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Vers un nouveau Poitiers en Suisse ?

Il est encore un peu tôt pour répondre à cette question. Ce qui est certain, en revanche, c’est que le vote d’interdiction des minarets sur sol helvétique du 29 novembre est un fameux pavé dans le marécage euro-mélangiste. Le Suisse «primitif» pas tout à fait en sommeil chez l’auteur de ces lignes ne peut que se réjouir du résultat, et l’analyste remarquer les édifiantes réactions que cette décision a provoquées, tant chez les nouveaux conquérants que chez les adeptes de la dissolution des peuples par mixage:

L’outrance: «C’est indigne de la Suisse !» – pour le président de la Communauté de Suisse, lequel paraît tout ignorer des limitations imposées aux chrétiens dans la plupart des pays de l’Islam.

La surprise poliment consternée – chez M. Laurent Mossu (correspondant suisse de France Info) qui parle de «surprise énorme», de «partis politiques (…) totalement abasourdis (…) invoquant un vote humiliant pour les musulmans», imagine d’autorité une «peur [de l’islam] fondée sur des facteurs dépassant le strict cadre religieux», cite la tarte à la crème des «démêlés entre la Suisse et la Lybie [sur l’affaire des otages]» et déplore que les nationalistes pavoisent alors que les milieux d’affaires s’inquiètent des retombées [financières, économiques et touristiques]».

Dans une France gênée au beau milieu d’une manière de «débat sur l’identité nationale» imposé par le régime de Paris et ô combien contenu par d'utiles modérateurs (au vu des premiers résultats très incorrects révélés par le «oueb» et les autres médias), on assiste à une floraison d’explications réductrices sur la prise de position de notre peuple, dont la plus tartuffe est qu'il s’agit là d’une question «purement architecturale»!

Un peu partout dans les provinces d’Europe – et comme il est de coutume depuis les avatars du traité de Lisbonne – des «autorités préoccupées» s’arrogent le droit de «permettre» au souverain helvétique de voter à nouveau… des fois qu’on puisse les piéger comme les Irlandais pour ce dernier traité.

Max, pour sa part, voit en cette décision la manifestation de l’exaspération légitime d’un peuple sorti d’anesthésie – pour une fois – plus tôt que les autres; un peuple encore paisible mais néanmoins fort irrité de voir son pays progressivement bradé au culte de la polyculture mondialiste par des félons exécutifs ou médiatiques.

France sarkozienne : vers une société à trois tiers ?

Insensiblement, le pays évolue vers un système social à trois «tiers» d’inégales grandeurs: un gros tiers qui épie, contrôle, verbalise (souvent) et intervient (parfois, lorsque les risques physiques et politiques sont faibles et les perspectives d’encaissement réjouissantes) ; un autre gros tiers qui tend la main (par nécessité ou par profession); tous deux encadrant un tout petit tiers en constante diminution et qui s’épuise à les financer dans un système au sein duquel l’Etat ne rendra bientôt plus qu’un seul service public: percevoir les impôts!

Hypothèse sur Matrix

Max remercie ce lecteur bourguignon de lui avoir conseillé ce film et précise n’en avoir vu que le premier épisode; parce que trop d’effets spéciaux lassent l’esprit et trop de lumières glauques fatiguent la vue. Matrix un, c’est la description d’un monde d’esclaves nivelés sous une cybersurveillance totale générée par une «matrice», sans doute essentiellement composée de silicium, servie par des argousins que l’on devine issus du métissage1 d’un(e) technocrate et d’un(e) agent(e) de surveillance gouvernementale, avec ce qu’il faut de héros multicolores, et des trois sexes, pour lutter contre l’oppresseur. En revanche, il n’est jamais indiqué clairement qui se cache derrière cette «matrice», mais il ne faut pas de trop grands efforts d’imagination pour envisager la présence occulte d’une Bête immonde «fascistoïde». En gros, nous avons-là un (long) film pour quatre messages – l’oppression est pour bientôt, les forces démocratiques de la liberté triompheront, mais ça va être dur et il y aura beaucoup de héros morts – et deux gros mensonges: car la «matrice» est déjà en place... et la Bête immonde n’est pas celle que vous croyez. L’intention perverse du film est d’inverser les responsabilités.

En Europe, la «matrice» s’applique à monter un mur psychologique – bien supérieur en efficacité au défunt mur de Berlin avec lequel on distrait tant les masses – autour d’une Suisse coupable de souveraineté et de non alignement sur les oukases de Bruxelles. Quant aux populations assommées de slogans des provinces européennes, laissons la parole aux Russes qui les visitent et remarquent, consternés et surpris de la naïveté et de la passivité des «de souche»: « Vous allez connaître ce que nous avons quitté ». Et ces «sous-chiens» vont en effet apprendre à connaître les «délices» d’un régime stalinien, avec l’assurance inaliénable de déterminer librement leur avenir pourvu qu’ils sachent opiner dans toutes les langues européennes.

Tout a été prévu pour la tranquillité des veaux... Combien sont-ils, au demeurant, à savoir qu’un texte amende utilement l’article 2 - 2 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne – «La peine de mort est abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine ni exécuté» – en passant par l’article 6 al. 1 et 3 du Traité de Lisbonne2 en vertu duquel, «les droits, les libertés et les principes de la Charte sont à interpréter en fonction des dispositions générales du Titre VII de la Charte qui en définit l’interprétation et l’application ainsi qu’en tenant dûment compte des “explications ”3 mentionnées dans la Charte et où sont indiquées les sources de ces dispositions». Ainsi : «La noble prohibition de la peine de mort est rendue caduque par “l’explication” suivante : “La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire: (…) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection” (article 2 - 2 de la Convention européenne des droits de l’homme) »4. En clair: le jour où les peuples excédés descendront dans les rues dans l’espoir illusoire de faire sauter les verrous du système, les séides du gros tiers évoqué en premier dans le texte précédent tireront à vue et pour tuer.

Sur ces intéressantes perspectives, Max souhaite aux lecteurs du Pamphlet de bonnes fêtes quand même.

Max l’Impertinent

1 Dans les combinaisons sexuelles qu’il plaira au lecteur d’imaginer.

2 «152 pages, contenant plus de 350 dispositions de droit primaire, auxquelles s’ajoutent 13 protocoles et 59 déclarations, et complexifié à l’extrême à dessein, pour qu’on n’y comprenne rien», selon le professeur de droit allemand Karl Albrecht Schachtschneider.

3 Souligné par nous.

4 Toujours selon Schachtschneider.

Thèmes associés: Politique française

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