Sommaire :
L'éditorialiste tire les leçons des récents scrutins, et du nouveau
mode d'expression de la volonté populaire dans le canton de Vaud
Questions
actuelles : vues catholiques
Michel de Preux démontre que dans les conflits actuels, sur tous les plans : diplomatique, religieux, intellectuel, c'est la faiblesse des chrétiens qui fait la force de leurs adversaires.
Asile : les leçons d’un scrutin
Claude Paschoud se demande si le Conseil fédéral a bien compris
le message
que le peuple et les cantons lui ont fait parvenir
Le résultat des votations du 24 novembre
n’appelle pas beaucoup de
commentaires. Bien que la campagne ait été chaude, elle a porté davantage sur des
questions techniques ou d’opportunité que sur de grands principes. On pouvait
plaider que, compte tenu de la situation financière du canton de Vaud, le
moment était mal choisi pour construire le métro M2 et que le système retenu
n’était pas le bon; rares étaient
ceux qui en contestaient l’utilité. On pouvait plaider que les mesures
introduites par la loi sur l’assurance chômage étaient inopportunes compte tenu
de la nouvelle conjoncture économique; rares étaient ceux qui contestaient la
nécessité d’assainir les finances de l’institution. On pouvait plaider que les
mesures proposées par l’initiative de l’UDC étaient inapplicables et de
surcroît antifédéralistes; rares étaient ceux qui contestaient la nécessité de
réprimer les abus en matière d’asile. On pouvait plaider qu’ il était
socialement inéquitable d’introduire une taxe communale pour l’élimination des
déchets selon le principe du pollueur-payeur; rares étaient ceux qui
contestaient la nécessité d’une politique d’élimination des déchets efficace.
On a un peu le sentiment que si le résultat des votations avait été exactement inverse, cela n’aurait pas changé grand-chose. Le M2 aurait été construit un peu plus tard, mais construit tout de même; l’assurance chômage aurait attendu que tombent les mesures exceptionnelles introduites lors de la crise des années nonante; le Conseil fédéral aurait proposé, en ce qui concerne la politique d’asile, une loi comparable à celle qu’il nous concocte en ce moment et qui tient largement compte des propositions de l’initiative UDC. Quant à la taxe sur les déchets ménagers, Monsieur Mermoud nous annonce déjà qu’il va dare-dare remettre l’ouvrage sur le métier.
Beaucoup de bruit et d’argent pour rien, diront les grincheux qui
trouvent qu’on vote trop souvent dans ce pays. Que non ! La démocratie
directe a prouvé une fois de plus qu’elle fonctionne et qu’elle rend possibles
des débats pas toujours très jolis, mais bien beaux quand même !
Le taux de participation a été très élevé dans notre
canton, plus de 50%, record qu’on peut sans crainte attribuer au nouveau
système de vote par correspondance. Apparemment, beaucoup de Vaudois répugnent
à se déplacer à une date précise pour voter, mais sont tout disposés à le faire
à la maison, quitte à déposer leur enveloppe réponse dans la boîte aux lettres
la plus proche pour la modique somme de septante centimes. Tant mieux si le
nouveau régime fait grimper le nombre des votants. Mais il ne comporte pas que
des aspects positifs, car il fausse le jeu dans une certaine mesure. Au-delà de
son caractère très procédurier – surtout ne vous trompez pas d’enveloppe !
-, il implique un décalage entre le moment où le citoyen reçoit son matériel de
vote – plusieurs semaines avant le scrutin - et la campagne de votation
proprement dite. Il exige en outre, et c’est logique, que les votes envoyés par
la poste, l’immense majorité, donc, parviennent aux greffes des communes le
vendredi précédant les votations au plus tard. Cela signifie que de nombreux
citoyens, soit qu’ils votent tout
de suite pour ne pas oublier, soit que, peu confiants dans l’efficacité de la
poste – dont il est notoire que dans certains cas, rares, espérons-le, elle ne
respecte pas les délais de
distribution du courrier B ni même du courrier A –, ils renvoient leurs
bulletins de vote trois ou quatre jours ou même une semaine à l’avance, ne
bénéficient pas de toutes les données du «débat démocratique». Il ne leur est
plus loisible de changer d’avis à la dernière minute sous l’influence d’un
ultime argument qui leur paraîtrait pertinent. Nous parlons d’expérience :
l’auteur de ces lignes estime avoir mal voté au moins sur un point, pour cause
de précipitation.
Nous n’irons pas jusqu’à prétendre que le résultat des
votations du 24 novembre, dans le canton de Vaud, aurait été sensiblement
différent sous l’ancien système, mais nous ne pouvons l’exclure. Il y a là un
problème qui devrait «interpeller» tous les défenseurs de la démocratie en
général et de la démocratie directe en particulier.
Le Pamphlet
La preuve (5-6 octobre)
Dans un film
diffusé au pavillon Onoma d’Yverdon-les-Bains, pendant Expo.02, les habitants
de Vugelles-la-Mothe étaient qualifiés de «cons» par un de leurs concitoyens.
La Municipalité, puis trente et un citoyens ont déposé des plaintes collectives
contre l’expo, qui ont bien sûr été jugées irrecevables. Cet échec a profondément
irrité Mme Madeleine Cuche, syndique et auteur en plus d’une plainte
individuelle contre Expo.02.
Décidément,
l’auteur de l’appréciation peu flatteuse était plus lucide que ses victimes.
Pauvre prince (15 octobre)
Victor-Emmanuel de
Savoie (65 ans) a assuré le président de la République italienne de sa fidélité
démocratique. Du coup, l’Union monarchiste italienne a désigné son cousin
Amédée d’Aoste comme le nouveau digne successeur de la lignée des Savoie. Les
sœurs de Victor-Emmanuel, Marie-Gabrielle et Marie-Béatrice, estiment également
qu’on ne peut être à la fois prétendant au trône et démocrate. A Vésenaz, on se
demande si le prince ne devrait pas déménager à Vugelles-la-Mothe plutôt que
rentrer en Italie.
L’œil du cyclone (16 octobre)
Pour Mme Christiane
Imsand, éditorialiste à 24 heures , Ruth Metzler est dans l’œil du
cyclone. On comprend, à la lecture de l’article, que Mme la Conseillère fédérale
est la cible de plusieurs attaques, qu’elle est dans la ligne de mire de ses
adversaires qui ne l’épargnent guère, qu’elle est donc bousculée, chahutée,
dans une position inconfortable. Etre dans l’œil du cyclone veut dire
exactement l’inverse. C’est jouir d’une situation calme au milieu du désordre.
Pluie de Romands (29 et 31 octobre)
Le nouveau chef de
l’armée, dès la réforme entrée en vigueur, sera le général Christophe Keckeis,
originaire d’Argovie mais né à Neuchâtel, Romand parfaitement bilingue.
Outre Mme
Calmy-Rey, le «ticket» socialiste pour la succession de Mme Ruth Dreyfuss
comprendra Mme Ruth Lüthi, qui est née et qui a fait ses études dans le canton
de Soleure. Elle vit depuis plus de 20 ans à Fribourg et elle affirme parler
français «le 98 % de son temps». Dans une grande interview de 24
heures , elle affirme : «Je me sens Suisse romande».
N’oublions pas,
tout de même, que Fribourg est un canton suisse allemand, historiquement et
culturellement, malgré l’annexion de la Basse-Gruyère et que ce canton est déjà
représenté au Conseil fédéral par un de ces purs «Romands» parfaitement
bilingues.
Idée fixe (4 novembre)
«En ce qui me
concerne, pas question de penser à mon travail. Je procède par idée fixe». Ce sont les propos
pétillants d’intelligence qu’aurait prononcés, selon 24 heures, Mme
Anne-Catherine Lyon, ministre de la formation et de la jeunesse du canton de
Vaud, avant de s’élancer sur le bitume de New York pour le traditionnel
marathon.
De mauvais esprits
se sont demandé si c’est bien le rôle d’un conseiller d’Etat de traverser
l’Atlantique, au début de son règne, pour se mêler à un troupeau de crétins
l’espace de quelques heures.
En relisant la
profession de foi citée plus haut, on comprend que oui.
Libéralisation (6 novembre)
«La libéralisation
du courrier, et donc l’arrivée de nouveaux concurrents, permet-elle d’augmenter
l’efficacité et de baisser les tarifs ? Le secteur des paquets de plus de
2 kilos, déjà libéralisé, démontre l’absurdité de ce raisonnement : chaque
matin, plusieurs sociétés (La Poste, UPS, DHL, Deutsche Post) font de longues
tournées avec des camionnettes rutilantes à moitié vides. A part générer de la
pollution et de la publicité, cette nouvelle organisation a rendu l’envoi de
paquets franchement cher». Tel est l’avis de Roger Nordmann, membre du parti
socialiste vaudois. On ne saurait lui donner tort.
M2 = hausses
d’impôts (12 novembre)
C’était risqué,
mais finalement réussi. Le président du Conseil d’Etat, qui annonce à deux
semaines du vote sur le métro M2, qu’en cas d’acceptation, les impôts devront
augmenter, crée la surprise et une feinte colère des autres membres du
gouvernement. On se garde bien de le démentir sur le fond, mais on fait mine de
lui reprocher son manque de collégialité.
Suprême
machiavélisme, les impôts vont réellement augmenter et le Conseil d’Etat,
Rochat en tête, pourra affirmer pertinemment : «On vous l’avait bien
dit, et clairement».
M. Olivier Delacrétaz expose avec élégance, dans le
bimensuel de la Ligue vaudoise1,
le dilemme de la censure et le problème de ses limites. Ce texte m’a remémoré
une conversation entre l’architecte Denis Honegger et l’écrivain Julien
Dunilac, trente et quelques années auparavant. Le premier estimait qu’elle
constituait un garde-fou nécessaire, parce que tout n’était pas assimilable par
tous. Il peinait à convaincre le second qui condamnait l’arbitraire et
n’appréciait pas l’élitisme. Il servit alors au fils de son interlocuteur, âgé
d’à peine quinze ans, un plein verre de whisky qui lui fut retiré des mains
avec la célérité qu’on peut imaginer. « Vous venez d’appliquer la
censure » commenta l’architecte.
Tant qu’il y aura des hommes, et compte tenu de la perpétuelle
évolution des mœurs, Dame Anastasie demeurera un mal nécessaire. Et les
démocraties contemporaines, tout particulièrement, se verront confrontées aux
inévitables questions de la liberté d’expression, de la justification morale et
artistique, souvent antinomiques, des critères d’application, et du choix des
valeurs. Un choix rendu d’autant plus délicat que ces systèmes politiques sont
désormais le fait de sociétés multiethniques et pluriculturelles dans
lesquelles la circulation des informations et des idées ne connaît plus ni
limites, ni entraves. La censure, pourquoi, par qui, sur quoi, pour qui et
enfin, de quel droit ? Cinq questions toujours réitérées… et une remarque
finale : chaque société a les valeurs qu’elle mérite…
Ceux qui aspirent à parfaire leur connaissance du
phénomène républicain et démocratique français devraient se faire prêter
« Les cent Jours - 5 mai – 4 août 2002 » 2. Une tentative de politique fiction, dans laquelle
M. Konopnicki nous livre sa vision des conséquences d’une victoire de M.
Le Pen au soir du deuxième tour. Notre « multipatride» rouge trempe
sa plume dans ses excrétions et macule du papier. Ça pourrait être du San
Antonio, la densité en moins, l’odeur en plus. La charge pesante le dispute aux
amalgames de circonstance et à la délation. Respectueux de la tradition
stalinienne et nostalgique d’un Grand soir rouge, il livre, au passage, les
noms des sympathisants et autres alliés du FN, sans oublier, pour faire bonne
mesure, l’ex-camarade Roger Garaudy rallié, pour son malheur, à la cause
palestinienne. Mais surtout, le lecteur pourra s’y persuader du pouvoir
verrouillant de la finance internationale (chute de la bourse, fuite des
capitaux) sur les aspirations « politiquement incorrectes » de tout
peuple qui entretiendrait encore l’illusion de se croire souverain, effet de
verrou également renforcé par la dictature de Bruxelles. Tout dans l’ouvrage
n’est pas sinistre et l’auteur, involontairement sans doute, peut parfois faire
sourire avec des fulgurances comme ce «Panthéon,
encombré d’imposteurs»; «Le Corbusier
[qui] n’a construit que des clapiers
tout juste bons pour les immigrés» ; «[la
dénonciation unilatérale] de l’accord
constitutif de la chaîne Arte» ; le qualificatif «socialo-chiraquien »; ou encore son évocation prémonitoire de
la libération de M. Papon (par grâce présidentielle !) .
– Je suis né en France, sous l’occultation…
– Vous vouliez sans doute dire «occupation» ?
– Nullement, et je le maintiens; je parlais bien de la
France actuelle, celle d’après la libération !
Le premier qui, d’Hollywood ou de n’importe quel pays
à forte sensibilité musulmane, commercialisera un film sur M. Ben Laden, est
assuré de faire un malheur au Box office. Si les financements varieront quelque
peu, la technique demeurera la même pour tous : on commencera par placer,
face au rôle principal, un subjectif derrière un objectif et on criera :
«action !»
… M. Saddam Hussein, qui a accepté sans conditions,
contre l’avis unanime de son parlement, la résolution (léonine) 1441, en
manifestant cependant l’espoir que les « Américano-anglais »
3 cessent de bombarder son pays. En toute
équité on peut donc escompter dans les meilleurs délais une 1442e
résolution onusienne qui intimera au «shérif monomaniaque» de Washington
l’ordre de cesser ses frappes terroristes…
Max accorde une grande importance à l’intuition
féminine. Aussi n’a-t-il pas oublié ce matin de l’autre siècle, au début des
années 70, où sa mère annonça tout à trac : «J’ai rêvé que l’Europe
était en guerre contre les Etats-Unis». De même, tout récemment, consterné
par un reportage sur les blondes à chienchiens new-yorkaises, dont les «pets» aux
trains de vie extravagants remplacent des maternités que, par souci de confort
personnel, elles ne souhaitent plus, Max fulminait sur ce brillant échantillon
de l’«American way of life». Iris lui servit à point nommé la conclusion
suivante : «l’Amérique est en phase terminale» .
…d’un journaliste4 qui, à l’occasion d’une plainte déposée auprès du
Parquet de Francfort par une association allemande de Tsiganes contre Leni
Riefenstahl5 , attribue par
erreur à la grande réalisatrice allemande la paternité d’un hypothétique «Triomphe de la vérité»… Heureusement,
quelques lignes plus loin, on pouvait lire l’intitulé correct : «Triomphe
de la volonté»… ce qui constitue aussi un assez beau programme.
Dans le cadre d’une lutte contre un embargo sur les
produits codés 0729 (d’origine israélienne), déclenché en France par des
entités de toutes origines (pro-palestiniens, juifs non alignés, pacifistes
israéliens etc.), les tenants de la position inverse lancent une contre-campagne6 au slogan «
Moi, j’achète bleu et blanc » sous l’acronyme : G2PI (Groupement
pour la Promotion des Produits Israéliens). Il eut peut-être été plus sage de
renoncer à l’acronyme pour adopter le simple sigle GPPI qui, sans tenir plus de
place, aurait rendu superflu, dans l’hypothèse d’un conflit d’intérêts entre
les deux « P I », un horrible dilemme de priorité… Au demeurant, en
cas de boycott, le recours aux pays écrans est un pis-aller efficace. N’a-t-on
pas vu lors du boycott des produits sud-africains, certain pays méditerranéen
devenir subitement producteur de richesses absentes de son sous-sol ?
Max l’Impertinent
1 LA NATION, n° 1691, 18.10.2002, p. 1.
2 Bibliophane, Daniel
Radford, Paris, 2002.
3 Dans l’ordre d’importance…
4
TRIBUNE JUIVE, n° 1538,
19.9.2002, p. 17.
5 Qui a fêté ses 100 ans le 22 août dernier.
6
MIGDAL MAG, n° 23,
août-septembre 2002, pp. 5, 10, 13, 21-23.
«Le chrétien juge les
faits, les hommes, les institutions au point de vue de l’Eglise ; il n’est
pas libre de juger autrement, et c’est ce qui fait sa force.»
Dom Prosper Guéranger : le sens chrétien de l’histoire
On peut juger de l'état des belligérants au seul lieu de leurs conflits : c'est toujours le plus faible qui les subit sur son propre sol ou, métaphoriquement, se laisse entraîner sur le terrain choisi par son adversaire. Sans même faire appel à la foi, nous pouvons donc constater que l'Europe est déjà en position de vaincue sur de multiples fronts : l'immigration, les effets du conflit israëlo-arabe sur sa diplomatie, sur le plan religieux, l'aggiornamento conciliaire dans l'Eglise, qui y introduit des problématiques ecclésiologique, disciplinaires, liturgiques et même morales dans une certaine mesure typiquement protestantes. Sur le plan intellectuel, la question du révisionnisme - qui s'en douterait ? - est fondamentalement liée, elle aussi, au phénomène de la déchristianisation de nos Etats, à la tiédeur de notre foi et à notre défaut dramatique de prosélytisme à l'égard des Juifs. Les victoires de l'antirévisionnisme, lequel, comme chacun sait, a son pesant d'or, doivent être considérées et étudiées en profondeur comme autant de défaites politico-financières dues au manque de foi religieuse et catholique avant tout. C'est là véritablement que se situe le nœud de cette question, dont les aspects techniques, scientifiques et historiques sont les plus superficiels et même, à certains égards, les plus trompeurs,
La question du
révisonnisme, en ce qu'elle touche essentiellement une phase de l'histoire
d'Allemagne et de son régime hitlérien, fait elle-même écran à son propre et
véritable enjeu. Or cet enjeu est en son essence religieux, il est centré
autour de la personne du Christ. Ne pas se résoudre à le voir et à en tirer
toutes les conséquences pratiques, y compris financières et politiques, c'est
s'aveugler soi-même et aveugler les peuples, c'est se livrer à de faux combats
et, en fin de compte, consentir, en laissant l'initiative aux seuls Juifs,
ainsi que le choix du terrain d'affrontement et de contestation, à sa propre
défaite.
Nous savons fort
bien qu'il y a une question débattue touchant aux conditions faites aux Juifs
d'Allemagne sous le nazisme, puis dans tous les Etats sous influence allemande
à l'époque. Mais nous entrevoyons très clairement aussi que sur cette question,
réelle à coup sûr, s'est greffée au fil des ans, et par le fait des Juifs
contemporains, une stratégie de la réparation, dont on connaît par ailleurs les
enjeux pécuniaires.
Le silence des
universitaires et des démocrates-chrétiens sur cette question est un indice
certain de décadence. En particulier, les démocrates-chrétiens sont soit des
chrétiens dégénérés soit des hypocrites, soit les deux à la fois…
Or il y a, dans la
pensée juive, un courant philosophico-religieux tendant à assimiler purement et
simplement le Messie promis par les Ecritures à l'Etat d'Israël lui-même. A
l'intérieur de cette symbolique très parlante en milieu chrétien, la
persécution des Juifs par les nazis est devenue un "Holocauste",
c'est-à-dire un drame indépassable, une sorte de Sacrifice suprême dont tout
l'Occident chrétien serait responsable. Une telle manière de voir eût été
absolument inconcevable même à la Révolution française. Il a fallu, pour que
cette pensée prenne corps dans le milieu juif lui-même, et puisse contribuer à
l'élaboration d'une véritable politique de chantage, l’imposition d'une
culpabilité diffuse au monde chrétien en tant que tel. Cette culpabilisation du
monde chrétien n'aurait jamais pris l'ampleur qu'elle a aujourd'hui sans les
progrès de la déchristianisation. A l'intérieur de ce processus, les excès peu
contestables du nazisme n'ont fourni que l'occasion de l'établissement de cette
stratégie de combat par les Juifs contre l'Occident.
Notre perte, c'est
donc bien notre déchristianisation. De fait, beaucoup de révisionnistes sont
d'authentiques nazis ou des sympathisants de ce régime. Ils manifestent leur
nostalgie néo-païenne en choisissant ce terrain de combat. Ceci est une
évidence. J'ai toujours été attentif à leurs recherches; j'ai toujours
considéré que celles-ci, malgré cette hypothèque idéologique infiniment
regrettable, ne relevaient que de l'histoire et non des lois pénales et des
tribunaux répressifs. Mais je ne partage évidemment pas, et de loin pas, cet
arrière-plan idéologique qu'ils dissimulent eux-mêmes mais que leurs ennemis
connaissent aussi bien que moi.
En fait, le
révisionnisme touche à un point très sensible notre subconscient collectif
déchristianisé mais tout de même marqué par deux millénaires d'histoire de
l'Eglise. C'est là aussi, disons-le, le talon d'Achille de la politique juive
faisant de la «Shoa» le drame suprême de l'humanité, autrement dit : une
forme opportunément substituée du Sacrifice du Golgotha ! Derrière des
indignations, derrière le rappel incessant d'un «devoir de mémoire» se cache en
réalité le rejet persistant par les Juifs contemporains de la réalité historique
du déicide, auquel le destin de cette nation est rivé et dont elle ne pourra
jamais se dissocier. La politique de l'holocauste masque une culpabilité à
caractère fondamentalement religieux chez les Juifs, qui sont aujourd'hui
suffisamment puissants matériellement dans le monde pour l'occulter chez autrui
et nous en substituer une autre, plus profitable à eux-mêmes. La politique de
l'holocauste n’est en son essence pas autre chose que l'actualisation pour le
présent et à la faveur de circonstances historiques jugées opportunes a
posteriori par les Juifs, du rejet de la Personne divino-humaine du Christ et
de Son meurtre commandité par les autorités de cette nation.
Le succès d'une
pareille dérive fut largement assuré par le clergé catholique progressiste qui,
s'appuyant sur la déclaration du Concile Vatican II «Nostra Aetate», a imposé
aux fidèles, par astuce, l'idée que les Juifs contemporains pouvaient être
désolidarisés du jugement du Sanhédrin sur le Christ tout en persistant à nier
le fait objectif du déicide.
(A suivre)
«Les Conditions de
la Survie»
Le 18 décembre 1996, le Conseil fédéral créait la Commission
Indépendante d’Experts Suisse - Seconde Guerre Mondiale , plus connue sous
l’appellation de Commission Bergier - du nom de son président, le Professeur
Jean-François Bergier – et chargée de «faire toute la lumière» sur les péchés
commis par la Suisse entre 1939 et 1945, aux fins de se soustraire par tous les
moyens, y compris les plus ignobles, aux horreurs de la guerre. Certes, ce
n’est pas ainsi qu’était défini le mandat de la commission, mais, compte tenu
des circonstances qui prévalaient alors, de la véritable guerre que menaient
contre notre pays les Etats-Unis, les organisations juives internationales et
l’Etat d’Israël, et de la pleutrerie dont faisaient preuve la majorité des
autorités fédérales et les banques suisses, il ne pouvait être question d’autre
chose que d’une recherche orientée dont les conclusions étaient établies a
priori. Nous l’avions dit dans notre éditorial de janvier 1997 et le mérite
n’était pas grand, ma foi, tant la chose tombait sous le sens.
Publié le 22 mars 2002, le Rapport final de la
commission Bergier a confirmé toutes les craintes et porté sur l’attitude de la
Suisse pendant le deuxième conflit mondial un jugement défavorable. Le Conseil
fédéral, toujours courageux, n’a pas réagi et si un certain nombre de Suisses,
probablement masochistes, ont applaudi bien fort, beaucoup ont été indignés.
Mais il était fort difficile pour le citoyen lambda de dénoncer les faiblesses
de ce prétendu rapport : il comporte des milliers de pages dont la simple
lecture – que je n’ai pas faite, Dieu me pardonne ! – ne permet pas d’en
apprécier le contenu, faute de compétences. Il était donc nécessaire que
paraisse un ouvrage abordant tous les aspects du Rapport final et
mettant en évidence les «erreurs», les lacunes et la partialité dudit rapport.
C’est maintenant chose faite, grâce à la publication par les Cahiers de la Renaissance
vaudoise, sous l’égide de Jean-Philippe Chenaux, secrétaire patronal,
journaliste et directeur de la collection Etudes & Enquêtes du Centre
Patronal, d’une œuvre collective, Les Conditions de la Survie1, comportant pas moins de onze contributions
d’historiens, politologues, experts en relations internationales, philosophes
et journalistes. Cet ouvrage, sous-titré La Suisse, la 2e guerre
mondiale et la crise des années nonante, «se présente comme une remise en
cause de la démarche et des conclusions du Rapport final. Il ouvre aussi
des perspectives sur les rapports de la politique et de la morale, de la
politique et de la science, sur la notion de neutralité et sur les leçons actuelles
que l’on peut tirer des expériences du passé, au plan stratégique notamment.»
(p.8).
Comme le montre cette citation, le livre n’est pas un
pamphlet destiné à démolir coûte que coûte le rapport Bergier au risque de
tomber dans les mêmes travers que celui-ci. Il s’agit d’un ouvrage sérieux,
publié par une maison d’édition sérieuse sous la direction d’un journaliste
sérieux – ça se trouve ! – par des spécialistes sérieux et d’horizons très
divers, qui savent très bien que si la Suisse est criminalisée à tort par ses
ennemis, elle n’a pas été pour autant à l’abri de tout reproche au cours de la
deuxième guerre mondiale. Il replace les événements dans le contexte de
l’époque et rappelle entre autres choses que la pratique de la neutralité
relevait parfois de la haute voltige et mettait la diplomatie suisse à rude
épreuve. Il corrige des chiffres et rectifie des interprétations discutables,
notamment en ce qui concerne les actes de la Banque Nationale Suisse, les
comptes en déshérence ou encore le refoulement des réfugiés.
Terminons par le début : le premier chapitre, Chronique
d’une «guerre totale», fournit un historique extrêmement détaillé des
événements qui, de 1945 à 2002, ont jalonné la guerre menée par les Etats-Unis
et leurs fidèles amis contre la place financière suisse en utilisant le
prétexte de l’Holocauste. On découvre à cette occasion que les vociférations
qui ont déstabilisé la Suisse au cours des années nonante ne sont que la pointe
d’un énorme iceberg et qu’il y a tout lieu de craindre que le conflit ne soit
pas terminé.
Vous trouverez dans ce numéro du Pamphlet une
carte de commande qui vous permettra de vous procurer, si ce n’est déjà fait
par un autre canal, ce livre indispensable.
1 Cahier
no CXL, Cahiers de la Renaissance vaudoise, case postale 3414, 1002 Lausanne
Insignifiance
Comme il vous en souvient sans
doute, le 10 septembre fut un jour historique puisqu’il permit à la Suisse de
quitter à l’ONU son strapontin pour s’installer confortablement dans un vrai
fauteuil. Les chaînes de télévision suisse retransmettaient bruyamment
l’événement, donnant l’impression que le monde entier avait les yeux braqués
sur nous, qu’une ère nouvelle commençait pour la paix mondiale, que la terre
n’avait vécu que dans l’attente de notre entrée dans le concert des nations.
Nous avions bien noté à l’époque
que les chaînes étrangères avaient omis de programmer le «great event», mais, bien
sûr, nous avions pensé que la commémoration des attentats du 11 septembre, qui
pouvait seule éclipser une affaire aussi phénoménale, expliquait cette
inqualifiable carence. Pas un instant nous n’avons pensé que tout le monde se
moquait complètement de l’entrée de la Suisse à l’ONU.
Eh ! bien nous étions dans
l’erreur, ainsi que nous l’a démontré voici quelque temps l’émission «Questions
pour un champion». A la question : quel pays est devenu le 190e
membre de l’ONU en septembre 2002, aucun des quatre candidats, n’a su
répondre !
Puisque
l’initiative de l’UDC réclamant un durcissement de la loi sur l’asile était,
comme on l’a proclamé partout, «inapplicable» , (et que, dès lors, elle
n’aurait pas été appliquée en cas de succès) on se demande pourquoi les partis
au pouvoir avaient l’air si soulagés, dimanche soir, en apprenant son échec
pour une poignée de voix.
Ils n’avaient pourtant pas l’air
très fiers. Constater qu’une initiative combattue par tous les partis politiques,
et même par le conseiller fédéral UDC, avait recueilli la moitié des suffrages
exprimés en Suisse, marque assez le fossé qui se creuse de plus en plus
visiblement entre le pays légal et le pays réel.
On ne fera croire à
personne que les citoyens qui ont voté «oui» à cette initiative sont tous des
racistes ou des xénophobes, des sans-cœur, des frileux égoïstes, ou qu’ils sont
tous des membres de l’UDC ou des amis de Christoph Blocher. La majorité des
personnes qui ont accepté ce texte, sachant (ou croyant) qu’il était
«inapplicable» sont de bons socialistes, d’honnêtes radicaux, de fervents
chrétiens PDC et de sages libéraux, qui ne suivent plus les mots d’ordre de
leur parti, qui se méfient des caciques qu’ils ont placés eux-mêmes à la tête
de leur formation politique, qui sont convaincus que leurs représentants se
trompent, ou les trompent !
C’est tout de même
un constat plus grave que la perspective d’un second conseiller fédéral
blochérien, hypothèse qui semble pétrifier de terreur tout le personnel
politique !
La question de
l’asile est sans doute complexe, mais on ne contribue nullement à la résoudre
en diabolisant la moitié des électeurs, ou en tentant de l’endormir avec des
statistiques lénifiantes. Essayez de raconter à ma concierge que le sentiment
d’insécurité qu’elle ressent le soir en rentrant chez elle est purement
subjectif, que les agressions n’ont pas augmenté statistiquement ces dernières
années, elle vous prendra simplement pour un crétin.
Si les statistiques
ne tiennent pas compte de l’insécurité grandissante, c’est peut-être parce que
la justice ne découvre pas les coupables ou qu’elle les relâche, qu’elle ne
condamne plus les voyous, que la police, découragée, ne se déplace plus,
occupée qu’elle est à «d’autres tâches», ou qu’elle arrive trop tard et qu’elle
dissuade les victimes de porter plainte.
Mais le peuple, pas
celui qui siège dans les parlements ou dans les conseils d’administration mais
celui qui connaît la rue, sait que la criminalité est en augmentation, qu’il n’y
a plus un bal de village sans que des bandes de casseurs n’y sèment le désordre
et les coups, que les préaux d’écoles sont le terrain de chasse des
racketteurs, que les pourvoyeurs de drogue se livrent à leur commerce
ouvertement. Le peuple sait aussi l’origine des voyous, selon leur
spécialité : les bagarres au couteau, c’est l’habitude des A…..; la
cocaïne, ce sont les B…… alors que l’héroïne est une spécialité des C….
Mais malheur à qui
désignera les A, les B et les C par leur race, leur ethnie, leur couleur ou
leur religion. Malheur à celui qui observera que les filières mafieuses sont le
fait, presque exclusivement, de personnes entrées en Suisse en qualité de
«requérants d’asile».
Ma statistique est
la suivante :
Entrés comme
requérants d’asile : 100
Seront reconnus
réfugiés, en fin de procédure : 4
Seront néanmoins
admis provisoirement : 20
Seront donc l’objet
d’un renvoi :
76
Mais se marieront
en Suisse et resteront :
20
Disparaîtront avant
d’être renvoyés :
40
Seront renvoyés et
reviendront :
16
En fin de compte,
vivront en Suisse : 100
Sont des criminels,
peut-être : 5
Sont donc
parfaitement honnêtes
95
Malheureusement,
ceux qu’on voit le plus ne sont pas ceux qui travaillent et qui rentrent à la
maison pour souper, qui regardent calmement Patrick Poivre d’Arvor, et qui vont
se coucher jusqu’au lendemain matin. Ceux qui sont les plus décoratifs, ceux
qu’on remarque, ce sont ces élégants dealers d’Afrique de l’Ouest dont les
vestes de cuir, les lourdes gourmettes en or massif et les puissantes
limousines de marque allemande n’ont pu être acquises, selon toute
vraisemblance, par les maigres subsides de l’OCRA.
Ce sont aussi ces
bandes de jeunes Albanais qui supportent mal qu’on leur manque de respect si on
ne baisse pas les yeux en les croisant.
Sans doute, la
majorité des requérants d’asile sont des malheureux qui fuient la misère. Mais,
outre qu’on n’empêche pas la misère de sévir dans leur pays d’origine en les
accueillant, et qu’on ne peut de toute façon pas accueillir sur notre petit
territoire tous les malheureux du monde, il est déraisonnable de laisser entrer
cent étrangers en sachant qu’on devra en renvoyer nonante-six… qui ne partiront
pas. Si l’on avait empêché, à la frontière, l’entrée en Suisse de ces 96
étrangers qui ne remplissent pas les critères posés par la loi sur l’asile, on
aurait vraisemblablement évité aussi l’arrivée, dans le lot, de 4 criminels, ce
qui aurait été toujours ça de gagné.
C’est peut-être ce
que 49,9 % des votants ont voulu dire au Conseil fédéral : puisqu’il est
illusoire d’espérer renvoyer des requérants entrés illégalement en Suisse,
après avoir transité par un «pays sûr», alors faisons en sorte qu’ils n’entrent
pas. Contrôlons les identités à la frontière !
Claude Paschoud