Lausanne 27e année        «ne pas subir»      Février 1997 No 262


Sommaire :

De l’intérêt de la fable
Actualité



 
 

De l’intérêt de la fable
 

On cite Esope comme le père de la fable moralisatrice dans l’Antiquité.

Plus près de nous, aux XVIIe et XVIIIe siècle, la fable réapparaît pour servir à l’édification du lecteur et aussi à la formulation détournée d’idées dont les anciens régimes politiques n’auraient pas toléré la libre expression. Les gens d’esprit - il y en a alors plus que de nos jours - prennent plaisir à lire ces fables, notamment celles qui transposent dans le monde animal la vie de cour, par exemple.

Nous croyons à la pérennité de la fable et de son apport à la morale. Ne dénonce-t-elle pas, sous un aspect agréable et teinté d’humour, les travers de la nature humaine et ceux de la société humaine en général ?

Nous aimerions choisir ici, parmi toutes les fables, celle de la lanterne magique que nous devons, sauf erreur, à La Fontaine.

Un singe savant, pour distraire son entourage, sa cour, se procure une lanterne magique, invention de l’époque comportant une véritable lanterne éclairée par une bougie, munie d’un dispositif de verre mobile et d’un objectif à plusieurs lentilles destiné à projeter une image sur une surface lisse dans une pièce obscurcie. La lanterne abrite des plaques de verre sur lesquelles sont peintes des images que l’on retrouve agrandies sur une surface éclairée, à condition d’introduire les plaques à l’envers.

Notre singe invite donc son entourage à une séance de projection. Mais ignorant les lois de l’optique, il introduit les plaques de verre dans le mauvais sens, avec pour résultat que les images projetées apparaissent à l’envers sur l’écran et que les spectateurs doivent se livrer à d’incroyables contorsions pour voir ce qu’on leur montre. Incapable de résoudre le problème, notre singe savant, qui ne manque pas d’astuce, proclame qu’il appartient aux spectateurs de trouver la position qui leur permettra de voir les images dans le bon sens. Et tout le monde se met sur la tête pour assister à la projection.

Nous pensons que cette fable, qui stigmatise la bêtise humaine, n’a rien perdu de son actualité, au contraire ! Le lobby de la publicité, de la presse et des multi-media nous fournit allégrement et quotidiennement des informations visuelles ou écrites inversées. Conséquence : les gens influençables et non avertis - les gens avertis se font rares - voient la marche du monde à l’envers.

Nous avons actuellement dans le canton de Vaud un individu qui se veut historien et politicien, qui sillonne le canton pour donner des conférences anti-religieuses et anti-sectes assaisonnées d’une vision politique quelque peu manichéenne, fondée sur la division droite-gauche. Il nous paraît que ce personnage prend des risques en s’attaquant à des groupements sectaires ou politiques. Mais peut-être relève-t-il simplement de la psychiatrie, domaine dans lequel il travaille et qui a pu engendrer chez lui une "déformation professionnelle". Nous savons en tout cas que notre bonhomme s’est déjà attaqué au Pamphlet que, faute d’un vocabulaire critique approprié, il s’est contenté de traiter de "torchon". Ajoutons qu’il avait payé pour étayer ses insultes une étudiante qui n’avait jamais lu le Pamphlet . Dont acte : jolie combinaison de sottise et de malhonnêteté.

Que penser actuellement de la vérité historique, de son approche critique ? Nous avons eu le bonheur, durant nos études d’histoire, d’avoir des maîtres aux orientations politiques et aux visions de la marche du monde et des événements différentes. Cela n’a nullement nui à l’acquisition de nos connaissances, bien au contraire, ces professeurs n’ayant jamais mêlé leurs convictions privées à leur enseignement. D’ailleurs, tous furent unanimes sur un point capital : en histoire, il ne fallait jamais accepter entièrement les versions officielles, il fallait au contraire aiguiser en permanence son jugement critique. Un jour, un de nos maîtres ajouta : "Qui ne possède pas le sens critique ferait mieux de choisir les mathématiques."

Nous prenons toujours plaisir à lire les observations positives ou négatives que suscitent nos écrits : cela prouve au moins que le Pamphlet est lu. Mais lire en surface, sans approfondir, sans s’efforcer de comprendre le sens caché du vocabulaire peut facilement conduire un lecteur bien disposé à s’égarer. Ce qui serait plus grave, ce serait de s’éloigner, par ignorance ou égosolisme, de la vérité historique. Plus que jamais, nous devons veiller à la propagation de cette vérité, en dépit des contraintes qui pèsent sur la liberté d’expression et des manipulations des lobbies. Nous devons affirmer clairement sans crainte ce que nous savons être vrai !

La difficulté de parvenir actuellement à la vérité historique et de la cerner n’est plus à démontrer. La rédactrice du Pamphlet a subi, voici quelques années, d’inadmissibles vexations. Et l’on ose proclamer les bienfaits d’un régime démocratique respectant la liberté d’expression. Mais nous constatons à présent certains changements, progressifs il est vrai, dans les attitudes et réflexions relatives aux lois muselières et de contrainte. Tout dépendrait des hommes politiques en place, de leur pusillanimité, de leur opportunisme, du souci qu’ils ont de leur carrière.

Au XXe siècle, en fin de siècle surtout, l’histoire, la vérité historique, est devenue un enjeu médiatique. Comme le singe savant de la fable, on a inversé les clichés, on a transformé le cours véritable de l’histoire en oeuvres de propagande et en formulations simplistes, voire en slogans qu’il est utile de répéter en toutes circonstances. Rejoignant l’illusion politique dénoncée par Ellul, chacun croit connaître et comprendre le fait historique. Et cela n’a plus rien à voir avec la vulgarisation des sciences, destinée à faciliter la compréhension du profane.

A la fable a succédé l’affabulation qui fait le régal de certains.

Faire d’une défaite permanente une victoire, cela devient courant, mais relève de l’infantilisation. Cela peut nuire à la probité, à la vérité, à l’éthique inhérente à toute science.

Au siècle dernier, les historiens positivistes proclamaient que l’histoire obéissait à des lois, comme les autres sciences. Mais l’histoire ne peut obéir à des lois. Même si certains événements se répètent, ils sont par nature uniques et se situent ailleurs dans l’espace et dans le temps. Apologétique, l’histoire ne nous apporte rien. Elle s’apparente aux mythes religieux qui fondent leur pérennité sur l’exaltation ou l’invention d’une supériorité morale.

Triboulet (fou du roi)



Actualité

MODÈLE

M. Christoph MEILI, employé d'une société de gardiennage, avait volé des documents à l'UBS, où son employeur l'avait placé, et les avait apportés à une organisation juive de Zurich.
Une campagne d'annonces payées par l'organisation juive américaine ADL (Ligue antidiffamation) tente de récolter des fonds en faveur du voleur. Le président de la Ligue, M. Abraham Foxman, s'est exprimée ainsi : "C'est une reconnaissance du courage d'un individu qui doit devenir le modèle pour un comportement moral en Suisse".

L'employeur de M. MEILI, la société Wache S.A.,qui ne paraît pas avoir érigé la déloyauté et le vol en "modèle de comportement moral", a licencié le collaborateur félon pour fin avril.

PROVOCATION

L'affiche originale du dernier film de Milos FORMAN "The People vs Larry Flynt" montre le magnat américain du porno dans l'attitude d'un crucifié sur fond de pubis féminin. L'affiche a été retirée aux USA sur demande de la Motion Picture Association of America, mais une requête semblable a été repoussée par les Tribunaux français.

Au nom de la liberté d'expression artistique, on peut se réjouir que la sensibilité des chrétiens français n'ait été jugée digne de protection face aux provocations d'un producteur (juif) tchèque de grand talent.
On veut croire que la Justice aurait adopté la même position si un cinéaste chrétien avait délibérément tourné en dérision la sensibilité hébraïque.

ARROGANCE

M. Denis BARRELET, correspondant à Berne de "24 Heures", relate en ces termes la visite, le 17 février dernier, de M. Greville JANNER, vice-président du congrès mondial juif et député britannique, à M. Flavio COTTI : "Greville Janner était venu en Suisse faire de beaux sourires. En fait, son arrogance a très vite repris le dessus (...) En fin de conférence de presse, Greville Janner a soudain brandi la carricature de Burki publiée en janvier par 24 Heures montrant les sept conseiller fédéraux devant l'or de la banque nationale érigée en Mur des lamentations. "Plus rien d'aussi ignoble n'avait paru depuis l'époque du Stürmer. Nous ne voulons plus jamais revoir un dessin de ce genre" Le correspondant de 24 Heures a rétorqué lqu'il n'y avait pas une once d'antisémitisme dans ce dessin. Mais Greville Janner n'a rien voulu savoir".

REPRÉSENTATIF ?

Notre excellent confrère "Le Libre Journal de la France courtoise" nous apprend que la journée Judéoscope a permis d'obtenir pour la première fois le nombre de Français israélites affiliés à des organisations communautaires : trente-cinq mille, soit le 5 % de la communauté officiellement estimée à sept cents mille personnes. Le Conseil représentatif des institutions juives de France, présidé par l'avocat Hajdenberg, lui-même très contesté au sein des organisations affiliées, est donc "représentatif" de moins d'un Juif français sur vingt.

AUTORITÉS MORALES

La victoire de Mme Catherine Mégret à Vitrolles a mis en émoi la fine fleur de l'intelligentia française, qui a tenu à manifester son soutien aux "valeurs républicaines". On se souvient que ces "valeurs" étaient illustrées naguère principalement par des hommes, comme MM. Michel NOIR ou Bernard TAPIE, qui sont aujourd'hui prison ou sur le point d'être incarcérés pour divers délits crapuleux.
Aujourd'hui, les "autorités morales" mobilisées sont MM. Anglade, maire socialiste sortant (inculpé dans des affaires de fausses factures), Aidenbaum, maire du IIIe arrondissement de Paris (inculpé) et Mlle Béatrice Dalle, condamnée pour trafic de drogue et vol de bijoux, compagne de M. Arno Klarsfeld, fils des célèbres chasseurs de nazis. Du beau monde !

ÉTRANGERS EN VISITE

On sait le bruit que fait en France le projet de loi visant à instituer un contrôle de l'arrivée et du départ des étrangers en visite. Plusieurs "personnalités" du monde du spectacle ont protesté contre ce projet, en appelant à la désobéissance civique.
La Suisse, dont le taux d'étrangers vivant légalement sur son territoire est le plus élevé d'Europe, connaît une législation, depuis 1931, qui impose à celui qui loge gratuitement un étranger l'obligation de le déclarer à l'autorité après une résidence d'un mois. Sont réservées les prescriptions cantonales plus sévères. Dans le canton de Vaud, par exemple, ce délai est de 14 jours. En outre, peut être puni de l'emprisonnement jusqu'à six mois celui qui facilite ou aide à préparer une entrée ou une sortie illégale ou un séjour illégal.
 

FONDS D'INDEMNISATION

Un de nos plus fidèles lecteurs suggère qu'on demande au Conseil fédéral d'intervenir auprès du gouvernement italien pour la création d'un fonds d'indemnisation des victimes lausannoises des Romains qui, à l'époque, se sont permis de s'installer à Vidy pour n'y laisser finalement que quelques pierres et leur langue compliquée que les illuminés du DIP sauront bien éradiquer des programmes scolaires (après le grec) pour en finir une fois pour toutes avec le traumatisme laissé par ces Romains.
L'idée nous paraît excellente. On ne devrait d'ailleurs pas s'arrêter là, car les peuples victimes de spoliations ont été, dans l'histoire humaine, innombrables. Sans remonter jusqu'à l'occupation des rives lémaniques par les Romains ou jusqu'à la domination du Pays de Vaud par les Bernois (lesquels exhibent fièrement, aujourd'hui encore dans leurs musées, le trésor de notre cathédrale), on pourrait s'occuper des peuples baltes rançonnés par les Soviets... ou du peuple palestinien opprimé par Israël.
Il ne faudrait pas pousser beaucoup les grandes banques helvétiques pour qu'elles proposent de restituer le trésor des Incas et des Astèques.

CHERCHEZ L'ERREUR

Lorsque le président Delamuraz avait parlé de chantage et de rançon au sujet des prétendus 250 millions de dollars exigés par les organisations juives, le président du Congrès juif mondial avait martelé qu'il ne s'agissait pas d'une question d'argent, que la somme importait peu et qu'elle pouvait être purement symbolique.

Après la décision des grandes banques de créer un fonds de 100 millions de francs, le même a déclaré qu'il saluait dans ce geste "un premier pas dans la bonne direction".

Cherchez l'erreur.