Gesticulations

Les antisémites et les protagonistes de la guerre qui ravage la Palestine n’ont qu’à bien se tenir: le Grand Conseil genevois fait front contre l’antisémitisme, ainsi que nous l’apprenait 20 minutes en ligne du 18 novembre. Pour être plus précis, le législatif du bout du lac a invité son Conseil d’Etat à appliquer une tolérance zéro face aux actes commis contre des juifs.

Il a exigé aussi que le gouvernement genevois condamne toute violation du droit international par les belligérants, qu’il appelle à un cessez-le-feu, et réclame la libération des otages.

Pourquoi pas?

Mais quelques questions se posent.

Tout d’abord, pourquoi la tolérance zéro envers les actes antisémites ne devrait-elle être réclamée par le parlement genevois qu’en période de recrudescence de l’antisémitisme pour cause de guerre? Est-ce à dire que, le reste du temps, cette tolérance zéro ne lui paraît pas nécessaire?

On peut se demander ensuite si le Grand Conseil ne pèche pas par vanité. D’où tire-t-il donc l’idée que l’intervention du Conseil d’Etat sur son ordre va impressionner les parties en cause – qui ne savent probablement même pas qu’il existe quelque part un canton de Genève –, au point de les inciter à modifier le cours des choses?

Il faut le constater: l’ONU, les organes de l’Union européenne et les chefs d’Etat et gouvernements des prétendues grandes puissances essaient de camoufler leur faiblesse et leur inutilité derrière des flots de discours. Ils gesticulent, ils énoncent des exigences, ils condamnent avec la plus grande fermeté, ils supplient et moralisent sans le moindre résultat. Ils sont pitoyables, lamentables.

On aimerait bien savoir pourquoi les politiciens genevois, nains de la scène internationale, tiennent tellement à leur ressembler.

Mariette Paschoud

Thèmes associés: Politique genevoise - Politique internationale

Cet article a été vu 1028 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions