Droit
d'asile
Charles-Emmanuel
Ier, prétendant...
Bricoles
Sont des réfugiés les étrangers qui,
dans leur pays d'origine ou le pays de leur dernière résidence,
sont exposés à de sérieux préjudices ou craignent
à juste titre de l'être en raison de leur race, de leur religion,
de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social
déterminé ou de leurs opinions politiques.
Sont considérés notamment comme sérieux
préjudices la mise en danger de la vie, de l'intégrité
corporelle ou de la liberté, de même que les mesures qui entraînent
une pression psychique insupportable.
Ces deux paragraphes sont les premiers de notre loi fédérale
sur l'asile, entrée en vigueur le 1er janvier 1981. Depuis cette
date, la Confédération s'est servie de cette définition,
et d'une abondante doctrine sur la question, pour refuser la qualité
de réfugiés aux 96 % des requérants d'asile qui étaient
venus solliciter cet enviable statut.
On nous a doctement expliqué qu'il ne fallait
pas confondre le réfugié et le migrant économique.
On disait aussi le "vrai" et le "faux" réfugié, adjectifs
brutaux pour tracer la ligne de démarcation entre les rares étrangers
qui entraient dans l'étroite définition du persécuté
politique qui pourra bénéficier de la loi sur l'asile et
l'innombrable cohorte de ceux qui seront rejetés, car ils fuyaient
la guerre civile, la misère, les opérations de purification
ethnique, la conscription, mais qui n'étaient pas directement, personnellement,
individuellement recherchés en raison de leur race, de leur religion,
de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social
déterminé ou de leurs opinions politiques.
Selon la loi, donc, les survivants des familles algériennes
égorgées par les militants du Groupe islamique armé
ne peuvent bénéficier de l'asile, car les persécutions
subies ne sont pas le fait du gouvernement algérien lui-même.
En revanche, un militant du "Front islamique du salut", proche des égorgeurs,
devrait pouvoir bénéficier du statut de réfugié
en Suisse, car il est exposé, dans son pays d'origine et du fait
même des autorités algériennes, à de sérieux
préjudices en raison de sa religion et de ses opinions politiques.
M. Ahmed Zaoui est arrivé en Suisse le 2 novembre
1997 avec sa famille après avoir été condamné
à Bruxelles et inculpé à Paris pour "association de
malfaiteurs". En réalité, rien n'a pu être établi
de précis à charge de ce professeur de théologie de
38 ans, mais il ne se cache pas d'être une des têtes pensantes
du FIS, démocratiquement élu sur les listes de cette formation
qui avait obtenu, comme on le sait, la majorité lors des dernières
élections en Algérie avant que le pouvoir ne soit confisqué
par des démocrates peu satisfaits du résultat des urnes.
M. Ahmed Zaoui est le type parfait de "vrai" réfugié
au sens de la loi. On pourrait même soutenir que la loi semble avoir
été écrite pour décrire son cas particulier.
S'il ne devait y avoir qu'un seul réfugié admis par année,
sur la base des étroites définitions admises par l'Office
fédéral des réfugiés, ce devait être
lui.
Sans doute, M. Zaoui était-il un personnage peu
sympathique et un hôte encombrant. Le FIS n'a pas bonne presse et
les militants barbus des tendances fondamentalistes de l'Islam ne suscitent,
en pays chrétien, aucun enthousiasme.
Mais la loi suisse sur l'asile n'est pas faite pour protéger
les gens sympathiques. Ceux-là, d'ailleurs, n'ont pas le mauvais
goût de militer dans des organisations politiques mal vues de leur
gouvernement. Tous les sympathiques Kosovars qui arrivent actuellement
en Suisse et qu'on concentre dans des camps d'accueil (j'ai failli, par
mégarde, inverser le verbe et le substantif) seront gentiment renvoyés
dans quelques mois, au terme d'une procédure coûteuse, formaliste
et inutile, car ils ne répondent pas aux critères de la loi.
Celle-ci est précisément destinée
à protéger les minoritaires, les persécutés,
a priori les individus détestés par les autorités
légales de leur pays d'origine ou de dernière résidence.
Le pays qui accueille un tel personnage et qui lui accorde
l'asile politique se met nécessairement à dos le gouvernement
légal du pays d'origine qui criera au scandale, accusera l'Etat
d'accueil de complicité avec le terrorisme (on ne discute pas avec
les terroristes, mais quand un ancien terroriste devient chef d'Etat, comme
M. Begin en Israël ou M. Arafat en Palestine, on recommence à
discuter). L'Italie en sait aujourd'hui quelque chose.
Il faut donc, pour accorder l'asile politique à
un personnage politique en vue, que l'Etat d'accueil ait du cran, qu'il
soit prêt à subir d'acerbes critiques, voire un boycottage
du pays d'origine, des mesures de rétorsion diplomatiques ou économiques,
et qu'il tienne bon néanmoins, convaincu que les questions d'opportunité
politiques doivent céder le pas au droit international humanitaire.
En expédiant nuitamment M. Ahmed Zaoui au Burkina
Faso, pour se défaire d'un hôte encombrant et ne pas déplaire
aux gouvernements algérien, belge et français avec lesquels
nous entretenons les meilleures relations, le Conseil fédéral
a manifesté qu'il n'avait pas de c… A vrai dire, on s'en doutait
déjà depuis quelque temps, mais aujourd'hui, c'est officiel
: les millions affectés à l'accueil des requérants
d'asile sont dépensés en pure perte : le seul vrai réfugié
arrivé en Suisse depuis l'année passée est aussi le
premier à avoir été expulsé.
Claude PASCHOUD
Autogoal
Les ayatollahs de la Ligue suisse contre la vivisection
viennent de marquer un bel autogoal avec leur dernière campagne
d'affichage, où l'on voit un jeune renardeau se plaindre à
un enfant de n'avoir plus de mère, celle-ci ayant été
victime des chasseurs "qui l'ont tuée pour satisfaire au commerce
de la fourrure".
Le renardeau de la photo est un bébé du
printemps, ou de l'été. Or, il n'y a pas de chasse de fin
février à fin septembre dans nos contrées, et de plus,
aucun fourreur ne saurait que faire d'un pelage d'été.
S'il faut absolument embrigader les enfants dans les
querelles idéologiques des grands, voici une occasion de leur expliquer
que la Ligue suisse contre la vivisection est constituée d'ânes
gris, qui n'ont pourtant rien à craindre ni des chasseurs, ni des
fourreurs.
Invention de l'eau tiède
"Un professeur de Leysin réinvente l'apprentissage
de la conjugaison" nous apprend 24 Heures dans un article dithyrambique.
"Un livre novateur, voire révolutionnaire" proclame son auteur,
Monsieur Bertrand Hourcade, enseignant dans deux gymnases de Lausanne,
en présentant sa méthode de la dérivation radicale.
On jette un coup d'œil au tableau noir et on constate
que la méthode révolutionnaire que le professeur de Bayonne
vient de réinventer est exactement celle qu'on enseigne dans le
Pays de Vaud depuis plus de 40 ans. Ah ! Ces Français, ils sont
impayables !
Christo
J'admire Christo, cet artiste bulgare qui a emballé
le Pont-Neuf de Paris et le Reichstag de Berlin avant d'emballer d'une
toile fine les arbres de la Fondation Beyeler à Riehen. D'abord,
parce qu'il ne réclame aucune subvention aux pouvoirs publics, malgré
les coûts faramineux de chacune de ses opérations.
Ensuite, parce qu'il ne nous assomme d'aucun message
philosophico-politique. Ce qu'il fait est de nature purement esthétique,
et volontairement ephémère.
Voilà qui nous change agréablement de la
cohorte des médiocres qui rêvent de laisser à la postérité,
et aux frais du contribuable, des "œuvres" absconses et laides dont les
seules vertus seraient de nous "déranger".
Boycottage
M. Rudolf Keller, président des "Démocrates
suisses", pourrait être la victime de l'article 261bis du code pénal
(dit : "loi contre le racisme") que sa formation politique n'avait pas
combattu. Au plus fort des attaques venimeuses lancées contre la
Suisse par les organisations juives et américaines, le conseiller
national Keller appelait au boycottage de "toutes les marchandises américaines
et juives" jusqu'à ce que les plaintes collectives contre la Suisse
cessent.
La Commission des affaires juridiques du conseil national,
présidée par le socialiste extrémiste genevois Nils
de Dardel, propose la levée de l'immunité parlementaire du
député, pour permettre son inculpation pour "incitation à
la haine raciale". Mais qui a parlé de race ?