En parcourant «Bon à savoir»...

 

            Le magazine Bon à savoir, qui a pour vocation de défendre les consommateurs –  et non les idées du parti socialiste comme il a trop souvent tendance à le faire –, fête ses quinze ans et annonce 391'000 lecteurs. Sans ironie, je m’en réjouis pour lui, car ses enquêtes et ses journalistes sont sérieux, même si ses tendances au manichéisme et au «politiquement correct» me dérangent quelquefois.

 

            Or donc, on lit dans Bon à savoir toutes sortes de choses surprenantes et intéressantes. On en jugera aux exemples qui suivent, tous tirés de la dernière livraison[1]

 

Réduction de salaire:

qui ne dit mot consent

 

Ayant constaté que son employeur lui versait un salaire inférieur à celui prévu par son contrat, un employé zuricois a attendu plusieurs mois pour ouvrir action devant le tribunal des prud’hommes de son canton et, à ce qu’on nous dit, sans avoir abordé la question avec son patron. Ce dernier a eu beau jeu de prétendre qu’en l’absence de toute réaction de son collaborateur il avait pensé qu’icelui se satisfaisait d’un salaire moins élevé que convenu. Le tribunal lui a donné raison sur la base d’une jurisprudence selon laquelle un employé doit se plaindre à son employeur dans les six mois qui suivent la découverte de la différence de salaire.

 

                Je ne sais pas comment vous gérez vos finances, mais je peux vous dire que moi, pour prendre un exemple au hasard, j’aurais découvert la différence lors du premier versement de mon salaire et que j’aurais réagi auprès de mon employeur dans les vingt-quatre heures! Je doute fort que le patron zuricois ait pu croire de bonne foi que son subordonné acceptait d’être mal payé, mais, après tout, si un individu mène ses affaires comme François Hollande celles de la France, il n’y a pas lieu de le prendre en pitié.

 

Aux CFF, le règlement, c’est le règlement

 

            Un monsieur bien sous tous les rapports vient séjourner en Suisse avec son amie chinoise. Jusque-là, rien que de très anodin. Il décide d’accomplir le trajet Genève-Lausanne à bord d’un Intercity. Là encore, il n’y a rien à dire. Comme c’est un homme moderne, il possède un téléphone mobile et utilise ce dernier pour commander son billet et celui de sa compagne. Et là, ça se gâte, car, ignorance, précipitation ou négligence, il «oublie» que les billets commandés en ligne sont nominatifs, de sorte qu’il se retrouve avec deux billets pour lui et aucun titre de transport pour son amie, d’où un litige – il refuse de payer un troisième billet et la surtaxe, exorbitante il est vrai, de 90 francs – avec les contrôleurs, et un accueil policier en gare de Lausanne. Le monsieur se plaint à Bon à savoir de la rigidité des employés et du système de commande des billets.

 

            Pour avoir vécu une expérience comparable, je reconnais que les employés des CFF sont parfois rigides… surtout s’ils sont talonnés par un inspecteur.

 

Pour commander régulièrement en ligne mes billets d’avion et de chemin de fer, je sais qu’il faut être très attentif aux conditions générales, suivre la procédure de commande à la lettre et contrôler avec soin la correction des informations que l’on fournit, car les billets commandés en ligne, à l’exception de ceux qui sont ensuite envoyés par la poste, ne peuvent être ni échangés ni remboursés. C’est annoncé, c’est officiel, on est censé le savoir et ne pas encombrer les colonnes de Bon à savoir avec une photo et des doléances hors de propos.

 

Economies sur l’assurance maladie

 

Bon à savoir est très attentif à la question de l’assurance maladie et de l’augmentation des primes. On ne peut que s’en féliciter. Le journal et son site fournissent en cette matière, ô combien sensible, des informations, des comparatifs et des conseils pertinents.  

 

            C’est ainsi que Bon à savoir nous conseille de payer  d’avance la totalité des primes, pour autant que nous en ayons les moyens, l’économie ainsi réalisée pouvant aller jusqu’à 2% chez certaines compagnies d’assurance, dont la mienne. J’ai calculé que j’aurais payé 91,08 francs de moins cette année si j’avais suivi ce sage avis. Ça ne paie pas les vacances au bord de la mer, évidemment, mais c’est aussi bien dans la poche de l’assuré que dans celle de l’assurance.

 

 «En octobre 1997, Bon à savoir se montrait déjà critique à l’égard de la loi sur l’assurance maladie, tout en espérant qu’il ne s’agissait que d’erreurs de jeunesse, la LAMal ayant été introduite une année plus tôt. Or, 15 ans après, force est de constater que le système entier est en souffrance», nous dit l’éditorialiste du magazine.

 

On en reste à un constat que tout le monde peut faire sans être abonné à Bon à savoir, lequel serait pourtant bien placé pour enquêter plus avant et dénoncer à grand bruit les causes du désastre. Mais il ne l’a pas fait, il ne le fait pas et il ne le fera pas, parce que la LAMal est une loi qui, certes, se dit sociale, mais qui relève en réalité de l’idéologie socialiste, idéologie qui prétend faire le bien des gens malgré eux par l’obligation et l’interdiction, idéologie que partage l’équipe de Bon à savoir.

 

Non, non, rassurez-vous: je ne vous dirai pas pour la centième fois que l’assurance maladie doit redevenir facultative!

 

M.P.

 

NOTES:

[1] No 10, octobre 2012.

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