Joyeusetés solidaires

Le 2 juin, une manifestation de soutien à un jeune activiste du climat placé – tardivement – en détention provisoire pour divers actes relevant du code pénal s’est déroulée à Genève. Quelques centaines de personnes ont défilé pour exiger la libération du détenu.

Il se peut que ce jeune homme soit victime d’une grave erreur judiciaire, qu’il ne se soit rendu coupable d’aucune violation de domicile, d’aucun incendie intentionnel, d’aucun dommage à la propriété, et que ses partisans, amis et parents soient fâchés à juste titre.

Mais, au nom du ciel, pourquoi 20 minutes en ligne du vendredi 2 juin – la version papier du lundi 5 juin est plus sobre – évoque-t-il «une rage solidaire» ayant exigé la libération du militant du climat?

Etre solidaire est affaire de personnes ou de groupes aptes à agir en faveur d’autres personnes ou groupes, non un concept que l’on peut mettre à toutes les sauces.

Faut-il s’attendre à voir entrer dans le jargon journalistique les notions de haine solidaire, de méchanceté solidaire, de hargne solidaire, d’avarice solidaire, de désunion solidaire ou, pour rester optimiste, de joie solidaire et de rire solidaire?

Tous les espoirs sont permis face à tant de sottise solidaire!

M. P.

Thèmes associés: Environnement - Justice - Médias

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