Excès

Le suicide de Benoît Violier, cuisinier prestigieux, a déclenché des torrents de larmes et un deuil quasi national dans le canton de Vaud.

Compte tenu de sa célébrité, il était normal que les obsèques du chef eussent lieu à la cathédrale de Lausanne, où il a reçu l'hommage de sa famille, des ses amis, de sa clientèle, des représentants du monde politique, médiatique et gastronomique, sans parler des centaines de gens qui ne l'avaient jamais vu, pour n'avoir pas eu les moyens de manger dans son restaurant, mais qui croyaient sentir que le pays venait de perdre un grand artiste.

La mort d'un homme de quarante-quatre ans au sommet de la réussite – ou pas – est un événement tragique qui ne doit pas être minimisé. Mais l'excès contraire est blâmable aussi.

Un des amis du défunt aurait déclamé, au cours de la cérémonie d'adieu, cette envolée poétique: «Quand mon regard se tournera vers le ciel, je saurai reconnaître ton étoile car c'est celle qui brillera le plus.»

Oubliés les mages d'Orient qui avaient vu l'étoile.

Dans une cathédrale, il fallait oser.

M. P.

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