien qu’elle ne soit membre ni de l’EEE ni de l’UE,
simplement parce qu’elle va «profiter de ces nouveaux marchés».
On
ne précise pas, dans les milieux pro-européens, pourquoi ces marchés nous
auraient été fermés jusqu’ici (ils ne le sont pas) et sous quelle forme nous
allons bénéficier de cet apport soudain de main d’œuvre maltaise, polonaise,
tchèque, slovaque, slovène, hongroise, estonienne, lettone, lithuanienne ou
chypriote libre d’entrer sans entraves au titre des accord bilatéraux.
Il
fallait s’y attendre : l’hystérie journalistique relative aux risques
d’émeutes pendant la conférence du G8 à Evian fait renaître le projet
furglérien de police fédérale. M. Jean-Luc Vez, chef de l’Office fédéral de la
police, se verrait assez en commandant d’un bataillon de 600 super-Rambos et il
l’explique au nouvel «Hebdo». Son discours, comme celui de tout
fonctionnaire fédéral borné, est construit sur les poncifs habituels : les
«lacunes» inhérentes à un fédéralisme «suranné» et «anachronique»,
un système «d’un autre âge» etc. etc. Il espère néanmoins «s’imposer
en douceur».
Eric
Lehmann, nouveau commandant de la police cantonale vaudoise, dit qu’il est «sur
la même longueur d’onde».
C’est
une bonne raison pour changer de chaîne.
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