Ciel! Le religieux revient à la mode en politique!
Il paraît que nos politiciens se remettent à parler religion1. Voilà qui est gênant, non?
Pourtant, ce n'est pas vraiment étonnant: cette année est celle des cinq cents ans de la Réforme et nos conseillers fédéraux, entre autres, sont appelés à prononcer des discours en relation avec l'événement.
Plus originale est la démarche du Parti démocrate-chrétien qui «veut (…) rendre le christianisme “great again”». On commençait justement à se demander si le sigle PDC ne signifiait pas Parti démocrate-conformiste.
Toutefois, selon l'historien gauchiste reconverti en Vert Josef Lang, le but de cette rechristianisation serait de «contrebalancer le discours de l'UDC contre les symboles musulmans». Voilà qui est rassurant. Imaginez le chenit si un parti se disant chrétien prétendait simplement appliquer autant que possible l'enseignement du Christ dans ses choix et ses actions!
D'ailleurs, si l'on en croit le morceau de bravoure qui conclut le communiqué répercuté par 20 minutes, l'Eglise et en particulier le porte-parole de l'évêché de Coire – dont le chef est réputé ultra-conservateur et détesté pour cela par les tenants du religieusement correct – s'opposeraient fermement à une telle démarche:
Pour Giuseppe Garcia, porte-parole de Vitus Huonder, évêque de Coire, «prendre des valeurs chrétiennes comme lignes directrices est problématique» pour un parti gouvernemental. «On risque de répondre à l'Etat islamique par de la philosophie chrétienne», estime-t-il. Alors que pouvoir et morale sont réunis dans une seule instance dans l'islam, il y a séparation de ces valeurs dans un Etat de droit, rappelle-t-il. «Si un politicien veut défendre le christianisme, il doit se battre pour un Etat de droit laïc.»
Apparemment, certains «bergers» de l'Eglise préfèrent aux valeurs chrétiennes les valeurs dites républicaines.
M. P.
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