Lausanne 28e année «ne pas subir» Mai 1998 No 275

 
 
 

Sommaire :

Police fouineuse
Un exercice inutile
Hubert Lagardaire et Paul Gentizon
Bricoles
 
 

Police fouineuse

 

C’est M. Antoine MENUISIER, rédacteur au quotidien
"Le Temps" qui me l’a appris : je faisais partie, en 1976,
d’une liste de 38 officiers "suspects" aux yeux du
service de sécurité de l’armée. Une lettre confidentielle
de cet organisme, aujourd’hui dissous, adressée au
Ministère public de la Confédération, comprend une liste
de 38 officiers, soit 2 capitaines, 25 premiers-lieutenants,
8 lieutenants et trois officiers aux grades non précisés,
"connus de nos services pour différents motifs
(politiques, suspiscion [sic : orthographe d’origine
garantie. Réd] d’espionnage etc.)".

L’auteur de cette lettre, intitulée : officiers suspects,
connus du SSA, proposait que la liste soit "contrôlée
par les différents corps de police intéressés, et, au
besoin, complétée après recherches. Nous nous
permettons d’insister, écrivait encore l’auteur, sur le fait
que l’on devrait vouer le plus grand soin, à tous les
niveaux, à ces of suspects".

Dans l’article qu’il a consacré à ce document, parvenu
anonymement à la rédaction du Temps, notre confrère
relève que les 38 suspects auxquels on devait vouer le
plus grand soin, "à tous les niveaux", ont dans
l’ensemble bien réussi dans la vie.

Je m’y trouve en effet aux côtés de M. Benedikt Weibel,
directeur général des CFF, Rudolf Strahm, chimiste et
conseiller national socialiste bernois, Franco Cavalli,
professeur d’oncologie et conseiller national lui aussi,
ou Claude Calame, professeur de grec à l’Université de
Lausanne.

Ce document parvient dans les rédactions au moment de
la votation sur l’initiative "SOS-Pour une Suisse sans
police fouineuse" et ce n’est sans doute pas par hasard.

Ce qui est ennuyeux, avec la police politique, ce n’est
pas qu’elle existe, ni qu’elle exerce une surveillance
préventive. Ce qui lui fait perdre sa crédibilité, et son
prestige, c’est l’incroyable, l’immense, l’abyssale,
l’incommensurable imbécillité de ses chefs, la dérision de
ses investigations, la pauvreté lamentable de ses
informations, et finalement l’inutilité pratique de ses
œuvres.

La police fédérale s’est fendue, le 27 avril d’un "rapport"
alarmant, indiquant que le nombre de skinheads ne cesse
de progresser en Suisse : on estime leur nombre à 400 ou
500 personnes, dont 250 à 300 activistes. Juste Ciel, que
voilà une information terrifiante : 250 à 300 buveurs de
bière incultes et grossiers, se proclamant eux-mêmes
"néo-nazis" pour faire enrager leur père soixante-huitard,
soit le 0,00003 à 0,00005 % de la population, font trembler
la démocratie sur ses fondements, mobilisent les soins
de la police et justifient des augmentations de crédits au
budget. S’ils organisent un concert, comme récemment à
l’Abergement, Concise (VD), Chézard-Saint-Martin ou
Saint-Aubin (NE), les forces de l’ordre sont mises sur
pied de guerre. On traque le plus petit dérapage verbal
qui pourrait donner lieu à l’ouverture d’une instruction
pénale pour infraction à la loi antiraciste. On déplore –
presque – leur sagesse ou leur prudence.

Mais lorsque, à Genève, des casseurs mettent la ville à
feu et à sang toute une nuit, cassent des vitrines, pillent
des commerçants et incendient des voitures, la police
n’est plus là pour les en empêcher : elle manque
d’effectifs. Dame, ce n’est pas étonnant si les collègues
sont mobilisés pour dresser les listes d’officiers
suspects ou pour assister "discrètement" aux concerts
privés des hammerskins !

Finalement, je voterai contre l’initiative "SOS-Pour une
Suisse sans police fouineuse", mais sans illusion. Ce ne
sont pas les groupuscules extrémistes, ni de gauche ni
de droite qui mettent l’Etat en danger. C’est la bêtise des
politiciens, leur incurie dans la gestion des deniers
publics, leur inculture, leur suffisance et leurs
insuffisances qui nous vaudront les invasions barbares.
Après quoi ils viendront pleurnicher qu’ils n’avaient pas
voulu ça.

Il n’y a malheureusement pas de remède connu contre la
bêtise.

Claude PASCHOUD



 

Un exercice inutile

 

Lors de la votation du 7 juin prochain, et en plus des
trois objets de politique fédérale soumis à la sagesse du
citoyen, les Vaudois auront encore à se prononcer sur
un objet d’importance : faut-il réviser totalement la
Constitution cantonale ? Si oui, cette révision doit-elle
être effectuée par le Grand Conseil ou par une assemblée
constituante ?.

Aussi bien le Grand Conseil que le Conseil d’Etat
recommandent aux citoyens d’accepter le principe de la
révision totale. On aurait pu s’attendre à ce que les
arguments à l’appui de cette recommandation se
fondissent sur le constat que la Constitution actuelle est
fondamentalement inadaptée aux nécessités actuelles et
qu’une série de révisions partielles seraient incapables
de résoudre les problèmes qui se posent.

Le Message du Conseil d’Etat, à cet égard, est décevant.

Comme pour bien nous faire comprendre le caractère
fondamentalement obsolète d’une Constitution adoptée
– dans sa version primitive – en 1885, la brochure
explicative nous offre trois vues photographiques de
Lausanne, Montreux et Yverdon à cette époque, de
couleur verdâtre, avec calèches et chapeaux melon.

Le texte est plus explicite encore. Le projet de nouvelle
Constitution est une "idée forte" (l’idée est forte sans
doute parce qu’elle a germé dans le septuple cerveau du
Conseil d’Etat) "qui fait son chemin" (parce que les
principaux partis politiques ont fini par s’y rallier, par
peur de paraître rétrogrades). En outre, plusieurs
cantons ont procédé ces dernières années à la révision
totale de leur Constitution (tous les abonnés au Recueil
systématique du droit fédéral en ont souffert) ce qui a
incité le Conseil d’Etat et le Grand Conseil à "s’inscrire
dans cette vague de fond" (sic !).

Il est vrai que nous vivons un contexte de crise
politique, et que la situation actuelle du canton de Vaud
est insatisfaisante.

Mais nous doutons fort que cette situation soit née de
l’inadaptation de la Constitution aux réalités actuelles, et
nous doutons encore plus fort qu’une nouvelle
Constitution, quels que soient ses mérites, soit capable à
elle seule de résoudre nos problèmes.

Ce qui nous paraît beaucoup plus probable, c’est que les
Vaudoises et les Vaudois ont perdu confiance en leurs
autorités, parce que celles-ci se sont révélées incapables
de résoudre leurs préoccupations, et même incapables
de les comprendre.

Les partis politiques, et les membres du gouvernement,
tous issus des partis, ont continué de raisonner comme
s’il s’agissait de gérer la prospérité avec l’objectif
prioritaire de s’emparer du pouvoir et/ou de s’y
maintenir. Comme à Sodome et à Gomorrhe, on aurait de
la peine à trouver au Grand Conseil dix justes, toutes
tendances politiques confondues, dont le souci
prioritaire est le bien commun du canton.

Alors, finalement, à quoi bon ?

Le canton de Vaud est l’Etat le plus mal portant de la
Confédération. Est-il opportun qu’il dépense des
millions dans un exercice politico-juridique certes
intéressant, mais aux effets pratiques quasi-nuls ? Et s’il
se décide néanmoins à cette dépense (de fonds publics,
d’énergie, d’imagination), ne sera-ce pas au détriment
d’autres objets plus urgents, plus directement utiles ?
Lorsqu’on constate des brèches dans la digue, est-ce
bien le moment de disserter sur l’esthétique des
barrages ?

La deuxième question est une fausse alternative, ou un
vrai dilemme. Si c’est le Grand Conseil qui est chargé de
nous concocter une nouvelle Charte fondamentale, on
ne peut espérer que cette docte assemblée manifeste
tout à coup plus de génie imaginatif qu’elle n’en a fait
preuve jusqu’ici. Si c’est une Assemblée constituante,
élue sur la même base que le Grand Conseil, forte donc
de 180 membres choisis au sein des 21 circonscriptions
électorales selon le système proportionnel, celle-ci ne
sera, au mieux, que le clone du Grand Conseil avec cet
inconvénient supplémentaire qu’il faudra harmoniser les
travaux de ces deux autorités, dont chacune sera appelée
à prendre des décisions influant sur les compétences
actuelles ou futures de l’autre.

L’idée, émise par l’un des partis, que cette assemblée
pourrait être formée de jeunes, de juristes, d’historiens et
d’humanistes est une douce utopie. Seuls auront des
chances d’être élus les militants des partis politiques
actuellement au pouvoir, lesquels ont déjà amplement
prouvé leur inaptitude, et parmi eux quelques vieux
sages et une majorité de blancs-becs convaincus de
pouvoir, par ce biais, changer la société.

La révision totale de la Constitution doit-elle avoir lieu ?
A mon avis, maintenant, NON.

A supposer qu’elle ait lieu, je préfère qu’elle soit
effectuée par le Grand Conseil.

 

C.P.


Hubert Lagardelle et
Paul Gentizon
  Le socialiste, économiste et homme politique français
Hubert LAGARDELLE a été considéré par Mussolini
lui-même comme l’un des précurseurs de sa révolution ;
il le cite aux côtés de Georges SOREL (1848-1923) et de
Charles PÉGUY (1873-1914) dans sa "Doctrine du
fascisme" de 1932.

"…Réformisme, révolutionnarisme, centrisme, voilà des
terminologies dont le souvenir même est oublié : mais
dans le grand fleuve du fascisme, vous trouverez les
filons qui remontent à Sorel, à Péguy, à Lagardelle du
Mouvement socialiste et à ce groupe de syndicalistes
italiens qui, de 1904 à 1914, portèrent une note
nouvelle dans les milieux socialistes avec les pagine
libere d’Olivetti, La Lupa d’Ornano, Il Divinere
sociale d’E. Leone (…)"

Né à Burgand (Haute-Garonne) le 8 juillet 1874, l’un des
plus originaux théoriciens du syndicalisme
révolutionnaire s’éteint à Paris le 20 septembre 1958
dans l’oubli de ses compatriotes. Entré jeune dans le
mouvement socialiste, il est l’animateur du groupe
collectiviste du Quartier latin ; à partir de 1896, il
participe activement à la vie du mouvement
révolutionnaire français ; avocat, professeur au Collège
libre de Sciences sociales de Paris et à l’Université
Nouvelle de Bruxelles, il fonde en 1898 la revue "Le
Mouvement socialiste" ; il en est le directeur de 1899 à
1914. Georges Sorel, l’auteur des "Réflexions sur la
violence", se trouve parmi ses proches collaborateurs.

En 1899, il publie "La Question agraire et le
socialisme" ; en 1900, "L’Evolution des Syndicats
ouvriers en France" ; en 1901, "Les Intellectuels devant
le Socialisme" : en 1907, "La Confédération du Travail
et le Socialisme" ; et en 1908, "Syndicalisme et
Socialisme".

En cette même année, alors que Benito Mussolini, après
la parenthèse genevoise et lausannoise (avec Vilfredo
Pareto) enseigne au Collège Calvi à Oneglia, et se
prépare à diriger "L’Avvenire di Trento" et à collaborer
au "Popolo di Trento" de Cesare Battisti, dans une ville
encore sous la coupe autrichienne, Hubert Lagardelle
prononce un important discours au Congrès socialiste
de Toulouse ; plus tard, on trouvera les principes mêmes
du fascisme. En 1909, il publie "Bakounine et Marx"
dans l’"International".

Quand, le 18 décembre 1932, dix ans après la Marche sur
Rome, le sénateur Henry de Jouvenel est nommé
ambassadeur extraordinaire de France en Italie et envoyé
au Palais Farnese par Paul Boncour, alors ministre des
Affaires étrangères, pour établir une entente durable
entre l’Italie et la France, c’est à Hubert Lagardelle que le
nouvel ambassadeur demande de l’assister dans son
œuvre de conciliation après les graves erreurs de
Versailles.

Le 23 mars 1932, le Vaudois Paul Gentizon,
correspondant à Rome du "Temps" de Paris, remarque
que : "…tous les Français qui se sont entretenus avec le
Duce, dans ces dernières années, n’ont entendu de sa
bouche que des sentiments amicaux pour la France et
son désir d’un rapprochement franco-italien".

Hubert Lagardelle est l’un des rares personnes que
Mussolini reçoit familièrement. En 1933, il publie à Rome
les "Texte et Commentaire des lettres de Georges Sorel à
Hubert Lagardelle" ; en 1935, il écrit "Le Régime fasciste
italien" pour l’Encyclopédie française et en 1937, "Vingt
ans d’Histoire de l’Italie".

Mais avec les guerres d’Abyssinie et d’Espagne, avec la
montée au pouvoir du Front populaire de Léon Blum,
dès le 16 octobre 1936, l’Hexagone n’a plus
d’ambassadeur à Rome. Les liens que l’on avait tressés
avec tant de patience et de foi sont brutalement rompus ;
on ne se fait pas d’illusion dans la Péninsule. La dernière
conversation d’Hubert Lagardelle avec le chef du
gouvernement italien s’achève sur le ton d’une tragédie
antique : "… Je pris congé avec le sentiment qu’un
brouillard de plus en plus épais s’élevait entre nos
deux pays. En m’accompagnant, Mussolini ajouta,
comme s’il répondait à ma propre pensée : "mais la
France, avec son instabilité, ses ministères d’un jour,
est-elle capable d’avoir une politique étrangère ?".

Et il me quitta sur ces mots troublants (rappelons que
nous sommes à fin 1936 !) : "Après 1940, l’Europe
sautera, vous sauterez et je sauterai moi aussi !"".

De 1933 à 1937, Hubert Lagardelle travaille à Rome pour
la défense de l’Occident, conscient du péril soviétique, il
doit se battre avec courage contre l’incompréhension de
nombreux hommes politiques français. Après l’armistice
de 1940, Lagardelle devient l’un des théoriciens de la
"Révolution nationale" et participe aux travaux de
l’Institut d’Etudes corporatives et sociales, et du Centre
français de Synthèse. Il sera ministre du Travail pendant
quelques mois en 1942 et condamné en 1946 aux travaux
forcés à perpétuité par la Haute Cour de Justice.

Qu’avait fait Hubert Lagardelle, sinon continuer à aimer
son pays après un désastre qu’il avait pressenti ? Onze
ans auparavant, il a caressé l’espoir d’un équilibre
européen ; il a préparé à Rome les entretiens de
Mussolini et Pierre Laval, chef du gouvernement
français et ministre des Affaires étrangères (4 au 7
janvier 1935). "(…) un mouvement de foule m’ayant
rapproché de Mussolini, il me dit brusquement :
Etes-vous content ? Nul accord n’avait été plus
ardemment voulu"

Lagardelle, libéré et retiré de la politique active, publie
des articles dans diverses revues, principalement dans
les "Ecrits de Paris". En 1955, il fait paraître son ouvrage
"Mission à Rome. Mussolini" Il en fait parvenir un
exemplaire à Lutry à Paul Gentizon, le courageux auteur
d’une "Défense de l’Italie" (1949).

Lagardelle et Gentizon s’étaient rencontrés dans la Ville
éternelle, l’un, rappelons-le, conseiller à l’Ambassade du
Palais Farnese, l’autre, correspondant permanent du
journal parisien "Le Temps".

Dix ans après la fin de la guerre, Paul Gentizon vit retiré
depuis quelque temps dans sa villa de Lutry au bord du
lac. Il est déjà atteint de la maladie de Parkinson.

J’ai le privilège de posséder cet exemplaire avec la lettre
manuscrite qui accompagne l’envoi :

Ce 30 mai 1955

Mon cher Ami,

J’ai fait, durant ce terrible hiver, tout ce que j’ai pu
pour obtenir que mon livre soit publié. Je vous
l’envoie, tel que j’ai dû le réduire. Il n’aura qu’un
intérêt de bibliothèque, pour les documents que j’ai pu
conserver ; il est difficile de s’imaginer la haine
délirante des Français, en général, pour le sujet de mon
bouquin.

Au dernier moment, on voulait me convaincre d’enlever
de la couverture le nom de Mussolini. Et si j’ai pu
résister, je ne peux empêcher le sabotage de la
distribution chez les libraires, dont beaucoup se
refusent d’eux-mêmes à ouvrir leurs vitrines à de telles
évocations d’un passé déjà lointain ! Jeux du sort ! au
même moment, on publie une traduction du pamphlet
de Monelli avec renfort de publicité ! On ne peut pas se
défendre contre de telles manœuvres.

Comment allez-vous ? Donnez-moi de vos nouvelles.
Pour moi, à mon âge, après toutes mes maladies, je ne
peux qu’attendre ma fin ! Que le Ciel nous protège !

J’ai rencontré Rochat, un jour que je prenais le rare
soleil de Paris. Il était, vous pensez bien, tout heureux
et peut-être tout étonné de se retrouver dans ces rues
mouvementées. Je le verrai dès que je pourrai sortir.

Croyez-moi toujours bien à vous.

Hubert Lagardelle

Paul Gentizon mourait 80 jours plus tard, le 18 août 1955.
Hubert Lagardelle, trois ans après, le 20 septembre 1958.
Avant de disparaître, l’un et l’autre ont tenu à témoigner
honnêtement pour les générations à venir

Giuseppe PATANÈ
 



BRICOLES

 

Miracle

Miracle, annonce la presse triomphante, le 28 juillet dernier : M. Georg Hainzl, le mineur autrichien resté prisonnier de la mine de Lassing pendant neuf jours, a été sauvé.

L’enthousiasme de la presse ne paraît pas terni par le sort des dix sauveteurs, eux-mêmes restés engloutis au fond de la mine.

Voltes faces

Le Conseil d’Etat vaudois est un gouvernement "de sorte" sur la parole duquel on peut compter : en juillet, il avait refusé d’accorder l’hospitalité du Palais de Rumine aux Turcs désireux de comémorer le 75e anniversaire du Traité de Lausanne. Lors de sa séance du 16 septembre, il est revenu sur sa décision et a accordé la tenue d’une "brève réception" le 16 octobre prochain.

Le 14 septembre, le Conseil d’Etat autorisait un rassemblement musical de Hammerskins au Chalet-à-Gobet. Mais un rapport "alarmant" de la police de sûreté faisant état de probables contre-manifestations du POP l’incitait, le lendemain, à interdire cette manifestation dont les organisateurs avaient proscrit armes, bouteilles ou matériel de propagande.