Au courrier

Concerne: Sous-dotation carcérale

Monsieur,

Par la présente, j'accuse réception de votre récent courrier relatif à l'objet cité sous concerne.

Je tiens tout d'abord à vous faire savoir que je ne minimise en aucun cas - comme vous le prétendez dans votre article - les récents arrêts du Tribunal fédéral relatifs aux conditions de détention à la prison de Champ-Dollon. Ces dernières ne peuvent me satisfaire, ne serait-ce que du fait qu'elles péjorent grandement la sécurité des gardiens. L'ironie que vous me prêtez est donc le fruit de votre imagination.

Un travail journalistique un peu plus poussé vous aurait ensuite permis d'éviter d'affirmer que • «M. Maudet [...] ne propose rien qu'un appel aux autres cantons».

Pour votre information, certes tardive, le canton de Genève, entre 2012 et 2018, aura doublé sa capacité de détention, grâce à un ambitieux plan de rattrapage du retard pris dans ce domaine ces dernières années.

Demain, 4 avril, verra l'ouverture de l'établissement de Curabilis (doté de 92 places). L'année prochaine, 100 places supplémentaires seront disponibles sur le site de Brenaz. En 2018, un nouvel établissement de détention après jugement ouvrira ses portes, doté de 450 places.

Dans l'intervalle, ayant déjà éliminé - car irréalisables - nombre de «solutions toutes simples» telles• que celles que vous proposez, l'Office cantonal de la détention travaille au quotidien à trouver des mesures crédibles permettant de désengorger la prison de Champ-Dollon.

L'une de ces mesures, dont vous avez peut-être pris connaissance dans la presse du jour, est le transfèrement de détenus kosovars dans leur pays d'origine, ayant désormais reçu l'accord de Prishtina, à la suite d'un accord signé avec la Confédération.

Le respect du travail de celles et ceux qui, au quotidien, gèrent l'urgence au sein des prisons et côtoient des détenus qui sont loin d'être les enfants de chœur que vous décrivez, devrait peut-être VOUS pousser à davantage de circonspection dans VOS écrits.

Dans cet espoir, je vous adresse, Monsieur, mes salutations les meilleures.

Pierre Maudet

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