Mariage pour tous

 

On vit une époque formidable! Depuis plusieurs millénaires, on croyait que le mariage était l’union d’un homme et d’une femme désireux de créer une communauté conjugale, éventuellement même de procréer, mais notre époque a changé tout ça.

Ce qui importe aujourd’hui pour justifier le mariage, c’est l’amour.

On m’objectera qu’il y a de très nombreux couples qui s’aiment tendrement ou passionnément et qui ne se marient pas. Même le président de la République française ne s’est jamais marié et il a néanmoins des enfants. Certains prétendent que ceux qui sont le plus tentés par le mariage sont les homosexuels et les prêtres.

Hélas, les lois de nombreux pays ne permettent pas à n’importe qui d’épouser n’importe qui. De nombreuses législations exigent encore que les fiancés soient un homme et une femme, majeurs, et qui ne soient pas parents en ligne directe ou frère et sœur.

Mais ces critères qui retiennent les officiers d’état civil (ou les maires, en France) sont dénués d’intérêt pour certaines Eglises ou certains prêtres, qui font observer que Dieu est amour et que l’amour prime donc toute autre considération. Pour eux, deux hommes ou deux femmes qui s’aiment doivent pouvoir s’unir par les liens du mariage.

Récemment, M. Josef Guiso, un Australien de Toowoomba s’est marié avec sa chienne Honey. Il a déclaré exclure toute relation sexuelle.

Le 9 juillet 2009 au Ghana, Emily Mabou avait épousé son chien.

En mai dernier, un Allemand de trente-neuf ans, M. Uwe Mitzschulich a épousé sa chatte de quinze ans, Cecilia. Comme la loi allemande ne permet pas le mariage entre un humain et un animal, c’est une actrice qui a signé les actes d’état civil, tandis que le félin était présent, vêtu d’une robe blanche.

Encore plus fort: en mars 2010, un Taïwanais, Jin-Gyu, a épousé son «dakimkura», sorte d’oreiller sur lequel est imprimé un héros de bande dessinée. Un prêtre (on ignore de quelle Eglise) a béni ce mariage.

Aux Etats-Unis, Phil Baley, vingt-six ans, a fait la connaissance de sa grand-mère Pearl Carter, septante-deux ans, après le décès de sa mère et il est tombé éperdument amoureux d’elle. Cet amour étant réciproque, le couple songe à engager une mère porteuse pour fonder une descendance.

* * *

En réalité, il ne s’agit pas uniquement d’égalité des droits, ni uniquement d’amour. Il s’agit des règles de notre civilisation. Notre civilisation, dont je ne prétends pas qu’elle soit nécessairement supérieure aux autres, a institué le mariage monogamique entre un homme et une femme tous deux majeurs.

Il existe des pays qui admettent la polygamie, il existe des lieux ou des époques où les fiancés pouvaient consommer le mariage dès l’âge de neuf ans, comme Aïcha, fille d’Abu Bakr, troisième épouse de Mahomet.

Il existe des peuples qui admettent l’union entre frère et sœur, entre père et fille ou mère et fils. L’inceste, chez nous, comme la pédophilie, sont non seulement des délits mais aussi des  tabous.

La petite écolière aura beau proclamer, devant les Assises, qu’elle est passionnément amoureuse de son prof de gym, lequel partage évidemment ce sentiment, ce dernier sera condamné par le juge et par l’opinion publique. Pourquoi, si l’amour justifie tout?

Les homosexuels partisans du mariage pour tous en France ou ceux qui viennent d’obtenir du Synode de l’Eglise protestante, dans le canton de Vaud,  une forme de bénédiction nuptiale, se trompent de combat.

Il ne s’agit ni d’homophobie, ni d’un défaut de charité chrétienne. Il s’agit d’une question de civilisation. Chez nous, le mariage est monogamique et hétérosexuel.

 

Claude Paschoud

Thèmes associés: Ethique - Politique fédérale - Religion

Cet article a été vu 3094 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions