Les nouvelles aventures

Justice dévoyée

Le révisionniste allemand Gerd Ittner devait quitter le 15 octobre 2014 l'établissement pénitentiaire de Bayreuth, où il avait été incarcéré le 18 septembre 2012 après avoir été extradé du Portugal, pays qui l'avait emprisonné dès le 11 avril de la même année. Il avait donc passé en prison quelque trois ans et six mois en tout, si je calcule correctement.

Que croyez-vous qu'il arriva? Deux jours avant sa libération, Gerd Ittner s'est vu signifier par un procureur zélé son maintien en détention en vue d'un nouveau procès: en effet, l'infâme s'était permis, pendant son séjour au sein des geôles portugaises, de contester l'Holocauste dans des lettres personnelles, ce qui est, il faut le reconnaître, d'une rare imprudence ou d'une incommensurable naïveté au vu de l'attachement des cours de justice européennes aux libertés d'opinion et d'expression.

Or donc, lesdites lettres ayant été transmises au procureur, icelui, craignant de voir sa proie lui échapper, a décidé tout uniment de le garder au frais en attendant son procès, à Nuremberg cette fois, dans ce haut lieu de la vérité judiciaire.

Il s'agit certainement, du moins officiellement, d'une mise en détention «provisoire» parfaitement légale, car, de toute évidence, l'accusé, rendu à la liberté, n'aurait rien eu de plus pressé que de prendre le large pour aller vivre dans un lieu où on ne livre pas les révisionnistes à la «justice» de leur pays; en Iran peut-être, ou chez ces braves soldats de l'Etat islamique ou alors carrément dans la brousse africaine. Peu importe, d'ailleurs. Il fallait éviter à tout prix que ce dangereux criminel échappât au juste châtiment qu'il mérite. Il n'y a  plus qu'à attendre désormais le «procès équitable» – dont la date n'est toujours pas fixée à l'heure où je rédige ces lignes impérissables – qui permettra de condamner le prisonnier au nombre de mois qu'il aura passés en «préventive» au moins.

Pendant ce temps, Angela Merkel s'en va défiler – ou faire semblant de défiler? – dans les rues de Paris pour défendre la liberté d'expression et lance des fleurs au défunt roi Abdallah d'Arabie séoudite, ce champion de l'équilibre, de la modération et du dialogue…

Procureur scrupuleux

Le 11 février, Vincent Reynouard a été condamné à deux ans de prison ferme, pour avoir diffusé sur internet des vidéos contestant les crimes contre l'humanité de la deuxième guerre mondiale – pas ceux des Alliés, naturellement. A cette peine s'ajoutent quelques broutilles telles que dommages et intérêts aux inévitables associations crypto-racistes et publication du jugement dans divers quotidiens, sans compter la confiscation du matériel informatique de l'impie. Bien entendu, celui-ci a fait appel.

Mais il n'est pas le seul. En effet, le procureur, qui avait déclenché les poursuites contre Reynouard et requis un an d'emprisonnement à son encontre, n'accepte pas non plus le jugement. Mais, qu'on ne s'y trompe pas, le cher homme ne saurait être taxé de mansuétude vis-à-vis de l'abominable crime commis par le condamné. Simplement, le tribunal ayant infligé à ce dernier le double de la peine maximale prévue par la loi pour le délit de «négationnisme», le procureur a vu venir le moment où l'instance supérieure serait obligée de déclarer le jugement illégal et préféré prendre les devants.

Soyons assurés que le prochain procès se terminera pas la condamnation du remuant révisionniste à un an de prison, en toute légalité cette fois.

Il en a de la chance, Vincent, de vivre dans un Etat de droit!

Mariette Paschoud

Thèmes associés: Révisionnisme

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