Les nouvelles aventures…

Pas malin

Au raffut suscité par Dieudonné et le professeur Faurisson a succédé le raffut encore plus bruyant provoqué par l’évêque Richard Williamson. Que de bruit et de fureur!

Il y a des jours où je me demande si les pourfendeurs de «négationnistes» sont très intelligents. Il me semble qu’à leur place, je tenterais d’étouffer les «affaires», d’inviter les médias à la discrétion, de calmer les ardeurs des donneurs de leçons, bref de faire aux «dérapages» le moins de publicité possible, afin d’éviter ou au moins de ralentir l’inévitable extension du phénomène. Dans le cas de Richard Williamson, membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, le silence eût été encore plus opportun, car les catholiques traditionalistes, sans doute marqués par ce que Michel de Preux appelle l’«antijudaïsme non racial mais strictement religieux» (cf. p. 3) et aussi par une mentalité de minorité opprimée – encore une – sont probablement plus réceptifs aux propos «négationnistes» que des catholiques progressistes et religieusement corrects.


Agenouillement

Bien entendu, le pape et le supérieur de la Fraternité Saint-Pie X Bernard Fellay se sont écrasés devant la colère des éminences juives. Le second a relevé son subordonné de la direction de son séminaire, lui a interdit d’apparaître en public sans son autorisation et lui a demandé de rectifier ses propos. Quant à Benoît XVI, il s’est livré au petit numéro obligatoire de l’indignation devant l’inacceptable et l’intolérable, et a assuré «nos frères juifs» de sa solidarité, à l’occasion d’une rencontre avec des représentants desdits frères. Ceux-ci, pour la plupart, s’en sont satisfaits, mais ce n’est pas le cas de l’Anti-Defamation League qui, sans doute sous prétexte qu’elle fait la pluie et le beau temps aux Etats-Unis, s’autorise à déclarer que l’affaire ne sera pas réglée tant que le coupable n’aura pas retrouvé son statut d’excommunié. On veut espérer que ce phénoménal culot fera enfin sortir la hiérarchie catholique de ses gonds.


Rêvons un peu

Je rêve d’un pape qui, sommé de faire allégeance à la vérité officielle, répondrait aux donneurs d’ordres: «Je vous reconnais volontiers le droit de faire de l’Holocauste le pilier de votre religion, mais je vous rappelle que le pilier de la mienne est Jésus Christ. Peut-être nier l’Holocauste est-il un crime, mais, à mes yeux de chef de l’Eglise catholique, nier que le Christ est le Messie annoncé en est un autre. Je vous prie donc de vous occuper de vos affaires et de me laisser m’occuper des miennes.»

Une telle déclaration remettrait enfin, c’est le cas de le dire, l’église au milieu du village.

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