Lausanne 30e année           «ne pas subir»          Mai  2000 No 295

 

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Liberté
Pensées profondes
Bons et mauvais chasseurs
Radio cafét'

Liberté

Invité régulier de "24 Heures", le Dr Jean Martin, médecin cantonal du canton de Vaud confie à notre dodu confrère des chroniques généralement insipides, sorte de florilège de lieux communs dans l'esprit du temps. Sa dernière contribution se voulait une réflexion sur le thème : "la liberté est le droit de tout faire ce qui ne nuit pas à autrui", définition extraite de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Comme de coutume, l'auteur est resté très superficiel dans son analyse. A aucun moment, il n'a même tenté de définir ce qu'on doit entendre par "autrui". Une seule personne qui se sentirait lésée par ma liberté pourrait-elle légitimement faire obstacle à l'exercice de celle-ci ?

Tout comportement humain, l'exercice de n'importe quelle liberté fait obstacle à celle d'autrui, et dans une certaine mesure, nuit à autrui.

Comment juger ? par l'importance de la lésion ? par les forces numériques en présence ? selon d'autres critères ?

Le bon docteur, selon son habitude, ne tranche pas. Il rappelle le précepte médical : "primum non nocere". On en n'est pas plus avancés pour autant !

C.P.


Pensées profondes

"Le prince Philip ne sert à rien. Je ne l'ai jamais entendu dire quelque chose d'important sur quelque sujet que ce soit. Et il dit des choses qui démontrent qu'il n'est rien d'autre qu'un raciste brute de coffrage"

Kumar Murshid, adjoint du nouveau maire de Londres
24 Heures du 8 mai 2000 p. 12

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"Nous sommes lamentables"

un haut responsable de la MINUSIL, force de l'ONU en Sierra Leone (sous couvert de l'anonymat)
24 Heures du 8 mai 2000, p. 5

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"Nous revoilà donc, pour l'instant, au point de départ avec une ONU dépassée par les événements, inadaptée aux conflits modernes et sans le sou"

Philippe Dumartheray
24 heures du 10.5.2000 p. 2

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"Nous sommes très émus. C'est extraordinaire. Nous avons confiance en ses chances".

Lalit Dutta, père de Miss Univers 2000
24 Heures du 15.5.2000 p. 12

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"LHC doit évoluer. Après, on verra"

Riccardo Fuhrer
24 heures du 16.5.2000 p. 29



Bons et mauvais chasseurs

Chacun a encore en mémoire le sketch inénarrable des "Inconnus", MM. Bourdon, Campan et Légitimus, où une équipe de chasseurs traquant la galinette cendrée dans le Bouchonnois expliquait au reporter de la télévision la différence entre le "mauvais chasseur" (il voit bouger quelque chose, il tire !) et le "bon chasseur" : il voit bouger quelque chose… il tire, mais c'est un bon chasseur.

En lisant, dans 24 Heures(1) la dissertation que M. le Conseiller d'Etat Charles-Louis Rochat consacrait aux EMS vaudois, on était inévitablement porté à imaginer les Inconnus expliquer la distinction entre le mauvais établissement médico-social (les soins sont rationnés, le personnel est insuffisant en nombre et en comptences, la direction s'enrichit insolemment) et le "bon EMS", où les soins sont rationnés, le personnel est insuffisant en nombre et en comptences, la direction s'enrichit aussi insolemment, ... mais c'est un bon EMS.
A la tête de Résid'EMS (2), association de défense des personnes résidentes, Marie-Lourdes Guignard se bat comme un beau diable pour démontrer que c'est le système institué par le canton de Vaud qui est vicié et qui rend les abus inévitables. La Confédération lui donne raison, mais les autorités sanitaires vaudoises ne veulent rien entendre.

C.P.

(1) des 6-7 mai 2000, page 2
(2) case postale 226, 1000 Lausanne 12


RADIO CAFÉT’

Compétence

Dans l’Uniscope – "L’hebdomadaire de l’Université de Lausanne" - de mai 2000, on peut lire un article intitulé "Un tribunal au BFSH 1", annonçant un procès pénal fictif qui s’est déroulé le 18 mai. L’auteur, soucieux de renseigner ses lecteurs non juristes sur le système judiciaire suisse écrit la chose suivante : "Le tribunal pénal juge les affaires qui peuvent être sanctionnés (sic !) par des peines supérieures à douze ans. Ce n’est donc pas devant ce tribunal que sont jugés les divorces, mais plutôt les affaires plus "sérieuses" tel (sic !) que l’homicide qui nous concerne".
En résumé, si j’ai bien compris, les crimes tels que l’assassinat – passibles de la réclusion à vie ou pour dix ans au moins – sont soumis au juge pénal. En revanche, ceux qui se rendent coupables d’agression, de lésions corporelles, de vol ou d’escroquerie – et dont la peine ne peut dépasser dix ans – comparaissent devant le juge "du divorce". Mais, j’avoue n’avoir pas compris lequel du Tribunal administratif ou du Tribunal des baux s’occupe désormais des divorces.
Au fond, je crois que je ferais bien d’abandonner les études de droit : j’irai dès demain consulter un orientateur professionnel au Tribunal des prud’hommes.
 

Ça se passe de commentaire
 

L’autre jour, à l’une des tables de la cafétéria du BFSH 1 – bâtiment de droit et d’économie de l’Université de Lausanne – un jeune homme déclarait doctement à peu près la chose suivante : ceux qui ne voulaient pas d’une adhésion à l’Union européenne craignaient la libre circulation des personnes. Nous avons obtenu la libre circulation des personnes par le biais des bilatérales. Une adhésion à l’Europe ne nous apporterait rien de plus, alors...allons-y !
 

Dédié à la ligue vaudoise
 

Le même jour, à la même table, environ cinq minutes plus tard, un autre jeune homme prenait la parole pour dire à peu près ceci : Jean-François Poudret est tellement conservateur que si tout le monde l’était au même point que lui, on ne serait pas encore dans un Etat fédéraliste.
 
Sophie PASCHOUD