Le chaos démocratique

Au lendemain des dernières votations fédérales, M. François Cherix tweetait son désarroi en des termes grandiloquents: «Les 2 initiatives anti-pesticides ont mobilisé l'électorat anti-écolo, entraînant du coup l'échec de la Loi CO2! Le recours systématique à la démocratie directe génère un chaos culturel et politique qui va rendre la Suisse incapable de gérer la moindre réforme.» Rien que ça!

D'une manière générale, les jérémiades des perdants, quel que soit leur bord politique, m'agacent: lorsque le peuple ne vote pas comme on le voudrait, c'est que les adversaires ont été plus convaincants. C'est aussi simple que ça. Quand, de surcroît, ces condescendants personnages en viennent à remettre en cause le système lui-même, je suis fortement tenté de mettre entre parenthèses l'excellente éducation reçue de mes parents.

Toute personne douée d'un minimum de bon sens sait pertinemment que la démocratie semi-directe, couplée au fédéralisme et au partenariat social, est la meilleure garante de la paix sociale que connaît globalement la Suisse.

Le «chaos culturel et politique», c'est le climat qui règne en France, pays dirigé par des «élites» totalement déconnectées du peuple – qui n'est jamais consulté – et des réalités, et dont l'unique programme consiste à «faire barrage au Rassemblement national», lequel, s'il parvient au pouvoir, ne s'en sortira d'ailleurs sans doute guère mieux.

En France, il ne se passe pas une seule journée sans agression, sans que la police ou les secours soient attaqués. Et la seule réponse des autorités à cette situation extrêmement grave et préoccupante est que les Français ont un «sentiment» d'insécurité et qu'il ne faut pas faire d'amalgame; que ces «faits divers» sont scandaleusement récupérés par l'extrême droite. En revanche, lorsqu'une illuminée du bocal voit sa conférence perturbée par un jeune qui lui offre des fleurs en lui demandant pourquoi elle n'aime pas les hommes, toute la gauche pousse des hauts cris et condamne avec virulence une «violente agression d'extrême droite».

En France, le président de la République s'affiche avec des rappeurs grossiers et vulgaires, ainsi qu'avec des Youtubeurs ridicules, mais répond aux préoccupations des chômeurs en leur disant qu'il leur suffit de traverser la route pour trouver un emploi.

Alors, je préfère cent fois le «chaos culturel et politique» à la sauce helvétique.

Iratus

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