Sommaire :
Editorial
Commentaire
sur les votations du 3 mars et sur les élections dans le canton
de Vaud
Sacs poubelles
Claude Paschoud
estime que le principe du «pollueur payeur» est une prime au
«chacun pour soi»
En
direct de Sirius
Max
l'Impertinent explique à Iris pourquoi la machine démocratique
est devenue folle, comment les futures élections présidentielles
seront une pantomime et nous fait de la pub pour une montre très
particulière...
Les
ambiguïtés de l’information
Michel
de Preux explique le rôle qu'aurait pu, qu'aurait dû jouer
l'association «Appel au peuple», présidée hélas
par un energumène...
En route
!
Claude Paschoud
est pessimiste quant à la volonté des Suisses de rester indépendants.
Un «sans
papiers» se plaint à l'ONU
Un curieux acquittement
La
fin de Jeanlouis Minuscule
Pas un crime
Mangeurs
de chiens et saigneurs de moutons
Lettre
ouverte à un ami « dermopathe »
Max
s'adresse fraternellement à un ami dont l'épiderme est sensible...
Ils ont gagné et ils sont tellement contents qu’on ne peut s’empêcher d’être content pour eux. Les partisans de l’adhésion de la Suisse à l’ONU pavoisent et c’est bien normal. La Suisse enfin sortie de l’obscurantisme patriotard va pouvoir échanger son inconfortable strapontin contre un confortable fauteuil depuis lequel, à condition de ne pas s’endormir, son représentant pourra lever le doigt pour exercer 0,52631 % d’influence au sein de l’assemblée générale de l’ONU. Nul doute que la face du monde en sera prochainement changée et qu’un ère de paix et de prospérité planétaires va s’instaurer à brève échéance, grâce à l’effet bienfaisant de notre sagesse et de nos millions. Réjouissons-nous donc, bien chers frères. Et n’oublions pas que dans un pays qui a la chance de pratiquer – pour combien de temps encore ? - la démocratie directe, il faut savoir s’incliner sportivement devant la décision de la majorité.
Le premier tour de l’élection au Conseil d’Etat vaudois n’a pas, lui, engendré l’euphorie, puisque pas un seul des quatorze candidats n’a obtenu la majorité absolue. Apparemment, les Vaudois n’ont pas été convaincuspar les amateurs de pouvoir qui se présentaient à leurs suffrages. Mais soyez sans souci : on ne vous en proposera probablement pas d’autres au second tour. Tout au plus assistera-t-on à quelques retraits, au mieux à l’apparition d’une nouvelle tête. Vous êtes donc assurés d’élire le 17 mars des gens dont vous n’avez pas voulu le 3. Vous n’aurez pas à vous poser de questions, à subir les affres du doute. N’est-ce pas là une certitude réconfortante ?
Madame Jeanprêtre, chef du Département de la formation et de la jeunesse a mordu la poussière. Ce n’a pas été vraiment une surprise, car la brave dame semble avoir tout fait pour s’aliéner les sympathies de ses collaborateurs, de ses subordonnés, du corps enseignant et des parents d’élèves. Maladresse ou incompétence ? Nous ne trancherons pas sur ce point et nous ne verserons pas non plus de larmes sur la déconfiture d’une candidate socialiste. Nous voudrions simplement nous indigner d’un coup bas que lui a infligé un de ses collègues du Conseil d’Etat, celui que nous appelons, pour des raisons qu’il serait trop long de rappeler ici, le petit Ruey. Au motif qu’il n’était pas candidat et ne pouvait donc être soupçonné de prêcher pour sa paroisse, le petit Ruey se fendait dans Le Matin du vendredi 1er mars d’une lettre de lecteur dans laquelle il réglait ses comptes avec Madame Jeanprêtre. Il se peut que cette dernière ait semé la zizanie au Conseil d’Etat, qu’elle n’ait pas respecté les règles de la collégialité, et même qu’elle ait diffamé le gouvernement. Peu nous chaut. C’est bien avant les élections qu’il fallait dénoncer ces pratiques ou alors après, dans un commentaire sur les résultats du vote, par exemple.
A la veilledu scrutin, c’est bas, c’est petit. C’est Ruey.
Le Pamphlet
Il y a plusieurs manières de financer les dépenses publiques. La plus communément admise, celle qui a la réputation d'être la plus «sociale», c'est-à-dire qui est fondée sur le principe de solidarité : «chacun contribue selon ses possibilités» est à la base de l'impôt sur le revenu et la fortune.
Un autre système veut faire passer à la caisse celui qui est à l'origine d'une dépense publique ou celui qui profite d'une dépense publique, c'est le système dit «du pollueur-payeur».
Il tombe sous le sens que ce système, qui est aujourd'hui imposé par la loi fédérale sur la protection de l'environnement, pourrait s'appliquer, si on le voulait, à toutes les dépenses publiques : seuls les contribuables qui ont des enfants en âge de scolarité paieraient des taxes scolaires; toutes les routes et autoroutes seraient soumises à péage; l'assurance-maladie serait supprimée et seuls les malades paieraient pour les dépenses qu'ils occasionnent.
Si le système du «pollueur-payeur» n'est pas étendu au financement de toutes les tâches étatiques, c'est qu'on lui suppose, dans le domaine des déchets, un effet dissuasif. Comme l'observe le professeur Schwartz dans une correspondance à «24 heures»1 on postule que celui qui doit payer pour polluer polluera moins.
Si cela était vrai pour l'éliminatin des déchets, il serait évidemment raisonnable d'instituer une taxe «au sac», comme certaines communes l'ont déjà fait. De la sorte, on inciterait le public à déposer moins de déchets au bord des trottoirs, et de cette façon à susciter des économies.
Si cela était vrai, la liberté laissée aux communes par le Grand Conseil vaudois d'instituer une «taxe au sac» ou une taxe forfaitaire par ménage ou par personne, cette liberté torpillerait le but recherché. Car une taxe forfaitaire, par personne ou par famille n'a aucun effet dissuasif sur la quantité de déchets produits, bien au contraire.
Si cela était vrai…Mais est-ce vrai ?
Je n'en crois rien. La quantité de déchets ménagers générés par une population donnée, par unité de temps, est un paramètre très inélastique.
Vous pourrez toujours sortir vos achats de leur emballage, au magasin, et laisser l'emballage sur place. Mais cela ne diminuera pas, globalement, la quantité de déchets à éliminer. Cela ne fera que transférer sur le directeur du magasin la charge de l'élimination, qu'il répercutera bientôt sur le prix de la marchandise et que le client paiera quand même.
Les communes qui aujourd'hui se félicitent d'avoir introduit une taxe d'élimination par sac en publiant des statistiques démontrant une diminution de la quantité de déchets traités par la voirie, se leurrent ou nous leurrent : les sacs ont simplement pris le chemin d'une autre commune, ou de la forêt.
La taxe «au sac» postule non seulement que le consommateur peut, s'il le veut, diminuer la quantité de déchets ménagers qu'il produit – ce qui est déjà très contestable – mais postule en outre que la taxe doit être proportionnelle au volume des déchets, donc ni à leur poids, ni à leur nature, ce qui est également très arbitraire.
La mère de famille qui s'occupe de ses petits jumeaux sera peut-être incitée à renoncer aux couches «Pampers» au profit des langes à laver de notre enfance. On achètera une presse spéciale pour transformer nos collections de vieux journaux en des pavés compacts, on brûlera dans la cheminée du salon tout ce qu'on pourra, chaque sac poubelle de 60 litres taxée pèsera au moins 25 kilos et il faudra l'arroser de combustible, à l'usine d'incinération, pour qu'il consente à brûler.
A bas l'impôt, vive la taxe !
Les célibataires et les couples stériles n'ont aucune raison de financer, par leurs impôts, la construction des écoles et les salaires des enseignants. Les cyclistes n'ont pas à payer les routes nationales, ni les bien-portants les hôpitaux. Les incultes n'ont pas à subventionner, par leurs impôts, les théâtres ou les musées qu'ils ne fréquenteront jamais ni les orchestres qu'ils n'écoutent pas. Les budgets des communautés religieuses doivent être assumés par les seuls fidèles, y compris l'entretien des édifices et le salaire des ministres.
Finalement, la faveur du principe dit «du pollueur-payeur» marque, pour une communauté, la fin de la solidarité, le triomphe de l'égoïsme et du «chacun pour soi».
Claude Paschoud
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1 des 23-24 février, page 24
Pourquoi on ne peut plus appuyer sur le bouton «
RESET »
Iris Bonsens s’agace des décisions, toujours plus désarmantes, prises par nos gouvernants :
« Ne pourrait-on pas porter au pouvoir un individu courageux insensible à l’impopularité relative de mesures néanmoins salutaires comme l’instruction de populations en grand danger de paupérisme mental et, parallèlement, la lutte contre l’instauration d’une liberté “conditionnelle” de penser, ou même draconiennes comme la privation de droits civiques pour les délinquants récidivistes, la suppression de l’assistance aux paresseux patentés, ou encore le remplacement des subventions aux bénéficiaires du statut de réfugié politique par une astreinte à des activités d’utilité publique dûment rémunérées et adaptées à leurs capacités propres ? »
– Dans les démocraties occidentales comme celle dans laquelle tu vis, il t’est, en principe, loisible d’adhérer à un parti, d’écrire à ton député, de voter enfin, et d’user de tous autres moyens d’expression, voire d’intervention, garantis par les constitutions. Cependant, ne perds pas de vue que le candidat sur lequel ton choix se sera porté devra, une fois en poste, rendre des comptes à des groupes de pression autrement plus importants, par le poids de leurs consignes de vote et le nombre de leur “clientèle”, que ton unique voix. Qu’une fois au pouvoir, il vienne à se soustraire à ses engagements préliminaires, il n’aura guère d’espoir de s’y maintenir longtemps face à l’inévitable déplacement des intentions de vote de ses anciens commanditaires. C’est là, entre autres, qu’intervient le jeu subtil des médias et des sondages d’opinion aboutissant à une représentation généralement faussée de la volonté populaire. N’importe quel spécialiste à qui tu demanderas une estimation te répondra invariablement par la boutade : “Quel effet souhaitez-vous qu’elle produise ?”. Ton élu, s’il entend se maintenir au pouvoir, ne pourra donc qu’obéir à une minorité, non représentative des véritables aspirations populaires, agissant en retrait, mais servie par une stricte discipline de vote, dans le cadre d’un plan d’action soigneusement élaboré et toujours poursuivi, faisant ainsi le jeu de cette dernière. En France, par exemple, adhérer à tout où partie des idées d’un M. Le Pen – ou tout autre qui n’aurait pas l’heur de plaire aux lobbies précédemment évoqués – équivaut, de nos jours, à un suicide politique. En outre, pour préserver sa liberté d’action, ton candidat idéal devrait jouir d’une aisance financière qui le rendrait immune aux financements conditionnels1. En vois-tu beaucoup qui puissent, avec quelques chances de succès électoral, satisfaire à cette double condition d’indépendance ? En outre, as-tu remarqué le nombre grandissant de citoyens “lambda” qui, par écœurement, renoncent à exercer un droit de vote dont ils ont intuitivement compris qu’il n’avait plus d’effet ? »
« Tous facteurs contribuant à mettre en place une minorité dictatoriale sous couvert d’une démocratie moderne. Voilà pourquoi la machine “démocratique” est devenue folle.
Et tu n’as plus même la possibilité d’appuyer sur le bouton “RESET”»2.
L’embarras du vote (on prend les mêmes et on
continue ?)
Pour les présidentielles, les Français ne savent plus où donner du vote : tel candidat, s’il est réélu pourra être qualifié de « repris de justesse », tel autre – ainsi que je l’ai déjà relevé – mériterait des claques, mais on ne peut pas, parce qu’il porte des lunettes… Viennent ensuite : une espèce de foutriquet destiné à détourner les voix d’extrême-droite grâce à un programme pseudo-souverainiste dont on devine qu’il ne sera pas appliqué s’il venait à bénéficier du suffrage des naïfs; une sorte de méridional dont le regard de crocodile dément un sourire bonasse à la Fernandel dans lequel, toutefois les plus attentifs verront briller des dents de requin; et la kyrielle habituelle de petits comparses et autres faire-valoir de droite ou de gauche, dont la seule fonction est de rabattre in extremis leurs voix sur les deux acteurs principaux au deuxième tour… Les candidats d’extrême-droite, quant à eux, parés par les médias d’habits d’épouvantails, sont condamnés par les sondages à assister impuissants à l’enterrement de la France… celui de sa monnaie nationale ayant déjà été consommé dans l’indifférence générale le 17 février.
Même Iris, d’habitude insensible au folklore électoral, manque donner dans le panneau :
« As-tu vu comme Fabius s’est fait moucher par Copé ? »
Mais ma pauvre chérie, ça n’était qu’une vulgaire pantomime ! Ne vois-tu pas que, de droite comme de gauche, ces amuseurs de foules défendent la même boutique ? Servant la même paroisse, ils se donnent la réplique pour mieux leurrer un peuple qui n’est plus qu’un client de passage dans la- dite boutique… Insensiblement mais inexorablement, on brade ton pays. »
Une affaire de choix
Mes enfants mènent leurs études sur un autre continent, dans un pays libre et sain qui ne souscrit pas aux battages de coulpe récemment imposés aux pays européens. Je ne suis donc pas tenu de leur demander chaque matin à leur départ en classe :
« As-tu fait ton devoir de mémoire ? »
Simple évidence
Les Suisses « europressés » gagneraient, avant tout vote susceptible de les (al)lier de près ou de loin à des organismes supra-étatiques, à garder en mémoire qu’ils détiennent encore le pouvoir de tempérer quelque peu les élans lyriques et généreux du gouvernement fédéral par leur vote en matière fiscale… Aucun citoyen de l’Union Européenne ne dispose plus d’un tel moyen de contrôle du budget.
Le «must» du fonctionnaire français
Cette semaine, le Shopper Fou a sélectionné pour vous, à des prix très abordables et dans une multitude de déclinaisons, une montre hebdomadaire qui sonne à trente-cinq heures moins le quart.
Max l’Impertinent
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1 L’auteur rappelle ici qu’en 1940, les dettes dont M. Churchill était criblé furent mystérieusement «épongées» à la veille de son accession au poste de Premier Ministre.
2 Ce qu’était presque parvenu à faire le peuple autrichien en 1999.
Les ambiguïtés de l’information
«… les bureaucrates … ne s’inscrivent pas dans un ordre, même si tous leurs actes sont parfaitement coordonnés. Cette coordination est mécanique et non spirituelle. Les bureaucrates ne répondent pas à des demandes ou à des commandements; ils fonctionnent … l’ordre est remplacé par le contrôle, la capacité de répondre par un fonctionnement.»Jan Marejko : «Cosmologie et politique», éd. de l’Age d’Homme, Lausanne, p. 109
Depuis quelques mois, la presse romande à grand tirage se fait régulièrement l’écho des actions coups de poing contre la justice et des magistrats d’un certain Gerhard Ulrich et de son association Appel au peuple. Ces nouvelles m’amusent. Elles me révèlent un jeu trouble entre cette association et la presse en question. J’ai vu, en effet, naître leur collusion lorsque je fus moi-même membre de cette association, ou son invité régulier, car je ne lui ai jamais versé aucune cotisation. Ce n’est pas moi qui ai cherché à l’atteindre; c’est elle-même qui est venue à moi, et je me suis aperçu assez vite qu’avec sa direction, moins collégiale que solitaire, les malentendus croissaient.
Pourtant la conférence qu’on m’avait demandé de faire et que je fis à Payerne, le 22 avril dernier (2001), devant une assemblée fort nombreuse, aurait dû, à mon sens, dissiper tous ces malentendus, car alors déjà, je connaissais les faiblesses de cette association et le caractère brouillon et outrancier (pour ne pas dire plus) des libelles lancés tous azimuts par son président. Voici les derniers propos que je tins alors, qui ont un contenu bien précis, une portée juridique rigoureusement définie, et qui auraient dû constituer le but unique, à tout le moins essentiel, des actions d’une telle association, car, c’est une évidence, oppression judiciaire il y a dans nos beaux cantons suisses :
«Ce service social et associatif privé de résistance à l’oppression judiciaire et administrative ne peut être qu’un service de suppléance extraordinaire. Il n’aurait plus sa raison d’être si la responsabilité pénale des magistrats de l’ordre judiciaire, des médecins psychiatres abusant de leur science dans l’intérêt illicite des premiers, ou des administrations, de leurs membres, aussi nommément prévues par la disposition de l’article 312 du code pénal, venait à s’appliquer régulièrement. Une telle résistance aurait alors atteint son but.»
En clair, il me parut que le but premier de ce type d’association fût ou aurait dû être d’agir de telle sorte qu’enfin dans notre pays, la Suisse, un juge, un psychiatre, figurassent sur le banc des accusés d’une cour pénale pour crime dans l’exercice de ses fonctions ou de sa profession. Je m’appuyai sur un certain nombre de dossiers pour justifier le réalisme d’un tel objectif, notamment l’affaire du peintre-caricaturiste Lavinio à Genève.
Mais je dus très vite déchanter. Lors d’une autre assemblée qui eut lieu en mai à Lausanne, où la presse télévisée était présente et où je pris de nouveau la parole sur les dossiers me concernant, je m’aperçus, en voyant Monsieur Gaston-Armand Amaudruz dans la salle, que ladite presse avait trouvé le moyen de tenir Gerhard Ulrich dans ses serres. Donnant-donnant; le marché fut conclu : outrances, abus de langage, approximations hasardeuses, et pire encore, la teneur des libelles de cet homme n’aurait plus aucune importance, non plus que le souci, pourtant essentiel, de préserver l’objectivité et le sérieux de l’information relative au crédit des magistrats… Seule importait l’exclusion des nazis et révisionnistes ! Or ces derniers sont aussi victimes de la justice, les preuves surabondent ! Ce sont même ses victimes désignées favorites, car elles n’ont aucun soutien dans la société, et surtout pas de la part des autorités spirituelles et religieuses, qui donnent des leçons de morale sur tous autres sujets, moins compromettants…
Admettre ces personnes au sein de l’association Appel au peuple lui aliénait immédiatement la presse, qui menaçait cette association soit d’un silence de plomb, soit d’une attaque idéologique en règle, autrement dit, hors de toute règle (de loyauté). Gerhard Ulrich a choisi la presse. Michel de Preux, seul de nouveau, choisit comme toujours de maintenir le cap d’une juste résistance contre l’oppression, d’où qu’elle vînt (du clergé ou des autorités séculières, celles-ci en l’occurrence), mais d’une résistance sereine, précise, argumentée, responsable et donc dangereuse, risquée. Et il est parti comme il était venu, les mains et l’esprit libre.
Le carnaval d’une fausse résistance à l’abus d’autorité judiciaire et psychiatrique fait les saveurs d’une presse populiste de même niveau et que les idées molles, floues et faciles, les sentiments vagues et épidermiques chatouillent. Cette presse nous dit que les magistrats hésitent à poursuivre Gerhard Ulrich. Le ton ordurier de cet homme les arrange décidément bien ! La psychiatrie d’Etat aussi y trouve ses aises, qui pontifie : «Techniquement, les auteurs de ce genre d’actes sont des paranoïaques qui présentent des formes de délire chronique», assène superbement le médecin-chef de l’hôpital de Marsens, le Dr. Brändli1.
Or c’était précisément pour parer à ce type d’argument, plus approximatif qu’on croit, que j’avais moi-même attiré l’attention des associés sur la nécessité de ne choisir qu’un petit nombre de dossiers, afin de concentrer la contestation sur l’abus d’autorité au sens technique et juridique du terme dans la loi. Il est vrai que même en agissant ainsi, je fus diagnostiqué «paranoïaque-délirant». Seulement à l’époque, j’agissais seul. Le procédé d’intimidation personnelle et d’intoxication du public est plus difficile à utiliser lorsque quelques dizaines de personnes soutiennent unanimement la même thèse de droit. Il est quasi impossible, dans ce cas, d’esquiver une réponse sur le fond.
Après plus de quinze ans de lutte, je n’ai pas tout perdu : j’ai réussi, grâce à une amie que je cite ici avec fierté et reconnaissance, Madame Huguette Bonny-Krieger, de Morges, à clouer le bec au Dr. Jean Rey-Bellet, de Monthey, ancien directeur de l’hôpital de Malévoz. Il n’ose plus lui donner la justification, pourtant promise, de son diagnostic à mon sujet…
Mis au pied du mur, ce psychiatre, authentiquement irresponsable, comme beaucoup d’autres, dont celui de l’association Appel au peuple elle-même, Madame Liliane Masson, à Lausanne, ce psychiatre connu dis-je, a perdu, avec la tête, l’esprit et la plume ! S’en était-il servi avec honneur, conformément à l’éthique professionnelle, pour agir à mes dépens ? Il faut bien en douter puisque lui-même inspire ce doute désormais…
Les deniers publics et le service obséquieux des magistrats effacent bien des scrupules…
Michel de Preux
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1 La Liberté no 85, du lundi 14 janvier 2002.
La Suisse vient de quitter l'ère du paléolithique pour entrer directement dans l'époque contemporaine. Il était temps que nous soyons, comme le disait si justement l'éditorialiste de «24 heures» au lendemain de la votation historique, «un pays comme les autres».
Pour notre ministre des affaires étrangères, ce vote nous donnera enfin l'occasion de «coopérer à la solution des problèmes du monde, que ce soient la pauvreté, la misère, la maladie ou la guerre».
En réalité, et à part peut-être M. Joseph Deiss et quelques dames rédactrices au Matin, personne n'imagine que les problèmes du monde cités plus haut trouveront une solution plus rapide grâce à la coopération de notre pays. Il y a même peu de gens pour croire que la pauvreté, la misère, la maladie ou la guerre vont diminuer grâce à l'ONU.
L'important, pour une majorité du peuple suisse, ce fut que notre pays cesse de se distinguer, arrête de faire bande à part, rejoigne enfin les autres. Comme les adolescentes juchées sur leurs cothurnes ou leurs camarades garçons nageant dans leurs vastes salopettes, les Suisses cette semaine s'habillent politiquement «tendance».
Les garanties qu'on nous servait sur le respect de la neutralité, avant la votation, ont déjà disparu des discours officiels. «Et d'abord, qu'est-ce que vous entendez par "neutralité" ? Il n'y a pas violation de la neutralité si nous participons à des sanctions : nous le faisons depuis longtemps…» rappelait M. Pascal Couchepin lundi matin sur les ondes de la RSR, pour qui la neutralité n'implique que la non-participation à un conflit armé en Europe.
Sur ce point, je dois l'avouer, les partisans de notre entrée à l'ONU avaient raison : nous ne sommes déjà plus, depuis longtemps sans doute, une nation indépendante. Nous sommes une petite province satellite des Etats-Unis et d'Israël, à la botte et aux ordres.
Le lobby juif de New York se livre-t-il à une opération de racket et de chantage contre les banques suisses ? Elles paient mille fois plus qu'elles ne doivent.
L'administration Bush établit-elle une liste de personnes dont elle ordonne, sans aucune justification, que les comptes soient bloqués ? Berne transmet la liste aux banques, sans commentaire. On bloque.
L'ONU décrète-elle des sanctions ? On sanctionne. Un embargo ? On renonce même au courant normal des échanges.
L'Amérique s'avise-t-elle de mettre sur pied un «Tribunal pénal international», sorte de théâtre guignol où les procès de quelques lampistes doivent essentiellement servir à détourner l'attention des gogos des vrais crimes de l'OTAN ? La Suisse s'empresse de lui refiler une Mère Michel plus ridicule encore que Joseph Gnafron dans l'aplat-ventrisme servile.
Les dames du Matin ont sans doute raison : il ne faudra plus longtemps avant que les Suisses aient honte de leur franc et acceptent de rejoindre le troupeau de l'Union européenne. Puisque de toutes façons nous obéissons aux ordres de Bruxelles, pourquoi ne pas participer aux décisions ? Le raisonnement, qui a valu pour l'ONU, vaudra pour l'UE.
Dans le canton de Vaud, on n'aime pas trop ceux qui vous parlent de liberté et d'indépendance. On fait semblant de les approuver mais dans le fond, on préfère la sujétion, pourvu que les maîtres soient justes et point trop onéreux. Le major Davel l'a appris à ses dépens.
Les Vaudois ont, dans l'ensemble, apprécié la tutelle du canton de Berne, puis l'érosion de la souveraineté cantonale sous l'influence du centralisme fédéral. Ils subiront sans trop rechigner les directives des fonctionnaires de Bruxelles comme ils ont subi les baillis de LL.EE.
En route, donc, pour l'alignement suivant !
Claude Paschoud
M. Byron Allauca est un Equatorien arrivé en Suisse en 1992 pour y demander l'asile politique. Demande rejetée en 1996. Depuis lors, nous apprend «24 heures» du 22 février, M. Allauca et sa famille «ont rejoint les rangs des sans-papierss». Traduisez qu'il n'a pas obtempéré à l'ordre de départ et que cette famille vit depuis 8 ans dans la clandestinité.
M. Byron Allauca et l'association romande contre le racisme
ont déposé mardi une plainte auprès du Comité
de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale. «Triste
coïncidence», l'épouse avait justement fait l'objet,
la veille, d'un contrôle d'identité qui fait peser sur toute
la famille la menace d'un renvoi imminent.
«Ce tribunal a été incapable d'acquérir une conviction condamnatoire exempte d'un doute raisonnable. L'acquittement s'impose, au bénéfice du doute». C'est, semble-t-il, en ces termes que s'est exprimé le Tribunal d'arrondissement pour mettre un terme à l'«affaire McDonald», cet ex-directeur d'un prestigieux collège de Villars, accusé par son épouse 8en instance de divorce) d'actes d'ordre sexuel sur son fils âgé de 4 ans.
Un tel jugement ne peut évidemment donner satisfaction à personne. Si M. McDonald est coupable des abominations dont son ex-femme l'a accusé, son acquittement est un scandale. En revanche, s'il est innocent, cette relaxe «au bénéfice du doute» ne lave pas son honneur, et sa dénonciatrice ne sera pas condamnée pour calomnie et diffamation, ni ne sera tenue de l'indemniser pour 261 jours d'incarcération préventive injustifiée, la perte de son emploi et l'ombre qui subsiste sur sa réputation.
Il est dommage que les juges n'aient pas plus souvent
le courage de proclamer, dans des affaires de ce genre, qui ont tendance
à se multiplier, qu'ils ont acquis la conviction de l'innocence
de l'accusé, et d'ordonner l'incarcération immédiate
de son ex-femme. Un tel risque dissuaderait sans doute celles qui espèrent,
par de telle manœuvres, améliorer leur position dans la procédure
du divorce.
Encerclés par l'Armée rouge à Danzig, douze mille réfugiés allemands gelés et affamés prennent place, le 30 janvier 1945, à bord du «Wilhelm-Gustloff», principalement des femmes et des enfants. Le sachant, les Soviétiques torpilleront le navire allemand. Plus de 9000 personnes se noient, six fois plus que les victimes du Titanic.
M. Günter Grass, prix Nobel de littérature et auteur d'un roman1 qui évoque cette tragédie, a déclaré : «Dans les milieux d'extrême droite, cette catastrophe est considérée comme un crime de guerre. Naturellement, c'est faux».
Le terme de «crime de guerre» est évidemment réservé aux crimes allemands, pendant la dernière guerre, ainsi qu'aux délits commis par les Serbes lors du dernier conflit balkanique. Si les victimes étaient musulmanes, et à partir de 20 morts, on frise même le «crime contre l'humanité» ou le «génocide».
Mais le meurtre voulu de 9000 femmes et enfants (qui avaient
le tort d'être Allemands), noyés dans la mer Baltique, ce
n'est même pas un crime : c'est juste une catastrophe et il faut
être un mauvais esprit d'extrême droite pour y voir autre chose.
Notre vieil adversaire stalinien Jean-Louis (dit : Jeanlouis)
Cornuz, qui nous a régulièrement injuriés, depuis
la création du Pamphlet, dans les différents
follicules qui lui offraient l'hospitalité, n'a même plus
la confiance de ses propres amis popistes, qui l'ont éjecté
du Grand Conseil. Le vieux crocodile n'a obtenu que 3522 voix alors que
Bernard Mettraux, nullissime ex-municipal lausannois, en recueillait plus
de quatre mille !
Mangeurs
de chiens et saigneurs de moutons
Une dame Céline Notari a écrit à «24 heures» qu'elle était outrée qu'un rédacteur de ce quotidien soit allé déguster de la viande de chien. «Vous me dégoûtez !» lui a-t-elle fait savoir, et elle n'est sans doute pas la seule de ce sentiment.
Les Britanniques ne peuvent pas comprendre que les Français mangent des grenouilles et des colimaçons et les Canadiens de l'Ontario cajolent les lapins, mais ne les mangent pas.
Que d'histoires, grands dieux, pour peu de chose. Comme le fait observer M. Xavier Koeb, autre lecteur de «24 heures», il y a cinquante mille ans que l'homme mange de la viande et du poisson. Aujourd'hui, des millions d'enfants crèvent de faim ou sautent sur des mines «et on veut nous attendrir sur le sort d'un chien ou d'un chat qui, perclus de rhumatisme, finissent en ragoût ou en viande séchée».
M. Koeb n'a sans doute pas tort, bien qu'il sous-estime peut-être la sensibilité latine, qui répugne à la consommation des animaux de compagnie. Mais ses propos seront perçus avec une stupeur outrée par le lobby des amis des animaux, qui semble aujourd'hui encore plus puissant et efficace – et ce n'est pas peu dire – que le lobby juif : dans la controverse sur l'abattage rituel, les mémères à toutous sont prêtes à jurer sur la tête de Médor que l'animal de boucherie souffre plus d'être saigné que d'être étrourdi.
En réalité, on n'en sait rien et le Conseil fédéral a été bien maladroit d'allumer un Kulturkampf alors que personne ne réclamait rien.
[1] Im Krebsgang, Eine Novelle, Steidl Verlkag, Göttingen 2002,
224 pages
Lettre ouverte à un ami « dermopathe »
Tu m’as confié que « [ma] littérature d’extrême-droite [te donnait] de l’urticaire ». Cela m’a navré. Cet effet secondaire était indépendant de ma volonté. Moi, c’est de voir les pays d’Europe bradés, asservis, menés à l’abattoir, dépecés et servis en buffet froid [qualificatif diététique autocensuré] par des gens sans honneur à des gens sans scrupules, et la littérature des mêmes qui me donne de l’urticaire. En matière de valeurs, on a les urticaires qu’on souhaite.
« Extrême-droite » disais-tu ? En ce siècle d’euphémisme-roi, s’il faut porter une étiquette, «politiquement incorrect» me paraîtrait mieux ajusté, puisque je ne me plais pas à m’inscrire dans le prêt-à-penser de la multitude alignée-couverte. Mon grand-père paternel – haut-fonctionnaire au service de l’empire austro-hongrois, était un paternaliste… et je confesse être resté plus sensible à la notion de responsabilité que ce défunt système impliquait qu’à la solidarité unilatérale professée par nos actuels champions du socialisme. Mon père était un libéral qui, à la fin de l’entre-deux-guerres, avait entrepris de donner gratuitement des cours d’architecture dans le cadre du « comité France- URSS » à des travailleurs prolétaires méritants et en était revenu bien vite après avoir rapidement réalisé qu’il s’agissait de bien autre chose que d’instruire de modestes ouvriers assoiffés de connaissances… Pour ma part, j’admets mieux goûter l’ironie mordante de Jean-Edern Hallier que le fiel apatride de M. Konopnicki. Cependant, un lecteur attentif aura aussi parfois vu poindre, au hasard de mes lignes, des idées assez proches d’une certaine forme de socialisme – pas celui « bien en cour », j’en conviens… Par souci d’objectivité, j’ai fait, très tôt, en politique, l’aller et le retour. Le retour ne m’a pas convaincu. Ses tenants usaient trop facilement de l’argument d’autorité, ce qui n’a jamais rien prouvé. J’ai abandonné, plutôt déçu, mon modeste chemin de Damas et ne vois aucune raison qui puisse me pousser à le reprendre. Je préfère les loups-maigres réprouvés dont l’œil brille encore d’un idéal qui me paraît viril et noble, aux bourgeois «enchaponnés» et entrelardés, qui, la pupille atone, retiennent soigneusement leur souffle pour couiner d’autant plus fort à la veille de devenir charcuterie. Me voilà donc une cause perdue. Et cependant, je me lève chaque matin espérant m’être trompé la veille, et me couche chaque soir navré que cela n’ait pas été le cas.
Autrement plus redoutable qu’une simple utopie, la mondialisation est un leurre et l’« européanisation » que l’on tente de nous servir à la sauce de Bruxelles n’est que l’étape intermédiaire d’un plan d’asservissement général qui n’a rien de philanthropique. Je suis pour une Europe des nations fortes et souveraines, pas pour celle des «banksters»1 qui n’est que l’antichambre du « supermarché » américain. L’harmonisation, dont on nous rabat quotidiennement les oreilles n’est qu’une cacophonie masquée qui nous mettra à la merci de princes autrement plus impitoyables que les petits tyrans dont on amuse les foules.
Les Suisses ont de la chance, innocents nantis vivant dans un pays que la grande lame de fond n’a pas encore touché. Je crains malheureusement que cela ne soit qu’affaire de temps… et que la Suisse n’échappe pas au « passage obligé ». Il me semble bien en percevoir, déjà, les prémices et voir se lézarder la jolie tour d’ivoire helvétique2. A ce sujet, il me revient une discussion menée il y a trente ans avec un compatriote ; rentrant des Etats-Unis où j’avais vécu, je m’étonnais devant mon interlocuteur qu’au moment où les Américains tiraient les conséquences de leurs erreurs passées, les Européens, de dix ans en retard sur le phare US, n’en profitent pas pour s’épargner les mêmes errements. « Si nous manquions une étape, nous en serions frustrés » me fut-il répondu. C’est sans doute ce que se disent les lemmings quand ils suivent leurs congénères dans leur course à la noyade finale. Il va donc nous falloir prendre par nous-mêmes, et trop tard, la mesure des calamités qui frappent déjà nos voisins. Je souhaite seulement que nous puissions nous en relever. A défaut, je fonde de grands espoirs sur la nature, grande modératrice des envolées humaines et inventrice de l’effet de saturation.
Quant à mon engagement de servir la Patrie, endossé en même temps que la première d’une longue série de tenues « gris-vert », je n’y faillirai pas. C’est envers notre peuple que je l’ai pris.
Voilà, ami très cher, ma réponse
à tes reproches. Nous ne parlerons plus de politique ensemble, ton
amitié m’est trop précieuse.
Max
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1 L’expression est de Léon Degrelle.
2 La lamentable déconfiture de SWISSAIR, par exemple, dont le peuple, par le biais des finances publiques, assumera les obligations sociales…