Mauvaise foi

La presse aime prendre ses rêves pour des réalités et, surtout, faire croire à ses lecteurs que ses rêves sont bel et bien des réalités.

C'est ainsi que mon quotidien gratuit habituel titrait joyeusement, le 6 juin, au lendemain de l'échec du référendum contre la révision de la loi sur l'asile: «Les Suisses ont dit “halte aux abus” de l'UDC.»

Le 12 juin, le même journal annonçait avec ravissement dans un sous-titre: «Un sondage (…) montre que les Helvètes sont attachés à l'UE.»

En réalité, les Suisses n'ont dit halte à rien du tout. Ils ont simplement largement approuvé la révision de la loi sur l'asile. C'est un incontestable échec pour l'UDC, sans plus. Qui crie aux abus des verts ou des socialistes quand ils sont battus en votation populaire? Quant à la loi sur l'asile, on verra ce qu'en penseront les Suisses quand elle aura déployé tous ses effets.

Le sondage qui réjouit tant l'équipe de 20 minutes montre, lui, que «presque la moitié de la population (42%) serait prête à sacrifier les contingents des travailleurs européens pour sauver [les accords bilatéraux]», ce qui est fort différent, on nous l'accordera, d'un attachement indéfectible à l'Union européenne.

D'un article de presse, il faut tout lire ou rien. (mp)

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