Lausanne 26e année      «ne pas subir»        Décembre 1996 No 260

Sommaire :

Éditorial
EVM : un gagnant, un perdant, un vainqueur
Éloge du racisme



Éditorial

 

Voici venu, pour la grande majorité de nos abonnés, le moment douloureux des réabonnements. C'est aussi l'occasion, pour la rédaction, de réaffirmer le sens et les limites des efforts menés depuis plus d'un quart de siècle et d'entretenir ses fidèles lecteurs des difficultés auxquelles est confrontée l'administration en butte aux étranges règlements des PTT.

Depuis l'"avis important à nos abonnés" paru en première page de notre numéro de janvier 1996, vous connaissez notre problème : les frais de port pour chaque numéro du Pamphlet devait passer de 12,5 à 70 centimes si nous n'étions pas en mesure de prouver l'existence de 1000 abonnés payants.

Dans une première phase, nous avons donc expédié le Pamphlet à deux exemplaires à chaque abonné. De cette façon, le nombre d'exemplaires déposés du même tirage dépassait mille, et les destinataires étaient des abonnés payants, ce qui respectait strictement l'article 39 al. 1 et 5 de l'ordonnance (I) relative à la loi sur le service des poste modifiée le 29 novembre 1995. La direction des PTT n'a pas encore
admis ce point de vue, ni ne l'a expressément rejeté. Elle nous a néanmoins débité de deux fois 70 centimes par abonné, dans l'attente que l'affaire soit tranchée.

Nous avons alors inauguré le service sous enveloppe, avec une circulaire explicative, et encouragé nos amis les plus fidèles à conclure pour eux-mêmes ou pour une connaissance un second abonnement à prix de faveur. L'opération ne nous a pas encore permis de dépasser les 1000 abonnés, mais il s'en faut de peu.

C'est dans ces circonstances que le Conseil national a accepté, mardi passé 12 décembre, et par 60 voix contre 25, la motion du socialiste vaudois Pierre Chiffelle, appuyé par 103 cosignataires, demandant le retour aux tarifs postaux de faveur pour les petits périodiques. Les motionnaires estimaient, avec quelque pertinence, qu'"il n'y avait pas lieu de favoriser les autoroutes de l'information et de laisser les chemins
de campagne se dégrader, la société ayant besoin de tous les moyens de communication disponibles". Dans la foulée, le Vaudois Ostermann (écologiste) a relevé la "loufoquerie" d'un tarif qui conduit à des factures plus fortes pour l'envoi de petites quantités que pour des grandes. On souhaite le Conseil des Etats aussi bien inspiré que le National.

Dans l'entre-temps, c'est encore une fois sous enveloppe que vous parvient le Pamphlet, accompagné du traditionnel bulletin de versement. Nous maintenons le prix de l'abonnement à 30 francs par an, malgré l'incertitude qui règne quant aux tarifs postaux applicables l'an prochain, et malgré la modicité de nos finances, en comptant sur la générosité traditionnelle de nos lecteurs qui ont souvent à coeur de
compléter ce minimum par un versement complémentaire dont nous risquons d'avoir besoin.

Rappelons, à toutes fins utiles, que les rédacteurs de ce périodique sont entièrement bénévoles. Aucun d'entre eux ne perçoit ni honoraires, ni tantièmes, ni jeton de présence, ni même le remboursement de ses frais éventuels.

Quant à la ligne politique du Pamphlet, elle se définit d'abord par l'hospitalité que notre périodique offre à des plumes originales, exprimant des points de vue qu'on lit rarement ailleurs. Il en résulte parfois, nous en sommes conscients, un sentiment d'incohérence interne et même d'irritation chez certains lecteurs : dame, il n'est pas toujours aisé de suivre la pensée d'un Michel de Preux et encore moins facile, pour un réformé ou un israélite, d'accepter son catholicisme exclusif et intransigeant.

Mais quelque éloignés que puissent être les collaborateurs réguliers les uns des autres par leur naissance, leur confession ou même par leurs opinions, chacune de leurs contributions nous a paru digne d'intérêt, propice à une réflexion, même si chaque article de chaque rédacteur ne correspond pas nécessairement à une ligne doctrinale rigide qui serait imposée par l'éditeur soussigné. Dans cette perspective, il m'a
semblé intéressant de laisser paraître ce mois un "éloge du racisme" qui ne vise ni à dénigrer ni à rabaisser aucune ethnie, mais qui a le mérite, malgré les interdits promulgués par la police de la pensée, de susciter une réflexion sur un sujet grave.

C'est dans cet esprit que nous poursuivrons nos efforts, que nous offrirons une tribune à des avis divers et originaux, à des articles qui n'auraient aucune chance d'être publiés dans un quotidien ou un hebdomadaire "grand public" pour qui la médiocrité de la pensée semble une exigence absolue.

Nous souhaitons à tous nos lecteurs, aux plus anciens comme aux plus récents (lesquels ne sont donc pas directement concernés par le bulletin de versement ci-joint), d'heureuses Fêtes de fin d'année et un millésime 1997 conforme à leurs voeux.

Claude PASCHOUD
éditeur



 
 

EVM : un gagnant, un perdant, un vainqueur

La votation sur la réforme scolaire du 1er décembre a tourné à la confusion des opposants : 60% d’acceptations contre 40% de refus, c’est une victoire sans équivoque pour les réformateurs, pour M. Schwaab en particulier. S’il est douteux que les écoliers vaudois tirent bénéfice du système qui va être mis en place, le chef du Département de l’instruction publique et des cultes peut se targuer d’un beau succès politique et même d’une victoire personnelle, tant il a mis de coeur à l’ouvrage pour contrer ses adversaires au cours de la campagne.

Le comité référendaire, lui, a mordu la poussière, malgré les efforts déployés pour monter le caractère illusoire du "progrès" que l’on attend d’EVM 96. L’ampleur du désastre montre que les opposants à la réforme n’ont pas vu le changement qui s’était opéré dans les mentalités vaudoises depuis la dernière votation sur l’école, changement que nous aurions tendance à attribuer, a posteriori puisque nous ne l’avions pas discerné non plus, au débat sur l’Europe. A la suite du rejet de l’EEE, par la majorité des Suisses, mais non par la majorité des Romands et des Vaudois, beaucoup de nos concitoyens ont déploré le refus de la majorité de "s’ouvrir" vers l’extérieur. Or, le projet EVM se veut "romando-compatible", ce qui est un pas vers l’"helvético-compatibilité" et, qui sait, vers l’"euro-compatibilité", donc vers cette fameuse "ouverture". L’explication vaut ce qu’elle vaut - on se console comme on peut quand on a perdu - mais elle ne nous paraît pas plus bête qu’une autre.

En tout état de cause, au-delà du succès de M. Schwaab et de ses amis, au-delà de l’échec du comité référendaire, il convient de saluer le vrai vainqueur de la votation qui est la démocratie directe. Le système du referendum a parfaitement fonctionné. Les Vaudois ont demandé la parole, ils l’ont obtenue, ils ont exprimé leur avis.

Et cela grâce au perdant. Honneur à lui.

Mariette Paschoud


Éloge du racisme
 
"La race... tient dans l'ordre naturel une place nécessaire et honorable"
Pie XI
Mit brennender Sorge
(lettre aux catholiques allemands), 14 mars 1937
Depuis quelques semaines, j'ai fait la connaissance d'un jeune homme préparant son baccalauréat dans une école privée de Sierre. Il appartient à l'une des plus vieilles maisons féodales de Suisse. Comme la plupart de ses contemporains, il subit l'oppression idéologique de l'heure présente. On lui a donc inoculé l'idée que les races n'existaient pas, et que le racisme, même celui de Jean-Marie Le Pen, surtout celui de J.-M. Le Pen (lui qui ne l'est pas vraiment, mais en partage certains caractères qui sont au demeurant en parfait accord tant avec les lois qu'avec les mœurs françaises), est au pire une folie, au mieux une ineptie. La jeunesse actuelle, y compris dans l'enseignement privé, est donc intoxiquée par des idées fausses aussi sûrement qu'elle le fut dans l'Allemagne hitlérienne ou dans la Russie communiste par d'autres idées fausses. La victoire de mai 45 nous a fait changer d'erreur; elle ne nous a pas convertis au vrai ni à son respect. Voilà au moins une certitude.

Donc, pour notre brave et jeune gentilhomme, les races n'existent pas, et le racisme est une imbécillité. Je pourrais lui demander alors à quoi bon lutter contre l'antisémitisme si les sémites n'existent pas et si le sémitisme est une imbécillité ? Si l'un comme l'autre n'ont aucun fondement scientifique ? Don Quichotte n'a jamais fait de mal à personne en partant en guerre contre ses moulins à vent. Seulement voilà : si les races n'existent pas, selon ce qu'aujourd'hui certains font dire à la science, nouvelle pythie pour de nouveaux idolâtres, les racistes restent gens éminemment dangereux. On ne serait pas loin de la vérité en disant que pour les antiracistes, ils sont même les seuls dangereux, au point qu'un royaliste de gauche, Bertrand Renouvin, exprime désormais sa hantise d'une infiltration du racisme lepéniste à l'intérieur de l'établissement politique, car le seul fait de se déterminer racialement par rapport à un raciste avéré (même s'il ne l'est pas; surtout s'il ne l'est pas - le surréalisme, en politique aussi, ça existe !) est un gage d'existence d'un problème racial, de l'existence de ce qu'on s'efforce de nier avec fureur depuis plus de cinquante ans. L'antiracisme se révèle ainsi pour ce qu'il est : une phobie à caractère socialement pathologique, une maladie non pas imaginaire mais de l'imagination, délibérément entretenue par l'agitation d'une menace que l'on refuse de voir et de maîtriser, donc de traiter politiquement par la raison.

Nous faisons bien de parler de pathologie. C'est la sanction naturelle du refus de la réalité, caractéristique de toute altération mentale. Nier la race est une attitude mentalement pathologique. Je réponds à mon étudiant, qui est de bonne foi dans ce qu'il me dit, naturellement : si les races n'existaient pas, pourquoi le mot, lui, existe bel est bien ? et pourquoi sa définition, dans le dictionnaire : "Groupe naturel (c'est moi qui souligne) d'individus présentant un ensemble de caractères physiques communs" ? Poursuivons : aimant beaucoup la géographie et l'histoire, ensemble, j'ai conservé mon livre de géographie pour la classe de 4ème sur l'Europe et l'Asie, édité chez Hatier en 1957, donc bien après la chute du régime de Vichy. Son auteur principal, Jean Brunhes, membre de l'Institut, y engage son autorité avec celle, notamment, de l'Inspecteur général de l'Instruction publique de l'époque, assisté de surcroît d'un agrégé d'histoire et de géographie, alors professeur au Lycée Condorcet. Ne sont-ce pas là des garanties de sérieux, et de sérieux scientifique ? La cinquième leçon de ce livre, consacrée à la population d'Europe, parle sous chiffre I oh ! horreur ! des races... Le chiffre II est encore plus odieux : il s'intitule : "Les grandes races d'Europe". Elles sont au nombre de quatre (pour les principales) : a) la race slave; b) la race germanique, comportant le groupe scandinave et le groupe occidental (allemand, anglo-saxon, flamand et hollandais); c) la race italo-celtique (regroupant Italiens, Français, Espagnoles, Catalans, Portugais et Roumains) et d) la race ibéro-insulaire répandue autour de la Méditerranée, y compris l'Afrique du Nord, avec les Berbères notamment. L'auteur dénombre encore un certain nombre de races minoritaires, toutes venues d'Asie : Juifs, Tziganes, Finnois, Magyars. Comble d'indécence, véritable crime d'incitation à la discrimination raciale, cet ouvrage illustre son propos, en pages 48-49, par deux photographies représentant un jeune scandinave ("type de race nordique") et un berger des environs de Naples ("type de race méditerranéenne"). Voici en outre un commentaire de ces illustrations : "Les races ayant été extrêmement mêlées, il est rare de retrouver chez un seul individu l'ensemble des traits raciaux originaux; cependant, certains être humains les possèdent à un degré exceptionnellement complet et homogène, tel ce jeune scandinave, aux cheveux blonds, aux yeux bleus, à la peu claire, à la face plutôt allongée, au nez droit". -- Quelle opposition... avec le type méditerranéen, avec ses cheveux noirs, ses yeux très foncés ou noirs, sa peau basanée, son crâne et sa face arrondis.

Il est donc entendu que j'ai reçu, durant les années soixante, au Lycée-collège de Sion, un enseignement raciste, que je m'en suis nourri et délecté, et que ceci explique cela : mon nazisme latent, tout prêt à resurgir comme la bête-immonde-qui-vagit-dans-le-ventre-encore-fécond... Et comme je n'en suis pas à une monstruosité près, j'ose, oui, j'ose non pas "avouer" mais dire, simplement, que le racisme n'est pas un mal en soi, mais un bien, et que l'on peut avoir le souci fort légitime de protéger par des lois races et ethnies, fussent-elles déjà mélangées, sans aucun scrupule de conscience, et que toutes les sociétés naturellement constituées ont fondé et assuré leur pérennité et leur stabilité sur ce genre de protection contre l'étranger, contre les peuples étrangers, que le mélange des races, s'il est un phénomène épisodique, toujours provoque des bouleversements que les intéressés contiennent peu à peu soit en intégrant les nouveaux venus, soit en les subjuguant, ou en acceptant leur domination, à moins que la religion ne devienne leur commun salut mais que jamais le mélange systématique et délibérément programmé de races, d'ethnies et de religions diverses ne saurait avoir d'autres effets sur les sociétés humaines que leur dissolution dans le chaos. Il est vain et stupide, et même malhonnête, de répliquer à cet argument que les races pures n'existent pas. Si déjà entre races partiellement mêlées, mais incontestablement différentes d'Europe (les Sudètes, exilés contraints de Bohème, les Hongrois de Transylvanie en Roumanie, les Flamands et Wallons en Belgique, les musulmans et orthodoxes en milieux croates en Bosnie-Herzégovine, les Grecs et les Turcs dans l'île de Chypre) créent et créèrent des tensions que personne ne peut nier, et alors même que chacune de ces races partagent une histoire locale commune et appartiennent au même continent, au point que la totalité de nos guerres depuis la Révolution française ont eu pour motifs essentiels, sinon exclusifs, la revendication d'unité ethnique ou raciale, de l'Italie à l'Allemagne, en passant par la Russie, pourquoi faudrait-il qu'une immigration massive de musulmans en Europe ne favorise point l'expansionnisme de cette religion au dépens du catholicisme, ou que des afflux non moins massifs de Nègres et d'Asiates ne présentent pas de moindres dangers pour nos populations ?
Les antiracistes savent toutes ces choses. Ils prêchent néanmoins leur contre-évangile d'abord parce que l'intérêt réel des peuples, celui de leur unité historique, de l'homogénéité de leur culture ancestrale, leur sont un objet de haine permanente et que le chaos leur est préférable à toute forme de civilisation véritable, basée sur la sélection et la continuité, dont ils ne veulent à aucun prix. Ils prêchent aussi leur contre-évangile parce qu'ils ont le pouvoir financier de le faire. Le libéralisme veut lui aussi le mélange inconsidéré et effréné des races et des peuples dans le dessein d'instaurer une structure exclusivement économique, propice à l'affairisme et permettant à d'infimes minorités de parvenus sans race de manipuler des masses de salariés aussi dépourvues d'enracinement qu'eux-mêmes. La société libérale est une société (ou plutôt une caricature de société) dans laquelle la rupture avec le passé est une constante journalière et l'hétérogénéité ethnique et raciale une loi fondamentale. De cette constance et de cette loi fondamentale doit naître un univers de luttes implacables de tous contre tous pour le seul intérêt matériel, les partis de gauche ayant, quant à eux, sous le contrôle de cette "droite" affairiste et technocratique, révolutionnaire, secrètement marxiste même, le monopole du solidarisme social auquel ils contraignent les gens d'Eglise à se rallier. Un sociologue contemporain, citoyen d'Uri, l'une des communautés libres fondatrices de la Confédération helvétique, le Dr Anselm Zurfluh, analyse avec beaucoup de pertinence et d'exactitude ce point de rupture entre le capitalisme "apatride et vagabond" et la place traditionnellement dévolue à l'économie dans une société à la fois naturelle et traditionnelle (pré-révolutionnaire) : "La "mentalité économique", nécessaire au capitalisme moderne, ne fait pas partie de l'horizon mental des Uranais. Il serait trop simple de dire qu'il serait difficile de changer des comportements de toujours. Ils appartiennent à un contrat politique tacite qui enracine une identité, un sentiment de soi dans l'histoire. Les prédicats sont consubstantiels à l'individu vécu comme personne parce qu'intégré dans sa communauté. Ce n'est pas une unité quelconque dans un ensemble impersonnel. La perte de ces prédicats conduit à s'aliéner sans en acquérir de nouveaux qui seraient compatibles avec le monde d'Uri, même s'ils sont plus opératoires. Le changement est négatif, implique traumatisme, travail de deuil. La construction de soi par la reconnaissance de son état dans la communauté, ce qui, insistons, relativise et nie la modernisation. Le "travailleur libre" du capitalisme est d'abord un individu déraciné et dépersonnalisé. Il a perdu son identité parce qu'il n'a plus d'état reconnu, ni de communauté". Or, les notions d'ethnie et de race impliquent celle de communauté au sens large et politique.
Nous assistons à une préfiguration de ce qui sera sous peu une guerre sans merci que tous les hommes, dans tous les pays d'Europe, voulant préserver leurs racines, mèneront contre ceux qui, soit parce qu'il n'en ont plus, soit parce qu'ils les renient, cherchent à asservir en agitant des fantômes de biens, tous irréels, des illusions de prospérité matérielle, toutes trompeuses, mais acquises et développées au prix de la destruction systématique des mœurs, des coutumes, des traditions, des références historiques, culturelles, religieuses, toutes contraires à ce qu'ils nomment, eux, le progrès, et dont ils se déclarent, avec les communistes, les seuls initiés. Les prochains affrontements massifs d'Europe seront de cette nature. Voilà pourquoi je devais à tous mes frères de ce continent cet éloge du racisme.
 

Michel de PREUX

(1) (Petit Larousse, édition de 1985, donc bien postérieure à l'ascension du Front national. Je ne pense pas que la Librairie Larousse soit une dépendance de cette formation politique, à supposer que celle-ci soit elle-même une école de racisme)
(2) La Maison royale de France s'est acquis ses titres à le devenir et à le rester, précisément par le succès de cette politique-là contre les envahisseurs normands.
(3) Les Gallois en Angleterre.
(4) celui des Gallo-romains et des Francs, mais au dépens des Wisogoths d'Aquitaine et des Burgondes ariens, il n'est pas inutile de le rappeler ici.
(5) Pourquoi donc les Grecs, après des siècles d'occupation ottomane, ont voulu leur indépendance politique et accepté, pour la mieux garantir, une dynastie royale totalement étrangère à leur sang, sinon parce que même cette dynastie, quelque étrangère qu'elle fût, dès lors qu'elle était de confession chrétienne et qu'elle les rattachait à l'Occident chrétien, leur était préférable à la présence ou même à la menace de l'Islam sur leur sol ? Nierons-nous, après cela, l'importance du fait religieux et celle ce l'unité ethnique, de l'homogénéité culturelle ?
(6) J'ai moi-même travaillé dans une étude lausannoise dirigée par deux apatrides; j'en connais donc les nuisances. Même en Vallais, il a suffi d'un seul procureur général d'origine métèque pour que l'immoralité d'une magistrature politisée au moins autant que dans le royaume de Belgique se donne libre cours, tant il est vrai que les plus prompts à perdre leur race ou leurs racines sont les éléments sociaux les plus nouveaux, donc les moins respectueux de traditions qu'ils méconnaissent. Ceci dit, la frange dégénérée du patriciat rejoint en masse cette faune incolore, je le concède volontiers.
(7) "Un monde contre le changement - une culture au cœur des Alpes - Uri en Suisse" coll. Histoire - Economica, 49, rue Héricart F-75015 Paris, page 191.