Je n’en crois pas mes yeux

Nous parlions de l’intelligence artificielle (IA) dans notre numéro du mois passé. Une des applications les plus impressionnantes de cette nouveauté est la possibilité de créer à partir d’une simple description des images parfaitement réalistes. Nous avons ainsi pu voir, au moment de la mise en examen de Donald Trump pour avoir prétendument payé, lors de la campagne de 2016, le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une aventure, des photos de lui, interpellé de façon musclée par la police.

Ces images, évidemment fausses dans ce cas, ouvrent la voie à une infinité de manipulations possibles. On dit souvent qu’une image vaut mille mots et tous les médias actuels utilisent en priorité les éléments visuels pour communiquer. Les réseaux sociaux qui se développent sont ceux qui se basent sur les vidéos (Instagram, Tik Tok); à l’autre extrême, on trouve la presse écrite, qui ne cesse de perdre des parts de marché. Les nouvelles générations ne s’informent plus qu’à travers internet et la formation qu’ils reçoivent à l’école ne les prépare généralement pas à faire preuve d’esprit critique. Comment se former une opinion si l’on ne peut plus se fier à rien, pas même à ce que voient nos yeux? Les complotistes ont de beaux jours devant eux, et qui pourrait bien le leur reprocher?

Mi. P.

Thèmes associés: Ethique - Médias

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