Les deux votations fédérales méritent peu de commentaires malgré le fait qu'aussi bien la nouvelle loi sur le travail que l'initiative populaire contre l'immigration clandestine ont dû subir un feu roulant de critiques en partie imméritées.
A mon avis, le Parlement a eu raison de biffer du projet soumis par le Conseil fédéral l'obligation de compenser le travail de nuit par un congé en temps de 10% de la durée travaillée de nuit. Les compensations de l'ancienne loi se retrouvent néanmoins telles quelles dans la nouvelle. Il faut voter OUI.
Quant à l'initiative visant à limiter l'immigration clandestine par une disposition constitutionnelle excluant l'entrée en matière sur la demande d'asile d'une personne entrée clandestinement en Suisse, elle résoud mal un véritable problème, celui de la confusion entre le flux migratoire de nature économique (que la Suisse a été incapable de résoudre, fût-ce par des accords bi- ou multilatéraux avec ses partanaires européens) et la procédure d'asile utilisée à 95% par des étrangers qui n'obtiendront pas le statut de réfugiés. De ce fait, il est relativement indifférent que les requêtes soient traitées aux postes-frontières ou ailleurs, si ce n'est que les solutions imaginées par l'UDC risquent d'être fort coûteuses et de ne rien résoudre. Lorsque M. Lorétan, secrétaire suisse du parti démocrate-chrétien annonce que l'acceptation de cette initiative "créerait un climat défavorable à l'ouverture et compromettrait une politique d'intégration européenne basée sur la libre circulation des personnes", il m'inciterait plutôt à voter OUI. Je voterai NON cependant, sans illusion.
C.P.
Publiée par plusieurs quotidiens, la lettre de
Mme Marina Decarro, au nom d'un mystérieux "Collectif du 14 juin
et Groupe Femmes du monde arabe" à Genève apporte une contribution
originale à la controverse sur le port du voile islamique par une
institutrice de Châtelaine. On y lit notamment :
"L'enseignante genevoise qui porte le voile islamique
dans l'exercice de sa profession pose un problème qui va bien au-delà
des particularismes religieux et culturels. En effet, chaque jour, à
travers le monde, des milliers de femmes bravent la mort en refusant de
porter le voile islamique. Combattu dans leur pays depuis un siècle
par des femmes courageuses et éprises de liberté, le voile
islamique est aujourd'hui un enjeu de vie et de mort pour des femmes et
des jeunes filles. Tout le monde a encore en mémoire les deux écolières
algériennes assassinées, car elles ne portaient pas le voile
(...)
De tout temps, dans toutes les confessions, les intégrismes
religieux ont tenté de dicter aux femmes leur conduite par le chantage
et par la répression. Ils imposent une conception archaïque
et méprisante de la femme, définie comme dangereuse, corruptrice
et impure : elle n'a le doit d'exister que si elle se soumet à des
contraintes décidées par les hommes et qui sont autant d'entraves
à sa dignité et à sa liberté de femme. Ainsi,
le message véhiculé par le voile islamique est terrifiant.
(...) De fait, l'intégrisme religieux n'est pas seul à s'approprier
le corps de la femme : toutes les sociétés patriarcales en
font un enjeu de pouvoir. Le Collectif su 14 juin de Genève soutient
le combat des femmes pour leurs droits fondamentaux sous les lois musulmanes.
Nous ne pouvons accepter qu'une enseignante porte le voile islamique dans
l'exercice de ses fonctions. Ce faisant, elle impose tous les jours l'exemple
de la soumission des femmes à de jeunes élèves de
l'école publique genevoise. Bien au contraire, plus que jamais,
l'école doit aujourd'hui redoubler d'efforts pour promouvoir l'égalité
des chances entre filles et garçons".
Ainsi, au motif que l'obligation du port du voile islamique
est ressenti par des femmes musulmanes, dans leur pays, comme une "entrave
à leur dignité et à leur liberté", comme une
"appropriation de leur corps" imposée par une société
patriarcale, l'incertain Collectif du 14 juin "soutient le combat des femmes
musulmanes pour leurs droits fondamentaux sous les lois musulmanes" et
manifeste ce soutien en refusant d'accepter qu'une enseignante musulmane
porte, de son propre gré, cet insigne de sa foi sous les lois genevoises
!
Décidément, l'intégrisme n'est pas
là où Mme Decarro le dénonce !
C.P.
Les chantres habituels de la subversion n'ont pas eu de mots assez durs pour fustiger le Tribunal de Toulon à cause du récent jugement condamnant les deux rappeurs parisiens Joey Starr et Kool Shen, du groupe "Nique ta Mère" à six mois de prison, dont trois avec sursis et à l'interdiction de scène pendant six mois.
Que n'a-t-on entendu sur l'intolérable entrave à la libre expression dont sont victimes les deux "héros de la radicalité rap francophone, ces chantres d'une génération oubliée" ?
Poursuivis à l'initiative de la Fédération professionnelle indépendante de la police et de la Fédération autonome des syndicats de police, les provocateurs avaient été mis en examen, comme on dit aujourd'hui en France, pour "outrage à personnes dépositaires de l'autorité publique" à cause d'une diatribe contre les forces de l'ordre prononcée le 14 juillet 1995 à l'issue d'un concert donné à Seyne-sur-Mer.
Bien que je comprenne le ras-le-bol des policiers, mal-aimés, agressés dans les banlieues, injuriés quotidiennement par ceux que la presse hexagonale prudente appelle "les jeunes" pour éviter de tomber sous le coup de la loi Gayssot, lâchés par leur ministre, ridiculisés par la presse, je considère ce jugement comme une ânerie. MM. Starr et Shen, en traitant publiquement les policiers de "fachos" et même d'"assassins" devant dix mille gamins venus les applaudir auraient provoqué un silence stupéfait et consterné si les instituteurs de ces garnements ne les avaient pas dressés depuis des années contre le pouvoir civil par des discours autrement plus pervers. Ils ont bonne mine, les Français qui célèbrent depuis deux cents ans les vertus de la Révolution, la délicatesse poétique des "Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne...", qui fêtent les régicides et qui poursuivent avec une haine tenace les derniers survivants restés fidèles à l'ancien chef de l'Etat français ! Cela fait deux cents ans que, dans toutes les familles républicaines, on conspue allègrement le régime politique précédent, que l'Empire a vomi la Monarchie, que la République s'est férocement gaussée de l'Empire, que de Gaulle a fait condamner Pétain et qu'on traîne encore aujourd'hui sur le banc d'infâmie, au soir de sa vie, un ancien préfet de police.
En matière d'"outrage à personnes dépositaires de l'autorité publique" les esthète du groupe NTM ont de solides références historiques à faire valoir.
Quant aux belles âmes qui déplorent à grands cris l'atteinte intolérable à la libre expression, ils seraient plus crédibles si on les avait entendus tenir des discours semblables lors des procès récents où furent lourdement condamnés des admirateurs de la culture occidentale, des opposants à l'abattage rituel des animaux de rente, des experts chimistes et autres historiens documentés, des dessinateurs de presse originaux et autres paisibles ménagères désireuses de sous-louer une chambre "à un jeune homme chrétien", tous renvoyés en Correctionnelle pour "incitation à la haine raciale".
Je suis de ceux qui déplorent la condamnation des solistes du groupe "Nique ta Mère", bien que j'aie leur nom et leurs discours en horreur. Mais j'ai commencé par déplorer l'exécution de Robert Brasillach. Comme disait James Gordon Bennett, fondateur du New York Herald Tribune, et accessoirement personnage d'un album de Lucky Luke, la liberté de presse est indivisible.
Claude PASCHOUD
"...pourfendre l'injustice, l'erreur, la médiocrité, ... (etc.), c'est votre vocation et vous ne pouvez parler cette langue de bois partout pratiquée, fruit et reflet du désarroi des esprits et de notre décadence. Vous ne pouvez que parler clair et sans concession, ce que M. Berthod appelle : "descendre en flamme vos voisins et décourager vos amis".
Pour cette mission, vous vous êtes totalement dépouillé, y compris des contraintes familiales, professionnelles et sociales. En ce sens, vous êtes un homme libre..."
Extrait d'une lettre reçue le 11 octobre 1996
Il n'est moralement pas permis de se placer dans une situation périlleuse et d'entraîner des tiers, surtout lorsqu'ils sont mineurs, dans la précarité, ni de leur causer un dommage matériel ou moral pour la seule satisfaction personnelle de se poser soi-même en redresseur de torts, en don Quichotte, en chevalier sans peur et sans reproche (cette dernière expression m'a fait bien rire), en pourfendeur de l'injustice, de l'erreur, du vice ou de la médiocrité. Au risque de surprendre, je ne l'ai jamais fait ! Et si j'ai effectivement mené des combats sur tous ces fronts, ce n'était jamais pour ces motifs, qui ne sont ni exclusifs, ni même prioritaires. Pourquoi ? Parce que je ne me suis jamais attribué dans l'Etat ou dans l'Eglise un rôle qui ne fût pas le mien. Si donc j'écris ce que j'écris, et si j'agis comme je l'ai fait, comme je persiste à le faire, acceptant d'en subir les conséquences malgré moi, et par la faute d'autrui, c'est parce qu'il m'est impossible d'adopter un autre comportement qui soit conforme à la charité et à la justice que je me dois à moi-même, tout simplement.
Ce que mon lecteur et correspondant appelle, correctement, "ma vocation" et qui a en effet toutes les apparences d'en être une, ne se présente pas du tout, dans la réalité, de la manière que je prévois ou prévoyais. On me répondra : qu'est-ce que cela change, puisque vous reconnaissez que telle est votre vocation ? C'est oublier un peu vite qu'une vocation d'origine divine peut être entravée par les puissances infernales et par les hommes qui se font les instruments de cette puissance des ténèbres. Certes, ces entraves n'existeraient pas non plus sans la permission divine. Mais je n'ai pas à juger de ces permissions-là. Je dois seulement agir conformément à ma vocation, hic et nunc, fût-ce dans la nuit la moins pénétrable, et de fait, je vis bien au jour le jour. Je ne puis entreprendre aucun projet qui n'échoue dans un certain sens. Et pourtant, la lumière se fait au coeur de l'obscurité.
A l'Etat du Valais, il ne m'appartenait pas de juger mes collègues, mais de remplir une fonction bien précise au sein de la chancellerie : je le fis, c'était mon devoir d'état. Il souleva des tempêtes. Au NF du Valais, j'assumais des chroniques bihebdomadaires sur des sujets d'intérêt général : je le fis, c'était mon devoir d'état. Il souleva d'autres tempêtes. L'occasion se présenta alors pour moi de pratiquer le barreau dans deux cantons romands : je le fis, c'était mon devoir d'état. Il souleva encore des tempêtes, et, cette fois, un acharnement tenace à détruire ma personne par tous les moyens, sans en exclure la psychiatrie, comme en Union soviétique. Je fis néanmoins mon devoir d'état jusqu'au bout et, quoique je ne sois pas né Altesse Sérénissime, restai serein au fond de moi-même durant toute la tempête, la plus longue, la plus dévastatrice de toutes, celle où je vis le mieux les petites bassesses que l'on peut se faire impunément entre gens du même nom, du même prénom... C'est alors que l'on crut qu'il me faudrait, comme on dit "prendre une bonne fois pour toutes le taureau par les cornes", "tourner la page" et chercher vaillamment de quoi vivre sans obliger personne, car ainsi va le monde, dit-on. Après tout, ce que j'appelle mon "devoir d'état", n'est-ce pas plutôt de l'intransigeance mal placée (l'intransigeance est toujours mal placée aujourd'hui quand il ne s'agit ni d'argent ni de pouvoir, mais de morale ou de raison...), de la raideur, peut-être même de la hauteur et, disons le mot : de l'orgueil ?
Non seulement je m'abstiens de répondre à de telles critiques, par humilité, mais je me refuse absolument à consentir à ce que certains appellent "un travail alimentaire" dès lors que celui-ci ne m'aurait pas été proposé, qu'il ne garantirait pas le maintien intégral de ma résistance et porterait préjudice à la revendication de mes droits à la réparation des torts subis. Comme d'autre part, je ne suis pas resté inactif durant cette troisième tempête, bien au contraire : je n'ai cessé d'écrire et même de publier livres et études autant que mes moyens m'y autorisaient, j'estime faire tout ce qui, de mon côté, est humainement possible pour favoriser une vraie réinsertion sociale, car je n'ai pas du tout le goût de la marginalité et j'aurais plutôt tendance à la réprouver. Ces activités relevaient donc aussi, dans ma situation réelle, de mon devoir d'état. Là encore, je ne revendique aucun pouvoir sur quiconque, je me contente d'exercer des pouvoirs et d'entretenir des talents qui sont miens, et de défendre l'intégrité d'un esprit lésé par la Faculté, sans que je puisse articuler aucune défense contre elle... Je continue donc de faire mon devoir d'état. Ce qu'en pense celui-ci ou celui-là n'a d'intérêt pour moi que dans la mesure où je puis en extraire une exigence de progrès; le reste m'indiffère.
Mais où je vois que la Providence guide toutes ces choses, c'est qu'à mesure que ma précarité augmente, je perçois mieux la puissance des ténèbres sur mon entourage qui, jouant avec le diable, voudrait bien m'assimiler à un don quichotte immature et pourfendeur de moulins à vent. Soyons clair : la tolérance n'est point son fait à mon endroit, mais le mien au sien. Je ne puis, au regard même du droit positif suisse, de son esprit et de sa lettre, renoncer à un certain nombre de droits élémentaires liés à l'existence de ma personnalité juridique. Je ne puis accepter que mes relations professionnelles ou sociales soient en permanence hypothéquées par un faux impuni et m'exposer de la sorte à un état durable, voire définitif, de précarité morale et sociale bien pire que la précarité matérielle présente. Je ne puis accepter des mises en échec par des procédures falsifiées et truquées qui ont pour conséquence de favoriser dans le public et même à l'intérieur de ma propre famille (au sens large) jusqu'à ce jour des jugements téméraires et faux sur la qualité intrinsèque de mes prestations d'avocat, incomparablement supérieures à celles de la totalité de mes confrères et de l'ensemble de la magistrature, de tous niveaux, pour ce qui est de la vraie science du droit défendu en l'occurrence. Je ne cède rien sur ces choses car si je le faisais, je serais injuste envers moi-même.
C'est donc pour perpétuer la défense de
ces doits-là que j'écris dorénavant. Il ne doit échapper
à personne que si l'on me concède volontiers quelque talent
littéraire (la dérision de mes ennemis en ce domaine relève
d'une stratégie essentiellement guerrière), quelque culture
philosophique, quelques connaissances en histoire, je n'hésite pas
à traiter de questions juridiques, et même à écrire
une étude sur ce sujet. Pourquoi ? Afin de créer un document
supplémentaire à l'établissement de la preuve que
mes facultés de jugement sont bien intègres dans le domaine
bien précis où je suis officiellement jugé, sur expertises,
paranoïaque délirant. La Providence m'a permis de réaliser
ces choses. J'ai donc fait, comme par le passé, mon devoir d'état.
Et s'il doit encore soulever des tempêtes, eh bien, que viennent
les tempêtes ! Avec la grâce de Dieu, je ne changerai rien
à mon itinéraire, pas un iota à mes écrits
passés ou présents ou futurs selon cette intention. Il y
va, en effet de la qualité nécessaire de tous mes rapports
sociaux dans ce pays, tant avec ma famille (au sens large) qu'avec l'ensemble
de mes concitoyens. Par ce que je fais, j'accomplis déjà,
au demeurant, une forme de réparation aux dommages subis. Mais celle-ci
ne suffit pas. J'ai donc d'excellentes raisons de persister. La Rochefoucauld
disait que l'espérance anime le sage et leurre le présomptueux.
J'ai encore cette humilité de ne point trancher moi-même définitivement
sans jamais quitter la voie de la saine raison.
Michel de PREUX
Il paraît que l'on s'est gaussé outre-Gothard de l'exercice militaire dénommé "Alerte en Padanie".
Encore faudrait-il savoir qui a ri. Etait-ce l'"opinion" italienne ? En ma qualité d'ancien combattant, j'ai eu plusieurs occasions de rire des exploits militaires italiens de la Seconde Guerre mondiale, qui tranchaient avec le courage et l'esprit de sacrifice de cette armée pendant le conflit de 14-18, à Isonzo par exemple.
N'était-ce pas plutôt la presse suisse et son trop fameux ramassis d'impuissants du GssA, qui remue de la boue depuis une dizaine d'années et obnubile bien des esprits naïfs, dans notre pays, qui manque évidemment (et c'est tant mieux pour sa population) de cruelles expériences politico-militaires ?
N'importe quel exercice militaire sur son territoire intérieur ou extérieur aurait pu être codé et porter un nom symbolique caractérisant cette entreprise, comme Edelwleiss, Chamois, Veltelin ou Lassagna, peu importe. Ridiculiser un exercice militaire de défense des frontières laisse à réfléchir à une époque où les terrorismes et infiltrations franchissent trop aisément les frontières nationales. Sans parler de l'Irlande du Nord, pensons aux actions des Basques, par exemple, et aux organisations dont le fanatisme religieux ou ethnique déclenche des catastrophes même chez nos amis lointains des Etats-Unis où le fameux melting-pot chanté par Walt Withman a lamentablement échoué. D'ailleurs, les événements post-coloniaux actuels en Afrique apportent à ces rêves un sanglant démenti.
Mais sans aller jusque dans la région des Grands Lacs, que de pauvres imbéciles ne savent même pas situer géographiquement ou scientifiquement selon des critères ethnographiques ou culturels, les media nous abreuvent, à grand renfort d'émotivité, de la misère des populations d'Afrique centrale. Pourtant, ces pays ont leurs représentants politiques dans les instances onusiennes, ils occupent des bureaux et des fauteuils confortables, qui leur font oublier les soucis et les problèmes de leurs compatriotes qui se débattent dans les méandres de leur politique fondée sur le verbiage et l'arrivisme personnel.
On crie encore "haro" sur les colonisateurs. La stabilité dont jouirent les empires coloniaux prouve d'elle-même la dégradation de la situation actuelle, engendrée principalement par le post-colonialisme, par les gérants de l'exploitation économique libérale et par l'ingérence du Fonds monétaire international qui ont, en usant largement de la corruption, du népotisme et de l'inculture des populations, poussé l'ensemble de ces pays dans des situations inextricables.
Encore une fois, cher Lecteur, on vous culpabilise alors que des millions sortis de votre poche sont consacrés à la survie des Etats africains. Il y eut une période où les situations politiques avaient fait de l'Afrique un enjeu stratégique. Même les Cubains se sont mêlés à ce jeu, en Angola, au Mozambique et ailleurs. Les Chinois sont venus mourir par milliers pour assurer la construction d'un chemin de fer en Tanzanie, de piètre utilité aujourd'hui. Pour le reste, santé, éducation et hormis dans les slogans marxistes, les progrès ne sont guère visibles. Sur tout le continent africain, on a dispersé des armes, allant de la Kalachnikoff aux lance-fusées, en passant par les mines antipersonnel. Qui donc les a fournies ?
Il y eut un temps où les antiségrégationnistes vous vendaient des oranges destinée à soutenir leur action contre l'apartheid et où Amnesty International vous inondait de tracts contre la torture et l'état des prisons en Afrique du Sud, sans jamais vous entretenir des régimes communistes à l'Est et des goulags.
Ces gens doivent s'ennuyer ferme de nos jours et ils cherchent à combler leur vide cérébral. C'est ainsi qu'ils n'ont rien trouvé de mieux à faire que de troubler un défilé à Genève et de faire tomber un pot de fleurs sur la police. Un courageux a même fait semblant de se jeter contre un blindé.
S'il y a des problèmes dans notre pays, et il y en a comme partout, comme chez nos voisins, pourquoi nos naufragés du bon sens ne se sont-ils pas attaqué à eux depuis longtemps. A leur place, j'aurais déjà commencé à vendre des pommes de terre, des choux et des raves pour soutenir nos paysans, et pour soutenir les "Padaniens" j'aurais déjà vendu en public des ravioli, du parmesan et du Chianti. Et pour soutenir les Corses qui ne veulent plus de la République de Chirac et de Juppé, j'aurais vendu en leur faveur des couteaux suisses et des chaussures de montagne. Nenni ! On n'a pas vu les téméraires des slogans fumeux participer à la révolte récente de nos paysans devant le Palais fédéral.
Il y a des rires bêtes et imbéciles chez les demeurés. Et on peut craindre que le jour où ils prendront le pouvoir, ils ressembleront à des cavaliers ignorant l'équitation tombant de leur destrier comme des clowns de cirque. On n'aura pas encore assez démoli les valeurs irremplaçables que sont l'honnêteté, la justice, le courage et la disponibilité du citoyen qui se veut suisse. A présent, après les innombrables échecs dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, on veut encore "réformer" un système déjà peu probant. Notre expérience personnelle ajoute encore à cela que la mauvaise réputation actuelle du système a déjà franchi les frontières jusqu'à de lointains pays francophones, comme le Liban ou Madagascar. La direction de l'enseignement du français a privé certains établissements, à Lausanne même, du droit de délivrer un baccalauréat de type français, et les relations se sont méchamment envenimées.
La dénomination d'un exercice militaire frontalier
valait-il une telle campagne du lobby de la presse ? A notre avis, elle
témoigne plutôt d'une bonne information de la part des responsables
et leur choix convient parfaitement à notre présente époque.
TRIBOULET
(fou du roi)