Sans repères

«Homme, tu n'es que poussière, et tu rentreras dans la poussière.»
Genèse III, 19.

S'il fallait définir la société présente en Europe, nous pourrions dire que c'est une société sans plus aucun repère. Et c'est sans doute la raison pour laquelle les contradictions y abondent, bien qu'elles ne soient plus perçues comme telles. Pareil refus de l'exercice de la logique équivaut à un refus de l'intelligence. Le non-sens triomphe là où l'intelligence est étouffée ou asservie.

Prenons seulement deux exemples: l'écologie et l'agriculture. La première est en vogue, mais à condition qu'il ne s'agisse que de la nature, non de celle de l'homme... Car qu'y a-t-il de plus éloigné de l'écologie que le pseudo-mariage entre personnes de même sexe? La seconde est opprimée au point de contraindre cette frange de la population, dont le travail n'a pas à démontrer son utilité sociale, en France notamment, à vendre ses produits au-dessous du prix de revient. Il faut que des agriculteurs manifestent, bloquent des réseaux routiers et des grandes surfaces commerciales pour que cette contradiction soit entendue. Il est difficile de poursuivre l'absurdité d'une politique économique plus loin!

L'Europe dite «unie» défait les nations, lézarde le principe de souveraineté étatique, et c'est à ce «machin» que certains, ici-même, voudraient nous voir adhérer! Si, chez nous, le bon sens a encore, dans la vie publique, quelque influence, même  restreinte, c'est très certainement à la préservation de notre souveraineté que nous le devons.

Mais le danger subsiste. L'actuel afflux migratoire ne sera pas maîtrisé par de simples sentiments humanitaires. Il faut comprendre cet événement comme une menace durable qui, à terme, est capable de détruire l'Europe comme entité politique. Pour le comprendre, il faut le voir de haut, c'est-à-dire sous l'angle spirituel. C'est la raison pour laquelle je terminerai mon propos par une longue citation de Dom Prosper Guéranger, OSB1, extraite de son Année liturgique à la date du jeudi de la sexagésime:

Les invasions étrangères ont toujours été amenées par les crimes des hommes, et il n'en est pas une seule qui n'atteste la suprême équité avec laquelle Dieu gouverne le monde. (…) L'Empire romain avait accumulé les crimes jusqu'au ciel; l'adoration de l'homme et la licence effrénée des mœurs  avaient été portées au dernier degré dans les nations qu'il avait perverties. Le christianisme pouvait sauver les hommes dans l'Empire, mais l'Empire lui-même ne pouvait devenir chrétien. Dieu le voua au déluge des barbares. (…) Les forces    des exécuteurs de la vengeance céleste avaient eux-mêmes l'instinct de leur mission, et ils prenaient le nom de «Fléaux de Dieu». Plus tard, (…) Dieu déchaîna sur les nations chrétiennes d'Orient le fléau de l'islamisme, sans épargner même Jérusalem, Antioche et Alexandrie…

C'est notre tour maintenant, nations occidentales, si nous ne revenons pas au Seigneur notre Dieu. Déjà les cataractes du ciel sont entr'ouvertes, et le flot vengeur de la barbarie menace de se précipiter sur nous.

Dom Prosper Guéranger termine cette réflexion par cet extrait du Psaume 2: Servez le Seigneur dans la crainte; embrassez sa loi, de peur que vous ne périssiez quand sa colère s'allumera soudain.

Les plus graves problèmes de la terre ont leur solution… dans le ciel. Consultons donc le ciel!

Michel de Preux

 

1 Ordre de Saint-Benoît (réd.).

Thèmes associés: Immigration - Religion - Société

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