Bricoles

… pour tous

 «Le mariage pour tous» cher aux socialistes français fait couler beaucoup plus d’encre qu’il n’en mérite, la notion de mariage étant, au-delà de la définition qu’on lui donne, totalement réactionnaire, ringarde, désuète, dépassée, vieillotte, surannée, démodée, archaïque, anachronique, obsolète et moyenâgeuse.

Ce qu’il nous faut, c’est un Contrat d’Union Légale.

«Le CUL pour tous», ça c’est un projet audacieux, progressiste, avant-gardiste, futuriste, novateur et post-moderne!

 

Curieux assemblage

Le président François Hollande s’est vu offrir un chameau lors de sa visite du 2 février à Tombouctou. On ne sait pas s’il faut y voir une critique voilée de la part des autorités maliennes, mais là n’est pas la question. La famille chargée de prendre soin de l’animal en attendant son transfert vers la France aurait hélas mal compris sa mission et mangé le cadeau, de sorte que celui-ci a dû être remplacé. Il est probable que le président français n’était pas sérieux lorsqu’il déclara, au moment de recevoir le camélidé disparu par la suite dans les profondeurs stomacales maliennes: «Je l’utiliserai autant que je pourrai comme moyen de transport.» Mais, avec lui, on ne sait jamais.

Aussi ai-je à cœur de partager avec vous la remarque très rosse et très drôle que nous livre Hannibal dans Rivarol du 19 avril: «Nous attendons avec impatience les photos de Hollande en visite officielle à dos de chameau… Un pingouin sur un chameau, ça ne s’était jamais vu.»

 

Allons-nous-en!

Le président de la Confédération  n’est pas content: la Cour européenne des droits de l’homme a jugé illégale la décision suisse d’expulser un trafiquant de drogue nigérian – que la presse ne manque pas de nous présenter comme un père de famille, ce qui évidemment devrait tout excuser – et prétend contraindre notre pays à verser onze mille francs à cet intéressant personnage.

Je partage la colère de Monsieur Maurer, mais elle ne me suffit pas. J’aimerais qu’il nous explique ce que nous attendons pour envoyer promener la CEDH, la Convention européenne des droits de l’homme et le Conseil de l’Europe, afin que la Suisse puisse s’occuper de ses affaires et notamment se débarrasser de ses étrangers indésirables en toute souveraineté.

Les génuflexions devant les instances supranationales, ça suffit!

 

Epicénite       

Scandale! La page de garde du site des socialistes genevois n’est plus épicène. Le slogan «pour toutes et tous sans privilèges» a cédé la place à la formulation «une société pour tous, pas  seulement pour quelques-uns», dont l’élégance ne l’aurait cédé qu’à «une société pour toutes et tous, pas seulement pour quelques-unes et quelques-uns».

Mais cette situation intolérable ne va pas durer, bien que, à l’heure où je rédige ces lignes, elle n’ait pas encore changé: la conceptrice du site s’est fait tancer d’importance. Dame! Le PS préconise de «renforcer la visibilité des femmes par l’utilisation systématique du langage épicène». Cette intention et souhait sont belle et beau, grande et grand, généreuse et généreux… et ça ne mange pas de paine et pain.

 

Balle en folie

Un aimable et innocent vendeur de cannabis de Genève a été victime de ce qui sera sans doute considéré par notre société austère et sourcilleuse comme un bavure policière. A cette occasion, lisant à travers les larmes que m’arrache le sort de cette malheureuse victime le compte rendu de l’événement, j’ai appris qu’«une balle a été tirée. L’homme a été touché deux fois au bras, aux côtes et au poumon».

Si les circonstances n’étaient pas si tragiques, on resterait muet d’admiration devant les incroyables progrès de la science balistique. On connaissait, entre autres, la balle traçante, la balle explosive et la balle perforante. Nous voici désormais avec la balle baladeuse.

Quant au charmant jeune trafiquant, il a été laissé libre après quatre jours aux soins intensifs du secteur carcéral de l’hôpital. On n’allait quand même pas, en plus, le mettre en prison! Déjà qu’il a menacé de porter plainte contre la police…

 

Beau langage

«L’ex-boss de Xamax prié de déguerpir», «Vingt-deux litres de liquide radioactif se font la malle», «Hostos obligés de passer à la caisse», «Matos à haut risque», «600 toubibs à former», «De fausses prunes ciblent les voitures-ventouses», «Incendiaires de la biblio toujours sous les verrous».

Voici quelques-uns des titres dont mon quotidien habituel a gratifié ses lecteurs ces dernières semaines.

Je ne vois pas pourquoi un ex-boss ne pourrait pas être un ancien patron; pourquoi le liquide radioactif n’aurait pas le droit de disparaître; pourquoi ce ne sont pas les hôpitaux qui passeraient à la caisse; pourquoi on ne nous mettrait pas en garde contre le matériel à haut risque; pourquoi on ne formerait pas des médecins; pourquoi de mauvais plaisants infligeraient de fausses prunes plutôt que de fausses contraventions; pourquoi, enfin, la victime de l’incendie ne serait pas la bibliothèque.

J’ai la désagréable impression que les rédacteurs des titres de presse partent du principe que la vulgarité ravit le lecteur, ce qui est un signe de mépris à l’égard de ce dernier.

Mais peut-être ne suis-je qu’une vieille mégère inculte, qui n’apprécie pas le talent d’éminents disciples de Céline et de Frédéric Dard et qui, au lieu de ratiociner, ferait mieux de saluer l’humour glacé et sophistiqué, signe d’un niveau culturel particulièrement élevé, qui imprègne ce titre publié en page une de 20 minutes du lundi 18 avril à propos d’un match de football: «Fessé par Thoune, le LS a oublié d’assurer ses arrières.»

 

Maltraitance

Sur vingt-neuf pays dits développés, la Suisse occupe le huitième rang en ce qui concerne le bien-être des enfants, selon une étude de l’Unicef.

Ce piètre résultat est dû au fait que la Suisse, pays sous-développé en matière scolaire donc, n’arrache  pas suffisamment tôt les petits enfants à leur mère pour les scolariser dans ce que les Français appellent hypocritement la maternelle.

Il faut reconnaître qu’empêcher la scolarisation des tout-petits, qui ne demandent, comme chacun sait, qu’à quitter leurs parents le plus tôt possible, constitue une grave atteinte à leur bien-être.

Mais on peut espérer que notre pays, toujours prêt à jouer les premiers de classe, saura tirer la leçon des critiques de l’Unicef et veiller à ce que, très bientôt, les petits Helvètes soient scolarisés dès le jour de leur naissance.

 

Sclérose

Le Parti socialiste suisse, qui n’a pas évolué depuis bientôt deux siècles et s’obstine donc à proposer des solutions déconnectées de la réalité, a présenté un projet d’initiative populaire réclamant le relèvement du taux d’imposition des sociétés, avec harmonisation entre les cantons, cela va sans dire.

Le PS juge apparemment indispensable et urgent d’obliger la Suisse à rejoindre la France sur le chemin de l’enfer et d’inciter nos entreprises à délocaliser dans les plus brefs délais,  afin que notre pays s’appauvrisse rapidement, histoire de partager, par solidarité à n’en pas douter, la détresse des pays les plus défavorisés de l’Union européenne.

Ces marxistes d’un autre âge ne semblent pas craindre pour leur propre prospérité.

Faut-il voir en eux des disciples de saint Martin ou des émules de Cahuzac?

M.P.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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