Pour Bébé

Une majorité de la Commission de la sécurité sociale du Conseil national préconise, à la suite d'une initiative déposée par le député Martin Candinas (PDC/GR), un congé paternité de deux semaines. Celui-ci serait financé, comme le congé maternité, par les allocations pour pertes de gain – on sait que les caisses des APG se remplissent toutes seules par magie et qu'elles sont donc sans fond.

La sollicitude du parlementaire PDC et de la Commission se fonde sur le fait que «la présence du père après la naissance est essentielle pour bien démarrer (sic) la vie de famille» et qu'«aujourd'hui, dans la plupart des cas, les pères qui veulent assumer leurs responsabilités doivent prendre un congé non payé», ce qu'à Dieu ne plaise.

On notera que les milliards de pères qui, au cours de l'histoire de l'humanité, ont continué, au moment d'une naissance, à vaquer à leurs occupations en vue d'assurer l'entretien de leur famille, privant par là leur femme et leur progéniture de leur présence si essentielle, sont des irresponsables.

On notera ensuite que le sens des responsabilités n'implique tout de même pas qu'un père finance lui-même sa présence auprès de sa femme après un accouchement.

On notera enfin la situation tragique qu'ont connue une infinie multitude d'enfants privés durant des millénaires de la présence permanente de leur père dans les jours qui ont suivi leur naissance et qui explique sans doute les inévitables échecs et malheurs divers qui ont pourri la vie de ces malheureux abandonnés. 

Ce que le conseiller national Candinas et la Commission ne savent pas, c'est que la présence des grands-parents est indispensable juste après la naissance pour que l'enfant entame un parcours de vie harmonieux. Il conviendrait donc d'octroyer aux parents et aux beaux-parents de Madame un congé de grand-paternité financé par les APG ou, s'ils sont à la retraite, un dédommagement versé par les mêmes, afin qu'ils participent eux aussi, en personnes responsables, à la promotion d'une vie de famille idéale.

Il va sans dire, en outre, que les éventuels frères et sœurs scolarisés, dont la présence au sein de la famille au moment où s'élargit la fratrie est d'une importance capitale, devraient se voir octroyer un congé fraternité «financé» par quelques bonnes notes pour les travaux non présentés.

Mon siège n'est pas encore fait en ce qui concerne les parrains et marraines. Mais j'ai bon espoir qu'un conseiller national aussi irréaliste que bien intentionné mette un jour la question du congé parrainage sur le tapis.

Il est tout de même paradoxal qu'au moment même où on envisage de porter une nouvelle atteinte à la famille en introduisant la mariage pour tous, il se trouve des gens pour essayer de faire croire que la famille traditionnelle mérite une protection accrue, sous forme de congé paternité, aux frais des travailleurs et des employeurs, qui financent les allocations pour perte de gain.

Il est vrai que la société nage en pleine incohérence dans tous les domaines.

 

Mariette Paschoud

 

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