Cynisme
Moi
qui n’ai pas la TV, je suis tombé par hasard, chez des amis, sur une émission d’une
chaîne française où l’on voyait des dames (principalement) et quelques
messieurs exposer ce que représentait pour eux leur chien.
On
les voyait embrasser et cajoler leur chère petite bête, parler avec
attendrissement du compagnon de leurs bons et de leurs mauvais jours. On
apprenait les niches, les paniers, les mets délicats, les joujoux, en bref le
budget nécessaire à l’entretien de l’adorable créature.
On
subissait le couplet inévitable sur la fidélité des bêtes et l’ingratitude des
enfants.
C’était
positivement écœurant.
La
possession d’un animal domestique n’est pas qu’une affaire individuelle. Tant
qu’il ne s’agit que d’un canari, d’un poisson rouge, à la limite d’un chat, le
mal est circonscrit et socialement tolérable. Mais le chien est source de pollutions de toutes sortes : le chien
aboie, il pue, il mord, il encombre, il dissémine sur la voie publique ses
excréments et partout des kilos de poils.
Il
n’incommode pas que son propriétaire, ce qui ne serait que justice, il
empoisonne la vie des voisins, des collègues, des connaissances. Il alimente
les diatribes que les «maîtres» imposent à tout venant sur les vertus morales
de cet animal.
Il
faudrait se décider, une bonne fois, à réclamer aux propriétaires de chiens un
impôt proportionnel aux nuisances sociales provoquées par ces bestioles :
mettons de dix à vingt mille francs par année, selon la race.
En
seraient dispensés les chiens d’aveugles, les chiens d’avalanches et quelques
autres dont l’utilité sociale serait démontrée.
On
pourrait prévoir un rabais également pour les spécimens aphones, édentés et
rasés, en dehors des agglomérations urbaines.
C.P.